D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 49me Année. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. Serait-il téméraire de dire aujourd'hui que la situation preud dans son ensemble un aspect plus rassuraot? Nos lecteurs «ont en juger. A Paris, c'est l'opinioo de M. Fould qui prend le dessus. Donc, on pourrait espérer une réduction dans les budgets et dans l'effectif de l'armée. On porte h trente millions de francs l'économie qui va être introduite dans les dépeoses; enfin la bonne harmonie est rétablie entre les ministres. Ces nou velles sont évidemment pacifiques. A Floreoce, oo répète de toute part que la ma jorité qui va sortir de l'urne électorale ne visera qu'a deui choses le maintien du statu quo et le rétablissement de l'équilibre finaucier. Si k cela l'oo ajoute que le prince Napoléon doit avoir écrit b ses amis les plus intimes qu'il fallait temporiser et surtout renoncer momentanément Venise; si de plus oo persiste b dire que par la retraite de Mgr. de Mérode le cardinal Aritonneli a maintenant les coudées franches et que la récon ciliation de la Papauté avec l'Italie a cessé d'être impossible, ou se trouverait amené dire que de ce côté également l'horizon s'éclaircit. On peut le dire en effet; mais, suivant nons, ce ce serait conclure un peu trop vite. Les faits qu'on aooooce ont besoin d'être éclaircis. Et en Allemagne qoe se passe-t-il Le corres pondant de Berlin du Times exprime aujourd'hui sur les progressistes une opinion que nous avons déjb formulée. Dans les discours proooncés hier, la séance de l'Association oatiooale, dans les résolutions prises, nous avons une preuve de plus de la dispo sition croissante des libéraux du Nord b endosser la politique allemande du comte de Bismark. Celte association (le Nationalvereinfondée dans le but de faire triompher l'égalité, l'unité et le gou vernement de chacun chez soi, ne songe plus qu'b dépouiller le Schleswig-llolstein de tous ses droits ao profit de la Prusse et de Guillaume Ier. Que le Schleswig Holstein le veuille ou ne le vueille pas, le self government, le gouvernement de chacun chez soi, n'est qu'une machine de guerre qui n'a plus cours depuis que la pais est faite. Avec de pareilles thèses et ces pitoyables pali nodies. on prétend arriver b la régénération de l'Allemagne; quelle moquerie En Angleterre, le Times, dans le numéro où il consacre quatre colonnes aux funérailles de lord Paluierston, s'étonne que dans on pays qui abonde eu hommes d'État de premier ordte, on puisse soutenir qu'il n'y ait que lord John Russell qui convienne aux fonctions de premier ministre. On peut annoncer que la division dans le parti whig ou libérai fait de rapides progrès. Les pierres se détachent dans le haot et dans le bas de l'édifice. Les dépêches de Mexico sont du i" octobre; elles contiennent ce fait que le général républicain Diaz, que les Français oui fait prisounier b Puebla, est parvenu b s'échapper; qu'il a, de concert avec deux aotres généraux, Figueroa et Ugalde,organisé une guérilla dans l'état d'Oaxaca, dans Tabasco et aotres parties du Sud. Ces dernières dépêches ont un caractère semi-officiel; suivant d'autres, les Autrichiens, au oombre de 1,000 hommes, se seraient encore une fois laissé Surprendre entre Jalapa et Perrote. Ceci demande confimation; mais de l'ensemble de ces nouvelles oons ne concluons tien de bon. L assemblée du Nationalverein a eu lieu hier b Francfort, sans aucun empêchement et pourquoi onc les deux grandes puissances de l'Allemagne, ou la Prusse toute seule y aurait elle fait obstacle. Oo y a proclamé le droit qu'a l'Allemagne d'obli ger les duchés b se soumettre b la loi commune. La Prusse ne demande pas antre chose. La brochure de M. Dechamps sur la situation de la Belgique et la question allemande vient d'être l'objet le réflexions qui ont paru dans le Journal des Débats sous la signature du secrétaire de la ré daction. Nous attribuons sans hésiter ces réfle xions un homme d'Etat qui a rempli des fonctions très élevées souslegouvernement de Louis-Philippe. Nous leur empruntons les lignes suivantes L'avenir pourrait modifier profondé ment toutes situations, celle de l'Europe aussi bien que celle de la France et celle de la Belgique. S'il survenait jamais dans le centre de l'Europe des changements capablesd'altérer gravement son équilibre, comme une juste répartition des forces et des ressources entre les grands Etats euro péens sera toujours, et quoi qu'on fasse, une condition essentielle du maintien do la paix, il faudraitquel'équilibrefût rétabli, et il le serait probablement par une appli cation des nouvelles règles et des nouvaux principes du droit public combinés avec la tendance manifeste des esprits qui se mon trent généralement disposés supprimer les petits Etals et les fondre dans les grandes unités nationales. Supposez que, dans un pareil moment! les Belges, se res souvenant que leur origine est la nôtre, que nous parlons la même langue, que nous professons la même religion, que nous avons les mêmes mœurs, les mêmes habitudes, trouvassent plus avantageux de se réunir la France et qu'ils en expri massent le vœu la Belgique s'annexerait certainement la France et il est permis de croire que celte réunion très juste et très- légitime nesoulèverait pas plus d'opposition que n'en souleva, en 1860, la réunion la France de la Savoie et du comté de Nice. Mais deux choses rassurent l'auteur de ces réllexions: c'est, d'abord, que l'événe ment qu'il signale est éloigné; et, ensuite, dit-il, l'Europe ne peut manquer de pro téger les petits Etals. Témoin, le Dane mark! El d'ailleurs, pourquoi l'écrivain commence-t il par proclamer qu'il y a ten dance en Europe supprimer les petits Etals et les fondre dans les grandes unités nationales? Si le Journal des Débals a voulu envoyer la Belgique des paroles rassurantes, il a manqué son but. Il en dit juste assez pour donner raison aux craintes qu'a exprimées M. Dechamps. L'auteur de l'article oublie que la politique prussienne est conduite par un homme qui ne reculera pas sur la pente des annexions. Les événements qui se déroulent au Mexique ont de l'intérêt pour nous; si nous en croyons la France, un incident assez curieux qui vient de s'y produire nous autorise dire que l'empereur Maximilien a du goût pour les coups de théâtre. Un décret signé de ce souverain confère le titre d'Altesses impériales deux petits- fils d'iturbide. Quel motif peut donc avoir eu l'empe reur Maximilien de relever un nom qui, de quelque manière qu'on l'envisage, ré veille les plus tristes souvenirs? Iturbide, beaucoup de nos contempo rains l'aurontoublié,s'est pendantquelques mois assis sur un trône impérial qu'il avait édifié la hâte au Mexique; ceci se passait en 1822; mais peine proclamé, sous le titre d'Augustin 1er, empereur du Mexique, il s'était vu renversé parce que son édifice reposait sur la trahison et la surprise; il avait dû capituler après une assez courte résistance; ayant signé son abdication et après s'être fait assurer une pension de 125.000 fr., il s'était retiré aux Etats-Unis; mais, en 1824-, Iturbide avait cru pouvoir recommencer le rôle de Na poléon débarquant Cannes son retour de l'île d'Elbe; Il rencontra le sort de Mu- rat. Pris les armes la main, il passa devant un conseil de guerre qui le con damna passer par les armes. Ce sont les petits fils de cet homme qui a joué le rôle d'aventurier après avoir trahi les Espagnols et des Mexicains tour tour, que l'empereur Maximilien élève au rang d'Altesses impériales et invite venir s'asseoir sur les degrés de son trône. Nous avions conçu de sa souveraineté une plus haute idée. Le Courrier de l'Escaut reproduit, d'après un journal militaire, une nouvelle que nous espérons bien voir démentir par un organe autorisé de l'administration mili taire. A propos des désertions l'étranger, voici ce que dit le Courrier Les désertions continuent et nos com- paliotes qui quittent les rangs de notre armée sont fort bien accueillis Lille. Il y a plus, le gouvernement belge a l'extrê me obligeance d'envoyer au bureau d'enrô lement situé Lille, rue de Thionville, 58 bis, l'état de service détaillé des hommes qui désertent pour le Mexique. Ce fait incroyable a été découvert par un des nouveaux enrôlés, deux jours après son incorporation, lorsqu'on lui a exhibé tou tes les pièces constatant son état de service en Belgique. La prochaine réunion des Chambres permettra sans doute au gouvernement de donner, sur ce point, comme sur bien d'autres, desexpllcationsaux représentants du pays. Nous lisons dans le journal la Belgique Que tous les hommes justes et impar- tiaux n'hésiteront pas proclamer admirable de logique, b l'arrêté de la députalion permanente de la Flandre orientale qui rejette du cens électoral le droit de débit en détail de boissons alcoo liques et de tabac. Un de nos correspondants de Paris nous

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 1