nége, M. le général Foury et ses com pagnons prirent le parti de descendre et de charger les misérables l'épée la main. Ce fut cette brusque attaque corps corps, jointe l'arrivée de la seconde voiture, qui mit les agresseurs en fuite. Ils avaient commencé couper les courroies de la bâche qui recouvre les bagages. M. le général Foury a été frappé la tête et la nuque; M. Marchai au bras; le major Altwies enfin a reçu trois blessures. Mais elles ne présentent aucune gravité, non plus que celles du général Foury. L'un et l'autre ont pu revenir en ville dès lundi et sont logés au palais. Quant M. Marchai, son état, sans être inquiétant, n'est pas aussi favorable. La balle qu'il avait reçue dans la partie supérieure du bras a été extraite, mais la guérison de mandera du temps. On le ramène vers la capitale en litière et petites journées. Tel est, croyons-nous, le récit exact de cette lamentable aventure, qui ne paraît pas avoir été autre chose qu'une tentative de vol ordinaire, complotée par les bandits du voisinage. Les conséquences qu'elle a eues et l'effet qu'elle produira eu Europe n'en sont pas moins déplorables. A peine la nouvelle reçue par le télé graphe, l'Empereur déclara qu'il voulait lui-même se rendre compte de l'affaire et de l'état des blessés. Il parlait en effet cinq heures de l'après-midi et arrivait Rio Frio hier, cinq heures du matin. Son premier soin fut d'annoncer par dépêche spéciale qu'aucune des blessures ne pa raissait offrir de danger. Après une courte halle auprès des malades, Sa Majesté re prenait le chemin de la capitale, où elle est rentrée vers deux heures. Un détachement de gendarmerie a été lancé la poursuite des bandits, que l'on n'est pas sans espoir de découvrir. Le Moniteur publie la loi portant aboli tion de l'amende en matière civile dans les cas de rejet du pourvoi en cassation ou en appel, de la tierce opposition et de la re quête civile. On lit dans les journaux de Londres de mardi Aujourd'hui ont eu lieu les obsèques de feu Marie-Amélie, l'ex-reine des Fran çais, avec tout le respect que les amis de la maison d'Orléans pouvaient témoiguer la veuve de Louis-Philippe. Depuis dix heures du matin, l'arrivée des visiteurs Claremout a été continué eu même temps que toutes les voies se couvraient d'habi tants d'Esher et du district environnant, ainsi que de la métropole, accourus pour assister la cérémonie. La chapelle ar dente où reposaient les restes mortels de la feue Reine, se remplit elle-même de monde. Au plafond de cette salle élevée, toute tendue de drap noir, se remarquait le monogramme M. A. surmonté d'une couronne blanche. Un autel, également tendu de noir, décoré d'un crucifix et d'ur nes en argent et supportant huit cierges allumés, occupait l'une des extrémités de la salle. Au centre de l'appartement était posé le cercueil sur lequel se détachaient des ornements funèbres en argent, et qui était recouvert d'un drap mortuaire en ve lours noir brodé aux armes de la Reine, reposait sur un catafalque élevé entouré de marches; ces marches, ainsi que les chaises qui se trouvaient dans la chapelle, étaient aussi recouvertes de noir. Vers ouze heures, M. l'évêque Grant, assisté de M. le chapelain Gueile et des prêtres de la chapelle française de Lon dres, a célébré, dans la chapelle ardente un service religieux, auquel ont assisté les princes et les princesses, et le personnel de la maison de la Reine défunte; onze heures et demie, le cortège, que précé daient les princes de la maison d'Orléans, vêtus de leurs manteaux, s'est mis en route, pied, la suite du corbillard, puis, dans l'avenue du Parc, est entré dans les voitures qui accompagnaient. S. A. R. le prince de Galles et le duc de Cambridge ont quitté Waterloo pour se rendre Weyhridge, 12 heures 15 m. par un train spécial, et sont arrivés vers une heure la chapelle, où ils ont assisté au second servise dit pour la feue Reine. Le cercueil a été ensuite descendu dans le caveau et déposé côté de celui de Louis-Philippe. VILLE D'YPRES. Conseil communal. Dans la séance publique, d'aujourd'hui étaient l'ordre du jour 1° Communication de pièces. 2° Comptabilité de la Sallp Syphiliti que, des Ecoles gardiennes et du Bureau de bienfaisance. 3° Dépenses imprévues 1865. 4° Comptes 1865, dn Collège com munal et de l'Ecole moyenne de l'Etat. 5" Radiation d'une inscription hypo thécaire, prise au profit du Bureau de bienfaisance. 6° Aliénation d'une partie de terrain des Barmlanden, pour la construction du Chemin de fer d'Armentières Osiende. 74 Compte 1865, des travaux de restauration de l'église de S1 Martin. Les journaux de Cand annoncent que M. de Maere Limnauder vient de donner sa démissieu comme échevin et comme conseiller communal. On a généralement l'habitude de la ver les harnais de cuir dans l'eau, ce qui est très préjudiciable, car le cuir se roidit, se dessèche, et cause alors des écorchures aux chevaux. Voici comment on peut éviter cet incon vénient On prend de l'huile de navette ou de lin, laquelle on mêle une partie égale de suif; on fait fondre le tout sur le feu. On frotte la têtière, le poitrail, la crou- pière, etc., du côté où ils appuient sur le corps du cheval. En répétant souvent cette opération, on conserve les harnais en bon état, et ils résistent la pluie et toute humidité. On écrit d'Anvers Une mère impru-, dente qui avait mis son enfant dormir, un biberon la bouche, afin de pouvoir aller prendre le café chez une voisine, a trouvé, son retour, l'enfant asphyxié. Le petit malheureux avait le biberon dans la gorge. Nous croyons eavoir que tous les officiers qui ont dépassé et atteint l'âge de la retraite ont reçu ou recevront au pre mier jour l'avis qu'ils cesseront de faire partie de l'armée le 25 juin prochain. On nous informe que le Roi continue veiller avec une vigilance spéciale, ce qu'il ne se pratique plus dans l'armée ni passe-droits, ni faveurs. (Escaut.) On lit dans l'Escaut 0 On assure que la peste bovine aurait éclaté Wilryck. Des vétérinaires ont été envoyés sur les lieux par l'autorité compétente. A Liège, 196 personnes sont actuel lement admises exercer les diverses bran ches de fart de guérir. Sur ce nombre, il y a 41 docteurs en médecine, 35 docteurs en chirurgie et en accouchement, 3 doc- ACTES OFFICIELS. NÉCROLOGIE. M. Lotiis Vandevyvere est mort le 3o mars b Ansegbem. Il était lié b Melle le 20 juin 1761 et avait fêté son anniversaire de cent ans le 2 juillet 1861. Il avait conservé tontes ses facultés intel lectuelles et jusqn'b l'été dernier s'était occupé de travaux agricoles. courages, cette puissance passive de la résignation que les coups les pins violents atteignent sans ja mais la briser. Daus l'incertitude du résultat final «le sa maladie, la sainte femme abdiqua sa volonté dans les mains de la Providence, et quand elle eut prononcé au fond de son cœur ce fiai sublime qui est la dernière expression de la piété chrétienne, elle éprouva un grand calme eu soo âme, et dans la sérénité de son regard et la douceur de ses paro les, son fils crut entrevoir que l'espéraoce se réveil lait en elle. L'iufortooé jeune homme, qui avait pour sa mère la plus vive et la plus tendre affec tion, eu conçut une grande joie. Hélas! cette joie était prématurée... Ce rayon nement de l'œil de la pauvre femme, que soo fils prenait pour un signe de retour b la vie,était plutôt comme cette lueur suprême que jette la lampe qui va s'éteindre, éclat éphémère, précurseur des noires ténèbres. La prostratiou physique de la malade n'avait fait que s'aggraver de jour en jour; et si, au mo ment où notre histoire nous introduit auprès d'elle, sou âtue n'a rien perdu de sa pieuse éne.-gfe sou corps est bout de forces, et. comme l'arbre long temps battn par la tempête, prêt a se briser. Tou'efris le jeune homme ne s'en doutait pas. S'il pleurait au chevet de sa mère, ce n'est pas qu'il appréhendât de la voir bientôt rendre son âme et échapper b son amour le dénûmeot dans lequel il se trouvait, et qui ne lui permettait pas de donner b la malade les soins qui, daus sa pen sée, auraient pu la soulager, était la seule source où s'alimentaient ses larmes. La jeunesse doit b son inexpérience, sans doute, une force de coofiance qui retient l'illusion dans son cœur aussi longtemps que l'illusion est possible. La mère avait d'autres idées et versait d'autres larmes; elle sentait la vie se tarir dans ses veines, et songeait plus que jamais b se préparer au grand voyage. Depuis quelques instants, les yenx fixés sur un crucifix de bois et sur une image de la Madone, placés sur le mur qui faisait face au chevet de son lit, elle se recueillait eu elle-même. Eufiu, sortant de cetie contemplation muette, et jetaut sur sou fils uo regard empreint d'une vive tendresse et d'une singulière mélancolie elle lui dit de sa voix éteinte Alphonse, quelle heure est-il? Midi vient de sonner, ma inère. Bien... C'est l'heure où ou le trouve ordi nairement b sou presbytère... Va chez M. le curé, NOUVELLES DIVERSES. inon cher eofant, et dis-lui que j'aurais besoin de le voir au plus tôt. Le jeuoe homme obéit. L'ordre que venait de loi do uner sa mère n'avait rien d'alarmant b ses yeux. Plusieurs fois déj'a il avait accompli de semblables missions, et amené le bon curé auprès du lit de la malade. Il ne tarda pas b revenir accompagné do prêtre. Celui-ci eut bientôt jugé que la mère d'Alphonse était arrivée b cet instant suprême où les remèdes humains n'ont pins d'influence, et où l'on doit avoir recours b des remèdes d'uu ordre plos haut qui, s'ils ne sauvent pas le corps, rendent b l'âme prête b s'envoler b Dieu, celte innocence radieuse devant laquelle s'ouvrent les portes du paradis. Il était, sur ce point, en parfaite harmonie des sen timents avec la malade. Aussi, après loi avoir donné l'absolution de ses fautes, il l'oignit de l'huile consacrée, et lui apporta le précieux viati que des mourants. Alphonse commençait b comprendre le sort qui le menaçait. Plusieurs fois, duiaut la pieuse céré monie, ses sanglots éclatèrent et les paroles de consolation que lui adiessa le p'être, en quittant la mansarde achevèreut de déchirer le voile de ses illusions. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 2