port, qui le lendemain croisait dans les parages du Wesi Hinder, et débarqués samedi soir Ostende, d'où M. le consul de France les a dirigés sur Dunkerque. Au dernier tirage au sort pour la milice Gand, il s'est présenté un cas ex traordinaire et digne de mention. Deux frères jumeaux, les nommés Pierre Fran çois et Louis Primo, demeurant au Bassin, la Ville de Hambourg, ont amené, le premier, le numéro 1574 et le second le numéro 1375. M. le comté Ledochowski, ancien nonce Bruxelles, est parti de celte ville* Avant son départ, ce prélat reçu le grand-cordon de l'ordre de Léopold. C'est Mgr. Ernest Colognesi, auditeur de la nonciature, qu'est confié' l'intérim de ces fonctions jusqu'à l'arrivée du nouveau nonce. La Gazelle belge assure qu'il est sérieu sement question d'introduire une réfoime importante dans la tenue des officiers et soldats de notre armée. Il ne s'agit plus, cette fois, d'un changement d'uniforme. La réforme, pour être radicale, s'opérerait sans dépense pour le soldat, ni charge pour le contribuable. II est question, en un mot, d'autoriser dans l'armée belge le port de la barbe. Sous le règne précédent, la moustache seule était tolérée la moustache «.coupée en brosse, sans être ni cirée, ni graissée, dit le règlement sur le service intérieur de l'armée. Le texte seul de celte disposition réglementaire montre combien la prescrip tion est surannée. Le feu Roi ne portait point de barbe; il en avait peu, naturelle ment, lui même, et avait toujours servi, durant sa jeunesse dans des armées où le port de la barbe était proscrit d'une façon absolue. Mais, on le sait, la mode varie, dans les armées comme partout ailleurs. 11 paraît donc qu'une réforme va être décrétée. La question paraît indifférente ou puérile, mais toutes les puissances de l'Europe s'en sont occupées, et, pour le soldat, elle a une sérieuse importance. Il s'agit, dans celte question, de tenir compte des exigences de l'hygiène, de l'uniformité, de la propreté, de la commo dité et du bon goût. On satisferait toutes ces exigences en ordonnant, dans tous les régiments de l'armée, le port de la mous tache et de la barbiche. En campagne seulement la barbe entière serait permise. Voici un moyen très simple de con server les pommes et de leur donner, en outre, un goût très-prononcé d'ananas. On met une couche de fleurs de sureau (sam- 2 bucus) bien séchées au fond d'un petit tonneau ou d'un pot beurre; sur cette couche on place les pommes qu'on recou vre d'une autre couche de fleurs de sureau et ainsi de suite, en ayant soin de placer les pommes de manière ce qu'elles ne se touchent pas; ensuite on ferme le tonneau, que l'on dépose dans un endroit bien sec, d'une température de serre froide etautant que possible égale. Depuis le 1" janvier de cette année, le comité belge des enrôlement a expédié Rome 800 hommes, tant Belges que Hollandais. Les bécasses, la chasse desquelles nos chasseurs se livrent depuis quelques jours, écrit on de Liège, ne sont pas com munes. Le passage de ce gibier (semble retardé par des causes atmosphériques. —Voici, d'après une feuille liégeoise, le nombre des ouvriers existant dans les principaux établissements industriels de Seraing Société John Cockerill, 5,996; Société de l'Ëpérance, 1,880; Société des verreries du Val-Saint-Lambert1,474; Société charbonnière de Marihave, 750; Société de la fabrique de fer d'Ougre'e, 825; Société charbonnière des Six-Boniers, 414; Société des Fours coke de Wendel, 40. Total pour ces sept établissements, 11,379 ouvriers. Le mois de mars, qui a commencé avant-hier, aura deux pleines lunes, le 1" et le 31La dernière sera marquée par une éclipse très-curieuse que les astronomes ont déjà décrite et dont nous répétons les détails pour les amateurs qui voudront en observer les phases, si l'état du ciel le permet; Le 31 mars donc, le malin depuis 3 b. 54 m. jusqu'à 5 h. 32 m., la lune sera complètement dans l'ombre de la terre; elle ne se dégagera entièrement qu'après son coucher qui aura lieu 5 h. 44 m. Or, le soleil se levant 5 h. 42 m., on pourra voir la fois les deux astres sur l'horizon, l'un l'orient, l'autre a l'occident, avec un disque partiellement plongé dans l'ombre de la terre. Un triste accident est arrivé Blaton, mardi matin. Un petit ramoneur a été asphyxié dans la gargouille d'une chemi née, au moulin vapeur. Ce malheureux enfant, âgé de 12 ans, était, comme la plupart de ses confrères, originaire de la Savoie. Encore un auteur royal. L'héritier du trône de Prusse écrit actuellement une histoire des Princes-Electeurs du Branden- bourg. Un chimiste a constaté la présence de l'argent dans la mer Morte. Une tonne de résida salin renferme environ 5 déci- grammes de ce métal précieux. On assure que le vignoble de Buena Vista, comté de Sonora, en Californie, est le plus grand qui soit au monde. Il se com pose de 6,000 hectares, 272,000 vignes ont été plantées avant 1865, et 700,000 ont été plantées ou doivent être plantées cette année. L'année dernière, ce vignoble a produit 200,000 pintes de vin, outre 60,000 bouteilles de vin mousseux et 59,000 pintes d'eau de-vie. Cent hommes y sont constamment employés, et plus du double de ce nombre y travaillent pendant les vendanges. 11 y a 8,000 arbres fruitiers, et variétés de gros raisins. Le magnifique discours que M. Thiers vient de prononcer au Corps ligislatif est l'objet de toutes les conservations. Quelle élévation! quelle ampleur! et en même temps quelle logique! Je n'ai point vous analyser cette brillante et vigoureuse ha rangue, aussi fortement agencée et déduite qu'une démonstration mathématique; mais je ne puis passer sous silence pour vos lecteurs le bel hommage rendu par l'ora-: teur votre feu roi. Ces quelques lignes veulent être citées, et vous me pardonnerez certainement de les intercaler ici. On a dit quelquefois c'est écrié M. Thiers, qu'un prince supérieur ne pourrait pas supporter le simple rôle de monarque constitutionnel. Je renvoie des souvenirs bien récents et bien frappants. Il y a eu pendant trente-cinq ans, côté de nous, un prince incontestablement supérieur, un prince que j'ai eu l'bonneur de connaître, et c'est un des souvenirs de ma vie dont je m'honore le plus, un prince qui a régné avec tant d'utilité et de dignité pour la Belgique, et qui a pu, avec un caractère ferme et un esprit très arrêté, remplir dignement le rôle que lui assignaient les institutions constitutionnelles de son pays, et personne n'osera dire qu'il y ait en Europe aujourd'hui une considération plus grande que celle dont jouissait ce prince, chef d'une nation de quatre millions d'hommes! La Chambre s'est associée ce juste éloge par de vifs applaudissements. Un projet dont on a beaucoup parlé et même beaucoup plaisanté celui d'un tunnel sous marin passant sous la Manche et menant les voyageurs de France et An gleterre par un chemin de fer souterrain pas seol celle émotion. Que n'eûi-elle pas donné alors, pour qu'Henri eût été près d'elle! Elle essaie, cependant, d'exprimer Melrose sa joie puis elle parle ensuite de leurs malheurs. Elle lui apprend le mariage de son oncle. Melrose s'en afflige, sans doute, mais aucune tristesse ne pouvait, en ce moment, approcher de son cœur. Heori, dit- il enfin, où donc est Henri Qu'il doit être grand, embelli! Qu'il me tarde de l'embrasser Il fallut bien avouer qu'il était la campagne, qu'il avait été un peu malade, et qu'on l'avait en»o\chercher. Avant que Melrose, pénétré de douleur d'entrevoir qu'Adeline était incorrigible, lui eut exprimé avec, véhémence, combien il dés approuvait sa conduite, le messager envoyé b flanelle revint. Elle ne pouvait amener l'enfant; il n'était pas en état d'être transporté; uoe forte foulure, causée le matin par la course rapide d'un voyageur imprudent, l'empêchait de marcher. A fr trait de lumière, Melrose jette un cri terrible. Quoi! ce matin!Mou fils!moi-même! Malheureuse Adelinftl j'aurais pu fouler aoi pieds le sang de moo fils! Il o'en put dire davantage; la fatigue de la route, l'émotion violente qu'il éprouvait, loi firent perdre l'usage de ses sens. Adelîoe, au désespoir, ose peine lui dooner ses soins, et craint d'être repoussée. Dès qu'il revint h lui, elle ordonne qu'une voiture s'approche, elle y entre avec Mel rose, qu'une sombre douleur rend muet, tandis que sa coupable époose ne fait entendre que ses sanglots. Ils arrivèrent auprès du lit de leur eofant, dont une fièvre lente menaçait les jours. La mauvaise nourriture, le manque de soins, avait augmenté cette disposition au rachitisme, qui, alors rendait Henri méconnaissable. Sa mère frémit en le voyant. L'enfant la reconnut et loi dit Pendant que tu as été perdue, marna», j'ai été bien malade, mais Nanette a dit qu'elle me battrait si je te le disais. Melrose, en chassant l'indigne Nanette, la me naça de sa colère, et Adelroe l'accabla de repro ches, auxquels elle eut l'insolence de répondre vraiment, vous ne l'avez pas mieux soigné que mot, et vous étiez sa mère! Accablée par sa cooscience et par sa douleur, FRANCE. Paris, 37 février. Adelioe passa les ouits auprès de sou eofant, lui prouvant, trop tard, sa tendresse, et loi donnant, h ses derniers moments, les soins dont il avait man qué pendant sa courte existence. Lorsqu'ils eurent perdu leur enfant, lien indes tructible entre des époux Melrose concentra sa douleuret s'abstint de faire le moindre reproche b la malheureuse mère que ses propres remords déchiraieot assez. Son époux indulgent eût peot- être pardonné une coupable négligence, dont elle fut si cruellement puoie; mais jamais le père d'Henri ne pot l'oublier quels que fussent leurs efforts, la froideur et la tristesse remplacèrent dans leur intérieur la confiance et l'abandon. Le devoir, mais non plus la tendresse, présidait b leur union; et sans cesse nn souvenir affreux se plaçait entre eux. Poisse l'exemple d'Adeline devenir salutaire b celles qui seraient tentées de l'imiter, en leur rap pelant que le plus riant avenir, la perspective la plus fortunée, peuvent s'évanouir devant les funes tes résultats d'un défaut combattu trop tard et trop peu redouté!

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 2