D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Mercredi 19 Juillet 1805. N<> 4,987. LA CLÉMENCE D'UN ROI. 4Sme Année. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. REVEE POLITIQUE. Les élections de l'Anglererre ne sont pas encore terminées. Celles de France vont commencer dans quelques jours. Oo s'accorde dire que le résultat de ces dernières, quoique moins bruyant, pourrait bien a*oir de plus grandes conséquences. Eo Allemagne, ou est toujours très-occupé, très affairé; oh, l'heureux peuple! comme il subit bien paisiblement les prétentions les plus absurdes, les plus illégales, les plus anti-constitutionnelles! Pourvu qu'on lui laisse le moyen et l'occasion de (discuter, de soutenir que l'autorité outre-passe ses droits, il se tiendra pour satisfait. Le Courrier d'Allona publie une correspon dance de Berlin, d'otigine officieuse, qui fera sensa tion dans les duchés. Cette correspondance dit que ci l'Autriche tardait davantage consentir k l'éloi gné m e u t du prince d'Aogustenbourg, oo si elle jépondait négativement, la Prusse agirait seule et prendrait la mesure absolument nécessaire, même (ans le concours de la puissance copossédante, at- leodu que cette mesure a pour but de sauvegarder .'t copossessioD commune des duchés. On annonce pour les premiers jours du mois l'août la dissolution do Parlement italieu que sui vront de près les élections générales. Des tumeurs fort alarmantes circulent sur la lituation intérieure de l'Espagne; on fera bien de -e tenir eo garde contre ces bruits évidemment nspirés par la malveillance. L'Espagne traverse laborieusement une crise fioancière,qui provient de causes anciennes. Oo parle, les uos de menées progressistes, les autres de menées catholiques, qui nenaceraieut ce pays de complications profondes. Nous lui souhaitoos de savoir se soustraire k tous ces écueils. L'empereur Maximilien ne se borne pas de donner au Mexique une armée européenne et des administrateurs européens; il va lui donner main tenant des lois éuropéennes. Les législateurs mexi- Suite. Voir uotre numéro du samedi i5 juillet. La cour venail d'arriver bOrléans; Constance avait déjà appris l'arrestation de la Rochelle. Elle con naissait trop bieu les principes religieux de l'élève de Ganslin, poor croire qu'une accusatiou d'hérésie cootre lui eut aucune valeur; il pouvait se justifier il un mot, et trouver vingt témoins, y compris les deux rois qui répondraient de lui. Mais, voulant tirer quelque parti de cette circonstance, et, autant que possible, se faire un auii de l'ami dévoué de son fils, le soir même de sou arrivée, la reioe prit les vêtements d une de ses chambrières, les recou vrit d'une ebappe modeste (i), et se rendit la prison. A cet iostaut, Guy, appuyé contre les bar reaux de sa fenêtre, cherchait k voir.au clair de la une, ce qui se passait daos la rue, il était persuadé d avoir entendu Christieo aux prises aveclessoldats qui gardaient le guichet: sa voix et quelque paroles i Les hommes et les femmes ne sortaient jamais sans r»<*r une chappe i peu près semblable celle que I on voil aux prètred. cains travaillant lentement on leur donnera de l'ouvrage tout fait; le code ci il des Français devieo dra églemeol le code du Mexique. La dépêche télégraphique qui présentait l'insur rection du Pérou, comme étant sur le point de triompher, doit être rectifiée, c'est, au cootraire, le gouvernement do président Pezel qui est sur le point d'étouffer l'insurrection. On écrit de Bruxelles l'Europe qu'on s'occupe très-activement en Belgique des engagements pour le Mexique. Les volon taires abondent. On assure même que le ministre de !a guerre aurait dit qu'avant deux mois on serait en mesure d'en expé dier encore 2,000. La Chambre des représentants a enfin procédé hier au vote-sur l'amendement de M. Orts, qui a été rejeté par 43 voix contre 27 et 4 abstentions. Deux sous-amende ments proposés par MM. Funck etNolhomb, et qui concernaient les moyens pratiques de réalisation, ont également été rejetés. On lira avec intérêt la lettre suivante qu'un officier de la légion belge au Mexi que a adressé l'un de ses camarades Morélia, le 4 juin. Mon cher, La deruière correspondance d'Europe a été arrêtée, ce qui fait que je me trouve sans nouvelles. Les Français ont quitté le Michoacan. Les Belges sont rentrés k Morélia. Des troupes mexicaines les ont remplacés Patscoaro. Fritz Delanuoy et i5o hommes avec 2 pièces d'artillerie tiennent encore le pos'.e d'Ario, 8 lieues sud-ouest de Palscuaro. Régulés rassemble ses forces pour marcher sur Morélia. L'eouemi est au nombre de 3,5oo hom mes k Tacamburo, k 25 lieues d'ici, sous les ordres de courroux élaieut distinctement arrivées jusqu'k lui. Depuis un instant il u'enteodait plus rien, lors que la porte s'ouvrit pour laisser entrer une femme. Il peDsa d'abord que ce pouvait être la comtesse de Beauvais, mais Constance détachant le voile qui couvrait son visage, se laisse voir au chevalier, qai, plus surpris eocore, s'incline avec tous le respect qu'il devait k sa souveraine. J'ai voulu moi-même, messire Guy, veoir ouvrir la porte de celte prison où vous êtes eo cage comme uo pauvre oiseau: je oepréteods point quevous soyez jugé; gens comme vous n'ont point besoin de se justifier. Mada me... Vous êtes libre; que plus jamais il De soit question de cette affaire, daos laquelle le comte de Beauvais joue on rôle secret, qui aurait lieu de vous étoDuer sans doute. Mais brisons Ik-dessus, et partez vilement pour Paris, où le roi mon fils vous attend. J'obéirai, madame, et ma reconnaissance pour cet acte de booté... Sera facile k prouver, reprit la reine, conseillez k Hugues de serapprocher desa mère Son cœur le loi conseille plus encore que moi, madame; car il est en grand souci et souf france, je le sais. Qu'il revienne donc, et garde en sa bonne me'inoire que jamais rois ou sujets oe me braveraient en vain!... Il garde souvenance qu'il est votre fils, madame, et si votre teodresse le rappelle, vous le verrez accourir! Au départ, de Régulés; de 2,000 hommes k l'Hacienda del Bosque, 35 lieues, sous Orîiaga et Publita; de 700 hommes aux environs de Taciquaro, a 7 lieues d'ici, avec le général Rouda, celui qui nous a volé notre correspondance. a Nous, nous comptons 700 Belges k Morélia, 200 Mexicains k peu près, et 9 pièces de tous calibres. Nous avons un bon réduit, et ils n'ont qu'à venir. Le ministre belge au Mexique, M. Blondel, m'a fait féliciter chaudement k propos des combats de Tiripitio, Santa-Maria et Laurelès. Je crois l'avoir déjk dit que je suis proposé pour la croix de Guadeloupe, mais comme on ar rête très-souvent la diligence, il est très-possible que la proposition ait été escofiée. Enfin, ce qui est différé n'est pas perdu. Je suis chef de bataillon pour le moment. Visart est resté malade k Palscuaro. Je fais de mon mieux et remplis consciencieusement mes fonctions. Je loge la nnit k la caserne avec tous mes officiers et peodant le jour dans le magnifique hôtel du gouvernement où je puis me figurer que je suis prince ou archevêque, tout a moo aise. Mes ap partements sont eu effet spacieux et luxueusement meublés. L'ai vis-k-vis de moi uoe superbe église, où l'on chaote pour le moraeot toutes sortes de jolis camiques. Une garde monte k ma porte (c'est le bureau de la place) eo dessous du balcon qui court tout le loug d'une magnifique façade. Je sois dans le ve lours et la soie. J'ai pour le moment trois chevaux k moi appartenant dans les écuries, et, ma foi, tout cela u'est pas mal pour un petit lieutenant beige. Il est vrai qu'il y a d'autres moments où je couche dans la boue jusqu'au cou, où mon nez pâlit sons les ardeors du soleil, où l'on boit de l'eau chargée de toutes sortes de choses aussi malsaines qu'étran gères où l'on mange avec délices une croûte de pain vieille de i5 jours, etc., etc., mais cela c'est la guerre, c'est ce qui ine plaît. Je vis et je respire k gorge déployée la-dedaos, et si ce n'était ma une scèoe violente mit empêchement k l'explication que je voulais de lui, mais voici par écrit quelques conditions dernières; je les confie k votre zèle, k votre intérêt pour Hugues, pour moi peut être aussi, dit-elle avec une espèce de grâce coquette; si mes propositions sont acceptées, dites k mon fils que je '.'attends, et au chevalier de la Rochelle, que la reioe sait récompeoser les serviteurs fidèles! Après ces mots, elle s'éloigna. La tour était restée ouverte; Guy sorti et n'éprouva aucuoe difficulté pour franchir les tristes murs de la prison. Seule- lement, arrivé au dernier guichet par lequel pas saient toujours les prisonniers, son pied se heurta contre un obsacle: il regarde ce qui peut ainsi lui barrerle passage, et voit Christien couché en travers de la porte. Celui-ci avait voulu vaioemeot obtenir l'entrée de la prison où l'on retenait la Rocbette. Après avoir un instant guerroyé, il prit le parti d'établir Ik son domicile, afin de voir Guy s'il était conduit devant les juges ou transféré dans une autre prison. La Rocbette fut touché de ce nouveau témoignage de l'affection du mendiant; il chercha k l'attacher k sa personne, et poor le gagner, il lui fit les propositions les plus avantageuses: Non, ré pondit-il, vous feriez une mauvaise acquisition dont vous pourriez bientôt vous repentir, et k moi, des habitudes régulières oe peuvent convenir, car

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 1