D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 49me Année. Mercredi 18 Juillet 1866. No 5,091. REVUE POLITIQUE. Il faut s'attendre de graves événe ments L'armée italienne est Vicence, ayant derrière elle l'Adige, laissant Venise de côté et marchant probablement sur Trevise. L'armée prussienne aura devant elle, dans peu de jours, le Danube et une armée autrichienne prête et résolue pour la dé fense. Que la Prusse occupe Francfort, cela est devenu secondaire. Mais que fait la France? peu de chose. Que fera-t elle? c'est là qu'est le mystère; c'est le nuage qui porte la foudre. Ne consultant que l'attitude apparente des grands gouvernements européens, prenant ses présomptions ou ses preuves dans le langage soit des principaux minis tres, soit des journaux les plus accrédités, on est autorisé conclure que l'Autriche n'inspire ces gouvernements que de l'indifférence ou de l'éloignement. Ce sen timent est-il bien sérieusement celui qu'ils éprouvent? En France, un journal est poursuivi pour publication de fausses nouvelles, c'est la Presse, favorable la politique autri chienne. Un autre journal favorable cette même politique, la France, que dirige M. de La- gueronnière, sénateur, est semonce et vertement relevé par le Moniteur universel. Nous en induisons que la France et la Presse ont dévoilé un côté de la politique que l'empereur Napoléon tient beaucoup laisser dans l'ombre et nullement que ces deux journaux ont blessé les sympa thies prussiennes de ce souverain. En Russie, le prince Gortsch'akoff a dé savoué le Journal de Saint Pctersbourg qui lui a prêté une politique anti-prussienne. Là encore nous avons vu un diplomate que l'on irrite bien plus en émettant une pensée juste qu'en accréditant une pensée fausse. Quant au ministère anglais rien n'est curieux comme sa prétendue indifférence l'endroit de la lutte engagée mais plus étranges encore sont les motifs qu'il en donne. Nous ne sommes pas une puis sance européenne, disent ces nouveaux ministres, nous sommes plutôt une puis sance indienne ou coloniale. Nous réser- vons notre influence et nos forces pour les questions lointaines. Ceci résume le langage de lord Stanley, le nouveau ministre des affaires étrangè res. Nous lui demandons la liberté de dé clarer que ce désintéressement oomplet de 'Angleterre dans nos questions conlinen- •aies est tout simplement impossible au Point de vue pratique. Chacun de ces gouvernements se sent Placé vis à-vis d'un avenir qui porte dans ses flancs de redoutables orages: il se reserve. L'empereur Alexandre concentre ses 'roupes sur ses frontières de l'Ouest. L'empereur Napoléon va au camp de Chàlons, et il y assistera des expériences de fusils perfectionnés. Le général Peel, ministre de la guerre de la Grande-Bretagne, a commandé 100 mille nouveaux fusils qui se chargeront comme le fusil prussien par la culasse. Enfin M. Packington, le ministre de la marine, promet la Grande-Bretagne une flotte cuirassée dont elle sera satisfaite. La situation générale est très clairement dessinée dans les faits qui précèdent. Si l'on veut un indice de plus, nous le trouvons dans le soin avec lequel la France fait annoncer par ses journaux les plus accrédités l'évacuation du Mexique par ses troupes. L'empereur Napoléou sait mieux que personne qu'il met en souffrance par là de très-grands intérêts français; mais il sert sa politique, et il sacrifie une question secondaire la question principale. Un télégramme de Berlin annonce que les Prussiens ont occupé sans coup férir Olmulz qui avait été évacué par les Autri chiens. Celte nouvelle, si elle se confirme, dénote de la part des Autrichiens l'inten tion de se masser sur le Danube, aûn de pouvoir opposer toutes leurs forces l'armée envahissante. La France annonce que, le prince Napo léon est parti avant hier soir pour le quar tier général du roi Victor-Emmanuel. Le prince serait chargé d'une mission spé ciale. SITUATION. L'Europe traverse en ce moment une crise qui rappelle celle de 1814 et de 1815. Des remaniements territoriaux sont l'ordre du jour pour plus d'un Eial; après la crise, les uns seront agrandis, les autres diminués; mais entre les deux époques une différence capitale doit être signalée. En 1815, la France était la puissance vaincue et victime, après vingt-trois années de combats sans cesse renouvelés; en 1866, elle est la puissance victorieuse, sans avoir combattu. Elle est juge et arbitre. Ainsi ressort, ainsi éclate l'empire du droit et de la raison en face du droit de la force. Au début de sa carrière, Napoléon I" disait un jour Il n'y a de durable que ce qui s'obtient parla puissance de la mo dération. Il oublia celte maxime presque sainte, tant elle est vraie; c'est maintenant son successeur de la mettre en pratique pour lui et pour les autres. Napoléon III rendra la France d'autant plus grande qu'il demandera moins pour elle et moins il demandera pour la France, plus il acquerra le droit de contenir la Prusse et l'Italie. Détenteur désormais de cette province vénitienne, tant convoitée par l'Italie, l'empereur Napoléon est en train de dicter la loi l'Italie; mais pourra-t-il également dicter la loi la Prusse; il y travaille de puis le 4 juillet, et quoiqu'il ait jusqu'à présent échoue dans ses efforts, on peut être sûr qu'il continuera parce que si la France ne s'est pas effrayée de l'agrandis sement de l'Italie, sa politique exige qu'en Allemagne l'Autriche fasse équilibre la Prusse. En acceptant la cession de la Vénétie, l'empereur Napoléon a contracté un enga gement envers l'Europe; cet engagement est, il est vrai, purement moral; mais, pour cela même, il est plus sacré. L'Autriche est nécessaire l'Europe; elle lui a rendu autrefois des services; elle lui en rendrait encore, si le plus incroyable concours de circonstances malheureuses ne lui faisait subir une épreuve qui rap pelle deux crises bien douloureuses pour elle celle de 1805, après la bataille d'Au- sterlilz, la crise de 1809, après la bataille de VVagram. La bataille de Sadowa a-t-elle atteint la force de l'armée autrichienne, jusque dans ses dernières profondeurs? Nous ne le croyons pas; déjà l'Autriche se redresse; mais elle compte encore deux ennemis combattre; il y a là un grand sujet d'étude et peut-être une résolution vigoureuse prendre, en vue de parer une catastro phe qui pourrait être sans remèdes. Le conseil provincial de notre province, dans sa séance de vendredi, procédé la présentation de deux candidats la place de conseiller la cour d'appel de Gand, en remplacement de M. Blomme décédé. M. De Wylge, président du tribunal de Courtrai, a été nommé 1" candidat, par 59 voix sur 61 votants. Deux billets blancs se trouvaient dans l'urne. M. Sartel, juge au tribunal d'Ypres, est nommé 2"" candidat, par 32 voix sur 52 votants. M. Van Praet, juge au tribunal de Bru ges, obtient 14 voix, M. Degraeve, procu reur du Roi Courtrai 3 et M. Roels, juge au tribunal de Termonde, 1. Dans la même séance le conseil a adopté le projet de construction d'un nouveau palais de justice Courtrai. Le gouverne ment et la province interviennent chacun pour 150,000 francs. L'intervention de la ville est de 60 000 francs. Mgr. l'Êvêque de Bruges vient de nom mer vicaire Reuinghelst, M. V'erslraele, coadjuteur Etlelghem. M. .Merville, coad- juleur de M. le prévôt de Clytte, passe en la même qualité Ettelghem. Prévôt de la chapelle du hameau de Chjtte, sous Renin- ghelst, M. Verbruggevicaire de celte paroisse. M. Van Becelaere, archiprêtre du chapi tre de la cathédrale de Bruges, officiai du diocèse, examinateur prosinodal et mem bre du conseil épiscopalest décédé le 15 juillet, l'âge de 77 ans. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. NÉCROLOGIE.

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