D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 48me Année 4,954. Jeudi au Sénat, M. Tesch a invoqué con- tre les catholiques l'opinion de Porlalis, et il a lu, comme favorisant les vues du ministère de mai-novembre, une lettre de cet homme d'Etat, datée du 7 germinal an X. Nous n'aurons pas de la peine démon trer que l'oppinion de Portalis émise en l'an X ne pouvait se rapporter un décret de l'an XII ce rapprochement dédales nous dispenserait peut être de toute autre démonstration; mais nous y reviendrons. En attendant, qu'il nous soit permis de demander M. le garde des sceaux pour quoi il invoque l'opinion de M. Portalis en matière d'inhumations et pourquoi il la repousse lorsqu'il s'agit de régler le tem porel des cultes. M. Tesch veut que des solidaires, des juifs, des protestants, puis sant administrer les affaires du culte ca tholique, et il les places dans le conseil de fabrique. Or, est-ce là ce que recommandait Por talis, dont M. le ministre de la justice aime invoquer l'autorité Nous ne le pensons pas ce grand jurisconsulte voulait que les agents du gouvernement, chargés de participer l'application de la législation civile-ecclésiastique appartinssent tou jours au culte sur lequel ils veillaient, afin qu'on ne pût jamais les soupçonuer de malveillance. Et, dans son rapport du i6 juillet 1806, il disait Il faut que chaque culte ait non seu- lemeut la sûreté mais encore l'opinion de sa sûreté or, les hommes qui pro- fessent un culte, ne pourraient avoir cette opinion, s'ils pouvaient craindre que leurs affaires ecclésiastiques fussent régies par des agents qui mépriseraient leur croyance ou qui appartiendraient un autre culte. Ces paroles condamnent formellement le système que M. Tesch met en avant dans le projet de loi sur le temporel du culte. M. le ministre de la justice veut il un autre exemple de dignité et de délicatesse gouvernementales Nous Jui citerons le suivant Par ordonnance du lieutenant général du royaume de France (Louis-Philippe), eu date du 51 juillet 1851, M. Guizol fut nom- mécommissaire provisoireau département des affaires ecclésiastiques et de l'instruc tion publique. Ces affaires ne comprenaient que celles qui étaient relatives au culte catholique, et M. Guizot, qui est, comme on sait, protestant, ne se croyait pas com pétent pour les gérer par une délicatesse qui l'houore, il refusa le poste auquel il était nommé, et trois jours après, une nouvelle ordonnance lui substitua M. Bignou. Ce sentiment de délicatesse n'étonne point dans M Guizot dont le caractère élevé et impartial est connu; mais il donne une leçon nos petits hommes d'Etat qui, méconnaissant leur mission pacifique et bienveillante prêtent appui aux passions anti religieuses et aux entreprises de l'impiété. (Patrie.) Nous appelons l'attention de nos amis sur l'importante opération de la révision des lis'es électorales qui doit avoir lieu du 1" au 15 avril prochain. On sait combien d'abus elle donne lieu de nos jours. Il importe que toutes les personnes dévouées notre cause veillent ce que les faux électeurs du parti libérâtre disparaissent des listes et ce que les éligibles de notre opinion y soient portés. La section centrale du projet de loi sur la milice se prononce pour le système du cabinet qui est le maintien des vices essen tiels de la législation en vigueur. Les dé bals des sections et le choix des rappor teurs nous faisaient présager ce résultat. Nous n'en sommes pas moins affligés car il est une déception cruelle pour tant de familles trop éprouvées qui s'attendaient une réforme équitable des charges qui leur sont imposées. Après avoir adopté, d'une part, sans opposition, le projet de loi réglant défini tivement les budgets de 1855 1859 inclu sivement, et admis, de l'autre, un certain nombre de demandes de naturalisation ordinaire, le Sénat s'est ajourné avant-hier jusqu'à convocation ultérieure de son président. La séance de la Chambre des représen tants a été absorbée hier, en grande partie, par le vole sur un feuilleton de naturali- salions ordinaires. Vers la fin de la séance, M. Debaets a interpellé le ministère au sujet de la dé molition, faite par ordre d'un commissaire de police, de huit caveaux en construction dans le cimetière de l'église des SS. Jac ques et Bavon, Gand, dans l'un desquels avait été déposé un cercueil qu'on a laissé exposé aux intempéries de la saison. L honorable député de Gand a demandé qu'une enquête fut ouverte sur cet acte de vandalisme. M. le ministre des affaires étrangères, ayant alors laissé échapper une exclama tion qui mettait en doute la vérité du fait avancé par M. Debaets, a failli amener un orage parlementaire; toutefois, après quelques explications de part et d'autre, 1 incident s'est provisoirement terminé par la promesse de M. le ministre de l'intérieur de prendre des renseignements. La Chambre s'est ajournée mardi. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQCE. -- CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. Par la oetteté de sa rédaction et par l'ampleur da programme qu'il trace, le premier des nenf amendements déposés sor le bureau do Corps législatif, en France, par les membres de l'oppo sition, mérite sortoot l'attention. Cet amendement porte Il faut la Fraoce, en 1865, ce qoe 178g loi avait donoé Une presse libre, Des mioistres respbnsables, Des communes gouvernées par des magistrats de son choix. Ou Jit dans le même amendement comme con clusion a C'est une ilIosion qoe de chercher le progrès ailleurs que dans la liberté et la liberté ailleurs que dans la liberté politique. La Fraoce a été la première des nations libres; après avoir enseigné au moode la liberté, doit-elle se résigner aujourd'hui i ne pas la posséder elle- même a Il y aurait de l'injustice exiger de la Fiance pareille résignation; mais il n'est pas nécessaire pour cela de s'attribuer des titres qu'on n'a pas. Qui donc ne connaît pas assez d'histoire pour savoir que la Ftaoce n'a pas été la première nation libre Pouiquoi imaginer qoe la France a enseigné aux autres peuples la liberté Tout cela n'est pss sou- teoable vis-V-vis d'hommes qui ont lu Montesquieu; et, pourtant, la majorité du Corps législatif, en repoussant l'ameoderueut, se gardera bieu d'enlever h la Fraoce cette couronne qoe l'opposition lui déceroe. La majorité se bornera dire Notre paya a connu le premier eotre tout la liberté, mais il la possède encore. De ces deux vérités l'uue vaot l'autre. Depuis treote-six ans que les catholiques ont obtenu leur bill d'émancipation, en Angleterre, ils étaient soumis h un serment qui renfermait contre eux des précautions réellement humiliantes. M. Monsell, membre catholique, dans la séance de la Chambre des communes du 31, a fait otie mo tion qui aurait pour résultat d'écarter de ce serment tout ce qui porte l'empreinte de la défiance et du mauvais vouloir. En 183g. il était jusqu'il no certain point aux protestants d'avoir envers les catholiques ses soup çons blessants. Oo pouvait les croire disposés user de leur liberté pour se venger des deux siècles d'oppressioo et plus qu'ils venaient de subir. Les dernières treote six années écoulées oot dû recti fier les idées et disciper les craintes. La motion de M. Monsell a été prise en considération. Oo espère un conciliation. Mais voici qu'à {'improviste one questioo de réductioa d'impôt se produit; le chancelier de l'Echiquier vent la repousser et il est battu par une forte majorité. M. Gladstone n'est pas habitué des échecs semblables. Quel est l'impôt qu'il s'agit de réduire? C est une taxe qui frappe les polices d'assurances des maisons, des baux de maisons (en aoglais premises) des mobiliers et marchandises qui garnissent ces maisons. Tout, en Allemagne, continue être divisioo et coofosioo. A Stuttgard, la Chambre des députés vote une déclaration qui porte que l'anoexion des duchés et toute usurpation de la part de la Prusse sans le consentement do gouvernement l'égal et de la représaotatioD do pays, serait one lésion mani feste du droit et qoe tout les gouvernements qui reconnaissent le pacte fédéral auraient le droit de défendre la canse des duchés.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 1