D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 49,ne Année. Mercredi 4 Juillet 1866. N<> 5,087. REVUE POLITIQUE. La grande bataille qui doit décider do sort de la Bohême d'à pas encore été livrée, niais elle est plus que jamais imminente. Dans quelles conditions le maréchal Bene- dek la livrera l il? Telle est la question que Ion s'adresse, et si l'on cherche la réponse cette question dans les dépêches arrivées avant hier et hier, il est crain dre qu'il ne la livre sur un terrain autre que celui qu'il aurait désiré peut-être, avec une armée, sinon démoralisée, du moins affaiblie par les perles que divers corps ont éprouvées dans les efforts qu'ils ont faits pour arrêter la marche des armées du prince royal de Prusse et du prince Frédé ric Charles. La jonction de ces armées nous dit un télégramme de Berlin, est assurée par Gitschin. S'il en est ainsi, l'armée du Nord de Benedek, au lieu d'avoir faire deux armées séparées l'une de l'autre, va se trouver en présence d'une seule masse compacte, et de là découle évidemment pour l'Autriche une sorte d'infériorité. La bataille se livre dès lors dans de bonnes conditions pour les troupes prussiennes. Voilà donc ce que nous devons constater d'abord; non pas que, nous voulions dé duire de là qu'une des deux puissances de préférence à/Pantre sera victorieuse* mais enfin les Prussiens auraient (la jonction admise comme-fait accompli) un certain avantage moTaTsur leurs adversaires. En IValie; le plân de campagne arrêté josqu'ici, et dont le commencement d'exé cution coulé une défaite l'armée ita- "r UNE FANTAISIE DE ROI. Apre» la mort de Char le» VI, décédé le 30 octobre r]ko. sans avoir laissé d'enfant s maies, l'archiduchesse Marie Thérèsel'aînée de ses filles, devait lui succéder en vertu de la prag matique sanction laquelle tout» s les grandes puissances avaient adhéré. Néanmoins lu Fran ce, la Prussela Bavière et la Saxe voulurent faire prévaloir certaines prétentions sur le» États délaissés par le monarque défunt. La guerre éclata en Allemagne. Quelque temps après, le roi de France Louis XVpeu satisfait d'être relégué a. I arrière plan voulut soigner lui-mêtne ses affaires, sans plus inquiéter de celle des autres il s'attaqua la Belgique i Deux armées commandées. Tune par le ma réchal de Noailîes, l'autre par le comte Maurice de Saxe. se mirent en marche vers les frontières des Pays Bassous la conduite du roi en per sonne. i De 17 mai après avoir surpris JVarnê- ton les troupes françaises s'emparèrent de Courlrai et allèrent investir Menin. De Nouilles et ni camper sous les murs de cette ville qui n était défendue que par un bataillon et demi lieiuve est décidément abandonné et un nouveau plan de campagne se prépare. Le général Cialdini a été appelé le discuter Plaisanceoù les 1", 2a et 5* corps d'ar mée se sonton le sait, retirés, probable ment parce qu'ils-ne se sentaient pas en suieté sur les bords du Mincio. Le conseil provincial de la Flandre- occidentale, dans sa réunion d'hier, a élu ses président, vice président et secrétaires M. Buyse-Van Isselstein a été nommé président par 43 voix; M. Boels, vice président, par 44 voix; MM. Opsomer et Vergauwen, secrétai res le premier a obtenu 41 voix, le se cond 43. •8»<- Il nous semble que quelques renseigne ments biographiques sur M. de Bismark et ses antécédents politiques ne peuvent être en ce moment dénués d'intérêt M. de Bismark est dans toute la force de l'âge. Né en 1814, il a maintenant 52 ans. Ses concitoyens, surtout ceux qui ne sont pas ses partisans, le qualifient ainsi l'homme de fer et de.sang Il a une tête volumineuse, un front large, une bouche qui indique la résolution et un aspect martial. Ses yeux sont brillants et singu lièrement animés; le reste de ses traits a un caractère purement allemand. Né Schœnhausen^ sur l'Elbe, dans la Saxe prussienne, M. de Bismark est issu d'une famille qui a pris rang parmi les chefs d'une tribu slavonné. Après avoir étudié dans les universités de Gottingue, de Ber lin et de Griefswald, il a servi comme volontaire dans l'infanterie; puis il a débuté dans la carrière politique, en 1846, comme membre dé là Diète saxonne. Il d'infahlerie et un escadron de avalf rie hollan daises, commindés par le comte Editer Van Editer, gouverneur de la place. Certes avec de pareilles forces Menin ne pouvait résister longtemps; néanmoins Louis XV voulut en faire le siège en règle. Après plusieurs jours employés la forma - tion du camp et ht reconnaissance des lieux, la tranchée fut enfin ouverte le 28 mai. Malgré l'opinion émise par ses officiersle roi ne voulut pas (jrdonner l'assaut dont le succès était cer tain Un conseil de guerre avait été tenu le 26 et Louis y avait répondu ci Nouilles, qui lui ex posait la fâcheuse perte de temps qui allait ré sulter de cet état de choses - Je préfère de res- 1er quelques jours de plus devant ta ville plutôt que de répandre inutilement le sang de mes soldatsla place se rendra. Le premier juin, une certaine agitation ré gnait au camp sous 11 a [lu in. La veille au soir, une voiture de poste attelée de quatre chevaux et escortée de quelques gardes avait pénétré dans l'enceinte réservée l'artillerie et aux bagagesi Une femme laquelle un officier supérieur, s'était empressé d'offrir ses services, en était descendue et s'était fait conduire au quartier- général du roi. Celle visiteuse - inattendue de. beaucoup sans doute - ne fut pas reconnue mais le lendemain^ FOI CATHOLIQIE. - CONSTITUTION BELGE. n'avait alors que 32 ans. M. de Bismark se fit protnptemenl remarquer par la vigueur avec laquelle il soutint que les grandes villes étaient des centres dangereux, des réservoirs d'où partent tous les poisons morbides et qu'elles formaient toutes des obstacles la diffusion du bien être dans le corps social. Les événement de 1848 eurent pour résultat de l'affermir dans cette conviction. L'attention se porta dès lors sur lui. Le roi de Prusse l'attira dans la diplomatie, en le nommant son représentant Franc fort; en 1862, il fut envoyé Vienne; mais déjà en 1859 il avait représenté la Prusse S1 Pétersbourg. Pendant six mois envi ron, M. de Bismark, son retour de Vienne, fut envoyé comme ambassadeur Paris. Il en revint avec le cordon de grand'eroix de la Légion d'honneur, pout* être placé la tête du ministère prussien. C'est ce poste qu'il occupe aujourd'hui, au milieu de complications croissantes tant l'intérieur qu'au dehors, provoquées par l'esprit le plus remuant et le plus audacieux qui ait jamais animé un corps prussien. THÉÂTRE DE LA GUERRE. L'archiduc AlbertLe feld maréchal archiduc Albert, qui commande l'armée autrichienne en Vénéiie, est fils du célèbre archiduc Charles et de la princesse Hen riette de Nassau Weilbourg; l'archiduc Frédéric Albert se trouve donc être le frère de la reine douairière des Deux Siciles. Entré au service dès ses plus jeunes an nées, dit le il/0/1 ileur,.il montra le goût le plus marqué et les dispositions les plus actives pour l'état militaire. Général de cavalerie en 1848, il prit part en celle qualité la guerre d Italie et se trouvait Novare la tête d'une division. Nommé comme nous venons de le dire plus haut, le secret avait transpiré, quelque bien gardé qu'il fut. et ces mots la marquise de Pompaclour est au camp, volaient de bouche en bouche et faisaient le sujet de toutes les conversations, Depuis l'ouverture de la tranchée, les travaux du siège avaient fait médiocrement de chemin. La faible garnison hollandaise et son chef s'étonnaient de ces lenteurs inexplicables, car ils étaient persuadés qu'une résistance même énergique de leur part ne pouvait aboutir con tre des forces aussi Imposantes que celles des Français. Le 2 juin au soir, Louis XV accompagné de son étal major et de sa tropfameuse marquise se disposait visiter les avant-postesquand Mmm de Pompadour s'avisa de demander son royal amantle beau spectacle d'un incendie, n (!J!) Le voluptueux monarque qui ne savait rien refuser celle qui avait remplacé près de lui et dans son cœurLouise de. Nesle et la duchesse de C/idteauroux fit aussitôt lancer quelques projectiles incendiaires sur le beau couvent des capucins dont on apercevait de loin le? immen ses bâtiments. Une lueur rougedtre s'étendit bientôt comme un voile de sang sur la ville Louis avait oublié sa magnanimité pour plaire sa maîtresse. Cet incendie amena la capitulation delà ville. - k

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 1