D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Samedi 20 Mai 1865.
Ko 4,970.
LA CLÉMENCE D'UN ROI.
4Sme Annëe.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVEE POLITIQCE.
Le» lignes suivantes transmises de New-York
au Time», sous la date da 5 mai, oot fait grande
sensation A Paris
Des bureaux de recrnlemeot poar l'armée de
Juarez sonl ouverts a Washingion et k New-Tork.»
A ce détail, on a prétendu eo ajouter tout aussi
tôt beaucoup d'autres. On a dit que les pro»ioces
mexicaines allaient être envahies, non pas par une,
mais par deux expéditions; que l'une d'elles se
dirigerait vers Matainoras, eo traversant le Texas,
que l'aolre pénétrerait dans la partie du Mexique
qui avoisioe le Pacifique, et qui n'a, jusqu'à pré
sent, reconnu en ancune façon le pouvoir de Maxi-
tnilien. Il y a là, en effet, des contrées d'nne im
mense étendue, dont la Sonora fait partie. Les
Fiançais ont depuis plusieurs mois annoncé l'in
tention de s'y présertter, mais les troupes disponi
bles paraissent a.oir de l'occupation ailleurs, et
celte expédition reste en projet.
Tout ce qu'on raconte et des Étals Unis, et du
Mexique, en ce muaient, est malheureusement
vraisemblable et suffit pour expliquer le retour un
peu précipité de l'einperfor Napoléon Paris. Une
remarque faite sur Ih situation des Français au
Mexique a pour résultat d'accroître encore l'in
quiétude; Les Français soutiennent presque seuls
le poids de la guerre. Les Belges et les Autrichiens
oot commencé, d'après les dernières nouvelles,
leor être de quelque secours; mais de l'armée
mexicaine, de cette armée pour laquelle le Corps
législatif de France devra voter prochainement des
crédits extraordinaires, il n'en est question, ce
qu'il semble, que pour ce qu'elle coûte et nulle
ment pour les services qu'elle pent rendre.
Aux États U nis, la question qui occupe par
dessus loote autre le Président est d'augmenter le
nombre des conspirateurs. Les prisons se remplis
sent; ruais on n'est pas encore satisfait.
On écrit de Courtrai
La journée de mardi dernier a été une
véritable journée de fête. Dès une heure de
relevée toute la ville était sur piedellafoule
i.
Je pardonne pour l'amour de voui
et pour imiter vos divius exemples.
Le 29 juillet 998, jonr de la fête de sainte Mar
the, tout était en grand émoi au château de la
Rocbette, situé m Bourgogne sur one élévation
qui domine !a petite rivière de Viugeaone; c'est
non loin de ce lieu, qu'était, dit-on, le camp du
roi C.otaire, iorsqo il fit périr la fameuse reioe
Bi unebaut, en 1 attachant par les cheveux la
queue d'un cheval indompté.
Le château de la Rochelle, comme tout ceux
de ce pays, était, non - seulement défendu par
sa positiou, mais eocore par des fossés pleios
d'eau, par de nombreuses tours et par de hantes
murailles. Ce o'étaieot point des apprêts de guerre
qui, le jour de sainte Marthe, causaient le mouve
ment extraordinaire dont cette demeure féodale
se dirigeait vers la Basse Ville pour assister
la réception de Sa Grandeur l'Evêque de
Bruges, Mgr. Faict.
A 3 heures, la sonnerie de toutes les
cloches, annonça l'arrivée de Sa Grandeur.
Un brillant cortège avait été formé. Les
hauts dignitaires du clergé et des notables
de la ville s'étaient rendus Heule, pour
recevoir Mgr. Cette réception a été enthou
siaste et la foule faisait retentir les cris
raille fois répétés de Vive Mgr. Faict!
De Heule Courtrai, sur tout le parcours
de la route, Mgr. a été constamment l'objet
des marques de respect et de vénération.
A son arrivée Courtrai, Sa Grandeur
été reçue par le vénérable doyen de Notre-
Dame. assisté d'un nombreux clergé et do
députations de toutes les confréries et de
sociétés de la ville.
Les rues que devait traverser le collège
étaient décorées avec un luxe extraordi
naire.
Le soir une brillante illumination de
toutes les rues de la ville est venue clore
cette belle journée.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Dans soc audience de mercredi, la cour
de cassation, par un arrêt longuement et
savamment motivé, a rejeté le pourvoi du
condamné Leurquin.
Un recours en grâce a été fait la clé
mence royale au nom du condamné.
La cour de cassation, a, dans la même
audience,cassé, d'office, une condamnation
capitale rendue par la cour d'assises du
Liinbourg, charge d'un individu, accusé
d avoir tué un garde champêtre L'affaire
est renvoyée devant les assises de Liège.
La dernière affaire de la deuxième
était agitée; le seigneur Odoo, cbâteiaiu ou vi
comte de la Rochelle, avait invité des hôtes puis-
sauts et nombreux, pour assister et donner plus
d'éclat uoe cérémonie usitée eu ce temps.
Patrni les convives, était Eudes, comie de Brie
et la Campagne, fils de beithe au graud pied, qui
fut la première femme du roi Robert; ce seigueur
inquiet, despuie ami de plaisirs, sympathisait
avec Odou maintes fois ils avaient fan ensemble
la chasse leurs voisins et aux Lètes lauves, seioo
leur captice et bou plaisir. C'était le jeune Oibe
Guillaume surnommé l'Eiranger, fils de Giselle,
mariée eo secondes uoces avec Heori de Bourgogne,
frète de Hugues Capel. C'éiait le comte de Beau-
nioot, le cbàielaiu de Blagny et d'autres eucore.
Au milieu de laot de brillants seigneurs on voyait
un piètre; son bat.it usé 00 l'eût ptis pour
quelque pauvre chapelain ou pour un clerc mo
destement salarié, mais aux égards, au respect que
chacoo lui témoignait, ou jugeait prompteroeol de
la coosidéraiioo et du haut pouvoir dont il jouis
sait dans l'église. Ce prêtre était le bon Guillaume,
abbé de Saint-Bénigne de Dijon, qui peudanl uue
fatniue vendit les croix d'utgem, les vaces précieux
session des assises du Brabant est une
accusation d'incendie qui ne manque pas
de gravité. Un fermier retiré, aujourd'hui
rentier, nommé Jacques Jean De Cock,
âgé de 57 ans, né Meuseghem, domicilié
Jette Saint-Pierre, est accusé d'avoir,
Brusseghem pendant la nuit du 1" au 2
mars dernier, volontairement mis le feu
aux bâtiments d'une ferme, sa propriété,
mais occupée par son fils et ses deux GIIps.
D'après l'accusation le mobile du crime
serait la haine et la vengeance de l'accusé
l'égard de ses enfants.
nécrologie.
M.Van Raes, curé Pitthem, est décédé
le 16 mai, l'âge de 64 ans.
nouvelles diverses.
La santé du Roi va s'améliorant chaque
jour, et l'on a lieu d'espérer le voir venir
au palais de Bruxelles au premier jour.
Nous croyons savoir que l'héritier du
trône se propose de livrer la publicité
une relation complète de son voyage dans
l'extrême Orient. Si nous sommes bien
informés, l'auguste explorateur attend en
core certains documents complémentaires,
après l'arrivée desquels la rédac!»on de
son œuvre marchera assez vite. Il paraît
même que la division de l'œuvre est déji.
arrêtée et que les principaux matériaux
sont coordonnés. (Journal (CAnvers.)
On écrit d'Ostende, le 16 mai Le
comte et la comtesse d'Fu ont traversé
Oslende ce matin et se sont embarqués
huit heures pour Douvres, bord du
steamer royal belge Rubis, commandant
Dufour.
On nous écrit de Desschel, le 12
a Hier, jeudi, tout le village était sur
dont le roi Gontran avait euricbi sou église, et en
fit distribuer le prix aux pauvres; son zèle pour
secourir la misère expliquait son modeste costume,
car les abbés de Saint-Bénigne étaient de grands
persouoages en Bourgogne; la présence de celui ci
attestait qu'il allait se faire quelque bonoe œuvre
au château de la Rochelle.
Dès le matin, des hérauts d'armes firent publier
dans toute la contrée Que le vicomte Odon de
la Rochelle, pour attirer sur lui, sa famille, ses
tasseau* et sujets, les bénédictions du ciel, devait
passer un acte ce jour même qui assurerait plu
sieurs teries de son fief aux moines de Flavigny.
Chacun était invité venir l'église, où se feraient
tous les contrats de veute et de donation. Pendant
cette poblicatioo, qui surprit fort les habitants
da pays, connaissant leur seigneur peu libéral, il
se formait des groupes dans lesquels chacun,
voix basse, faisait ses réflexions. Uo mendiant
voyageur, arrêté dans le village pour se reposer
des fatigues d'uoe longue marche, écoutait avec
attention les divers colloques; l'air railleur avec
lequel il accueillait, et la motion des hérauts d'ar
mes, et quelques-unes des choses qoi se disaient
autour de loi, attira l'attention générale: