D'ïPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 49me Année. Ko 5,023. REVUE POLITIQUE* Nous nous associons la réprobation prononcée par toute la presse honnête de notre pays contre le cynisme de langage et le dévergondage d'idées étalés au grand jour la clarté du gaz, si l'on aime mieux, et en plein estaminet dans un récent meeting tenu Uruxelles. S'il y a une considération qui puisse, dans cette triste conjoncture, adoucir notre chagrin, c'est que le nombre de ceux qui ont pris part la manifestation de l'asso ciation soi disante populaire a été très- restreint et que les discours qui y ont été prononcés sont sortis de la bouche de gens dont un homme honnête rougirait de ser rer la main. Au reste nous ne sommes pas trop étonné de voirquc le scandalequenousdéplorons, ail été donné Bruxelles au reste du pays. Bruxelles est, en effet, le foyer du solida- risme, du socialisme, de l'athéisme, de l'impiété. Certains cours publics que l'au torité communale a organisés dans celle ville ou qu'elle y tolère, sont autant de prêches du scepticisme, prêches destructi ves de toute autorité morale et religieuse, prêches faites l'ouvrier, l'homme du peuple dans un langage hoursoufllé, émaillé de fleurs de rhétorique, noyé dans une phraséologie où la pensée se perd, où l'on ne comprend que les mots de liberté, d'indépendance de la raison, de l'humani tarisme (sic), d'oppression du peuple par le Jésuite, le tout assaisonné de quelques gros mots l'adresse du clérical en général. La hase de toute autorité en tant qu'é manant du souverain arbitre de toutes choses est sapée l'homme est renvoyé sa seule raison individuelle comme sa seule ronseillère, comme son seul juge; et force d'entendre la défense de ces thèses rationalistes, la raison de l'auditeur, simple homme du peuple qui une solide instruction religieuse l'ait d'ordinaire dé faut, s'altère, s'émousse, s'énerve, s'anéan tit; et cela parce qu'elle n'est plus qu'au service d'un sceptique, parce qu'elle n'est plus qu'un instrument de doute, de men songe, qu'un imbécile tyran qui trompe celui qui l'on fait enseigne, avec une arrière pensée diabolique, qu'elle seule suffit l'homme. Qui plus est,si l'on nous affirmait que ces Brismées et consorts, ont joué un rôle ac tif quand les pavés des rues oui chassé nos représentants de l'Hôtel de la Loi, nous le croirions sans peine. Car pour pousser l'ouvrier dans la voie des attentats l'au torité, il faut commencer par oblitérer son sens moral et pour y parvenir, il faut souvent dépasser le but dans l'enseigne ment théorique des doctrines révolution naires. Pauvre ouvrier, comme on te trompe! Nous nous proposons de revenir sur ce point. Et quand ce malheureux, élevé l'école socialiste dans le mépris des choses divines et humaines, a rempli son rôle sur le théâ tre des révolutions, ceux qui l'ont façonné afin qu'il leur servît de marchepied, le rejettent bien loin d'euxet invoquent contre ce docile instrument de leurs per nicieux desseins les lois qu'ils lui ont en seigné fouler aux pieds. Alors, mais trop tard, la victime de cette trame ourdie de longue main dans les ténèbres, ouvre les yeux et contemple avec effroi le gouffre béant aux bords duquel l'a poussé un enseignement athée. C'est donc en dehors, au-dessus de la sphère où se meut l'ouvrier, que nous cherchons le vrai coupable; nous le voyons dans chacun de ces hommes placés aux degrés supérieurs de l'échelle sociale, dé positaires du pouvoir, abusant de leur influence et de leur action sur les masses au profit impur de leur ambition et de leur haine contre la religion. On nous dit que ces déclamations insen sées sonlinoffensives en Belgique où le bon sens du public en a bien vile raison. Nous ne le croyons pas. La zizanie envahit promplemenl le champ cultivé même avec soin; l'erreur se répand plus rapidement que la vérité, car elle n'oblige rien celle-ci, au contraire, inarche pas lents, parce qu'elle impose l'homme des obli gations morales. Nul doute donc, qu'une manifestation du genre de celles qui nous occupe, peut causer un débordement gé néral, malgré le caractère d'isolement avec lequel elle s'est produite. Ou annonce que la discussion de la loi sur le temporel des cultes sera abordée par la Chambre, après le vote des budgets. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. Les correspondances des États-Unis que publie le Times daos son dernier numéro tendent s faire considérer toute guerre de l'Amérique avec l'An- gletene comme invraisemblable, et au contraire, comme imminente une rupture avec la France, si celte dernière puissance entend maintenir ses troupes Mexico. Le correspondant de Washiugtoo du Times rappelle d'abord le texte d'une résolution votée par le congtès américain en pleine gnerie civile. Il y est dit que le congrès ne «eut pas laisser croire par son silence que les Étals-Unis peuveot rester les spectateurs indifférents des déplorables événements qui sont en train de s'accomplir dans la république du Mexique; il convient donc de déclarer qu'il ne peut entrer dans la politique des États Unis de reconnaître l'érection d'un gouver nement monarchique sur les ruiues d'aucune répu blique eu Amérique, sous les auspices de quelque puissance européenne que ce puisse êlte. Prenant cette résolution pour point de départ, le même correspondant cite un article que vient de publier un journal modéré, mais influent de New Yotk. Cet article a pour but de démontrer que le congrès, qui va se réunir dans quelques jours, ne peut abandonner, alors que l'État est rentré en possession de tontes ses forces, une politique qu'il cousacrail par un vote suleuoel, quaud il pomsui- vaft une lutte encore indécise. Voici maintenant les ligues qui servent de con clusion au correspondant que nous avons déjà cité En (ait, le gouvernement est suspendu entre le sentiment public et la France; mais dans l'inté rieur du pays le sentimeut général o'hésiste pas a se prononcer. Le gouvernement doit y accéder dans une certaine mesure, et voilà pourquoi M. Seward a dû adresser au cabinet des Tuileries une dépêche dans laquelle le ministre déclare que tout en«oi rie troupes, et notamment de celles qui ont été offertes par le »ice-mi d'Egypte, recrutées parmi les noirs de la Nubie,risquerait de protoquer une explostoo C'est en présence decelte situation, par faitemeiit connue de l'empereur Napoléon, qu'a été prise la mesure, qui réduit l'effectif de l'armée française et la prive notamment des services de i,ôoo de ses officiers. On doit voir que nous avons eu raison de qualifier de hardi le décret de désarmement du i5 novembre. Il semble qu'en cette circonstance l'empereur des Français se soit plu faite une preuve qu'il n'a.ait pas faite encore, c'est celle-ci Ou a dit que je m'appuyais sur l'armée plus que sur le peuple. Je .eux qu'où sache et qu'on dise tout le contraire. Je vais mécootenter l'armée, mais je satisferai le peuple, a A Florence, le fait le plus saillant après le dis cours du Roi Victor-Emmanuel est l'arrivée de Gatibaldi qui vient faire usage de sa qualité de meurtrie du Parlement. Celle démarche, dans un moment où l'on annonce que les rangs rie la gauche se grossissent, son genre d'éloquence. Ce ne sont pas les discours de (îariltaldi qu'il faut craindre, ce sont ses coups rie 'ête, c'est l'influence qu'il exerce sur tour ce que l'Italie compte d'hommes ardents et prè's rouiii les aventures. Attendons-nous de nouvelles péripéties. D'ailleurs, s'il en survenait, on pourrait «lire Victor Emmanuel qu'il récolte ce qu'il a semé. Il n'y a qu'une voix sur son dis cours d'ouverture, il ouvre les bras aux hommes de gauche. En Prusse, par une mesure récente, la composi tion de la Chambre des seigneurs a été modifié dans uri sens plus féodal. Nous n'avions pas appris que la précédente Chambre se lut jamais montrée rebelle ou hésisiaole devant les volontés d'un mi nisire; le bon plaisir de M. de Bismark vient de changer l'état des choses, pour constater qu'en pareille maljère Je bon plaisir du ministre suffit. N'en déplaise M. de Bismark, cette manière de faire n'a pas encore acquis force de chose jugée en Europe. On troovera partout qu'une Constitution qui dépend d'un ministre et qu'un ministre peut faire et défaire n'est pas une Constitution. Or, la composition d'une des deux Chambres du pouvoir délibéraut ne forme-t elle pas partie intégrante de la Constitution? Berlin, ig novembre. La reconnaissance de l'Ital ie par le Wutlemberg est chose décidée. La Bavière a iuvité le roi François de Naples a rappeler son envoyé de Mooich. Vienne, 30 novembre L'empereur ieri 1 de promulguer une grande amnistie en fa»eur de la Gallicie. DUBLIN,21 novembre. Unegrande agitation règne Dublin. Elle esl cansée par ce fait que depuis samedi dernier des détachements considé rables de troupes sont veous tenir garnison dans le fort de la baie de Dublin. Les gardes sont dou blées; les soldats sont sons les armes tonte I» nuit. Quatre généraux passent la journée entière dans le fort. nouvelles diverses. Avant-hier matin, des chevaux attelés un chariot, se sont emportés et ont renversé ie véhi cule le long du fossé du chemin de fer d'Ypres Vlamerlinghe. Par suite de cet accident l'arrivée d'un traiD a subi un retard d'une heure et demie.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 1