D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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48me Année.
Samedi 17 Juin 1865.
K<> 4,978.
LA CLÉMENCE D'UN ROI.
ij';;; tî qui "rr"i,e not". d« ***-,
Nous insérons, la demande de Mon
sieur Aug. Chevalier Hynderick, les lignes
suivantes que ce Chef de la Garde civique
d'Ypres a cru devoir nous adresser eu
réponse un passage de l'article commu-
uiqué qui a paru dans notre dernier n*.
Y près, le 16 Juin 1865.
Monsieur l'Editeur,
Je ne suis pas abonné votre Journal
et n'ai point l'habitude de le lire; ceci doit
vous expliquer le retard que je mets ré
pondre un article contenu dans le Propa
gateur de Mercredi 14 Juin 1865 N' 4,977,
qu'un ami vient de me communiquer.
Cet article qui donneune narration pom
peuse del'entrée solennelle de Monseigneur
i'Évêque de Bruges en notre ville, renferme
une insinuation très malveillante l'adres
se d"un tout petit nombre d'hommes que leur
position appelait rehausser Céclal de cette
fêle et qui pour de ridicules prétextes ont jugé
plus propos de s'abstenir.
Je suis, Monsieur l'éditeur, au nombre
de ces hommes, et je ne permettrai jamais
que l'on qualifie de prétextes ridiculesles
motifs honorables qui ont dicté ma con
duite.
Votre correspondant, Monsieur l'éditeur,
y met un zèle par trop imprudent; il devait
songer que son insinuation doit nécessai
rement appeler quelques mots d'explica
tion.
Comme fonctionnaire public, j'ai posé
un acte dont j'assume toute la responsabi
lité, et pour éviter que des interprétations
malveillantes ne viennent dénaturer les
sentiments qui m'ont guidé, je viens vous
prier, Monsieur l'éditeur, de vouloir insé
rer dans votre prochain numéro, la lettre
suivante que j'ai eu l'honneur d'adresser
Monsieur le Doyen, pour motiver mon
abstention.
Monsieur le Doyen,
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Paisque chacun s'occupe, k propos do Mexique,
depuis quelque temps, d'expéditions lointaines et
des dangers qu'elles présentent, pourquoi De pas
parler en mène temps de celles de la Russie? On
avait vaguement raconté, il y a qnelques mois, que
les Russes dirigaient une armée sur le Khokhao,
que cette armée était forte de 5o mille hommes,
qu'elle était placée sous les ordres du général En-
dokitnofl, qu'elle ««ait pour mission de s'emparer
deTackend; voilk des pays et des noms dont nous
avons peine A nous souvenir; pour nous, ils préseo -
teot peu d'intérêt; il faut qu'ils en présentent on
bien considérable pour la Rus<<e. Ce n'est pas pour
un vain plaisir de découverte, ou pour la satisfac
tion pue'nle il'ajnnter quelques lieues de plus k des
possessions sans fiu qu'on se lance dans de pareilles
entreprises. Le Kbnkhan fait partie de ces contrées
lointaines de l'Asie, dont on peut raconter tout ce
qu'on veut, cerlaio qu'on est de ne jamais rencon
trer personne qui soit k même de donner, comme
témoin oculaire, le moindre démenti.
Il nous faut retenir en quelques mots sur la con
spiration militaire de Valence, en Espagne, allu
mée en même temps que démentie. Il résulte
d'explications données par le ministre de l'intérieur
dans la Cbarubre des députés de Madrid que, sans
être bien sérieuse au fund, cette conspiration a
existé. Onze bourgeois et huit militaires ont com
paru devant le tribunal. Le directeur du joornal
progressiste lut dos Reinos et sou rédacteur oot
été ariêtés. L'argent destiné k favoriser ce mouve
ment avait été recueilli entre les progressistes et les
démocrates. Le mot d'ordre des conjurés était
l'union ibérique, c'est-a dire la réunion au Portu
gal. M. Villa-Longa, capitaine-général de Valence,
Suite. Voir uolrc numéro du mercredi ii juin.
IV.
Guy fut très-bien accueilli par le véoérable
Gauslin; le protégé de l'abbé Guillaume deviot
presque aussitôt le sieo, d'autant qu'il répondit k
plusieurs questions avec uue justesse, une simpli
cité, uoe modestie, qui le charmèreot.
Nous ne suivrons point Guy dans les études et
dans les progrès qu'il devait naturellement faire,
avec de I intelligence et sous au maître aussi habile.
Par une circonstance particulière, Guy put aussi
s'occuper a.ec succès d'un art fort k la mode a cette
époque, celui de la musique. Le roi, passionné pour
ce genre de plaisir, avait fait venir d'Italie, le célè
bre professeur Goido, religieux du monastère de
omposa, né a Arezzo, dont il garda le noiu (i). Le
,t f'1n;S"7n,1 Plu i, u" ««leur,, doit i Guido l'inreniiou
dukkîw. V d" touche 11 intro-
ameuJre 4
Vt queaot Iaxis
Mesoautè fi -ris
.Vira gestorum
/flrauli tuorum,
Solve poiluti
£flbii reatura.
a été relevé de ses fonctions. Le décret royal qui
eDjoiot su général Priai de revenir k Madrid est
regardé comme ayant uue relation avec ces évé
nements.
En France, la lutte, pour n'avoir qu'un carac
tère purement parlementaire, ne mérite pas moins
toute notre attention. Dana la séaoce du Corps lé
gislatif de meicredi ou débat très-vif a eu lieu
entre M. Pelletan et M. Rouher. La majorité est
intervenue par de nombreuses iuterruptions qui
out forcé M. Pelletan au sileoce. Il s'agissait d'ir
régularités assez graves que signalait M. Pelletan
dans l'administration communale. Des maires re
çoivent un traitement sous le couvert de leurs
secrétaires communaux. Un succès électoral très-
caractéristique semble venir aogmenter les espé-
raoces de l'opposition et ses prétentions. Dans la
Marne, une élection partielle ayant eu lieu, le
candidat de l'opposition l'a emporté par près de
4,5oo voit sur le candidat que l'administration
palronait 17,1 77 contre 12,7 1 9).
I
roi, si heureusement doué, deviot bientôt un des
plus habiles élèves de cet homme de géoie père
de la musique moderoe.
Guido viol passer quelques jours k l'abbaye de
Fleury; son élonuement fut aussi complet que sa
joie, en retrouvant auprès de l'abbé, le jeune aper-
tite d'arme qui lui avait sauvé la vie au Val-Suzou.
Avec toute l'expansion de son pays, il témoigna sa
satisfaction et mit la modestie (Je Guy k uoe rode
épreuve, par l'éloge pompeux qu'il fît de sou cou
rage. Appreoaot que sou jeune ami avait une belle
voix, il voulut lui donner des leçons, et comme la
cour allait souvent k Orléans (i), il les coutinua si
bien, que Guy put acquérir un véritable talent.
Arezzo était enthousiasmé de soo élève, il oe pou
vait comparer ses chants suaves qu'k ceux d'Alix
de Footaine, pupille de la dame de Beaovais.
Souvent il parlait de cette jeoDe fille, au coeur et k
la voix d'ange, selon son expressioo enfin elle
seule pouvait disputer l'affection paternelle que le
moine italien ressentait pour Guy.
Plusieurs fois Robert était veou visiter Gauslin,
dont il aimait la piété, la conversation douce et
éclairée; il remarqua son élève et reconnut bien
vite en lui le messager de paix envoyé par le comte
Guillaume; il lui témoigna un intérêt tout particu
lier, loi parla de son père qu'il aurait été bien aise,
dit-il de voir en sa cour de France. Ces mots
firent rougir Guy, car il savait le peu d'affection
que le châtelain de la Rochelle portait au boo roi.
(l) Robert J avait fait bâtir un palais.
En réponse k votre lettre da 28 Mai dernier, j'ai
l'honneur de vous faire connaître, que dans ma
peosée, la réception k faire k Monseigoeor I'Evêque
de Bruges pour sa première eotrée dans la ville
d'Ypres, constitue 00e cérémooie exclusivement
religieuse.
A la réception qui eut lieu lors de la visite offi-
Si l'abbé ne s'y fût point opposé, Robert aurait
emmeoé avec lui le jeune Bourguignon; mais
Gausliu lui disait: Sire attendez, plus tard; je
craios pour sa jeunesse cette société sans foi, sans
loi, ces corrupteurs venus du midi dont la reine
devrait rougir; ils ont, las! perverti votre cour, ré-
pulée autrefois pour uoe académie d'honneur et
de piétéLe saiut homme fil encore d'autres do
léances, mais la puissante autorité que savait usur
per Coostauce, paralysait et les efforts des conseil
lers, et le bon vouloir de Robert.
L'évèché de Bourges élaut venu k vaquer, le roi
le douua k l'abbé de Fleury; mais le clergé formant
quelques oppositious k cette prélature, Gausliu
resta évêque uomiué par la volonté du roi, et Le
voulut point encore quitter ses cbers moines de
Fleury.
Arezzo, toujours plus ebariné du jeune la Ro
chelle parla laol de sa belle voix, que Robert
ayaut composé une prose du Saiut-Esprit et plu
sieurs morceaux nouveaux, désira vivement que
Guy «lut mêler sa voix la sieooe, dans la céré
monie qui allait avoir lien, a l'occasion de la dédi
cace de l'église construite au bourg de Saint-
Germaiu-l'Auxertois. Il écrivit doue k l'évèque
Gausliu, le priaut de lui euvuyer sou élève, pro-
mettaot de le loger dans son palais, et de ne pas le
reteuir longtemps éloigné de l'abbaye de Fleury.
Il était difficile de se tefoser' k la participation
d'une booue œuvre; Guy se mit donc promptement
en roote pour la capitale du royaume de France.
Pour être continué.)