l'église, la maison communale et le plus
grand nombre des demeures les ont eues
brisées. A Beausaint il ne reste que trois
carreaux au bâtiment d'école, et telle était
la violance du vent que trois toits en
chaume ont été enlevés Journal, commu
ne de Champion.
Les seigles sont littéralement coupés, et
les arbres sont presque complètement dé
pouillés de leur feuillage. Les mélèzes et
les sapins ont été, pour ainsi dire, hachés.
Les jardins sont ravagés. On dirait, en
voyant les traces que les grêlons ont lais
sées sur la terre, qu'elle a été piétinée par
des troupeaux de moulons.
L'Ourthe a grossi de plus d'un mètre
en quelques heures elle charrie une eau
bourbeuse qui indique que cet orage s'est
étendu au loin et a exercé de grands
ravages.
De mémoire d'homme on n'a vu éclater
semblable orage sur Laroche.
La destruction du gibeir est presque
complète. Non-seulement une foule de
petits oiseaux ont été tués, mais on a trouvé
dans les campagnes de nombreuses per
drix, des levrauts et même de forts lièvres
morts. Beaucoups de grêlons atteignaient
la grosseur d'un œuf de poule. Douze
heures après l'orage, il y avait encore de
la grêle amoncelée dans les chemins creux
plus d'un demi mètre de hauteur. Telle
était la violence du choc de ces grêlons,
que des toitures en ardoises ont été trouées
des écumoires.
Lundi matin a eu lieu, l'église
Sainte-Barbe, faubourg de Ninove, Bru
xelles, une bien touchante cérémonie. Un
jeune homme, au début de ses études, y a
faitabjuration du protestantisme anglican,
et, après avoir fait profession de foi catho
lique, a reçu le baptême des mains du
digne curé de la paroisse, le révérend et
zélé M. Cattersel. Immédiatement après,
un protestant luthérien fit également ab
juration et profession de foi et reçut le
baptême. Pendant la messe qui fut dite
ensuite, les deux nouveaux membres, ren
trés dans le giron de l'Eglise, reçurent la
première communion.
Le 8 décembre dernier, la sœur du
premier de ces jeunes gens avait déjà em
brassé la religion catholique. L'établisse
ment de la paroisse Sainte-Barbe date
peine de quelques mois, et voilà déjà les
fruits qu'on en récolte.
Nous apprenons que les anciens offi
ciers, sous-officiers et soldats belges pen
sionnés se réuniront Bruxelles, le 18
juin prochain, date du 50° anniversaire de
la bataille de Waterloo. Ils feront chanter
une messe pour leurs compagnons d'armes
qui ont succombé la bataille des Quatre-
Bras et de Waterloo. Des fêtes, dont le
programme n'est pas encore tracé, auront
également lieu, parait-il, cette occasion.
Dimanche soir, deux bourgeois un
peu animés par de copieuses libations
s'étant pris de dispute rue des Peignes,
Anvers, résolurent de vider la question par
un duel.... coups de poings les habits
furent ôtés et déposés sur le trottoir. La
lutte dura peu. Au bout de quelques
horions les deux champignons se déclarè
rent satisfaits. Mais, hélas! un habile filou
avait profité de l'occasion pour enlever les
deux habits et les combattants battus et
non contents durent s'en retournez chez
eux en manche de chemise.
On écrit de Gand, 8 mai Un temps
admirable favorise la foire dite du 0 mai et
qui se tient au hameau S'-Amand et au
faubourg d'Anvers.
o Dès dimanche il y avait au faubourg
une foule tellement nombreuse, qu'à plu
sieurs endroits la circulation était difficile,
sinon impossible. L'averse qui est tombée
vers le soir a provoqué un sauve-qui-peut
général tout les auberges étaient encom
brées et la conquête d'un verre de bière ou
d'une portion de jambon était un exploit
assez remarquable.
Les transactions ont été nombreuses
et faites de bons prix. Hier encore il s'est
fait beaucoup d'achats.
Ce malin, dès trois heures, toutes les
routes qui conduisent S'-Amand étaient
couvertes de chariots, de chevaux, de
bétail de toute sorte, depuis le taureau
superbe jusqu'à l'humble chèvre. Le mar
ché présente l'aspect le plus animé, et c'est
un tableau réellement très curieux que
celui que présente la colline de S* Amand,
où s'agite et se démène le tohu-bobu le
plus incroyable qui se puisse imaginer.
La Ueine d'Angleterre vient d'en
voyer au roi de Danemark l'ordre de la
Jarretière. Une feuille satirique de Lon
dres publie ce sujet une caricature pleine
de sens et d'humour. Elle représente le roi
Christian avec les deux jambes coupées.
Il tient la main la fameuse jarretière,
qu'il regarde d'un air désespéré. Au bas
est celte légende
Que veulent-ils que j'en fasse, main
tenant? a
On annonce que le nouveau czare-
witch doit épouser la princesse Dagmar,
d'ici l'année prochaine. Ce mariage aura
lieu d'après les vœux exprimés son lit
de mort par le défunt czarewilch.
Les journaux anglais annoncent que
Mgr. .Manning a été nommé, il y a quelques
jours, archevêque de Westminster, par le
Pape Pie IX.
On lit dans la correspondance pari
sienne du Journal de Bruxelles l'intéressant
récit que voici
Depuis deux jours il circule Paris un
bruit trop grave pour que je ne vous en
parle pas, et cependant, quoique des per
sonnes autorisées m'en aientaffirraé l'exac
titude, je ne voudrais pas le garantir. C'est
sous le bénéfice de cette observation que
je vais vous raconter la chose. On rap
porte donc que très récemment pn inconnu
demanda une audieuce un cardinal fort
avant dans la confiance du Souverain
Pontife et qui occupe un appartement dans
les combles du Vatican. Il lui fit les com
munications les plus intéressantes sur les
menées des ennemis du Souverain Pontife
et sur les moyens que ceux-ci comptaient
employer pour renverser le gouvernement
pontifical. Dans la déposition de ce témoin
inconnu le cardinal trouvait un tel cachet
de vérité, une telle connaissance des hom
mes et des choses, qu'il ne douta pas de
l'exactitude de ses révélations. Après l'a
voir écoulé attentivement, il lui demanda
pourquoi, possesseur de tels secrets, il n'a.
vait pas demandé une audience au Pape.
L'étranger répondit qu'il avait par trois
fois demandé une audience et qu'on ne lui
avait pas fait de réponse. Le cardinal s'en
gagea alors le faire recevoir par le Pape,
et, descendant avec lui il le laissa dans une
antichambre et entra dans les apparte-
ments particuliers de Pie IX. II vit de loin,
au bout d'une longue galerie, le Souverain
Pontife agenouillé sur son prie-Dieu et,
lui demandant pardon de l'interrompre
dans ses prières, il le pria d'accorder une
audience un homme qui avait les plus
importantes révélations faire. L'étranger,
en effet, en terminant sa conversation avec
le cardinal lui avait dit qu'il y avait une
chose de telle nature qu'il ne pouvait la
révéler qu'au Pape en personne. Pie IX,
sans se lever de son prie-Dieu, se contenta
de tourner les yeux vers le cardinal et lui
dit: a On ne donne pas d'audience aux
morts. Le cardinal crut que le Pape
l'avait mal entendu et répéta plus haut les
paroles qu'il loi avait déjà adressées. Il
n'obtint pas d'autre réponse que la pre
mière fois. Alors il craignit qu'une indis
position subite n'eût altéré la santé de
Pie IX et troublé la rectitude de ses idées,
ordinairement si claires. Il courut préve
nir le médecin de service; il fallait pour
cela traverser l'antichambre où il avait
laissé l'étranger. Il vit en passant plusieurs
personnes affairées s'empressant auprès
d'un homme étendu terre. C'était son
inconnu. Il venait d'être frappé d'un coup
d'apoplexie il était mort. On le fouilla et
on trouva sur lui un poignard. Voilà 1,'his
toire, jevous la redis telle que je l'ai enten
du raconter, la trouvant trop intéressante
pour la taire, et n'étant pas cependant en
position d'affirmer son exactitude.
AMÉRIQUE.
Les journaux anglais publient la dépè
che suivante
New- Yoik, 28 avril.
.M. Stauton annonce que Booth et
Harrold, son complice, poursuivis dans les
marais de Mary's County (Maryland),
s'étaient réfugiés dans la ferme de Carrett.
près de Port-Royal. Les soldats du colonel
Baker ayant tiré sur la grange dans la
quelle ils s'étaient sauvés, Booth a été
atteint et tué. Harrold est pris. Ce dernier'
ainsi que le corps de Booth, a été trans
porté Washington.
Il paraît que Booth et Harrold, revêtus
d uniformes de confédérés, se trouvaient
depuis plusieurs jours dans la ferme de
Carrett. Booth était blessé. Dans une con
versation sur le meurtrier de M. Lincoln,
il a dit que la récompense promise pour
I arrestation de 1 assassin serait probable
ment élevée un demi-million de dollars.
Les Carrettlorsqu'on les arrêta, dirent
qu'ils ne savaient pas que Booth fût l'un
des deux étrangers. On a trouvé sur lui
des valeurs canadiennes pour une forte
somme. Harrold ne fait aucune commu
nication.
Looth, frappé d une balle dans la tête,
n'a plus vécu que trois heures. II était éga
lement blessé au pied et il se servait de