D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. H® 5,089. 49""' Année. REVUE POLITIQUE. Le Moniteur français est toojonrs muet sur les négociations qui se poorsnivent au sujet de l'armistice, ce qui prouve que ces négociations n'ont pas encore abouti. Les esprits en Italie sont dans un état d'exaltation extrême, et la ISazione, organe de M. Ricasoli, déclare, avec la jactance habituelle la presse italienne, que la pro position de l'Autriche est une nouvelle insulte et que, en reconnaissant que la Vénétie peut être cédée la France et rétrocédée l'Italie, ce pays aliénerait son indépendance et abdiquerait son honneur? Plusieurs journaux de Paris supposent qu'une fois l'accord établi entre la Prusse et la France, on aura facilement raison de l'Italie, dont les vantardises s'évanouiront alors comme une bulle de savon. Ce qui est certain, c'est que les négociations se poursuivent toujours très-activement entre le cabinet des Tuileries et celui de Berlin. En résumé la situation, au point de vue diplomatique, ne s'est point modiûée. Il en est de même au point de vue mili taire. En dehors des opérations de l'armée italienne, nous n'avons guère de nouvelles mander des différents théâtres de la guerre. Aucune nouvelle des armées fédérales de Francfort et de Bavière. Dans la séance d'avanl-hier de la Cham bre des lords, lord Dérby a dit que le devoir du gouvernement était de vivre sur le pied d'une bonne entente avec toutes les nations étrangères, sans se mêler de leurs affaires. Le premier ministre a ajouté qu'il espérait que la guerre sur le continent serait bientôt terminée, et que si les bons offices de l'Angleterre, joints ceux des autres puissances, pouvaient être efficaces, l'Angleterre s'empresserait de les offrir. Une nouvelle assez inattendue nous est donnée par te Temps de Paris. Une dépêche de Constaotinople reçue par ce journal, LA MÉDAILLE DE LA S -VIERGE. eu date du 8, assure que la Porte a reconnu le prince Charles de Hohenzollern comme souverain Jes Principautés Unies du Da nube. L'empereur François-Joseph vient de publier un Manifeste la nation autri chienne. Le langage du souverain se distingue par la fermeté des résolutions auiaDt que par la noblesse des sentiments. Tout en se déclarant prêt accepter la paix sur des bases honorables, François- Joseph se montre résolu continuer la guerre plutôt que de souscrire des con ditions incompatibles avec l'honneur et la puissance de l'empire. Il termine par un chaleureux appel au patriotisme de ses peuples. Tout se mesure et tout se compte. Nous commençons savoir ce que fut dans la journée du 3 juillet la bataille deSadowa. Non, l'armée autrichienne de la Bohême n'est pas anéantie. Non, mille fois non, quelque grande qu'ait été la perte, rien dans cette bataille ne peut être comparé au désastre de Waterloo. Les Prussiens peuvent le dire; personne ne peut nous obliger de les croire- La bataille de Sadowa ne ressemble mê me pas ce que fut pour la Prusse, en 1806, la bataille d'Iéna. On ne voit pas l'Autriche, eu 1866, se jeter aux pieds de son vainqueur. C'est ce que se hâta de faire le roi de Prusse, il y a soixante ans; alors, il s'humilia pour sau ver sa couronne et pour trahir bientôt après celui dont il avait imploré la clé mence et accepté les bienfaits. Humble dans la défaite, impitoyable et superbe dans la victoire, voilà la Prusse! L'Autriche est tout autre. Les revers la trouvent indomptable; elle lasse la mau vaise fortune. Au rnoineqt où le régimcn; se menait eu Qu'est-ce que sa situation d'ailleurs offre doue de désespéré? Elle avait, au début de la campagne, deux grandes ar mées. Si l'une s'est laissée battre, l'autre a été victorieuse. Pendant qu'un de ses gé néraux perdait, avec le champ de bataille, la confiance de ses soldats, un autre se révélait, en conquérant de prime abord l'amour des troupes et la confiance pu blique. L'Autriche se souvient de son histoire De 1792 1809 combien de traités lui furent imposés par la France? Quatre, et tpus les quatre étaient désastreux. Le premier fut signé Campo-Formio, le second Luneville, le troisième Près1 bourg, le quatrième Vienne. Puis arriva un cinquième traité, en 1814, que l'Autri che dicta et par lequel la France renonçait trente-deux millions d'âmes qu'elle avait injustement fait entrer dans son empire. L'Autriche le sait, elle a, grâce son incomparable constance, son jour et son benre pour les grandes batailles et pour les derniers triomphes. Si elle n'est pas toujours la première au rendez-vous, elle y est toujours la dernière. N'en ayons pas la crainte, elle n'achètera pas la paix par une lâcheté ou une faiblesse. Le nombre des soldats autrichiens bles sés dans les derniers combats en Bohême est considérable. Les journaux de Vienne ne cessent pas d'enregistrer et de signaler l'arrivée de convois de blessés. Dans la nuit du 29 au 30 juin, 1,300 blessés sont arrivés Vienne, et un autre transport en a amené 1.200 dans la journée du 30; les habitants de Vienne rivalisent de zèle et de dévouement pour alléger la position de ces malheureuses victimes de la guerre. Les soldats sont pour la plupart légèrement blessés, mais principalement aux mains et aux pieds Les docteurs de Vienne ont été requis militairement partir du lor juillet. Un grand nombre de bâtiments publics, Vienne et dans les faubourgsont été TI1ÉATRE DE LA GUERRE. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. ÉPISODE DE LA GUERRE DE CRIMÉE. ES Suite Voir notre numéro èe samedi dernier. Mon fils, dit le prêtre, permettez que je me 1ère et me prépare h vous entendre. Je cherchais k reprendre mes forces pour être snr la brèche dès demain. Avec ies apparences d'une rive piété, mais d'une vois saccadée, comme s'il était sous le coup d'une forte émotion, le jeune homme fit l'aveu de ses fautes. C'est bien.rooD enfant, dit l'aomônier, quand celui-ci eot fini; maintenant, faites un acte de contrition. Mais au moment où le prêtre allait bénir le péoiteut, il jeta les veux sur l'habit du soldat, et, ao comble de la surprise, eu apercevant sur les èoti'oos |e numéro d'nn régiment qui devait, aa premier rang, faire partie de l'attaque, if s'écn'a Comn qî que vous soyez-ici, mou ami, puisque votre bataillon a quitté ce plateau depuis trois heures ao moins Monsieur l'abbé, répondit le militaire trou blé, c'est que j'étais malade, et je n'ai pu suivre la marche. Il tremblait la fièvre, et on entendait par instant ses dents claqner dans sa bouche. Vous êtes malade? Mais alors le chirurgien- major a dû vous délivrer un permis et vous faire porter h l'ambulance? Ponrqnoi êtes-vons resté eu arrière Expliquez-vous. Mon père, reprit le conscrit en pleurant, je vais tout vous avouer... C'est la première fois que je dois aller au feu, et... j'ai peur Peur na soldat français Je n'ai jamais entendu rien de pareil Je me demande si c'est possible, si je lève. C'est vrai pourtant, monsieur l'aumônier, et j'ai de bonnes raisons pour cela. Je sais que la première balle des Russes doit être pour moi, et ce n'est pas gai d'aller chercher une mort certaine qoand on est jeune et qu'on tient k la vie. Par quel moyen èies-rouq venu jusqu'ici demanda l'abbé d'un ton pins dons. marche, je sois un peu resté en arrière. On n'y prit pas garde, car j'étais malade depuis le matin. Je me glissai ensuite contre un monceau de pierres, line masure eo ruines que l'on aperçoit d'ici. Qoand je jugeai que toutes les troupes avaient dé filé, je sortis de ma cachette. Mais me trouvant seul dans la campagne, j'ai pensé venir nie con fesser a vous et me recommander k Dieu. Comment, puisque vous avez de la foi, a*ez- vous po obéir a un sentiment si bas? Quand votre pays vous envoie au loio défendre sou honneur et son drapeau, vous osez vous dérober par la fuite îi ce glorieux devoir! Dites moi, poltron, que de viendrait la France si tous ses enfants faisaient comme vous? Ob! monsieur le curé, je sais que j'ai tort mais c'est plus fort que moi, j'ai peur... -- De quel département êtes-vous? Des Pyrénées-Orientales. Une population chaude et généreusepour tant. Vous mentez a votre oiigioe. Que «braient vos compitriotes s'ils apprenaient zoMe défection humiliante?; Vous avez.raison; ils me renieraient. 1 -- Quels sptit «os psretri.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 1