FRANCE. On ajoute que Napoléon cherche un biais pour tirer temps son épingle du jeu et que, s'il y parvient, la question belge sera immédiatement posée, de commun accord avec le gouvernement de Sa Gra cieuse Majesté Britannique qui n'y met qu'une condition c'est qu'on fasse d'An vers un port franc. Si c'est bien là, comme on me l'assure, la nouvelle que la Reine d'Angleterre est allée porter Ostende au Roi Léopold, la dernière brochure de M. Dechamps serait réellement un avertissement. On lit dans l'Organe de Namur Le choléra était, non dos portes, mais dans nos rues, au centre même de la ville. Heureusement, l'autopsie immédiate, par- tiquée par nos habiles médecins, qui ne croyaient pas une épidémie dans nos murs rassura la population et découvrit que ces deux morts subites étaient le résultat d'un empoisonnement accidentel pas le vert de-gris. On écrit du canton de Florenville (Luxembourg): a Depuis une quinzaine de jours une maladie s'est déclarée dans la race bovine du village de Sainte-Cécile. Quatorze bêtes cornes ont déjà succombé. Le caractère de cette maladie, qui présente plusieurs des symptômes de la fièvre charbonneusen'est pas connu le médecin vétérinaire du gouvernement n'ayant pas encore été appelé le con stater. Noos trouvons dans one revue scientifique des détails très iotéressaoïs sur le choléra, son origine, les causes qui en précipitent la marche et les remèdes les plus propres il les combattre. La longueur de ces détails nous oblige fa les résumer On ne peut pas dire au juste ce que c'est que le choléra, mais ou sait d'où il vient. Il preod nais- sauce dans le grand delta du Gange. Ce fleuve immense charrie une eau limoneuse qui, se mêlaut fa l'eau salée de l'Océan, forme, sur les côtes, des barres mouvautes et des marais infects. Les Indiens n'enterrent pas leurs morts; ils les confient, sor un lit de feuilles, au cours du Gange, qui est chargé de les conduire dans les champs célestes a; ou expédie de la même façon les agonisants afin qu'il n'y ait pas de temps perdu pour eux. Les cadavres viennent échouer fa l'embouchore du fleuve, au milieu de détritus végétaux de toute sorte et des débris d'animaux amoncelés par les carnassiers qui abondent dans celle contrée; la vase du fleuve enduit les cadavres des hommes et des animaux contre l'action dissolvante de l'eau, et les convertit en un savon organiqoe gluant. Vient ensuite la sécheresse; les marais exposés fa toute l'ardeur des rayons solaires ont bientôt fourni fa l'évaporation la partie pure de leur eau. Mais la chaleur fait un appel cootinu fa l'humidité, la vase est fa nu, et doit donner fa son tour l'eau qu'elle renferme dans ses molécules. Alors elle se fendille et la terre vomit ses effluves malsaines, ces corps toxiques doot se font fa peine one idée ceux qui ont senti s'exhaler d'un caveau les moffètes cadavériques. Les miasmes qui s'en exhalent produisent le choléra, tout comme les miasmes des marais des Antilles prodoiseot la fièvre jaune. Le choléra est en permanence dans tout le Ben gale, mais fa l'état endémique. A certaines époques, soit fa cause d'une épizoolie, soit fa cause des cha leurs excessives, il devient épidéraique. Le fleuve charrie des masses de cadavres, se rendant, sor des lits de feuilles, aux célestes demeures, et le delta se trouve empesté de plus belle. Alors, les effluves empoisoonés, emportés dans les grands courants atmosphériques qui vont de l'équateur au pôle et du pôle fa l'éqoateur, les répandent sur une grande partie du moode. La route suivie par l'épidémie est indiquée par les courants. Le mouvement de translation de l'air chaud dilaté vers le pôle s'accomplit par le nord- Ouest nous voyous le choléia attaquer successi vement l'Arabie, l'Égypte, la Perse, la Turquie et l'empire rosse. Le courant atmosphérique, vers la fin de sa course, éprouve un temps d'arrêt qui dore deux oo trois mois; alors lieu une déviation vers l'ouest, c'est - fa dire, le Danemark, la Prusse, l'An gleterre. Puis la coloone atmosphérique redescend vers le Sud. et la France, l'Espagne, la Tunisie, l'Algérie sont atteintes. Depuis 1817, le choléra a invariablement suivi ce chemin. Le tribut payé an fléau fa partir de cette époque jusqu'à nos jours a été de 47 millions de cadavres. Quels sont maintenant les remèdes les pins propres s combattre ou fa prévenir la redoutable épidémie? On comprend que sur ce point une ré ponse ne saurait être faite d'une manière absolne et fa priori. La science a encore beaucoup fa faire pour pouvoir attaquer le mal en face. Quant aux moyens préservatifs ils se résument en peu de mots usage très modéré de fruits, notamment des fruits laxatifs tels que melons, figues, prunes, etc., peu de boissons fraîches, surtout de boissoDs glacées dans la journée; autant la glaoe est salutaire im médiatement après le repas, autant elle est nuisi ble lorsque la digestiou stomacale est presque terminée. Quant fa ceax qui abusent de l'absinibe et des liqueurs fortes, lenr sort est fixé; ils sont condam nés fa moorir du cboléra. En résumé, la propreté et la sagesse sont les préservatifs les plus puissants de cette terrible affection. Les moyens curatifs sont moins faciles fa indi quer. La diarrhée prémonitoire du choléra est presque toujours guérissable par les tuoyens doot dispose le médecin, aussi ne faut-il jamais la né gliger pendant l'épidémie. Placer dès le début le malade dans un lit chaud; dit M. le docteur Maurin, entretenir par de douces frictions sèches les fonctions de la peao, provoquer utte sueur générale, c'est favoriser le rôle du médecio dans la période d'incubation et d'invasiou; mais Ifa s'arrêtent les soins qu'il est permis fa toute personne de dooner; faire davan tage sans appeler l'homme de l'art, c'est agir imprudemment. a Pour instituer un traitement, il faut avoir en effet des notions que l'ou ne peut pas vulgariser; un tact et uu sens pratique qui ferout toujours défaut aux meilleures intelligences si elles oe sont rompues fa la clinique. Les traitements indiqués et suivis par les méde cins varient d'ailleurs. Do médecin célèbre, le docteur Buik, a employé la métallothéropie. Il certifie que l'application du cuivre eu anneaux, en plaques, en armatures, 00 sous la forme même la plus vulgaire, par exemple un simple ustensile de ménage (une casserole sans doute), est souveraine ment efficace contre les crampes et tous les autres désordres nerveux du cboléra, suffocations, an xiétés précordiales, etc., etc. C'est autant de force donnée au patieut pour lutter contre le mal. Il a traité ensuite des cholériques par one solu tion tirée de sulfate de cuivre fa i|5% administrée par 2, 3 et jusqu'à io gouttes toutes les heures, toutes les demi heures, et même fa des moments plus rapprochés, soivant l'urgence, dans de l'eau sucrée aromatisée de 1 fa 2 gouttes de laudanum pour établir la tolérance de l'estomac. Eu diverses circonstances, dit M. Rurk fa l'Académie, les effets ont été si rapides, qu'ils semblaient leoir vraiment do prodige, surtout lorsqu'ils furent secondés par de larges applications. M. Tonrretie, médecin faChambly (Oise), traite le cboléra par l'eau froide. Aussitôt les premiers symptômes déclarés, il fait boire de l'eau pure froide fa ses malades et pas autre chose. Les obser vations publiées par M. le docteur Toorretle, en 1855, constatent cinq cas de guérisoo dans des conditions très-graves. Un autre médecin, M. Jules Goyot, traitait le choléra par l'injection des spiritueux il donnait fa ses malades du rhum dans des verres fa via de Bordesnx et les relevait avec une promptitude prodigieuse. A quel traitement faudra-t-il accorder sa con fiance? au sulfate de coive, an rhum ou fa l'eau pore? Il y a sans doute encore beaucoop d'autres tcuièdes qui ont réussi. Dans l'incertitude, il faut s'en rapporter fa son médecio pour arrêter le m-j quand cela est possible et De s'en rapporter soi-même pour pratiquer les deux p'éservatifs i,,r excellence la sagesse et la propreté. Voici en quels termes le Journal fa Saint Quentin, du 9, rend compte de l'exé. cution de Manesse 0 L'auteur du sextQ. pie assassinat commis, il y a quelques mois, au petit village du Favril, et qui tout aussitôt fit courir dans tout le pays un frisson d'horreur et d'épouvante en même temps, a subi, aujourd'hui samedi, |a peine capitale laquelle il avait été con damné par l'arrêt de la cour d'assises du Nord, du 6 août dernier. Manesse a été extrait hier dans la soirée de la prison de Douaioù il atten dait le résultat de son pourvoiqui a été rejeté, et de son recours en grâce que l'énormité de son forfait ne permettait pas d'accueillir. Transporté par la voie du chemin de fer jusqu'à Valenciennes, il a trouvé, son arrivée dans celle ville, une voiture cellulaire qui l'a conduit pendant une partie de la nuit Landrecies où l'ar rêt de la cour avait ordonné que l'exécu tion aurait lieu. On nous rapporte que pendant le lu gubre trajet de Valenciennes Landrecies, Manesse était si peu ou paraissait si peu affecté de l'horrible réalité qui l'attendait au terme de son voyage que plusieurs fois il a commencé des chants que les gendar mes qui veillaient sur lui l'ont prié de cesser. 11 était environ cinq heures du matin lorsque Manesseest arrivé dans celte ville, si voisine du théâtre de l'épouvantable drame du Favril. Il a été aussitôt conduit au corps de garde de la place où l'on a opéré son déferrement et où les exécuteurs des hautes œuvres de Douai, d'Amiens et de Laon ont procédé ce que l'on appelle la dernière et Inguhre toilette du con damné. Celte sinistre opération terminée, Manesse a marché d'un pas ferme vers l'échafaud dressé tout près du corps de garde, et en a gravi les marches sans l'ap pui de personne et sans donner aucun signe de défaillance. Arrivé sur l'échafaud, il a embrassé le Christque le prêtre qui l'assistait lui a présenté, le prêtre ensuite qui lui prodi guait des paroles de résignation et enfin l'un des trois exécuteurs, puis il s'est cou ché sur la plauche, en criant haute et très distincte voix Au revoir, tertoulet, ait revoir, mes enfants, au rev... le mot 11 a pu être achevé, le couperet venait de dire le dernier mol de la justice des hom mes et de faire paraître le coupable devant celle de Dieu. On évalue plus de 10,000 les per sonnes qui, tant des environs que des localités plus éloignées, se sont rendues Landrecies pour assister cette exécution, dont l'annonce, dès la veille et daDS la nuit qui l'a précédée, s'était rapidement ébruitée. La foule, nous dit on. était si com pacte aux environs de l'échafaud et telle ment avide de voir de près les traits do condamné, que la force publique, chargée de maintenir l'ordre a été obligée de la refouler pour dégager les abords de l'échafaud. On écrit de Sommières (Gard) au Messager du Midi Jeudi dernier, une heure de l'après midi. notre ville a été vivement impressionnée par un doulou reux événement au plus fort de l'oragei

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 2