D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
y psi es.
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49me Année.
Samedi 16 Déeembre 1865.
N<> 5,030.
LE PROPAGATEUR
'1 31
Les conseils arrivent de toutes parts
notre nouveau souverain. On en trouve
dans les journaux anglais, dans ceux de
France et d'Allemagne. Beaucoup sont
inspirés par un sentiment sympathique
très réel. Au fond de quelques uns se
cachent mal la présomption et l'ignorance.
A entendre ces derniers, le duc de Bra-
bant n'aurait donné encore aucun gage de
sagesse. Ils lui parlent comme a un nou
veau venu, qui va demander sa route,
parce qu'il ne connaît pas le terrain sur
lequel portent ses pas, parce qu'il ignore
les intérêts qu'il va gérer.
Ils ignorent ceux qui parlent ainsi, que
depuis douze ans déjà le souverain que la
Belgique acclame en ce moment s est livré
chaque jour I élude la plus sérieuse de
nos plus chers el de nos plus graves inté
rêts. Le duc de Brabani venait peine
d'acquérir sa majorité légale de dix huit
ans, qu'il entrait au Sénat et qu'il y pro
nonçait presque aussitôt un discours fort
écouté qui renfermait tous les germes
d'excellentes éludes antérieures de la
clarté dans le jugement, et des marques
très-visibles de cette sollicitude qu'il se
préparait mettre au service du pays où
il est né, Esf ce que depuis lors te prince
s'est jamais écarté de la roule que lui avait
montrée son patriotisme natureléclairé,
développé par les avis de son auguste
père? Quand a l il été seulement indiffé
rent? Kn quelles circonstances son esprit
de conduite a t-il faibli? On paraît crain
dre, mais toujours l'étranger, qu'il ne
sache pas tenir un juste équilibre entre les
opinions contraires. On a éié jusqu a trou
ver qu'il manquait déjà cette règle de
juste impartialité.
Pareilles méprises ne sont pas crain
dre parmi nous Tous en Belgique, oui
tous, nous acclamons ce prince avec la
sérénité que donne la confiance, celle con
fiance que le passé justifie et dont il fait
n6 ceriiluile. H usl n6 parmi nousj noire
sol est le sien. Au jour de sa naissance,
nous avons partagé la joie de son père, de
sa tendre, de sa vertueuse mère, de la
reine Louise en un motj ce jour-là nous
avons applaudi. Depuis nous l'avons vu
grandir; l'âge et les événements l'ont for
mé; quand.il a pu parler en public de nos
affaires, quand il a voyagé, étudiant les
ressources et les institutions des pays qu il
parcouraitdans un espr it et dans un in
térêt belges, en toute circonstance enfin,
nous avons senti qu'un noble cœur battait
en lui; nous avons donc et toujours encou
ragé et applaudi, et c'est pourquoi c'est le
peuple tout entier qui accourt pour| le
saluer aujourd'hui. Lisez les adresses de
nos communes et de nos provinces; celles
de nos associations diverses; écoulez dans
la foule les discours que l'on tient. Celui-
ci parle flamand, celui là le wallon, on
s'exprime en français, nous avons même
quelques compatriotes qui parlent alle
mand. Mais tous expriment un sentiment
commun tous se comprennent, car tous
ils disent
Ne craignez rien, notre prince, vous
êtes notre Boi. Pour bien faire, interrogez
votre cœur, mettez vos bonnes intentions
en pratique. El puis, s'il le faut, si la tâche
devient difficile, on vous aidera.
Voilà comme notre peuple, notre vrai
peuple parle. Cela vaut bien les conseils
des hommes d'Etat qui viennent de haut
ou de loin.
TRANSLATION DES RESTES MORTELS Dl ROI
AU CALAIS DE DKUXELLES.
La translation du corps de S. M. Le'opold au
palais de Bruxelles a eu lieu mardi soir, le cortège
éiaii simple et imposant; aucun déploiement de
forces, tuais sur tout le long do parcours, depuis la
giille du cbàleau de Laeken jusqu'à la place des
Palais, une foule immense accourue, malgié l'beure
avancée de la nuit et l'apièié du temps qui s'élait
subiieineni mis la gelée, pour saluer, leur
passage, les dépouilles vénérées du glorieux fou-
dateur de notre oatioualiié.
A neuf heures précises ou a procédé h la levée
du corps de l'auguste défunt, qui avait été déposé
dans un ceicueil tout drapé de noir, et place sur
nue estrade au pied de laquelle se Iruts ait une table
portant uu crucifix euiie deux flambeaux. M. le
pasteur Becker, chapelain du Roi, ayant prononcé
nue courte oraisou funèbre, douze sous-officiers,
cçmtuaridés par uu lieutenant, ont enlevé lecercueil
et l'out déposé sur le ebar, qui l'attendait au bas du
perrou. Cette tiiste cérémonie, laquel le assistaient
LL. AA. I\R. le duc de Brabant et le comte de
Flaudie, s'est accomplie eu piéseoce des hauts
dignitaires de la cour, des oiiuisties et des aides de
canipde la maison du Roi, ainstquedu bourgmestre
de la comruuue de Laekeo. Puis, les princes, dont
l'attitude était calme et tésigriée, sont rentrés au
château, où ils resteront jusqu'à vendredi soir.
Le cortège est arrivé au palais de Bruxelles
dix heures et demie.
Le corps est gardé par des dignitaires du palais.
A ouze heures la foule s'est écoutée lentement
au bruit des salves d'artillerie, qui, depuis trois
jouis, se fout eoteudre de quart d'heure err'quait
d'heure.
La Chambre des représentants se réu
nira, ce soir, huit heures, en comité
secret pour délibérer sur une adresse
présenter S. M. le Boi
L'aflluenee de monde était tellement
énorme avant hier aux abords du palais
que plus de vingt mille personnes n'ont pu
être admises visiter la chambre ardente
où étaient exposés les restes du roi Léopold
1".
Le rieuil sera suspendu demain pour la
solennité de la prestation de serment du
Boi. et lundi pour les cérémonies religieu
ses destinées célébrer l'inauguration du
nouveau règne.
FOI CATUOQQL'E. -- CONSTITITION BELLE.
Le deuil de cour sera de six mois
partir du jour du décès de Sa Majesté.
Une réduction de 50 p. c. sur les prix
des trois classes de voitures est accordée
sur les chemins de fer de l'Etat aux gardes
civiques en uniforme, qui se rendront
Bruxelles les 16 et 17 décembre courant,
soit isolément, soit en corps ou paf déta
chements.
Indépendant ment de l'empereur des Fran
çais, la plupart des souverains de l'Europe,
l'empereur de Bussie, la reine d'Espagne,
etc., etc., se sont empressés de faire par
venir leurs compliments de condoléance
au duc de Brabant et lui ont exprimé leurs
sentiments de regrets dans les termes les
plus affectueux et les plus sympathiques.
I f
INAUGURATION DU NOUVEAU ROI. ITINÉRAIRE.
L'itinéraire que suivra le rpi Léopold IL
demain, pour se rendre au palais de la
Nation, afin de prêter le serment constilu
lionnel, est le même que celui qui fut
suivi par le roi Léopold 1", sou auguste
père, le 21 juillet 1831, et vingt-cinq ans
plus tard, le 21 juillet 1856, aux fêtes du
25' anniversaire.
Le Boi fera son entrée par l'ancienne
porte de Laeken, où Sa Majesté sera ha
ranguée par le bourgmestre de la capitale
avec le cérémonial traditionnel, la présen
tation des anciennes clefs de la ville, etc.
De la place d'Anvers, devant l'ancienne
porte de Laeken, le cortège royal suivra la
rue de Laekeu, la rue du Font Neuf, la
rue Neuve, la place de la Monnaie, la rue
des Fripiers, le Marché aux Herbes, la rue
de la Madeleine, la Montagne de la Cour,
la Place Boyale, la t ue Boyale, la rue de
la Loi pour venir ensuite au Palais, après
avoir terminé la revue sur les boulevards.
La Chambre de Commerce des arron-1
dissements d'Ypres et de Dixmude a voté
l'unanimité de ses membres, dans sa i
séance du 14, une adresse de condoléance
Monseigneur le Duc de Brabant, dont]
voici le texte
A Son Ahesse Hoijate, Monseigneur te
Duc de Drabani.
.roîmn.
Mo.NSEIG.NElR,
S'associant aux légitimes regrets qu'a fait naître
an sein de snu auguste Famille la mort de notre
bien aimé Roi, la Chain h e de Co ni tuer ce de la ville
d'à pies »ient vous offrir l'ex pression des sentiments
de douleur qu'elle éprouve la suite d'un é»èoe
ment qui ravit votre aninur no père vénéré, au I
noire, lin prince qui. après avoir aidé la nation
asseoir sur des hases solides son indépeudauce, a sv>
la gouverner pendant près de Ireute-ciuq aos
avec autant deg'oire que de sagesse.
Si quelque chose pouvait, Monseigneur, calmer
la juste affliction que oous ressentous, ce serait
SJ .sTïoJOCï