YPRES.
Florence, 2 août. Un décret royal
vient d'être publiéordonnant l'émission
d'un emprunt national de 350 millions ef
fectifs au cours de 95 p. c.
Florence, 2 août. La Gazette officielle
dit que le gouvernement italien adhère
la conclusion d'un armistice de quatre
semainesdater d'aujourd'hui. Il ajoute
que dès présent la réunion de la Vénétie
l'Italie est assurée sans aucune condition.
Par arrêté ministériel du 21 juillet, la
chasse au gibier d'eau dans les marais et le
long des fleuves ou rivières est permise,
cette année, dater du 1" août dans les
provinces d'Anvers, de Brabant, de Flandre
orientale, de Hainaut, de Liège, de l.im-
bourg, de Luxembourg et de Namur.
Par arrêté royal du 2 août, M F.
Dewylge, président du tribunal de pre
mière instance, séant Courtrai, est nom
mé conseiller la cour d'appel séant
Gand. en remplacement de M. Blommé,
décédé.
La cour d'assises du Brabant s'est occu
pée mercredi dernier du procès intenté
M. Delimal et autres, pour outrages des
souverains étrangers.
Elle a condamné Napoléon-Odilon De-
limairédacteur de VEspiégle un an de
prison et 1,000 francs d'amende. En cas
de non payement, l'amende sera remplacée
par un emprisonnement de six mois et les
irais du procès par quinze jours.
Prévention de délit d'offense envers S. M.
l'empereur des Français par la publication
des brochures intitulées la femme de césar
prévenus.
La cour d'assises du Brabant a continué
hier les débats préalables sur la question
d'auteur l'égard des trois prévenus
Vésinier, Rosez et Vanderauwere.
Le ministère public, représenté par M.
le chevalier Hyndrick, avocat-général, et
la défense ont pris plusieurs fois la parole,
les uns contre les autres.
Le jury ayant émis un verdict affirmatif
de culpabilité l'égard de Vésinier et
Rosez, la cour les a condamnés chacun
18 mois de prison et 1,000 fr. d'amende,
6 mois de contrainte par corps en cas de
non-payement. Chacun la moitié des
frais du procès.
Le sieur Vanderauwera, imprimeur,
avait été mis hors de cause par un premier
verdict rendu sur la question d'auteur.
La cour a donné acte la défense de
plusieurs faits taxés d'irrégularité par
celle ci.
On annonce la mort Huy de M. Alexis
Godin, qui a succombé, le 31 juillet, une
longue et douloureuse maladie. Il était âgé
de 68 ans. M. Alexis Godin était le chef de
la plus importante fabrique de papier du
pays et fondateur d'un établissement chari
table qui porte le nom d'orphelinat Godin-
Parnajon.
Voici le programme des morceaux d'ar-
monie, qui seront exécutés le 5 Août 1866
midi au Jardin Public, par la musique
du 10* régiment de ligne, sous la direction
de M. Walhain.
M. Jules Cbristiaen, fils de M. Cbristiaen,
notaire Passchendaele, vient de passer
Louvain sou examen de candidat en phi
losophie.
Le Roi, la Reine, lecomte de Flandre,
avec le jeune comte de Hainaut et la suite
de la familleroyale, partiront demain pour
Mons.
L'épidémie régnante a emporté,
Bruxelles seulement, près de deux mille
personnes depuis l'invasion de la maladie,
en mai dernier.
La mortalité a été, relativement, plus
considérable dans certains faubourgs.
Voici un petit coin du grand diorama
guerrier d'outre-Rhin emprunté au Times.
Cela a des côtés d'île de Barataria vraiment
comiques Pour achever la conquête du
Nassau, il a fallu s'emparer de la forteresse
de ce puissant Etat. La Marhsbourg (c'est
le nom de cette place redoutable) est située
non loin de Coblentz, sur la rive droite du
Rhin; elle se compose d'une tour si vieille,
qu'elle est admirée comme une ruine par
les touristes du Rhin, car elle est placée
de la manière la plus romantique sur une
montagne couverte de vignes.
Les fonctions du commandant de la
forteresse consistaient garder de temps
autre dans l'attique délabrée de son loge
ment quelque duelliste de Nassau. La gar
nison, au moment du siège, se composait
premièrement du commandant en chef;
deuxièmement d'un vétéran «âgé, son aide
de camp; troisièmement du cuisinier, éga
lement âgé, et quatrièmement d'un coq et
ses sept poules.
On découvrit bientôt l'armée ennemie
qui escaladait la moutagne. Cette armée
est évaluée diversement 10 ou 15 hom-
mes. Aussitôt les portes de la place furent
fermées, et la garnison héla quelques
vignerons sur la montagne et invoqua
leurs secours. Les cultivateurs, sans pitié,
s'excusèrent sur ce que les grains de leurs
raisins n'étaient pas encore assez gros
pour qu'on pût les utiliser comme projec
tiles contre l'ennemi. Sur quoi la garnison
se ravisant, remit la clef de la forteresse
au sergent qui dirigeait l'assaut, et, après
uue protestation solennelle, se relira eu
bou ordre sur Coblentz.
Les vainqueurs prirent possession des
fortifications, où ils trouvèrent, entre au
tres vieilleries, deux caDons provenant de
Waterloo.
M. Félix Mornand dans une lettre
écrite de Francfort YÊpoque, raconte
l'origine légendaire des Rothschild
Rien de plus noir, de plus sombrement
pittoresque Francfort que les demeures
gothiques de la rue des Juifs, le berceau
des Rothschild, toutes carapacées d'ardoi
ses, en auvent du faîte au premier étage,
percées de petites fenêtres venteaux,
rugueuses, sévères, renfrognées.
Ou sait que la vieille mère des Roth
schild mourut là et n'en voulut jamais
sortir. On sait que le principe de la fortune
de leur père fut dans un dépôt que lui
confia l'électeur de Hesse partant pour
l'exil, comme son successeur d'aujourd'hui,
et que sa probité restitua intégralement
bien des années après, mais non sans s'en
être servi dans l'intervalle avec une intel
ligente activité.
La grande dynastie financière fondée
par cet habile et honnête homme est viri
lement et dignement représentée Franc
fort par le baron Charles de Rothschild.
il n'en était point d'ailleurs son conp
d'essai sons ce rapport. Dans les temps
troublés de 1848, il eut affaire aux porta
geux, qui ne manquaient pas pins Franc
fort qu'ailleurs.
Il avait l'habitnde, le soir, pour se dis
traire de ses travaux, de se promener soit
dans le pourtour, soit aux environs de la
ville. Un soir, la nuit tombée, il est accosté
par deux ou trois hommes menaçants qui
lui disent
Monsieur le baron, vous êtes richis
sime. On évalue votre fortune quarante
millions de florins. H fant l'égalité, il faut
partager!
Le baron, qui est plein d'esprit, ne se
déferra pas et leur dit
Mes amis, vons avez raison. Nous al
lons procéder au partage tout de suite.
J'ai quarante millions de florins. Nous
sommes quarante millions d'Allemands.
Voici votre compte.
Et il leur mit chacun nn florin dans
la main.
FRANCE.
D'après la Correspondance Haras, les pré
liminaires de la paix ne piécisent pas les
territoires qui doivent être annexés la
Prusse, mais il existe ce sujet des stipu
lations spéciales entre la Prusse, la France
et l'Autriche.
Hier, Paris, l'opinion la plus générale
était qu'avec le système de politique enva
hissante que pratique M. de Bismark, il
devenait chaque jour plus difficile de ga
rantir la ligne politique que compte suivre
le gouvernement français. Les députés
présents encore Paris se déclarent mé
contents de la campagne diplomatique que
vient de faire le gouvernement français-
L'Autriche payera 4o millions de lhalers pour
frais de guerredont seroot déduits i5 millions
pour sa part dans les frais de la goetre du Schles-
wig-Holsteio et 5 millions d'autres frais causés par
l'occupation des duchés.
La Prusse continuera h occoper la Bohême et la
Moravie jusqu'à ce que le payement des 20 millions
restants poisse être considéré comme assuré.
L'Autriche sort de l'union des Etats allemands,
elle reconnaît la formation d'one Confédération
des Étals de l'Allemague du Nord, sous la direction
delà Prusse. L'union des Etats de l'Allemagne du
Sud entre eux, comme aussi le règlement de lenrs
relations avec la Confédération de l'Allemagne dn
Nord sont réservés h one libre enteote oltérieore
entre les deux confédérations.
L'Autriche reconnaît les modifications de pos
session h introduire dans l'Allemagne du Nord.
Ceci concerne les dispositions que la Prusse pren
dra dans les pays occupés militairement par elle,
savoir le Hanovre, la Hesse-Ëlectorale, le grand-
duché de Hesse, au nord du Mein (la Hesse supé
rieure), le duché de Nassau et la ville de Francfort.
Par suite do droit de guerrele roi de Prusse
peut conserver la possession de ces pays, sans en
trer dans des négociations avec les possesseurs
précédents.
Le rétablissement d'on de ces possesseurs serait
un acte de grâce de la Couronne prussienne. Le
rétablissement dans des parties isolées, et, par
conséquent, un démembrement, serait cependant
probablement éprouvé péniblement par la popu
lation même et aurait des conséquences politiques
sérieuses. On regarde donc comme désirable et pro
bable que lés pays susmentionnés soient unis défi
nitivement h la Prusse.
Des dispositions positives h cet égard ne sont
cependant pas contenues dans les préliminaires de
paix avec l'Autriche mais la libre décisioo cet
égard est accordée b la Prusse et reconnue par
l'Autriche.
ACTES OFFICIELS.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Procès de l'EMPIÈGLE.
Cl le mariage d'une espagnole. Trois
NÉCROLOGIE.
1* Grande marche Iodieone de l'A
fricaine Meyerbeer.
2* Grande fantaisie de Lucrèce Borgia Bonizetti.
3* L'Aristocrate, polka pour pistou Arban.
4' Valse de Ploërusel Meyerbeer.
NOUVELLES DIVERSES.
Paris, 1 anût.