des régiments d'infanterie de désigner 20 hommes par régiment pour renforcer les détachements occupés aux travaux de la fortification d'Anvers; 320 hommes arri veront sous peu. Comme les soldats de notre garnison ne pouvaient suffire pour garder les nom breux magasins et matériels de notre nou velle place de guerre, M. Chazal vient aussi de donner l'ordre, aux généraux de division, de détacher Anvers chacun un bataillon dans quelques jours. Ces batail lons arriveront pour tenir garnison dans notre ville, mais on ne croit pas qu'ils suffiront pour que chaque homme ait le repos prescrit par les règlements (trois nuits au lit), attendu que les bataillons expédiés ne sont forts que de 120 hommes, plus les cadres, au lieu de 450 environ. Cet état incomplet s'explique par ce fait que les régiments sont dégarnis par l'en voi Anvers de soldats-manœuvres pour l'enceinte et que l'effectif comprend les miliciens en instruction. On écrit de Charleroy, le 10 Dans une audience extraordinaire tenue pour s'occuper de l'affaire de l.obbes, le tribunal civil de Charleroy, faisant fonctions de tribunal de commerce, a déclaré la faillite du sieur Lavary, bourgmestre de Lobbes et l'un des trois fugitifs dont nous avons parlé. La décision prendre quant aux deux autres, le notaire André et l'ingénieur Dupré, est demeurée en suspens, la ques tion de savoir s'ils peuvent être considérés comme négociants n'étant pas bien claire. On parle d'une quatrième personne gra vement compromise dans cette affaire déplorable elle aurait, comme les trois autres, quitté le territoire belge depuis quelques jours. On lit dans CAmi de l'Ordre, de Namur Nous apprenons que, dans sa séance d'hier, la députation permanente de notre conseil provincial, statuant sur le budget de la ville, a rejeté le subside alloué la bibliothèque populaire. Un grand scandale, un scandale qui a révolté la ville et le pays tout entier, on peut le dire, va donc cesser. Il ne sera plus dit que des livres immondes, des ro mans ignobles, des œuvres corruptrices, de la plus grossière et de la plus cynique impiété, seront propagées et circuleront dans les mains du peuple sous le patronage de la commune et l'aide de l'argent des contribuables. A qui le voudra l'exercice de ce beau droit de répandre, pour rien, dans les classes populaires, les productions ordurières des Paul De Kock et des Pigault- Lebrun, les romans socialistes d'Eugène Sue, le Maudit, la Religieuse, et tout ce qui n'ose même pas se nommer dans le catalo gue. Mais au moins si cela se fait, cela se fera sans la participation et sans la com plicité de l'administration, et la ville n'aura pas en rougir pour elle même. La décision de la députation parma- nenle, nous le répétons, fait cesser un grand désordreelle nous sauve d'une véritable turpitude publique. Honneur ce collège! Il a noblement rempli sa mis sion d'autorité gardienne de la dignité communale. Il a posé un acte de haute moralité administrative. Les suffrages et la reconnaissance de la conscience publi que lui seront assurés. S. Em. le cardinal archevêque de Matines est parti dimanche matin, neuf heures, par le train de Paris, se rendant Home. Il est accompagné de Mgr. Lauwers, vicaire général, prélat domestique de Sa Sainteté, et de M. le chanoine Goossens, secrétaire de l'archevêché. Un bien triste malheur est arrivé ces jours derniers Opiner (Limbourg). Deux enfants jouant dans un pré, eurent l'im prudence de mâcher les racines de quel ques fleurs qu'ils s'amusaient cueillir. Ces racines devaient être vénéneuses, car deux heures après ils expiraient dans les pins atroces douleurs; l'un était âgé de 7, l'autre de 10 ans. Tous deux appartenaient des employés de la douane. L'impératrice Charlotte vient de créer un ordre destiné aux dames. Cet ordre, qui est divisé en deux classes, et dont Sa Majesté est la grande-maîtresse, a été placé par elle sous l'invocation de S'- Charles. Le nouvel ordre de Saint-Charles a été conféré S. M. l'impératrice Eugénie, l'impératrice d'Autriche, la reine d'An gleterre, la reine d'Espagne, l'impéra trice du Brésil et plusieurs autres souveraines. Plusieurs dames appartenant aux nota bilités mexicaines et étrangères ont égale- lement reçu les insignes du même ordre. Le 24 du présent mois, la reine Victoria aura accompli sa quarante-sixième année. Elle est née, en effet, le 24 Mai 1819, d'Edouard, duc de Kent, quatrième fils du feu roi George III, et de Marie- Louise-Victoire de Saxe Saafeld Cobourg, sa femme. On lit dans le Daily News: Outre la nouvelle annonçant que le docteur Manning, ci devant archidiacre de Chi- chester, est nommé archevêque catholique romain de Westminsteron dit d'une manière positive que Mgr. Talbot va être promu la dignité de cardinal. C'est un frère de lord Talbot de Nalahide, et il a résidé longtemps Borne. Ainsi que le docteur Manning, le nouveau cardinal était auparavant membre de l'Eglise épiscopale; mais sa conversion l'Eglise de Âome est beaucoup plus ancienne que celle du docteur Manning. Il ne faut pas confondre le nouveau cardinal avec le docteur Talbot, frère du comte de Shrewsbury, qui a été autrefois ministre dans l'Eglise d'Angle terre, et qui est maintenant prêtre de l'Eglise romaine. Un nègre, dernièrement jugé pour avoir dérobé de la volaille, pria son avocat de déclarer qu'il n'avait pas sa raison. Pour le prouver, dit le rusé compère, établissez qu'au lieu de prendre les gros coqs je me suis contenté desjeunes poulets. A Weisskirchen en Moravie, un enfant de neuf ans, fils d'un pauvre me nuisier, a tué sa mère en jouant avec un fusil qu'il ne savait pas chargé. La mal heureuse femme, mère de cinq enfants, a reçu toute la charge dans la tète et est tombée raide morte. Le petit garçon s'est enfui et on ne l'avait pas retrouvé le soir de cet événement, arrivé le matin. —Il y a quelque temps, un jeune homme, la tournure aristocratique, descendait de son équipage, la porte d'une de ces saintes maisons où les sœurs de Saint-Vincent de Paulont établi lesanctuaire de leur charité. Il demanda parler la supérieure, et après lui avoir annoncé l'intention de faire un don la communauté, il exprima le désir de visiter l'établisement. Il parcourut avec une attention recueil- lie cette simple demeure dont tout le luxe est dans la propreté et la paix. Il s'arrêta surtout dans l'ouvroir. Là, autour d'une table travaillaient l'éguille une vingtaine de jeunes orpheli nes, recueillies dès leur enfance et élevées dans la maison. L'élégant visiteur examina longuement la physionomie modeste de ces jeunes ouvrières si simples de vêtements et si ingénues de maintien. L'une d'elles surtout attira son attention rêveuse, et quand il fut rentré au parloir avec la supérieure, il lui dit Quelle est cette jeune fille blonde et rose qui vous avez parlé en lui recommandant la coupe d'une guimpe? C'est la fille d'honnêtes artisansqu'a emportés le choléra de 1849; elle s'appelle Hélène B... Étes- vous contente d'elle? C'est la meilleure de mes filles; douce, intelligente, laborieuse, pieuse; je ne parle pas de sa beauté que vous avez vue, et qui n'est qu'un péril pour une pauvre enfant comme elle; mais nous raimonsparliculièrement,etelle ne sortira d'ici que pour être placée comme elle le mérite. Votre appréciation, madame la supérieure, est une garantie parfaite. Puis-je vous demander, monsieur le baron en quoi celte jeune fille vous intéresse? Je suis riche, orphelin moi aussi, et j'ai l'honneur, madame la supérienre, de vous demander mademoiselle Hélène B... en mariage. Quoi! vous voulez. La raison de mon choix est bien simple ma mère, que j'ai perdue l'an dernier, et qui était la femme la plus charmante et la plus digne du monde, avait été choisie par mon père dans la condition la plus mo deste, Pendant trente ans elle a été l'ange de la maison; mon père en mourant m'a recommandé de farre comme lui, de pren dre une femme comme elle, et je ne crois pouvoir mieux faire que de recevoir de votre main, comme compagne de ma vie. 1 aimable fille que vous me dites la plus chère enfant de votre cœur. Touchée jusqu'aux larmes, la bonne supérieure fit demanderau parloirla jeune orpheline qui arriva tout étonnée et rou gissante. Chère enfant, lui dit-elle, mon sieur est un honnête homme qui j'ai fait part de les vertus, et qui désire l'épouser. Y consens-tu? Je n'ai pas besoin de dépeindre l'émotion et le charme d'une pareille scène. Un mois après, M. le baron de X... épousait Hélène B... et se trouve depuis ce temps le plus heureux des hommes. La maison des sœurs reçut un don ma gnifique, et chacune des camarades d'ou- vroir de la jeune mariée eut part une distribution de cadeaux utiles et précieux; plusieurs mêmes furent dotées et purent épouser d'honnêtes ouvriers.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 2