un nouvel aliment et développé 1 ardeur
du foyer. Le spectacle avait une grandeur
sinistre. Le fronton triangulaire de l'atti-
que du bâtiment central était illuminé
giorno; au travers des fenêtres on voyait la
flamme s'ouvrir des trouées dans Fé plan*
cher d'où tombait une pluie d'étincelles,
qui s'épandait au rez dé chaussée; tout le
long de la corniche de l'aile gauche cou
raient des jets de feu au milieu du brasier,
les lits en fer, chauffés blanc, se tordaient.
La pluie torrentielle, qui tombait depuis
neuf heures environ est venue heureuse
ment aider les pompes qui ne cessaient de
fonctionner. Les bâtiments voisins ont été
préservés et le foyer s'est concentré èntre
les murs épais de l'hôpital. Jusqu'au ma
tin, l'élément destructeur a poursuivi son
œuvre, mais l'incendie allait toujours en
diminuantetvers dix heures, quelques
poutres calcinées seulement flambaient
encore. Le soir le feu était complètement
éteint.
On n'a pas de morts regretter mais,
malheureusement, il y a quelques blessés.
Les dégâts sont considérables l'hôpital
militaire presque entier a dû être sacrifié
la flamme dévorante; du bâtiment cen
tral où est située la chapelle, qui conte
nait des statues de prix, on n'a rien pu
soustraire la voracité de l'incendie; l'aile
gauche tout entière a été également dé
truite; une faible partie de l'aile droite a
été préservée.
Un immense incendie a éclaté dans
la nuit de mercredi jeudi Peruwelz
la Glalure de MM. Duez, Museur et C\
Les pertes, dit-on, sont évaluées 80.000
fr. L'établissement était assuré pour 50,000
fr. environ. On ignore les causes de cet
incendie.
Une catastrophe d'un caractère sans
précédent dans l'histoire des accidents sur
les chemins de fer eh Angleterre, vient
d'arriver dans le tunnel de Welwyn, dé
pendant du Railway septentrional.
Uh train de wagons vides venait de s en
gager, Samedi soir dans ce tunnel, lorsque
tout coup, par suite de l'explosion d'un
tube de la locomotive, son mouvement se
trouva arrêté. Un autre train de marchan
dises suivait. Or, le règlement prescrit quo
nul train ne peut entrer dans un tunnel
avant que le chef du convoi n'ait reçu le
signal que la voie est libre. Le règlement
paraît avoir été violé sur ce point, car le
second convoi, continuant sa route, ne
larda pas se jeter sur le premier et le
culbuter en partie en travers de la ligne.
Un troisième convoi de marchandises
venant en sens contraire, alla, peu de
secondes après, se jeter son tour sur les
deux premiers Presque aussitôt, les char
bons ardents tombés des locomotives bri
sées et qui jonchaient le sol communiquè
rent le feu aux voitures, et ce feu, alimenté
par le vent qui soufflait avec force tra
vers le tunnel, ne tarda pas convertir la
partie voûtée de la voie en une sorte de
cratère dont les flammes s'échappaient par
les deux bouts.
Les gardes imprudents qui paraissent
avoir été la cause du malheur, ont péri
dans le désastre. Les dommages matériels
sont assez considérables; trente six voitu
res, y compris leurs charges, ont été dévo
rées par l'incendie.
Aussitôt que l'accident a été connu, deux
cents hommes de la compagnie sont ac
courus sur les lieux, dans le but de porter
des secours. Mais les explosions répétées
qui tonnaient dans le tunnel, la chaleur et
fa fumée qui s'en échappaient, les flammes
oui jaillissaient par intervalle en s'élevant
dans les airs une hauteur de cinquante
soixante pieds, rendaient toute tentative
de secours impossible. Ce n'est que lorsque
le feu éut dévoré tout ci qui était sa
portée, que la brigade de sauvetage a pu
entrer dans le tunnel.
La circulation sur la voie se trouvera
interrompue pendant plusieurs jours-
ce titre, M. Paul Parfait publie, dans un
journal de Paris, un très-curieux feuilleton
dont nous extrayons les renseignements
que voici
La Bretagne et l'Auvergne sont les deux
grandes zones françaises qui fournissent
des cheveux au commerce parisien, mais
ce ne sont pas les seules.
Si l'on veut avoir un chiffre approxima
tif de ce que chaque province envoie de
toisons humaines Paris, on peut établir
que la Bretagne, dans laquelle nous com
prenons l'Anjou et le haut l'oitoU, en
donne annuellement 10,000 Vil. la basse
Normandie et le Maine, 8,000 le Bour
bonnais, la Marche, le Limousin et le
Périgord, 10,000 encore; enffn l'Auvergne
proprement dite et le haut Languedoc
4,000.
A ce chiffre déjà considérable de 32,600
kil., qui compose la production indigène
actuelle, il convient d'ajouter 14,000 kil.,
environ, qui sont apportés chaque année
en France par les coupeurs étrangers.
Ces 14,000 kil. peuvent être ainsi répar
tis 8,000 pour la Belgique, 4,000 pour
l'Italie, et 2,000 pour l'Allemagne.
L'Allemagne est, comme on voit, fort
avare de ses chevelures, car dans ce der
nier total sont compris ceux de la Bohême,
de la Moravie, de la Hongrie et du sud de
la Russie.
Quant l'Italie, la coupe y est bornée
la Vénétie, la Lombardie et au Piémont.
Près de 2,000 coupeurs exploitent ces
divers pays, et, de ces 2,000, 1,500 vivent
exclusivement sur la France.
En dehors des provinces françaises et
des contrées étrangères que nous venons
de nommer, ils n'obtiendraient des che
veux aucun prix.
En cette matière la statistique nous
apprend la richesse ou la pauvreté du sang
dans les divers pays par la quantité de
tètes qu'il est nécessaire de tondre pour
obtenir un kilogramme de cheveux
Tandis qu'en Italie il suffit de 6 tètes
pour fournir cette quantité, il en faut 8 en
Auvergne, 10 en Bretagne ou en Allema
gne, et 12 en Belgique. Nous voyons par
là qu'une tête italienne est deux fois plus
fournie qu'une tête belge.
Avis aux physiologistes.
Chaque espèce de cheveux se distingue
en outre par quelque particularité. Ainsi
les plus gros sont ceux d'Auvergne, les
plus fins et les plus blonds ceux de Belgi
que, les plus noirs et les plus longs ceux
d'Italie, les plus beaux, mais les moins
soignés, ceux de Bretagne.
FRANCE.
La lettre de l'Empereur est l'objet de
toutes les conversations, et, en général, on
regrette que la Chambre ait brusquement
fermé le débat sur les questions touchées
par ce grave documeut. Un n'aurait pas été
fâché de connaître les réflexions de M.
Tbierssur ce point, et on s'étonne que des
membres de la majorité aient pu aller jus
qu'à dire: Le silence est du patriotisme.
A ce compte làl'abdication serait de
l'héroïsme.
C'est précisément pour arriver empê-
chèr tout débat que l'Empereur a pris |0j.
même la pérole. Dans la séance du 3 mai
le gouvernement avait cru prévenir tofeté
discussion en venant le premier fournir
des explications, mais les déclarations de
M. Rouher ftè purent empêcher M, Thferg
de parler, et l'on sait tout l'ennui que son
discours a causé dans les régions officielles.
Leseul moyen d'écarter un second ennui de
cegenreétait de mettre la personne même de
l'Empereur en avant, personne indiscuta-
ble, quoique responsable,eldevantlaquelle
le Corps législatif s'est toujours incliné.
Le procédé a pleinement réussi, et 34 voix
seulement se sont prononcées contre la
clôture de la discussion.
Mais on dit que tout pourrait bien ne pas
finir là. Il ne s'agissait que du budget rec
tificatif, et l'examen des questions de poli,
tique extérieure pourra reprendre l'occa
sion du budget ordinaire, dès que des faits
de guerre, ce qui ne saurait tarder, auront
modifié la situation. M. Thiers ne se con
sidère pas comme définitivement condamné
au mutisme,et on assure qu'il doit chercher
revenir par un biais sur les affaires alle
mandes et italiennes.
La Chambre a été très-énergique dans
ses acclamations la lecture du passage
qui a repousse toute idée d'agrandissement
territorial. Mais la fin dé la phrase
Tant que l'équilibre européen ne sera
pas rompu a tempéré l'enthousiasme
d'bn certain nombre de membres. La
phrase sympathique l'Autriche et au
maintien de Sa grande position en Allema
gne a aussi rencontré les plus chaleureux
applaudissements.
Au fond bien que la lettre impériale soit
l'affirmation d'une politique de neutralité,
et quoiqu'elle exprime la confiance que le
gouvernëmént français n'aura point tirer
l'épée on s'accorde considérer comme
certaine orie participation ultérieure de la
France aux événements. La lettre tient Un
langage pacifique, mais on trouve que ses
conclusions implicites sont belliqueuses,
et l'on cite cette appréciation d'un homme
politique très clairvoyant C'est le dis
cours d'Auxerre revu et corrigé.
Est-ce réellement le discours d'Auxerre?
Il faut savoir comment il sera interprété
distance et l'étranger. On incline pen
ser qu'au delà de nos frontières le point
qui frappera le plus est celui qui concerne
l'éventualité d'une annexion la France,
éventualité prévue et acceptée. Les condi
tions posées par l'Empereur sont celles-là
mêmes qui ont présidé l'annexion delà
Savoie, et comme tout ce qui Se passe au
jourd'hui rappelle beaucoup les incidents
de 1859, on se demande si la ressemblance
n'ira pas jusqu'au bout? etdans ce cas,
quelle est la compensation territoriale qne
réclamerait la France?
Des lettres de Rome reçues Or
léans donnent comme positive, dit la
France centrale, l'élévation de Mgr DnpaD-
loup au cardinalat.
On assure que l'ancienne utopie de
Paris port de mer est sur le point d'entrer
dans le domaine des faits. La société la
Flotte parisienne, constituée au capital de
trois millions de francs, capital mo
deste si l'on considère les difficultés d'une
si grandiose entreprise, se propose de
construire d'abord dix-huit navires, dont
six seraient de retour de leur première
expédition en mai et juin 1867, au moment
où l'Exposition universelle serait dans
tout son éclat. Le directeur, M. le Barazer,
compte sur l'effet produit par l'aspect de
LES CHASSEURS DE CHEVELURES. SOUS
Paris 13 juin