m.
Le duc de Brabant a renoncé visiter
le Japon; il n'a pas été plus loin que le
port chinois de Hong-Kong et il est au
jourd'hui sur le chemin de la Belgique.
On dit que le long et beau voyage que le
prince achève fera l'objet d'un*, relation
destinée la publicité.
Le duc de Brabant est attendu dans
le courant du mois de mai, de retour
Bruxelles.
Les voitures de la cour la livrée
gala, conduisant M,"' la duchesse de Bra
bant, ses enfants et la suite de la famille
royale, ont paru au Longchamp.
Le comte de Flandre se promenait
pied au milieu de la foule.
Un déplorable malheur est arrivé dans
la nuit d'avant hier Courtrai Certain
Deweerdt, demeurant aux Douze Apôtres,
brave et laborieux ouvrier, travaillant en
France, était venu en congé pour quelques
jours l'occasion des fêtes de Pâques.
Vers minuit il se leva pour satisfaite un
besoin; croyant la porte du grenier fermée
il se baissa pour l'ouvrir, maisla porte
étant ouverte. Deweerdt perdit l'équilibre
et tomba la tète la première sur le seuil de
l'escalier et sa brisa le crâne. La mort a
été instantanée.
Jeudi, vers huit heures et demie du
matin, la nommée Sophie Corselle, âgée
de 15 ans, demeurant avec ses parents
Beckem, a été attaquée sur la route de
Menin par un individu qui lui était incon
nu, de taille moyenne figure grosse
paraissant être âgé de 25 ans, vêtu d'une
blouse bleu et parlant le llamantL. Ce
brigand a jeté la fille dans un fossé, s'est
rais genoux sur elle en lui défendant de
crier au secours. Il lui a enlevé son porte-
monnaie contenant 7 fr. 44 c.
On lit dans une correspondance
particulière Avant d'accepter la provo
cation de M. Delaet, le général Chazal a
cru devoir envoyer au Uoi sa démission
de ministre de la guerre. Elle n'a pas été
acceptée.
El la légende dit vrai, les cloches s'en vont.
Vous auriez pu les voir toutes jeudi, la même
heure, fuir emportées dans la même direction.
L'airain fléchit, les vieux murs s'ouvrent, et la
cloche, détachée de ses supports, s'élance sans
hésiter travers l'espace.
Un iostant elle s'arrête au-dessus de la ville;
elle attend ses sœurs; puis en uu clin d'œil, par uu
mouvement plus rapide que la pensée, toutes par-
teot comme on vol d'oiseau* voyageurs.
Au même moment passent invisibles, dans les
airs, des milliers de cloches courant au même but
les plus éloignées hâtent leur marche, elles sont
attendues là-bas toutes ensemble.
Toutes sout en roote vers Rome, les cloches du
monde catholique, toutes! Celles-ci pesantes et
majestueuses comme l'aigle aux grandes ailes on
comme le roc de nos contes; celles-là ftêles, fluet
tes et sautillantes comme l'alouette et le roitelet.
Toutes les bourdons des grandes villes, les cloches
argentées des maooirs, les cloches de fer des ha
meaux les vieox beffrois verdis d'oxyde, les
carilloos bavards des villes flamandes; les cloches
d'Europe et celles du Nouveau-Monde, et celles
des îles de l'Océao; et là-bas, là-bas, bonne
grand'mère, la cloche fêlée de notre village!
On écrit de Bruxelles, on ne se rap
pelle pas avoir vu surgir une crue si subite
et si considérable, que celle qui s'est pro
duite, pour les eaux de la Senne et des
affluents de cette rivière, pendant la nuit
de samedi au dimanche de Pâques. Les
vannes'et écluses ont dû livrer précipi
tamment passage la masse d'eau tombée
pendant un orage et comme une trombe
quelques lieues en amont de Bruxelles.
Avant qu'il fait jour, la rivière marquait
l'échelle métrique du Pont des Vanniers,
rue de l'Evêque, 2 mètres 65 centimètres.
Mais les eaux ont baissé ensuite très-rapi
dement elles étaient épaisses par les
terres des champs riverains, et avaient une
couleur jaune très-foncée. La rivière a
charié des débris divers, d'animaux noyés,
etc.
Le temps n'a pas cessé d'être très ora
geux et la chaleur tout fait anormale.
Pendant l'orage de jeudi soir, la fou
dre est tombée au hameau de Louât, sous
Earciennes, dans une maison occupée par
des locataires et appartenant au sieur Mo-
uart. La ménagère, seule au logis, était
occupée torréfier du café. Tout coup le
manche de son brûloir lui reste en mains,
l'instrument de fer est enlevé, la denrée
coloniale est éparpillée, un nuage de suie
se répand dans la place, le bonnet de la
femme prend feu. Elle sort en criant au
secours,elleentre dansla maison conliguc.
Là régnait le même désordre que chez elle.
Quatre ouvriers, qui jouaient aux caries,
étaient renversés, la vaisselle était brisée,
les femmes criaient miséricorde, la terreur
était au comble, mais personne n'était
blessé. Le fluide, tombé par la cheminée de
la première demeure, avait pénétré dans
la seconde travers le mur et était disparu
on ne sait comment.
Une scène assez comique s'est passée,
vendredi soir, rue de la Cathédrale,
Liège; un monsieur, traversant cette rue,
va trébucher contre un promeneur sortant
de la rue de la Régence; un gros chien,
dont le premier monsieur était suivi, croit
Eu quelques heures, de lous les poiuis du globe
s'opère utile graode migration de métal. Le ciel
esi obscurci, I air est agué de mille rumeurs éiran-
ges, niystéfieuses. C'est le bronze qui heurte
l'airain le fer ei I argent qui se rencontrent, les
battants qui grincent. Le veut mugit au milieu de
ces masses sonores, comme parmi les arbres des
grands bois. L'aimospbère est écrasée sous le
poids, et il semble que cet immense congrès de
fonte, entassé sur uu point du globe, va en dépla
cer l'équilibre.
Toutes s'arrêtent eofin vers la ville sainte et
forment au-dessus de ses palais une merveilleuse
coupole. Par milliers, rangs serrés, les cloches se
rassemblent, s'entassent, s'accumulent, érigeant
une pyramide incommensurable, une autre Babel
dont la base est large comme la ville, dont le
sommet se perd dans le firmament, et là elles
attendent que leur mission s'accomplisseque
s'achève la fêle imposante pour laquelle elles ont
été convoquées.
La ville sainte s'illumine. De la hase au sommet
de la ce'lèbre basilique courent des flots de lumière.
Uoe foule agenouillée couvre la place se presse
daos les rues voisines; et au balcon du temple,
entouré d'au majestueux appareil, s'avance le
représentant du Seigneur. Uo grand silence se fait;
le Pontife souverain étend les bras, bénit la ville,
qu'on attaque son maître et se jette aussi,
tôt sur l'imprudent qui ose l'attaquer
mais, par un singulier hasard, le second
monsieur était aussi accompagné d'un in
dividu de la race canine, gros et court, qui,
loin défaire comme le chien de Jean de
Nivelles, accourt sans qu'on l'appelle et
saisit belles dents le colosse qui s'en
était pris son maître. Les deux gaillards
commencèrent dont une lutte en règle,
laquelle leurs maîtres éprouvèrent les plus
grandes difficultés mettre fin.
Inutilede dire les deux hommes s'étaient
réciproquement excusés du choc qu'ils
s'étaient respectivement accordés par la
collision de leurs individus, et qu'ils ne
partageaient nullement les intentions bel
liqueuses de leurs compagnons ceux-ci
s'étaient attaqués avec un acharnement
sans égal, et en se séparant sous l'injonc
tion de leurs maîtresils se lançaient
encore des regards de défi, accompagnés
de grognements des plus significatifs.
L'Observateur d'Avesne rapporte que
l'arrestation du nommé Joseph Manesse,
l'auteur présumé du sextuple assassinat
de Favril, aujourd'hui la disposition de
la justice, n'a point encore calmé l'émotion
causée dans le pays par ce drame épou
vantable. La frayeur est toujours grande
dans les campagnes, et les précautions les
plus sévères continuent être prises
l'approche de la nuit dans chaque maison,
pour assurer la sécurité de ses habitants.
L'instruction de l'assassinat de Fave-
rilles se pousse avec vigueur, dit Ie Journal
de Saint Quentin. Depuis quelques jours, la
femme Largillière est plus malade. Son
état inspire de très sérieuses inquiétudes.
On croit qu'elle a été vivement affectée en
apprenant l'arrestation de Manesse Largil
lière, son beau-frère, et cette circonstance
donne a penser que cet homme pourrait
bien être le coupable, car on assure qu'il
avait eu des relations coupables avec elle,
ce qui expliquerait le mutisme obstiné de
cette malheureuse. Manesse est marié; il a
deux enfants; mais sa conduite est depuis
bénit le monde, el les mille échos de celle monta
gne de cloches recueillent et renvoient avec des
éclats sonores ces paroles solennelles que prononce
le Saint-Père Urbi etorbi.
C'est pour cela qu'elles sont venues, les cloches,
vers la ville éternelle; elle ne se sont pas bornées
un triste mutisme au moment du deuil de la
chrétienté; et si elles out fui, c'est pour recueillir
Rome la héuédictiou donnée au monde par le
vicaire de Dieu.
Puis, leur mission remplie elles se sépareot,
elles parlent, elles s'élancent, elles courent par
toute la terre, portant aox chrétiens la parole
qu'elles ont reçue.
Et là haut, daos le clocher on eo'end un
certain montent, le samedi saint, un fi émissenteot
de métal; les murailles do campanile s'écartent de
nouveau; la cloche a repris sa place. Puis elle
s agite, elle s essaye, elle se balaoce, elle éclate eo
sons joyeux. L heure est venue, ,1e sigoal est
donné les autres cloches répondent le bronze
frémit, le fer vibre, l'airain résonne, et ce graod
broit d'allégresse, qui succède an silence de deux
jours, annonce aux fidèles que le Fils de Dieu
renaîtra .le lendemain.
A. GERMOND DE LAVIGNE.
Moniteur universel