On lit dans YArdennais La maison
du sieur Hustin, de Bure, a été frappée
par la foudre et réduite en cendres,
dimanche dernier. Le propriétaire de la
maison a reçu une forte commotion qui l'a
lancé hors de son habitation. Revenu lui,
il a pu sauver ses six enfants. Sa femme
était tuée ainsi qu'une vache foudroyée
dans l'étable.
On nous écrit des bords de l'Ourthe
qu'un cas de trichinose aurait été décou
vert Cbanxhe. Un porc dont la viande
semblait anormale aurait été examiné de
près par les hommes de l'art, et des tri
chines auraient été découvertes dans cet
animal. Si le fait qu'on nous révèle est
vraiil est désirer que les vétérinaires
qui ont fait celle découverte publient sur
ce cas un rapport sérieux. (Meuse.)
Une Hongroise venue au monde sans
mains Oedenbourg, maintenant âgée de
50 ans, donne depuis quelque temps de
curieuses représentations Berlin.
La bouche de cette jeune fille remplit
sous bien des rapports les fonctions des
mains que la nature lui a refusées. Elle
coud, brode, exécute avec des perles les
ouvrages les plus délicats, enfile même
l'aiguille cl fait des nœuds, le tout avec la
lange, sans difficulté apparente et sans
l'assistance de personne.
Une partie des travaux ainsi exécutés
est destinée pour des expositions publi
ques. (Europe.)
On écrit de Saint-Pétersbourg Un
terrible accidenta eu lieu tout récemment
l'église de Nolre-Dame-de Kazan, située
surla perspective Newsky. Le grand lustre,
pesant 52 pouds (plus de 850 kil est
tombé. G'était le dimanche des Rameaux,
pendant les matines; le service était
peine commencé, et fort heureusement il
y avait encore peu de fidèles l'église.
Cependant quatre personnes ont été at
teintes; deux ont succombé, et les deux
autres sont très grièvement blessées.
On frémit la pensée de la portée ter
rible qu'aurait pu avoir cet accident si le
lustre s'était détaché une demi heure plus
lard, la cathédrale étant pleine de monde.
Les victimes auraient été d'autant plus
nombreuses que c'est surtout au milieu
de l'église que se tient la foule.
Mademoiselle Marie Taglioni a donné
Berlin, le 4 avril, sa représentation
d'adieux elle quitte le théâtre et épouse
le prince Windisgrset*.
A propos de mariages princiers, le
bruit court Saint-Pétersbourg que le
projet d'union entre le czarewiich et la
princesse Dagtnar, du Danemark, a été
abandonné. Le jeune prince, dit on, a
conçu un grand attachement pour la prin
cesse Mies/czerska, la fille du célèbre poète
russe, le pope Elias.
Sur la côte de Suède, la saison s'an
nonce comme très-précoce. A Calmar, la
navigation a été rouverte la semaine der
nière.
Une épizootie, nommée congrena,
désole la Sierra Moren a (Cuba) Les bœufs
meurent par centaines, 24 heures après
avuir été attaqués par la maladie. Les
coi beaux ne veulent pas s'approcher des
charognes, et lorsque cette circonstance
est observée on se bâte do brûler les cada
vres. Des mouches vertes volent l'entour,
leur morsure est nuisible, paifois fatale
l'homme.
Dans la Grande-Bretagne la consom
mation de labac est maintenant raison
de 22 onces par tète annuel tentent. Dans
d'autres p iys la proportion est beaucoup
plus for:e La consommation générale de
toute la race humaine est de 90 onces par
tête, et celle des Etats-Unis est de trois
livres et demie pour chaque homme, cha
que femme et chaque enfant.
On écrit de Cbeltenham (Angleterre),
vendredi soir, que pendant la journée et
au moment des courses, la grande tribune
s'est écroulée. Il s'y trouvait alors plus de
trois cents personnes qui se sont trouvées
prises au milieu de débris de toutes sortes.
On manque encore de détails, mais on dit
déjà que neuf personnes ont été blessées
de manière ce que leur vie soit en dan
ger. Il y a beaucoup d'autres blessés, mais
moins gravement.
Voici une note relative aux propor
tions approximatives des projectiles em
ployés et des hommes tués ou blessés
pendant toute la campagne de Grimée.
D'après les renseignements qu'a puisés
M. Chenu soit au Journal du Siègesoit
dans les rapports des officiers d'artillerie
ou du génie de l'armée française, soit dans
les bulletins russes, on voit que le nombre
total des projectiles de toute nature, con
sommés en Grimée, par les troupes fran
çaises ou par l'ennemi est d'environ 89
millions.
Déduction faite des hommes tués ou
blessés par armes blanches, explosion de
mines, de magasin poudre ou causes
diverses, on peut conclure qu'il a fallu
environ mille projectiles gros ou petits
pour tuer ou blesser un homme.
Suivant une correspondance de Co-
rintb (Mississipi), il y a, sur les champs de
bataille de Sbilob et de Gorinlh, au moins
12,000 cadavres de soldatscoiifédérés,donl
les ossements blanchis gisent épars sur le
sol; les pluies oui enlevé la mince couche
de terre qui les couvrait, et ils sont aujour
d'hui exposés au grand air.
Les fédéraux sont plus profondément
enterrés et n'ont pas été découverts; tous
sont marqués par Uue planche portant un
nom, et beaucoup sont entourés d'une
clôture en piquets de bois.
FRANCE*
La question allemande semble moins
brûlante depuis quelques jours cependant
on me communique des informations qui
la montreraient sous uu jour très alar
mant, et le temps d'arrêt que l'on inter
prèle dans un sens favorable, ne serait,
d'après ces informations, que le prélude
de résolutions graves et décisives. Je xu'ex
plique.
Le traité d'alliance entre la Prusse et
l'Italie serait signé; les hommes politiques
les plus sérieux n'en doutent plus; mais
comme ou n'en doute pas non plus
Vienne, on cherche naturellement parer
le coup, et voici comment Tandis que le
cabinet de Berlin dit la France Aidez-
moi m'agraudir jusqu'au Meiu, et je
vous abandonnerai eu compensation toute
la frontière du Rhin que vous convoitez,
l'Autriche dirait maintenant aux Tuile
ries a Devenez mon allié; laissez-moi
reprendre la Silésie la Prusse, et j'aban
donnerai la Vénétie en échange l'Italie.
Voilà comment s'expliquerait le bruit
vague qui a couru ces jours derniers d'une
alliance austro-française.
Je ne vous garantis point l'exactitude
de ces renseignements; je me borne dire
qu'ils viennent de source très sérieuse et
qu'ils ne manquent pas de vraisemblance.
Ainsi, le cabinet des Tuileries serait
serait hésitant entre les deux propositious
qui lui sont faites; il pèserait les inconvé
nients et les avantage; il aurait se pfo.
noneer entre on bénéfice moral et un profit
matériel, car, s'il accepte la combinaison
autrichienne, il se débarrasse sans frais
d'une immence difficulté, la question véni*
tienne, mais sans agrandissement territo
rial-pour la France; et s'il accueille les
offres de M. de Bismark, il élargit le terri-
loire, mais la condition de donner uu
nouveau et rude coop de collier en Italie,
et en payant cette extension de frontières
d'ttn accroissement considérable et mena
çant de la Prusse. Pour que) parti se
décidera-t-on? On incline croire que
toutes les sympathies de Napoléon 111 sont
acquises M. de Bismark et que la per
spective de reculer la fronlrière française
jusqu'au Rhin l'emportera sur toute antre
considération.
Dans cette hypothèse, une question se
pose immédiatement, qui vous intéresse
au plus haut degré Que deviendrait la
Belgique? D'après les informations dont je
vous parle, l'Angleterre aurait déjà fait
entendre qu'elle garantirait votre indépen
dance, mais outre que le fait de cette
déclaration n'est pas sûr, il n'aurait dans
tous les cas qu'une médiocre importance.
Les graves personnages politiques dont je
vous transmets les impressions ne croient
pas que l'Angleterre remue un régiment
ni un vaisseau pour vous couvrir. Ce qui
leur paraît très possible, c'est que lord
Clarendon dise bien haut, dans une dépê
che, que la Grande-Bretagne prend la
Belgique sous sa protection; mais, dans
leur conviction profonde, tout s'arrêterait
là et le cabinet de Saint James n'agirait
pas plus en votre faveur qu'il ne l'a fait en
faveur du Danemark. Ce serait donc une
illusion que de compter, en cas d'événe
ments, sur la protection effective de l'An
gleterre c'est vous vous protéger
vous mêmes, comme vous l'avez si intelli
gemment fait au lendemain de la mort de
Léopold 1", par l'accord de tous, par le
spectacle imposant de votre union et de
votre patriotisme.
Le Moniteur publie un curieux rapport
adressé l'Empereur au sujet de l'aliéna
tion mentale en France. Ce document fait
connaître la situation actuelle de tous les
asiles publics et privés, et il entre dans les
détails statistiques du plus douloureux
intérêt.
Le nombre des établissements consacrés
au service des aliénés s'élève 99, dissémi
nés sur tous les points du territoire. Ces
99 établissements se divisent en 52 asiles
publics et 42 maisons privées. Chose triste
dire, la population de ces asiles n'a cessé
de s'accroître depuis 1835, date des pre
miers renseignements recueillis, et elle a
continué sa marche ascendante dans la
période septennale qui vient de s'écouler.
En 1835, on ne comptait en France que
10,539 aliénés, et maintenant leur nombre
atteint 35,000
Quelles sont les causes de cette progres
sion considérable? Le rapport ne les fait
pas connaître et ne cherche même pas
les découvrir, mais il n'est pas téméraire
de les chercher dans les excès de notre
civilisation, dans les abus du luxe et cf&la
Paris, 18 avril.