D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 49me Année. Mercredi 14 Février 1866. No 5,047. REVUE POLITIQUE. LA PRÉSOMPTION Le marquis de Boissy vient de lancer an milieu du Sénat français une de ces tor ches brûlantes, comme loi seul sait les imaginer en s'occupant de la Belgique et de son Boi de la manière la plus regretta ble. Souvent interrompu par le président de celte assemblée ou par ses collègues sur les divers sujets qu'il abordait, l'orateur est resté libre de dérouler sa pensée, lors qu'il a jugé propos de faire connaître les titres que la France peut faire valoir,con- tre la Belgique. Ou sera bien aise de savoir parmi nous comment le marquis de Boissy a raisonné sur cette question qu'il est per mis de qualifier de brûlante il commence par constater que la sécurité entre voisins n'existe que pour les forts, qui se réservent le droit; cela est admis aujourd'hui, dit-il, c'est l'orateur qui parle ainsi, de manger les petits. Aussitôt après, le marquis de Boissy déclare qu'il désire que la France grandisse, parce qu'autour d'elle tout le monde grandit puis il continue en ces termes Ce raisonnementnous l'avionâ depuis longtemps pressenti; mais il n;est pas moins détestable; ce n'est pas M. de Boissy qui devrait le tenir; ce n'est qu'un raisonne ment de révolutionnaire; il faut le laisser aux Italiens de Victor Emmanuel, ceux-ci le tiennent, lorsqu'ils dépouillent le Pape; on doit un peu plus tard le retrouver dans la bouche de M. de Bismark la force prime le droit. M. de Boissy a recueilli des paroles et rappelé des faits qui enfan teront un jour des tempêtes. Nous croyons qu'en ce moment la voix de M. de Boissy restera sans éebo. La France a d'autres pensées qui la préoccu pent et l'absorbent. Nous ne pouvons que souhaiter de voir nos voisins se maintenir, grâce la sagesse de leur souverain dans la voie qu'ils sui vent; les déclarations de M. de Boissy ont d'ailleurs rencontré la protestation éner gique de M. Ad. Barrot, qui a été accueillie par des marques nombreuses d'assentiment de la part de l'assemblé. Mgr. l'évêque de Bruges vient de nom mer vicaire Harlebeke, M. Verscbaeve, professeur au collège S1 Vincent, Ypres. M, De Geetere, curé Leke, est nom mé curé Beveren, lez Roulers. YPRES. Dimanche malin au prône, pendant la messe paroissiale, dans toutes les églises de la ville, a été lu en chaire le Mandement de Mgr. l'évêque de Bruges, pour ie Ca rême. Nous en donnons plus loin le dis positif. La journée du Dimanche Gras ou Petit Carnaval, a été insignifiante. Il en a été de même des journées d'avant hier et d'hier. Décidément le carnaval des rues est mort. FOI CATHOLIQUE, - CONSTITUTION BELGE. Le discours de M. le marquis de Boissy est en tre l'ordre du jour des eoiretieos. La séance do Sénat fiançais de samedi a offert intérêt croissant. M. le comte de Beaomont, Hubert Delisle, M. Mimerel, M. le baron de finceotM. Rouland, M. Leveriier, ces trois •rniers sur la question de l'enseiguemeot, les autres sur la question agricole et la question indus trielle, en dernier lieu le maréchal Forej sur la «question mexicaioe, ont successivement pris la parole. Les uns et les autres ont signalé des plaies dans la situation actuelle de la France. L'essentiel pour le gouvernement est de ne pas les nier. ■Le maréchal Forey, celui qui a conduit les sol dats français depuis Vera-Cruz jusqu'à Mexico, croit fermement que si les troupes françaises quit taient aujourd'hui le Mexiquetous les Français qjui habitent ce pays, l'Empereur Maximilien lui- même, feraient bien de partir sans aucun retard la suite de l'armée. Ce n'est pas que le pays veuille être républicain et entende n'être gouverné que par un présideot, non, telle n'est pas la pensée de ia population mexicaine; mais elle est sons le coup de la terreur que lui inspirent tous les bandits qui depuis quarante aus se disputent et s'arrachent le pouvoir. Celte population qui a perdu la confiance de sa force aime mieux être exploitée et rançonnée par les gou.ernauts ou ceux qui ont chance de le devenir que d'être égorgée par eux. Il faut la pré sence d'une armée française pour raffermir peu peu les honnêtes gens et purger le pays des pil lards qui aspirent se partager ses dépouilles. Celte manière de voir ne s'éloigne pas de celle qu'a exprimée l'empereur Napoléon. Seulement, elle cotifesse plus crûment la nécessité de pour suivre jusqu'au bout l'entreprise. I Noms avons, enfin, le projet d'Adresse de la Diète hongroise. Cette pièce est d'une longueur telle qu'on peut bien dire que tout s'y trouve. Les protestations d'attachement et de fidélité de la nation hongroise se retrouvent au commence ment, la fin, au milieu de l'Adresse; mais elles sont ou précédées ou suivies de réserves dangereu ses qui peuvent devenir de véritables pierres d'achoppement, si l'on se met en quête d'un motif qu d'un prétexte pour rompre, mais eo même trnps qui peuvent facilement être écartées de la rote, si la natioo obéit ce que nous croyons être in penchant actuel. OU LE DANGER DE SE FIER A SOI-MÊME. Suite t fin. Voir notre numéro samedi dernier* En même temps le piètre prend lui-mêtne dans ses bras la petite Ainanda, qui lai sourit, et joue avec ses cheveux blancs. A ce signal de charité, ks villageois s'empressent d'imiter et de suivre fcur pasteur, D après ses ordres, ils porleot Léonie wojouts sans connaissance au château; il n'était pas habité, et chaque jour on attendait le nouvel acquéreur qui devait en venir prendre possession. Le coucierge ne refusa pas an curé, de recevoir la pauvre étrangè:e, dont l'extérieur et les babils annonçaient plutôt l'infortune que la misère; la femme du concierge lui fit on lait dans ooe cham- j|>re voisine de la sienne, et prit soin de l'innocente iréature, qui était affamée. Les nouvelles de Rome sont satisfaisantes. Nous pouvons en dire tout autant eo ce moment de celles d'Espagne. Si la France et l'Angleterre peuvent se charger d'aplanir le différend chilien, on peut espérer que le gouvernement espagnol n'aura plus rien a crain dre des progressistes d'ici qoelque temps. Le géoéral Pritn toutefois n'a pas encore quitté Lisbonne. Prim est noe victime de sa trop pétulante ambi tion. Le prince Napoléoo n'appartient il pas cette même classe d'hommes qui rêvent sans cesse quel que combinaison bien meilleure leurs yeux que celle qui leur est faite par le hasard plus que par leur valeur personnelle. Bien que le prioce Napoléon soit encore Paris, il vit comme s'il était déjà frappé d'exil. C'est un curieux spectacle. La Belgique vous appartenait. L'Empereur voudra que la Belgique donnée la France par Napoléon I" lui revienne. Il n'abandonnera pas la mémoire de soo oncle. De par le droit du pins fort, elle nous a été enlevée, c'était paifaitement légitime, puisqu'il y avait la force pour légitimer le fait! Mais sommes-noos aujourd'hui dans les Après quelques heures d'évanouissement, ma dame de Valrive revint elle, mais avec noe fièvre terrible, qui pendant plusieurs jours menaça sa vie. Le bon curé la visitait sans cesse et veillait ce qu'elle ne manquât de rien. Frappé de quelques phrases échappéesdaris son délire, il épiait l'iuslant où la pauvre malade pourrait déposer dans son sein les aveux qui chargeaient sa conscience; ce moment fut enfio accordé aux prières du pasteur: vers la fio du onzième jour, où le danger paraissait le plus pressant, Léonie reprit tonte sa raison, et reçut toutes les consolations de la religion. Lors qu'elle eut fini sa confession elle demanda son enfant Je vous la lègue, dit-elle, car je dois souhaiter que son père ue la réclame pas; puissiez- vous l'instruire un joor par l'exemple de sa mère puissiez--ous lui donner celte foi, cette humilité qui vaut bien plus que les richesses, que la science, et que j'ai trop méconnue. Et lorsque vous l'aurez conditions où nous noos Irooviôns après Waterloo? Non, nous sommes dans une condition toute diffé rente grâce la guerre de Crimée grâce la campagoe d'Italie. Noos De pouvons pas rester tels que nous sommes puisque les antres grandissent et que l'agrandissement des autres txJus rapetisse. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. reodne simple de cœur, douce, soumise, le ciel, je l'espère, la bénira tandis que moimais je ne murmure pasvous le voyez..,.,.. Seulement si mon père revient jamais dans sa patrie, pnis-je espérer que cet innocent enfant laissé par sa fille repentante et mourante En cet instant un grand bruit se fit entendre dans la cour du château. Le concierge et sa femme apprirent alors au pasteur que lenr nouveau pro priétaire arrivait. Chacun courut au devant de lui. On avait préparé nne espèce de fêle, des fleurs, un discours; tout ce mouveineul d'alégresse contrastait péniblement avec la scèue de douleur que renfer mait l'habitation dn concierge. Mais console-toi, pauvre Léonie, l'heure de la clémence a sonné! Ce propriétaire de la terre et Ho château dans lequel elle avait trouvé un asile, afin d'éviter cette réception joyeuse qni s'accordait mal avec la dis position de son âme, avait quitté sa voiture, au-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 1