D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année.
Mercredi 21 FeTrier 1866*
No 5,049.
ADELINE.
REVUE POLITIQUE.
Le Sénat a adopté, dans sa séance du
19, les articles 99 113 du premier livre
du Code pénal revisé.
Dans sa séance d'hier, le Sénat, abordant
la discussion des articles du deuxième
livre, en a adopté les articles 114 150, la
plupart sans changement.
La Chambre des représentants a repris
hier ses travaux.
A l'ouverture de la séance, M. le minis
tre de l'intérieur a déposé un projet de loi
modifiant la loi provinciale et la loi com
munale par l'adjonction des capacités aux
électeurs censitaires, en ce qui concerne
l'exercice du droit électoral pour la pro
vince et pour la commune. Sur la proposi-
lion de M. Orts, ce projet de loi a été
renvoyé aux mêmes sections qui sont
chargées de l'examen de la proposition de
loi de M. Guillery.
Une proposition faite par M. De Brouc-
kere l'effet de faire renvoyer le budget
de la guerre l'examen des sections a
soulevé ensuite un débat prolongé, au
quel ont pris part MM. Rodenbach, Coo-
mans, Bouvier, Le Hardy de Beaulieu,
Delael et le ministre de l'intérieur, tempo
rairement chargé du portefeuille de la
guerre, et qui s'est terminé par l'adoption
de celte motion la majorité de 70 voix
contre 20.
A la suite de ce vote, MM. les ministres
de l'intérieur et des affaires étrangères ont
déclaré, en réponse une interpellation de
M Delaet, que le rapport promis par M. le
ministre de la guerre sur l'organisation de
l'armée sera présenté la Chambre aussi
tôt que le Roi en aura terminé l'examen
et que les ministres civils en auront pris
connaissance.
Abordant enGn son ordre du jour, la
Chambre s'est occupée de la discussion du
projet de loi qui rend disponible jusqu'en
1868 le crédit de 14 millions pour la
transformation du matériel de l'artillerie,
etaprès avoir repoussé une motion
d'ajournement proposée par M. Hayez, elle
a adopté l'ensemble de ce projet de loi par
54 voix contre 18.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
La réponse faite b l'Adresse do Sénat par l'em
pereur Napoléon commande aojoura hoi toute
l'attention. Le Ion qui y règne d'un bout b l'autre
établit clairement que le Séftat a rédigé son Adresse
de concert avec la pensée impériale. On a jogé
dans les conseils de la couronne que les circon
stances devenaient assez graves pour exiger une
manifestation dans laquelle le Sénat se grouperait
autour de la Constitution impériale.
L'Empereur a pu dire avec raison «L'Adresse
du Sénat est l'éloquent commentaire de mon dis
cours... Cet accord est une force.
Oui, l'accord de l'Empereur avec le Sénat de
vient une force, mais la condition toutefois que
l'on retrouve le même accord sur les bancs du
Corps législatif. Quelques signes avant-coureurs
semblent faire présager des tiraillements. La divi
sion qui a éclaté an sein de la commission chargée
de la rédaction de l'Adresse n'a pas été démentie.
On a beaucoup parlé depuis quelques jours, h
Parismalgré les préoccupations de la politique
intérieure, des événements qui semblent se prépa
rer en Allemagne. M. de Goltz, l'ambassadeur du
roi de Prusse près la coor des Tuileries, a été
mandé b Berlin il n'est parti qu'après avoir eu
une conférence avec M. Drouyn de Lhnys et avoir
dioé b la table de l'Empereur. On croit que ce
diplomate a emporté la certitude que la déclaration
de neutralité faite par l'Empereur des Français
pourrait venir se heurter b des éventualités qui la
feraient dévier et la convertiraient en hostilité.
Nous sommes dans un temps où la diplomatie
fera chose très-sage de redoubler de circonspection.
L'Autriche le comprend et se conforme, dans sa
conduite, b cette peosée. Elle se tient en bons
termes avec la France, fait un pas en avant du côté
de l'Italie, fera toutes les concessions nécessaires b
la Hongrie, et cela parce qu'elle ne veut pas que la
Prusse lui dicte la loi.
Les événements d'Irlande sont regardés comme
Suite. Voir notre numéro de samedi dernier.
M. Montenger, qui aimait beaucoup son neveu
n'eût pas hésité b lui assurer une partie de sa for
tune, si la femme qu'il choisissait avait été capable
de surveiller ses manufactures et sa maison; mais
convaincu que les calculs, l'écriture, et une sur-
eillance quelconque, n'étaient pas le fait d'Ade-
liueil était assez mal disposé pour elle, surtout
depuis qu'elle avait retardé son départ pour Lyon,
et il se contenta de lui faire un présent, plus re
marquable par sa magnificence que par la bonne
grâce de celui qui l'offrait.
Après s'être acquitté de cette espèce de devoir,
il déclara qu'il lui était impossible de se prêter b
de nouveaux délais, et ce De fut pas sans quelque
peine que Melrose obtiut qu'il ne partirait qu'après
la cérémonie, qu'on fixa, pour lui complaire, b huit
heures du matin.
Le grand jour arriva, et il est vraisemblable
qu'Adelioe, qui le regardait avec raison comme le
lus important de sa vie, ne dormit pas de la
une menace très-sérieuse pour la tranquillité in
térieure de l'Angleterre.
La gravité de la situation, dit le Journal des
Débats, ne sauraiten présence de la suspension
de Vhabeas corpus, être mise eu doute.
On ne doit pas oublier que l'on a commencé
par soumettre les contrées les plus importantes du
pays b la loi martiale. Voilb donc cioq millions et
demi de citoyens obéissant anx lois britanniques,
privés de toute liberté et de loole sécurité.
Nous nous servons du mot sécurité b dessein
puisque tout Irlandais peut voir arriver la police
dans son domicile; enlevé b sa famille, il peut être
déféré b une cour martiale, jugé,et condamné. En
deux ou trois fois vingt-quatre heures, on Irlandais
victime d'uoe dénonciation de la police, peut donc
être ruiné et jeté pour la vie en prison ou déporté.
Pareille perspective n'est eoviable.
Le projet d'Adresse, rédigé par la commission
du Corps législatif vient d'être communiqué aux
membres de cette assemblée. Comme le Sénat, le
Corps législatif affirme nettement le pouvoir tem
porel du Pape.
Au sujet des Etats Unis et du Mexique, le pro
jet s'exprime en termes pacifiques.
Duit. A quoi doue attribuer le retard de sa toilette,
et qui put l'empêcher d'être prête avaot neuf heu
res souoées? Adeliue cédait b la force de l'habi
tude, et donna pour raison qu'elle ne croyait pas
qu'il fût bien important d'être b l'Église une
heure plutôt ou plus tard. Melrose, qni était moulé
viogt fois b sa porte, pour lui rappeler que son
oocle devait partir pour Lyon, aussitôt sprès la
messe, eut peiue b contenir soo impatience, et re
descendit pour calmer celle du sévère Montenger,
qui croissait b chaque instant. Rien eu effet n'était
plus plaisant, pour les spectateurs, que de le voir
bieo poudré et proprement habillé, ce qui arrivait
très-rarement, ayant des souliers oeufs, malheu
reusement un peu étroits, dont l'impression désa
gréable augmentait sa mauvaise humeur, et des
gants blaDcs, et on bouquet au côté, comme en
avaient tous les garçons de la noce. Dans cette
toilette première cause de son impatience il se
promenait en long et en large tirait sa montre
frappait do pied, jurait tout bas, lorsqu'enfin la
pendule ayant sonné neuf heures, il ne se contint
plus. C'est l'heure du départ de la diligence,
s'écria-t-il, j'ai tout au plus le temps de la rejoin
dre b la barrière... Et b peine, si je serai rendu b
Lyon pour la Bourse de mardi! Bonjour,mon cher
Marseille, 17 février. Des nouvelles
de Rome, du 14 février, annoncent que la
rupture des relations diplomatiques entre
Rome et la Russie est officielle.
Dublin, 18 février. Les arrestations
opérées aujourd'hui s'élèvent 120. La
plupart des prisonniers sont des Irlandais
venant d'Amérique.
Dublin, 19 lévrier. Samedi, 250 arres-
ations ont été opérées.
neveu, serviteur b votre femme, qui ne paraît pas
pressée de m'appeler son occle. En achevant ces
mots, il descendit rapidement l'escalier, monta dans
l'une des voitures qui attendaient dans la cour, se
fil conduire b la diligeoce de Lyon, et s'y jeta avec
ses souliers étroits ses gaots blancs et son bou
quet b la boutonnière.
Ce départ si brusque consterna la compagnie, et
particulièrement Melrose, qui n'aurait pu peut-être
dissimuler b Adeline son mécontentementsi on
n'était venu lui annoncer que Mademoiselle s'était
trouvée mal, et qu'il avait fallu la délasser dès
lors elle fut justifiée b ses yeux et l'inquiétude
prévalut sur les reproches. La vérité est qu'Ade
lioe désolée de se trouver si tardive dans les ap
prêts de sa toilette, et ayant encore quelques rubans
b nouer, avait pris ce prétexte pour gagner du
temps et solliciter l'indulgence de ceux qu'elle
traitait avecsi peu d'égards. C'est ainsi que poussée
par sa fatale inexactitude la rose et le mensonge
lui devinrent nécessaires, pour effacer l'impression
de soo premier tort.
Sa toilette enfin terminéeaprès avoir été em
brasser sa grand'mère et recevoir sa bénédiction,
celle-ci la piit par la main et la présenta b l'as
semblée. Elle était si belle, son air de modestia