lorsque la canalisation de la Meuse sera
terminée.
Leurquin, qui vient d'être condamné
mort par la cour d'assises du Hainaut,
s'est pourvu en cassation.
Voici ce que nous lisons dans Organe
de Mons, sur l'attitude du condamné dans
sa prison Leurquin était comme une
masse inerte après sa condamnation. Mais,
en arrivant la prison, il a repris le calme
dont il a fait preuve pendant les débats.
Vers cinq heures et demie il a reçu la vi
site de sa tante et de ses sœursqui ont
éclaté en sanglots et celle de son défen
seur; Leurquin est resté impassible, et ce
n'est que quand une de ses sœurs lui eut
dit que son père ne pouvait venir le voir,
étant devenu malade, que le condamné a
nu des larmes dans les yeux. C'est pour
lui le coup de la mort, a-t-il dit en pleu
rant. Etrange nature! c'est encore, et
seulement quand on lui parlait de sa mère,
dans le cours du procès, qu'il a fait preuve
de quelqu'émotion.
Leurquin a passé une excellente nuit, il
9 parfaitement dormi, et le gardien de
service souhaitait d'avoir toujours un
sommeil aussi paisible. Ce matin il a reçu
la visite de sa femme. De la part de celle-
ci, la scène a été déchirante.
On écrit de Mons, 3 avril Leurquin
s'est pourvu en cassation et attend avec
confiance l'issue de cette démarche.
Pèdrel'assassin de la malheureuse
femme d'Ecoussines, jouit également du
calme le pluscomplet. Il dit qu'il marchera
la guillottine en chantant, et, comme on
lui offrait des livres pour le distraire, il a
demandé un manuel d'arithmétique et une
a» doise.
Les dernières nouvelles de Saint-
Pétersbourg annoncent que la redoutable
épidémie qui désolait les grandes villes de
la Russie et qui menaçait d'envahir l'Eu
rope. est entrée dans une période marquée
de décroissance, et qu'on ne signale son
apparition sur aucun point nouveau.
On est loin d'être d'accord sur l'origine
et les causes de cette terrible maladie.
Les journaux russes prétendent qu'il
faudrait attribuer l'épidémie l'usage,
pour l'allimeniation, de légumes gelés
mais s'ils disaient vrai, chaque animée, la
fin de l'hiver, la peste de Sibérie devrait
sévir en Russie car tous les hivers on s'y
nourrit de légumes gelés. Il est donc pro
bable que cette cause n'est mise en avant
qu'afin de rassurer les populations en
leur faisant espérer que le (léau cessera
avec l'arrivée prochaine des beaux jours.
FRANCE.
Le Courrier de Lyon publie la nou
velle suivante dont nous ne voulons pas
priver nos lecteurs 11 vient de mourir
à..-, près de Lyon, un homme dont le nom
mériterait de passer la postérité si
l'histoire enregistrait les ridicules manies
des simples mortels. Cet homme, au moins
singulier, avait réglé les moindres comme
les plus importantes actions de sa vie sur
le nombre sept. Tout ce qui est d'usage de
compter par douzaine, les chemises, les
bas, les serviettes il les comptait par
se plaine il possédait 7 chiens, 7 chevaux
et 7 voilures.
Sept domestiques faisaient le service
et préparaient les sept repas, composés de
sept mets; il demeurait sept mois la
campagne et autant la ville.
Ses sept domaines ruraux lui don
naient de renies comptées sur sept, septante,
sept cents, sept mille. Il payait sept sous,
au lieu de cinq, dans les omnibus. Il réglait
ses comptes le septième jour du septième
mois. Toutes ses aumônes étaient calculées
de manière ce que le chiffre sept y fût
compris. Sept convives venaient prendre
part aux sept festins annuels. Sa bibliothè
que ne renfermait que des ouvrages publiés
en sept volumes. Il faisait dire sept messes
et transformait les neuvaines traditionnel
les en septaines.
Il avait réussi orner sa boutonnière
de sept décorations celles du sultan, de
la reine Pomaré, du bey du Tunis, de la
reine de Madagascar de l'ex-empereur
Soulouque, du duc de Gerolstein et du roi
d'Araucanie.
Pour obtenir ces sept faveurs (qui font
commettre tant de sottises), il avait écrit
sept éloges réclames de sept emprunts
tunisien, araucanien, etc.
Il ne s'était point marié par crainte
d'avoir plus ou moins de sept enfants, et
par désespoir de ne pouvoir posséder sept
femmes. Rien n'égalait la douleur de ce
maniaque quand il ne pouvait faire entrer
le chiffre sept dans ses combinaisons, dans
ses habitudes et dans ses plaisirs.
L'inexorable mort elle-même s'est
prêtée cette bizarrerie, en lui donnant
fin le septième jour du septième mois de
sa septantième année. La date et les clauses
du testament, le nombre des héritiers, les
œuvres pies, les legs particuliers, portent
les témoignages du culte voué par ce
bonhomme au nombre sept.
Nous trouvons, dit le Progrès de
Lyon, dans le livre intitulé les Variétés
de Coquins, par M. Moreau Christophe,
ancien inspecteur des prisons, la curieuse
anecdote qui suit
La fille Martine, Lyon, se croyait
légataire d'une vieille tante, qui mourut
avant d'avoir fait son testament. Ce testa
ment, je le ferai moi-même, se dit Martine.
Et, s'étant fourrée dans le lit de trépassée,
dont elle cacha le corps et dont elle prit
la coiffe et la camisole, elle fit appeler, par
un sien complice, le notaire le plus voisin,
lequel se mit en devoir d'écrire, sous sa
dictée, les dernières volontés de la défunte.
Mais voilà qu'au moment où la supercherie
allait aboutir, un des témoins reconnut la
trompeuse, malgré le déguisement de sa
voix. Alors la coupable, frappée d'un coup
de sang expira l'instant même de
honte et de peur; de sorte qu'au lieu d'un
cercueil on en porta deux le lendemain
en terre, celui de la tante et celui de la
nièce.
ANGLETERRE.
On parle beaucoup Londres d'une
nouvelle invention qui serait appelée
créer une révolution dans les métiers
lisser. Il s'agit de remplacer les pickers, ou
bras mécaniques qui poussent la navette,
par un système de pression atmosphérique
fort simple qui offre une grande économie
de main-d'œuvre, et surtout de temps, le
nouveau métier faisant deux centssoixante
tours la minute, tandis que l'ancien n'en
fait que cent quatre-vingts. On a calculé
que si cette invention, due un M. Har.
risson, était adaptée aux cinq cent mille
métiers qui existent en Angleterre, la pro.
duction se trouverait augmentée d'environ
un milliard et demi de yards par année.
Le yard étant l'équivalent de 0m, 9144,
ce serait une augmentation de production
de un millard trois cent soixante millions
de mètres.
Le Times, dans son numéro du 6,
annonce un tremblement de terre dans
l'île deCorfou. La commotion aurait pro
duit l'irruption d'une montagne près d'Ar-
ta, qui, depuis plusieurs jours, vomit des
laves enfiamées. S'il faut en croire la
feuille anglaise, un village tout entier
aurait été détruit, et ses habitants, au
nombre de deux trois cents, auraient
trouvé la mort dans les ruines de leurs
demeures. J
ETAT-CIVIL D YPRES
DU 31 MARS AU 7 AVRIL.
Naissances io. Sexe masc. 5, sexe fém. 5.
Décès. Isacq, Amélie, 72 ans, dentellière,
veuve de Jacques Decnenvel, rue de Lille.
Doncker, Isabelle, 66 ans, sans profession, veuve
de Jean Hollevoet, rue de la Goule. Decletcq,
Pierre, 84 ans, sans profession, veuf de Rose
Rofïiaen, rue de Menin. Ignon, Clement, 60
ans, orfèvre, célibataire, Marché Bas. Dele-
gher, Marie, 85 ans, dentellière, veuve de Fran
çois Vanhoucke, rue de l'Hôpital Saint-Jean.
Enfants au-dessous de 7 ans 4.Sexe
masc. 1, idem fém. 5.
ÉTAT-CIYIL DE POPERINGI1E,
Un 3 1 Mars au 8 Avril iiicium.
Naissances 6. Sexe masc. 4, idem fém. 2.
Décès. Ricoer, Isabelle, 91 ans, religieuse
hospitalière, rue de l'Hôpital. Devos, Philippe-
Mathieu, 77 ans, cultivateur, veuf de Barbe De-
weerdt, Overdam. Waeyenbnrgh, Jean-Benoît,
63 ans, célibataire, peignenr de laine, Overdam.
Lewille, Julie-Sophie, 73 ans, religieuse an
couvent des Pénitentes, rue de Bruges. Pyssoo,
Bibiane, 79 ans, fileuse, veove de Liévin Ver-
haeghe, Overdam.
Enfants au-dessous de 7 ans 2. Sexe
masc. o, idem fém. 2.
MARCHÉS.
ROULERS, 4 avril. Prix par hect. et 113
Froment blanc, fr. 28-00 b 29-00; id. roui,
25 5o b 26 -00 id. d'Australie 26-00 27-00;
seigle, 17-50 b 18-00; avoioe, i5 00 b i4-oo;
féveroles, 24 00 b 28 00; pommes de terre, les
100 k., 7-5o b 8-00 beurre, le k., 2 90 b 5-13;
œufs, les 2 5, 1 - 5o b 1 - 63; petits cochons, 18 00
b 21-00. Huile de colza, par io5 k., fr.
96-00 b 99 5o; id. de lin, par io5 k., 83 oo i
83-5o.
FURNES, 5 avril. Pn\ par i45 litres:
Froment, fr. 25-5o a 27-00; seigle, 17-50
00 00; escourgeon, 16 00 b 17-00; avoioe,
12-75 b i4 5o; fèves, 22-00 b 24 00. H 7
avait au marché 455 sacs de froment, 5 de seigle»
235 d'escourgeon, 4g d'avoine et 99 de fèves.
POPERINGHfc, 7 AVRIL, i865.
Fromenthectolitre, fr. 17-96.
Seigle id. i2-a5.
Avonieid. 8-25.
Pommes de terre les 100 kilogrammes, 7-00.
Beurre le kilogiamme, s 2-90-
Houblon les 5o kilogrammes, fr. 120-00 i25-oo.