YPRES.
cbe dans la mer Noire travers un terri
toire sur lequel la Russie avait la préten
tion de mettre la main avant la guerre de
Crimée. Aujourd'huil'embouchure du
Danube est au pouvoir d'une commission
européenne qui doit pourvoir sa sûreté,
maintenir la navigation constammentlibre
et travailler l'améliorer, ce dont celte
navigation a le plus grand besoin.
La Roumanie, composée de la Moldavie
et de la Valachie, prétend avoir une popu
lation de 4,500,000 habitants, ce que nous
croyons fort exagéré; mais elle embrasse
une étendue de territoire considérable
(près de 2 millions de kilomètres). Sa ca
pitale, Rucbarest, compte, dit-on, 80,000
habitants. Les grandes familles s'y réunis
sent une partie de l'année et donnent une
certaine activité au commerce mais en
dehors de cette ville, ies communications
sont difficiles et lentes; on ne rencontre
qu'une population clairsemée qui vit tant
bien que mal sur une terre fertile, avec
des procédés agricoles arriérés. La terre
en Roumanie, a peu de valeur
La Roumanie aux termes du traité de
Paris de 4856, devait constituer deux
principautés indépendantes; mais le prince
Couza ayant été élu bospodar par les
assemblées des deux provinces, l'adminis
tration se trouva forcément réunie entre
les mêmes mains et la diplomatie sanc
tionna le fait accompli.
Ce prince gouverna péniblement avec
une assemblée unique qui faisait et défai
sait les ministères presque chaque tri
mestre.
En mai 4864, il fit un coup d'État, con
gédia l'assemblée rébelle ses volontés, et
se donna deux Chambres qu'il croyait
avoir exclusivement composées de ses
amis. Tout semblait marcher au gré de ses
désirs. Ses ministres avaient ta majorité,
ses projets passaient, et le télégraphe ne
cessait de nous entretenir de la popularité
du prince Couza; de la reconnaissance des
populations, etc.
La nuit du 22 au 23 février a changé
tont cela. Le pouvoir du prince Couza
avait un coup d'Etat pour base; un autre
coup d'État le détruit. Les amis du prince
d'hier sont ses ennemis d'aujourd'hui.
Le prince Couza est âgé de 46 ans.
N'ayant pas d'enfant, il avait adopté un
fils le 16 mai 1865.
Les hommes politiques que nous voyons
figurer dans celte révolution, exemple de
sang versé, ce qui est rare, appartiennent
presque tous au parti que le coup d'Etat
avait écarté en 1864. A leur tête se trouve
comme ministre des affaires étrangères le
prince Ghika, ancien président du conseil
et ancien vice-président de la Chambre.
Une des fautes commises par le prince
Couza a été de rompre tout la fois avec
la noblesse et avec le clergé du pays qu'il
gouvernait. Il avait mis la main sur une
partie des propriétés de ces deux classes
si importantes en tout temps et en toute
société.
Comme chacun peut le comprendre,
nous nous abstenons de trancher la ques
tion de souveraineté au profit de S. A. R.
le comte de Flandre, qui vient d'être posée
Bucharest.
Quant présent, faisons remarquer que
des trois enfants du fondateur de notre
dynastie, le premier est roi, le second (une
fille) est impératrice au Mexique, le troi
sième est appelé par l'Orient, non loin du
pays sur lequel Léopoldjeune encore a
dû régner.
Par arrêtés royaux du 15 et 22 février,
le comte Ignace Vander Straten-Ponthoz,
major d'artillerie, officier d'ordonnance
du Roi, a été nommé gouverneur du prince
royal, comte de Hainaut, et M. Donny,
sous lieutenant du 2e régiment d'artillerie,
officier de la maison militaire du Roi, a
été attaché la personne de Son Altesse
Royale.
Par arrêté royal du 25 février l'arrêté
royal du 26 novembre 1865, n" 13749,
déléguant au ministre de l'intérieur la
signature du département de la guerre,
pendant l'indisposition du lieutenant
général baron Chazal, est rapporté.
Dans ses audiences de jeudi et de ven
dredi la cour d'assises de cette province
s'est occupée de l'affaire charge du nom
mé Pacifique Civet, particulier Mouscron,
accusé d'incendie volontaire. Le jury ayant
émis un verdict négatif, la cour l'a fait
mettre immédiatement en liberté.
Avant-hier comparaissait devant la
même cour, le nommé Louis Lesage culti
vateur Confines, accusé d'avoir assassiné
sa femme.
Le jury étant revenu avec un verdict
affirmalif, la cour a condamné Lesage aux
travaux forcés perpétuité.
événemenls de Bucharest n'ont rien dln-
surreclionnel ni de révolutionnaire. Le
prince Couza est tombé dans son discrédit
et son impuissance. Il avait cheicbé,
diverses reprises, s'appuyer tantôt sur
la France, tantôt sur la Russie, et il n'avait
réussipar ce double jeu, qu'à froisser U
France et la Russie.
Le Pays pense que le choix du comte de
Flandre ne rencontrerait aucune difficulté
ni de la part de la Turquie, ni de la part
des puissances garantes.
La Chambre des représentants a ren
voyé la commission des affaires étran
gères une proposition réclamant l'appli
cation de la doctrine Monroëel demandant
une alliance de toutes les républiques
américaines contre la France.
La ville d'Ypres compte parmi ses habi
tants une centenaire!
La veuve Marthe Buseyne a accompli,
avant-hier 26 février la centième aimée
de son existence
Dès la veille, le carillon avait, plusieurs
reprises annoncé la cité et ses alen
tours, ce rare événement, par l'air joyeux
de N.-D. de Thuyne cet air si ancien et
cependant toujours nouveau qui remue le
cœur des Enfants d'Ypres.
MM. les Bourgmestre et Éehevrns de la
ville, mûs par un sentiment qui les honore,
s'étaient rendus au domicile de la respec
table centenaire pour lui adresser de cha
leureuses félicitations. La veuve Buseyoe
a l'ouïe un peu dure en voyant entrer les
honorables Magistrats, elle ne comprit pas
bien leurs paroles et parut étonnée; mais,
quand ils lui eurent répété le but de leur
visite, elle fut profondément émue de leur
démarche et les en remercia avec effusion.
Elle leur dit qu elle pourrait leur raconter
fidèlement les événements dont elle avait
élé témoin, il y a 50, 60 ans, mais, qu'elle
avait déjà oublié le soir, ce qu'on lui avait
appris le matin. Elle se leva de sa chaise
et se tint debout devant ces Messieurs pour
leur faire voir qu'elle n'avait pas besoin
d'appui. Entrelemps, la musique du Corps
de Sapeurs-Pompiers s'était groupée de
vant la maison de la centenaire et faisait
Après s'être reposée par tout, apiès avoir em
ployé ooze jouis ce voyage, et dépensé trois fois
plus d'argeot qu'il n'en eût fallu une autre, ma
dame Melrose arri»e Lyon.
Elle se fît couduire chez l'oncle de son mari,
c'est-à-dire dans une très-belle maison, parfaite
ment éclairée, où le bruit des instrurnens annon
çait une fête. Des domestiques babilles de neuf, la
conduisirent dans un salon rempli de monde, où
M. Monienger, encore en gants blancs et en
souliers neufs, ouvrait le bal avec une jolie brune,
a lequelle, le malin même, il avait donné sou nom.
Surpiis, un peu booteux, de l'arrivée de sa nièce,
il essaya de s'excuser de ce qu'il s'élait marié mais
voyant qu'il s'embarrassait dans des phrases entor
tillées, il ajouta Que diable aussi pourquoi
-«nez vous si lard? Vous m'auriez empêché de
faire une soitise. Ce n'est pas que je veuille
dire que j'euai fait une. Mais relativement Mel-
rose, c'e&i une mauvaise affaire, et il dépendait de
vous de !'empêi.her. A ce singulier discours, les
lieux jeunes femmes éprouvèrent un égal embarras.
Cepeudanl, coutiue elles ne manquaient ni d'esprit
ni d'usage du tnoude, elle en dissimulèrent par des
politesses réciproques leur mécontentement mutuel.
2
ACTES OFFICIELS.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Paris, 25 février. Le Pays dit que les
Madame Melrose se plaignit, avec l'apparence de
l'affection, de n'avoir pas élé averlie d'uu événe-
ment si important pour le bonheur de son oncle, et
calui-ci répondit qu'il ne pouvait souffrir les choses
qui traînaient en longueur, et que son mariage
avait été aussitôt célébré que couvenu. Sa jeune
femme que sa fortune avait tentée, et qui avait mis
profit ce penchant la précipitation), n'avait
point vu sans inquiétude, l'arrivée de madame
Melrose. Elle fut cependant fort soulagée lors
qu'elle apprit qu'elle n'avait point amené son fils,
filleul du vieil oncle, qui n'eût pas manqué de
faire quelque chose pour lui, s'il eût été réjoui par
ses gentillesses. Et lorsque madame Mootanger, qui
était la pétulance et l'activité même, eût observé
la langueur et l'incapacité de madame Melrose, elle
cessa entièrement de la redouter et la combla de
politesses. Adeline qui craignait de passer pour
intéressée si elle témoignait de l'hameur, surmonta
le chagrin de ses espérances trompées, et l'incerti
tude de l'avenir de son enfant; et céda aox instances
qu'on lui fit de prolonger son séjour Lyon.
Cependant quinze jours étant écoulés elle parla de
départ. Mais madame Mootanger qui était fort
maligne, et qui avait démêlé le côté faible d'Ade-
Londres 25 février. VAgence Renier
a reçu de New-York, en date du 15 février,
les nouvelles suivantes
Londres 26 février. Le Morning Post
annonce que le comte de Flandre a immé
diatement refusé le trône de Roumanie.
line, assura qu'elle en parlerait encore longtemps
avant de l'exécuter le fit le pari que daos trois mois
il serait encore remis au lendemain.
Sans doute, elle eût gagné, car le second mois
était eDlamé, si, après a«oir écrit une première fois,
qn'Heori se portait assez bien, cela près d'un peu
de maigreur occasiounée par sa croissance, Nanet-
le, alarmée de la respossbiliié qui pesait sur elle,
n'eut avoué, dans une seconde lettre, que l'enfant
avait la fièvre depuis plusieurs jours.
Malgré son incurable indolence, Adelioe avait
un bon cœur; cette fois, ses préparatifs furent
bientôt faits, et elle fut Paris avant d'avoir pris
le temps de prévenir Nanetie qu'elle amenât
l'enfant. Elle voulait aller sur le champ Longju-
meau, mais elle arriva fort tard. Le peu d'habitude
qu'elle avait de l'activité, fit que le lendemain elle
était réellement brisé de faliqoe, et qu'elle trouva
plus facile et presqu'aussi court d'envoyer un
exprès dire Nanette de loi ramener son fils.
Tandis qu'elle l'attend, retournons Melrose, que
nous avons laissé la Martinique, comptant péni
blement les jours, en calculaut l'espace qui le
sépare de tout ce qui lui est cher.
Pour être continué.)