MARCHÉ. FRANCE. Ml fi, OUVERTURE DES CHAMBRES LÉGISLATIVES DE FRANCE. Voici le discours prononcé par Sa Ma jesté l'ouverture de la session législative te 22 janvier 4866 Messieurs les sénateurs, i j Messieurs les députés, L'ouverture de la session législative me permet périodiquement de vous exposer la situation de [l'empire et de vous exprimer ma pensée. Comme les aonées précédentes, j'examinerai avec vous les questions principales qui intéressent notre pays. A l'extérieur la paix semble assurée partout, car partout oo cherche les moyens de dénouer amicalement les difficultés, au lieu de les trancher pas les armes. La réuoion des flottes anglaise et française dans les mêmes ports a montré que les relations formées sur les champs de bataille ne se sont pas affaiblies; le temps n'a fait que cimenter l'accord des deux pays. A l'égard de l'Allemagne, mon intention est de continuer b observer une politique de neutralité, qui, sans nous empêcher parfois de nous affliger ou de nous réjouir, nous laisse cependant étrangers b des questions où nos intérêts ne sont pas directe ment engagés. L'Italie, reconnue par presque toutes les puissances de l'Europe, a affirmé son unité en 'ioftogurant sa capitale an centre de la Péninsule. Nous avons lieu de compter sur la scrupuleuse exécution do traité do )5 septembre et sur le inaiatien indispensable du pouvoir da Saiai-Père. Les liens qui nous attachent a l'Espagne et au Portugal se soot encore resserrés par mes der nières entrevues avec les souverains de ces deux Toyaomes. Vous avez partagé avec moi l'indignation générale produite par l'assassioat du président Lincoln, et récemment la mort du roi des Belges a causé d'unaoimes regrets. Au Mexique, le gouvernement foodé par la volonté du peuple se consolide; les dissideots, vaincus et disperse's, n'ont plus de chef; les trou pes oationales ont montré leur valeur, et le pays a trouvé des garanties d'ordre et de sécurité qui oot développé ses ressources et porté sou commerce avec la France seule de 2 i b 77 millions. Ainsi que j'en exprimais l'espoir l'année dernière, notre expédition touche son terme. Je m'entends avec l'empereur Maximilien pour fixer l'époque du rap pel de oos troupes, afio que leur retour s'effectue sans compromettre les intérêts français que nous avoos été défendre dans ce pays lointain. L'Amérique du Nord, sortie victorieuse d'une lutte formidable, a rétabli l'aucienoe union et proclamé solennellement l'abolition de l'esclavage, La France, qui n'oublie aucune noble page de son histoire, fait des vœux sincères pour la prospérité de la grande république américaine, et pour le maintien de relations amicales, bientôt séculaires. L'émotion produite aux Etats-Unis par la présence de notre arméesur le sol mexicain s'apaisera devant la franchise de nos déclarations. Le penple amé ricain comprendra que notre expédition, a laquelle nous l'avions convié, n'était pas supposée a ses intérêts. Deux nations, également jalouses de leur indépendance, doivent éviter toute démarche qui engagerait leur dignité et leur honneur. A I intérieur le calme, qui n'a cessé de régner, m'a permis d'aller visiter l'Algérie, où ma présence, je l'espère, n'aura pas été inutile pour rassurer les intérêts et rapprocher les races. Moo éloiguement de la France a d'ailleurs prouvé que je pouvais être remplacé par un cœur droit et on esprit élevé. C'est au milieu de populations satisfaites et confiaotes que nos institutions fonctionnent. Les élections municipales se sont faites avec le plus grand ordre et la plus entière liberté. Le maire étant dans la commune le représen tant du pouvoir central, la Constitution m'aconféré le droit de le prendre parmi tout les citoyens, mais l'élection d'hommes intelligents et dévoués m'a permis presque partout de choisir le maire parmi les membres des conseils municipaux. n La loi sur les coalitions, qui avait fait naître quelques appréhensions, s'est exécutée avec une grande impartialité de la part du gouvernement, et avec modération de la part des intéressés. La classe oovrière, si intelligente, a compris que plus on lui accordait de facilités pour débattre ses intérêts, plus elle était tenu de respecter la liberté de chacun et la liberté de tous. L'enquête sur les sociétés coopératives est venue démontrer combien étaient justes les bases de la loi qui vous a été présentée sur cette impor tante matière. Cette loi permettra l'établissement de nombreuses associations au profit du travail et delà prévoyance. Pour eu favoriser le développe ment, j'ai décidé que l'autorisation de se réunir sera accordée b tous ceux qui. en dehors de la politique, voudront délibérer sur leurs intérêts industriels ou commerciaux. Cette faculté ne sera limitée que par les garanties qu'exige l'ordre public. L'état de nos finances démontrera que si les recettes suivent leur progression ascendante, les dépenses tendent b décroître. Dans le nouveau budget, les ressources accidentelles ou extraordi naires ont été remplacées par des ressources normales et permanentes. La loi sur l'amortissement, qui vous sera soumise, dote cette institution de revenus certains et donne des garanties nouvelles aux créanciers de l'Etat. L'équilibre du budget est assuré par un excédant de recettes. Pour arriver a ce résultat, des économies ont dû être imposées b la plupart des services publics, entre autres au département de la guerre. L'armée étant sur le pied de paix, il n'y avait que l'alternative de réduire ou les cadres, ou l'effectif. Cette dernière mesure était irréalisable, car les régiments comptaient b peine le nombre nécessaire de soldats. Le bien du service conseillait même de l'augmenter. Eo supprimant les cadres de 220 compagnies, de 46 escadrons, de 4o batte ries,mais en versant les soldats dans les compagnies et escadrons restants, nous avons plutôt fortifié qu'affaibli nos régiments. Gardien naturel des intérêts de l'armée, je n'aurai pas consenti b ces réductions si elles avaient dû altérer oolre organi sation militaire ou briser l'existence d'hommes doot j'ai pu apprécier les services et le dévouement. Le maintien b la suite de nous des officiers sans troupe ue compromet aucun avenir, et l'ad mission dans les carrières administratives des officierset sous-officiers qui approchent de l'époqne de leur retraite rétablira bientôt le mouvemeot régulier de l'avancement; tout les intérêts se trouveront ainsi garantis, et la patrie ne se sera pas montrée ingrate envers ceux quirépandent leur sang pour elle. i> Le budget des travaux publics et celui de l'enseigoemeut n'out subi aucune diminution il était utile de conserver aux grandes entreprises de l'Etat leur activité féconde et de maioteoir b l'instruction publique son énergique impulsion. Depuis quelques mois, grâce au dévouement des instituteurs, i3,ooo nouveaux cours d'adultes ont été ouverts dans les communes de l'empire. L'agriculture a fait de grands progrès depuis i852. Si eo ce moment elle souffre de l'avilisse ment des céréales, cette dépréciation est la con- séquenceinévitable de la surabondance des récoltes et non de ia suppression de l'échelle mobile. Les transformations économiques développent la pros périté générale, mais elles ne peuvent pas prévenir des gênes particulières et des perturbations tempo raires. J'ai pensé qu'il était utile d'ouvrir une sérieuse enquête sur l'état et les besoins de l'agri culture; elle confirmera, j'eo suis coovainca, les priacipes de liberté commerciale, offrira de précieux eoseignements et facilitera l'étude des moyens propres soit b soulager les souffrances locales, soit b réaliser des progrès nouveaux. L'essor de oos transactions internationales ne s'est pas ralenti et le commerce général qui,l'anuée dernière, était de plus de 7 milliards, s'est accru de 700 millions. Au sein de cette prospérité toujours crois sante, des esprits inquiets, sous le prétexte de hâter la marche libérale du gouvernement, voudraieut l'empêcher de marcher en loi ôtant tonte force et toute initiative. Ils s'emparent d'une parole empruntée par moi b l'empereur Napoléon I", et confondent l'instabilité avec le progrès. L'Empereur, en déclarant la nécessité da perfectionnement successif des insîitotionsdf&mai- nes, voulait dire que les seuls changementsdurables soot ceux qui opèrent avec le temps par l'amélio- ratioo des mœurs publiques. Ces améliorations résulteront de l'apaisement des passions et non de modifications intempestives dans oos lois fondamentales. Quel avantage peut-il y avoir, en effetb reprendre le lendemain ce qu'on a rejeté la veille? La Constitution de i852, soumise b l'acceptation du peuple, a entrepris de fonder un système rationnel et sagement pondéré sur le juste équilibre entre les différents pouvoirs de l'Etat. Elle se tient b une égale distance de deux situations extrêmes. Avec une Chambre maîtresse du sort des mioistres, le pouvoir exécutif est sans autorité et saus esprit de suite; il est sans contrôle si la Chambre élective n'est pas indépendante et en possession de légitimes prérogatives. Nos formes constitutionnelles, qoi ont une certaine analogie avec celles des Etats Unis, ne sont pas défectueuses parce qu'elles différent de celles de l'Angleterre. Chaque peuple doit avoir des institutions conformes b soo génie et b ses traditions. Certes, tout gouvernement a ses défauts, mais en jetant nn regard sur le passé, je m'applaudis de voir, au bout de quatorze aos, la France respectée au dehors, tranquille au dedans, sans détenus politiques dans ses prisons, sans exilés hors de ses frontières. N'a-t on pas assez discuté depuis quatre-vingts ans les théories gouvernementales? N'est-il pas plus utile aujourd'hui de chercher les moyens pratiques de rendre meilleur le sort moral et matériel do peuple? Employons-nous b répandre partout avec les lumières les saioes doctrines éco nomiques, l'amour du bien et les priocipes religieux; cherchons b résoudre par la liberté des transactions le difficile problème de la jaste répartition des forces productives et lâchons d'améliorer les condi tions du travail dans les champs comme dans les ateliers. Lorsque tous les Français, aujourd'hui investis des droits politiques, auront été éclairés par l'édu cation, ils discerneront sans peine la vérité et ne se laisseront pas séduire par des théories trompeuses; lorsque tous ceux qui vivent au jour le jour auront vn s'accroître les bénéfices que procure un travail assidu, ils seront les fermes soutiens d'une société qui garantit leur bien être et leur dignité; enfin, quand tous aoront reçu, dès l'eofance, ces principes de foi et de morale qui élèvent l'homme b ses propres yeux, ils sauront qu'ao-dessus de l'intelli gence humaine, au-dessus des efforts de la science et de la raison, il existe une volonté suprême qvâ règle les destinées des individus comme celles des uations. COURTRAY, 22 janvier. Prix par hectol.: Froment blanc, fr. 17 69, b. o-65 id. roux, 00 00, h. 0-00; seigle, 11-42, b. o-58; avoine, 8-14, b. 0-69; fèves, 19-25, b. 1-80. Pommes de terre blanches, les 100 kil., fr. 5-oo b 5-25; id. rouges, 5-25 b 5-5o; beurre, le 1/2 kil., 1 -45 b i-65; œufs, les 25, i-63 b 2-27. marché au bétail. Nombre des bêtes exposées en vente Vaches, 116; génisses, 96; taureaux, 20; bœufs, 36. Bêtes vendues 100 vaches au prix de fr. 115 b 600 par tête; 90 génisses de 60 b 48o; i5 taureaux de 100 b 660 et 3o bœufs de 170 a 675. La viande de bœuf se vend de 75 b 80 c., le 172 kil. Bêtes vendues pour l'exportation, 00. Huile de colza, les 1 o5 k. (l'ancienne tonne), fl. 68 -10 b 68 o5, b. o -10-0; id. de lin, les io5 k. id.fl. 52-00 b 00-oo, b. i-oo. Graine de colza indigène et étrangère, l'hect., fr. 38-00 b 00 00; id. de lin, indigène, 4t-ûO b 00-00. Tourteaux de colza, les 100 k., fr. 1 «-25 b 1 7 60; id. de lio, id., 23-oo 28-00; id. de chanvre, i5 00 b 00 00. toiles Pièces exposées en veute, 68; vendues, 58. >:q;<

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 3