droite, il veut conquérir gauche, M. de Bismark ne s'arrêtera que lorsqu'il aura étouffé les lauriers de Frédéric II sous ceux qu'il cueille. L'histoire du petit territoire de Moresnet depuis cinquante ans est ravissante de tranquillité. On n'y connaît par les chan gements de constitution on n'y est pas divisé par les mots de libéral et de clérical; chacun travaille; le bourgmestre fait les règlements de police quand par hasard un procès divisé deux familles ou deux voisins, oh recourt aux tribunaux belges, et tout finit par un retpur la concorde c'est cet état de choses que M. de Bismark voudrait troubler. Le territoire de Moresnet forme un Etat neutre dans un Etat neutre. Il dépose en faveur de la durée des petites communau tés, car il ne compte pas plus de 2,000 habitants. Veut-on supprimer ce tableau pour qu'il ne devienne pas contagieux? Ce motif a dû agir sur l'esprit de M. de Bismark il a dû, en outre, s'y mêler un peu de convoitise, car le petit territoire de Moresnet s'étend sur de riches minerais de calamine. Et voilà pourquoi le conquérant prussien voudrait de son autorité privée annexer la Prusse unq population dont la neutralité repose depuis cinquante ans sur le droit et sur le fait. Bien de bon pour la politique Bismark ne sortira de cette tentative, car elle prou vera deux choses la fois la première, que la domination prussienne est impopu laire partout la seconde, que les institu tions et les lois dé la Belgique attirent les peuples par leur justice et leur douceur. Au lieu de conquêtes matérielles, nous faisons des conquêtes morales et cela vaut ri"CTpxr1 r i 1 I m Le Sénat, comme la Chambre des repré sentants. sont saisies de pétitions qui émanent des habitants de Mofesnet et font éclater la répulsion que leur fait éprouver la prétention de M. de Bismark. Par arrêtés royaux du 17 avril sont nommés notaires A Boom, en remplacement de son père, démissionnaire, M. F. Vermeulen candi dat notaire en celte commune; Jabheke, en remplacement de M. Hermans, appelé d'autres fonctions, M. L. Delanghe, candi dat notaire Dudzeele; Ichteghem, en remplacement de M. Vansieleghem, démis sionnaire, M. T. Toorlelboooi, candidat notaire Bruges; Furnes, en remplace- menide M. Piantefeue, décédé, M. M. Decae, notaire Alveringbem Alveringhera, en remplacement de M. Decae, M. B. Sirope- laere, notaire Zonncbeke; Zonnebeke, en remplacement de M. Simpelaere, M. G. Notebaert, candidat notaire Wervick Staden, en remplacement de M. Delegbere démissionnaire, M. A. Vandenboogaerde, notaire Proven; Proven, en remplace' ment de M. Vandenboogaerde, M. B. Feys, candidat notaire Rousbrugge-Haringbe Beauraing, en remplacement de son père, démissionnaire, M. E. Houyel, candidat notaire en celle commune. Il est accusé d'avoir, en Belgique, depuis moins de dix ans, fabriqué de fausses obligations de la banque de Russie, dites assignats russes, chacun de l'iraport de 25 roubles, ou tout au moins d'avoir sciemment fait usage desdits assignats contrefaits, au préjudice de changeurs de Bruxelles en les leur vendant. Mardi deux maisonnettes sises Lede- ghein sont devenues la proie des flammes. Elles étaient occupées l'une par sou pro priétaire, le sieur Fr. Berquin, journalier, et l'autre par le sieur L. Vau baume, également journalier; celte dernière ap partenait au cultivateur Fr. Claeys. Tout ce que ces habitations contenait a été consumé. Le dégât s'élève pour le premier nommé .3,000 fr, et pour le second 800 fr. La maisonnette du sieur Claeys seule était assurée. Mardi soir, le nommé Léon Penoy, tisserand Meninétant en état complet d'ivresse, s'était couché au milieu de la rue de Lille. Un chariot chargé d'engrais venant passer et le conducteur ne re marquant pas le dormeur, cause de la profonde obscurité, les roues du véhicule lui passèrent sur le corps, ce qui occa sionna sa mort. On a signalé diverses reprises aux mères de famille le danger que courent les jeunes enfants laissés seuls la maison, ne fût-ce qu'un seul instant. Un journal de Liège rapporte encore aujourd'hui un triste événement arrivé par suite d'impru dence et qui jette dans la désolation une famille ouvrière de celte ville. Une hon nête femme de ménage de la rue Grande- Bêche, outre Meuse, Liège, venait de faire son café, qui était en ébullitions, et de déposer promptement la bouillloire sur une chaise. Quittant la pièce un instant, la mère laisse seul son enfant, âgé d'envi ron quatre ans celui-ci eut envie de pren dre du café. Mais pleine a-t-il bu qu'il s'affaisse en poussant des cris effrayants r il venait de se brûler horriblement la bou che, la gorge et tout l'intérieur. On com prend le désespoir de la pauvre mère. Des soins intelligents furent prodigués l'en fant, mais inutilement, car il est mort après les plus vives souffrances. Au nombre des villes qui seront ho norées de la visite du Roi et de la Reine, on cite encore Mons et Tournay, où LL. MM. se rendront vers la fin de juillet, et Malines où elles s'arrêteront en allant Anvers au milieu du mois d'août. Les journaux italiens annoncent que le comte de Flandre est arrivé Naples. Samedi dernier, vers onze heures du soir, un incendie a éclaté et réduit en cen- actes officiels. 11 f*IP l'V ill'Iffl IfiOCl If II travaux des premiers artistes du monde. Ou parle d'une dépense de plus de cenl millions d'éeus romains (i). Le calcul en esi peut-êite exact; car on peut donner une valeur h tous ces marbres, b toutes ces de'coraiioos, 'a toute cette iuiiueusiié d'ouvrages précieux qui forment l'ensemble de ce temple. Mais qui est-ce qui peut donner nne va leur aux'œuvres de génie dont il est rempli Toutes les richesses du monde valent-elles une idée de Michel-Ange et de Raphaël Celte immense façade, toute en travertin, n'a pas moins de trois cent soixante-dix pieds de largeur sur cent quarante neuf de hauteur; ces huit colonnes d'ordre corinthien, qui, vnes de l'obé lisque, paraissent si petites, ont pourtant qnatre- •ùrgi-hnit pied9 d'élévation et huit pieds cinq pouces de diamètre. Ces niches, ces balcons, ce ffonion cet eotableiBent qui supporte la bains- trade sur laquelle reposent treize statues hautes de dix.sept pieds eb bien! tout cela est de mauvais goût parce que le dessin de Maderoo se trouve conçu, dit-on contre les lois de la bonoe archi tecture; soit. Cela n'empêchera pas que l'esprit ne se trouve trappe .le stupéfaction devant un onvroge d'art si considérable et a formes si colossales. Ob servez que c'est sur le -balcon du milieu que le Ji) l.'éc» 1 u.n' fu Jà Stv'llo» rvut 5 fr. ?5 c. chronique judiciaire. Affaire des faux assignats de Russie. Par arrêt de la cour d'appel de Bruxelles, chambre des mises en accusation, est ren voyé devant la cour d'assises du Brabant le sieur Wladislas Sabowski, âgé de 30 35 ans, homme de lettres et journaliste, ayant demeuré en dernier lieu Bruxelles, actuellement détenu sous mandat d'arrêt Dresde, royaume de Saxe, et dont l'ex tradition a été réclamée par le gouverne ment belge. nouvelles diverses. Jeudi saiui et le jour de Pâques se tend le Pape pour béuir la ville et le moude. Urbi et orbi. Cinq portes introduisent sous le large vesiibule et correspondent celles de l'église, dont une est la porte Sainte, celle qui ne s'ouvre que tous les vingt-cinq ans, pour l'époque du Jubilé. Ce ves tibule, riche en marbres, eu colonnes, en décora tions de toute espèce, serait lui seul un grand temple. Entrons maintenant dans le temple. En voyant cette façade imposante, construite dans de si vastes proportions, votre esprit s'était déjà imaginé quelles devaient être les dimensions de l'intérieur. Vous entrez, et le premier sentiment que vous éprouvez est certainement l'admiration; mais elle est bientôt accompagnée d'au regret; vous croyez être frustré dans voire attente; le temple, tout d'abord, ne vous paraît pas si vaste que votre imagiuation avait dû vous le représenter. C'est que Dieu, en accordant l'homme les organes des sens, n'a pas voulu qu'il préteudîi s'élever jusqu'à l'in fini; il a déterminé la portée de son rayon visuel si bien qu'au-delà de cette limite, nos sens trop faibles ne trouvent plus que l'erreur. C'est ce qni devait arriver. Les dimensions de ce temple sont telles qu'elles se trouvent au delà de la portée do seus de la vue; et conséquent tu eol ou ue peut pas L'Escaut annonce qu'on vient de dé couvrir une nouvelle fraude dans nne des plus importantes distilleries des environs de Dixmude; le chiffre du procès-verbal monte 218.000 fr. jtiger aussitôt de la réalité des chnsesque l'on «oit. Mais ne craignez rien; un instant suffit ponr déve lopper devant vos yeux ces lignes immeoses et ces voûtes si élevées; ces erreurs ô'ud moment vont se dissiper, ces réalités se présenteront dans toute leur vérité, et votre surprise vous causera oo plai sir que vous n'auriez pas éprouvé si vous aviez pu juger an premier abord de l'effet de toute cette masse de constructions qui dépassent l'imagination. La longueur de ce temple que vos yeux ne peuvent pas mesurerest de cinq cent soixaote- quinze pieds! Celle de la nef transversale de quatre cent dix-sept pieds; la largeur de la grande nef du milieu est de quatre-vingt-sept pieds, et on compte cent quarante-deux pieds du pavé jusqu'à la voûte. Les figures en stuc qui sont sur les arcs, réprésentant les Vertus, sont hautes de quinze pieds, et les deux anges enfantins qui soutiennent les coquilles en marbre jaune de Sienne, servant de bénitiers, n'ont pas moins de six pieds de taille Mais telle est la justesse des proportions que cha que chose vous paraît dans ses conditions natu rellessans aucune sorte d'exagération. Quelles études n'a-t il pas fallu pour calculer l'effet de toutes ces distances et arriver, avec tant de préci sion, un aussi admirable résultat!

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 2