D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
LA CLÉMENCE D'UN ROI.
4Sme Année.
Une correspondance bruxelloise annonce
que, depuis quelque lemps, et sur les con
seils de son auguste père, le duc de Brabant
s'occupe activement de la politique cou
rante. Il voit beaucoup les hommes un
peu marquants des deux Chambres, sans
distinctions d'opinions, il cause avec tous,
et cherche se bien pénétrer des tendan
ces de chaque parti. (Gazelle Belge.)
Une découverte,qui mérite les honneurs
d'une mention toute spéciale, vient d'être
sinon faite, du moins confirmée La source
du Nil blanc avait été indiquée, il y a deux
ans, par MM. Speke et Grant. On doutait
encore; on ne doute plus aujourd'hui.
Deux dépêches électriques sont arrivées
vendredi Londres lord John Russell,
qui s'est hâté d'en informer le président de
la Société de Géographie, M. Murchison.
Le Nil sort 2 degrés 17 minutes de la
titude nord du lac Albert Victoria Nyanza,
autrement appelé le Luta Nzige.
Cette source constatée n'est que la se
conde en date, mais elle est la première en
importance; c'est sa découverte que se
sont employées depuis 2,500 ans, devant
le Sphinx égyptien qui les contemplait
avec dédain, bien des caravanes impuis
santes. Ce que des caravanes nombreuses
n'ont pu faire, un homme seul, M. Backer,
l'a réalisé. Le Sphinx peut actuellement
abandonner son piédestal; on lui a ravi
son dernier secret et c'est un Anglais
que la gloire en revient.
Des scènes violentes entre les blancs et
les noirs continuent ensanglanter les
rues de Washington.
Deux régiments de la milice de New-
York se sont battus aux environs de cette
ville. Il y a eu plusieurs tués et un grand
nombre de blessés.
Lord Palmerston défend le chancelier et
demande l'ajournement de la discussion,
qui est rejeté par 177 voix contre 163.
Lord Palmerston dit Nous accepte
rons la division seulement comme indi
quant le sentiment de la Chambre snr le
fond de la question.
La proposition de M. Bouverie est
adoptée.
Les agents du président Juarez ont pla
cé un emprunt de dix millions San
Francisco.
No 4,983.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
La Pairie de Paria a reça des nouvelles tout h
fait satisfaisantes de la Sonora. 11 faut s'en réjoair si
elles sont exactes et surtout souhaiter que la tran
quillité dont va jouir cette province reodra pos
sible l'exploitation de raines fécondes d'or et d'ar
gent, entrevues par les générations précédeotes et
par la eôtre comme un jardin des bespéiides re
nouvelé.
L'Angleterre commence b montrer beaucoup de
répngnaoce pour les expéditions militaires éloi
gnées. La Chine et le Japon l'avaient insultée ou
blessée dans sa dignité beaucoup moins que ne le
fait depuis deux ans l'empereur d'Abyssinie; on a
fait la guerre a la Chioe et au Japon, on ne la fait
pas b l'Abyssinie, et l'empereur qui fait tout ce
qu'il faut pour détruire la bonne tépotalioo dont
jouissaient eu Europe les peuples, ou les tribus des
Abyssins, détient dans les fers, au mépris du droit
des gens, huit ou dix Anglais, parmi lesquels figure
le consul de celte Dation, tenu Gnodar pour offrir
h l'empereur Théodre les présents de sa souverain.
Nous persistons b croire que l'Angleterre a de
Irès-bonnes raisonspour montrer celte longanimité;
elle n'est que prévoyante; les intentions hostiles
que nourrissent envers elle les États Unis la pré-
occupeot. L'Angleterre, en se mettaot sur les bras
une guerre avec l'Abyssioie ou avec tout autre
petit roitelet africain, ne veut pas être gênée dans
ses mouvements le jour où elle se trouvera en face
d'adversaires beaucoup plus sérieux.
S'occupant de la queation américaine, le Jour
nal des Débals dit aujourd'hui Il paraît,
d'après les dernières nouvelles des Élats-Uois,
que M. Seward est décidé b chercher UDe querelle
quelconque b l'Angleterre. C'est ce qui doit
être également remarqué b Londres.
Les incendies qui ont désolé la Russie en 1864
6ont peu de choses b côté de ceux qui désolent cet
empire en 1865eu voici la preuve Nous lisons
dans le Télégraphe de Kiew que la ville de
Gitomir, chef-lieu do gouvernement de Volbynie,
vient d'être visitée par un incendie qui a détroit
14 maisons de deux étages et 65 magasins. Dans le
seul gouvernement de Minsk il y a eu 26 ioceo-
Suile. Voir noire numéro du samedi itr juillet.
Le roi se séparait rarement de soo ami Hugues de
Beauvais, il l'emmena donc avec lui en Bourgogne;
sa femme, madame Marguerite, était restée b Paris.
Si elle avait pu suivre ses goûts, elle aurait passé
paisiblement sa vie dans une douce retraite, entou
rée de sa chère Alix et de quelques amis dévoués,
inaisles fonctions remplies par son mari la forçaient
de demeurer au palais, et lui imposaient des obli
gations de cour auxquelles elle pouvait difficile
ment se soustraire.
Constance aimait les fêtes, et saisissait volontiers
toutes les occasions d'échapper b ce qu'elle appelait
la roonotooie d'une cour régularité. Avant elle,
rien ne changeait daos les habitudes du palais; 00
dioait a onze heures, 00 soupait b sept, et b neuf
heures en hiver et b dix heures en été, tout le
monde était couché. La reine ne pouvait souffrir
cet ordre parfait, utile cependant lorsqu'un grand
nombre de personnes vivent ensemble, et depois
son mariage, elle ne négligeait rien pour tâcher de
le troubler. Ce fat aiosi qu'au lieu de recevoir le
roi b Parislorsqu'il revint de Bourgogoe Coo-
dies; nue forêt de 1,853 hectares de haute futaie
de sapins et de chênes a été réduite en ceodres.
Dans la ville de Mira, do district de Nowogrondck,
n5 maisons et 48 boutiques ont été détruites
mais le plus grand désastre a éclaté b Loubitch
(même district). Cette dernière ville a perdu 137
maisons et 80 magasios. Des milliers de personnes
sont sans asile; 00 attribue toutes ces catastrophes
b 1a malveillance.
La France lutte contre un autre genre de fléau
les grèves continuent 00 plutôt se succèdent les
nnes aux autres sans interruption.
stance voulut le fêter b Étampes. Elle veoait, il est
vrai, d'y faire construire une maison de plaisauce
fort belle, que la cour n'avait point encore habitée,
et le retour du roi était une occasion digne d'étreo-
ner ce palais.
Constance invita toute la Doblesse de Paris et des
environs. La fête fut belle, et le roi, au railieo de
sa famille, de ses féaux amis oublia ses chagrins
intérieurs; Alix brilla a celte fête de tout le charme
de ses talents et de sa beauté, auxquels donnai: plus
de prix sa touchante modestie. Guy la regardait
avec intérêt; ce o'étair plus one sœur que le che
valier de la Rochette désirait trouver en elle,
c'était une amie, une compagne pour sa vie entière;
et dès ce momeot il résolut de se rendre digne de
devenir l'époux d'une femme aussi parfaite.
Le seigneur et la dame de Beauvois, de leur
côté, avaient distiogné le jeune chevalier; mais
daos ce siècle où l'on était prudem on exigeait
plusieurs années d'épreuves et de constaoce; et
Guy, fort de ses résolutions, ne doutait pas un seul
instant qa'il ne sortît vainqueur de ces épreuves.
En attendant, plus discret que les autres chevaliers,
et quoique l'usage le lui permît, il s'abstint de
porter les couleurs de la dame de ses pensées.
Bientôt on s'occupa d'une fête bieo plus belle
encore qne celle dont nous venons de parler. Le
roi la donna b l'occasion du couronnement de son
DÉPÊCnES TÉLÉGRAPHIQUES.
Londres, 4 juillet. L'interrogatoire
des témoins dans le procès des complices
de Bootb est terminé. Les plaidoiries ont
commencé.
Londres, 4 juillet. La Chambre des
communes s'est occupée hier soir de la
conduite du lord chancelier. M. Bouverie
propose que la Chambre émette un avis
portant qu'aucune imputation contre le
chancelier n'est fondée mais que ses procé
dés sont entachés d'irrégularité et qu'il a
manqué de précaution en jetant le discré
dit sur les hautes administrations de l'État.
Londres, 4 juillet. L'Office Beuter a
reçu des nouvelles de New-York en date
du 24 juin, annonçant que le blocus des
ports du Sud a été levé.
fils. Rien jusque Ib n'avait égalé la magnificence
déployée pour ce sacre, que Constance avait pro
voqué contre l'avis des mioisftes; elle pensait que
Hugoes, signant désormais tons les actes royaux,
laisserait guider sa jeune main par la main de sa
mèreet lorsqu'elle le vit revêtir le manteau
bien (1), elle se crut deux fois reine! Jetant alors
on superbe regard sur la maisoo de Robert, sur le
comte de Beauvais surtont, elle pensa que bientôt
tons ces personnages disparaîtraient pour faire
place b ses créatures. Le lendemain du jour on
Robert fit asseoir son fils sur le trône de Frauce, il
fot donné un magnifique tournoi. Nous ne dirons
point ici toutes les belles passes d'armes qni s'y
firent; noos ne parlerons pas non plus de tous les
pauvres chevaliers désarçonnés piteusement. Un
senl excita le rire, par sa lonrdeor et sa maladresse;
b son bouclier, portant nne pointe dans le milieo,
on le reconnut pour on Normand. Il avait pris les
cooleurs d'Alix de Fontaine, ce qni surprit beau
coup la jeune darooiselle, et loi valut de ses com
pagnes quelques mots ironiques sur son valeureux
champion.
Le toornoi semblait terminé, car depois nu in-
staot, I arène restait vide, lorsque la trompette
sonnant par trois fois annonça l'arrivée d'un non-
(1) Le manteau royal était bleu.