Ce meuble aies dimensionsd'une grande garde robe, avec une porte triple battant se fermant l'intérieur au moyen de ver- rous. Le battant du milieu est percé, hauteur d'homme, d'une lucarne taillée en losange. Le long des parois intérieurs de l'armoire règne un banc de chêne, troué de distance en distance pour y laisser pas ser des cordes. Le mobilier se compose d'une guitare, d'un violon avec archet, d'un cône en fonte ayant la forme d'une lunette d'approche, de sonnettes et d'un tambour de basque. Les deux frèresen cravate blanche et en habit de soirée, firent leur entrée sur l'estrade et s'assirenten facel'un de l'autre, contre les parois latérales de leur armoire et furent attachés solidement leur banc, pieds et poings liés, par les délégués. Aux cordes qui retiennent les Davenporl, les délégués en ajoutent d'autres qu'ils enche vêtrent de leur mieux. On ferma l'armoire, le gaz baissa, et au bout de quelques secondes, on entendit grincer la guitare. Le bruit cesse, on ouvre les portes et rien n'est changé dans la po sition des frères Davenport ni dans la ma nière dont on les a attachés. Les portes se referment et aussitôt la guitare, le violon, le tambour de basque et les sonnettes font un vacarme effroyable. En même temps des mains furtives s'agi tent derrière la lucarne, travers laquelle le cône est lancé avec force. On rouvre l'armoire et l'on voit les deux frères assis dans la même position et garottés des mêmes liens. On dirait qu'ils n'ont pas bougé. Grand nombre d'assistants montent sur l'estrade et visitent minutieusement l'ar moire et les cordes qui retiennent les Davenport. Ils cherchent vainement le mot de l'énigme. Le délégué M. DeBruck estenfermé dans l'armoire avec les Davenport, il s'assied contre le fond de l'armoire, en face de la porte; on lie sa main droite l'épaule du Davenport qu'il avait sa droite, sa marn gauche l'épaule du Davenport qu'il avait sa gauche; on place sur ses genoux le violon, la guitare et le tambourin; on glisse la sonnette sous le tapis, on ferme les por tes, le gaz baisse, etet aussitôt violon de grincer guitare de bourdonner tam bourin de routier, sonnette de carillonner comme si le diable s'en mêlait. Quel tinta marre effroyable. Les portes se rouvrent. La guitare et le violon sont par terre, le tambour de basque couronne le front de De Bruck, toujours assis la même place, immobile et lié aux deux frères. Qu'avez-vous vu? qu'avez-vous senti? crie t on de toutes parts. Je n'ai rien vu, répond M. De Bruck. J'ai senti le violon et la guitare se promener dans l'armoire, et une main effleurer mon visage. Comment cela s'esl-il fait? Je n'en sais absolument rien. Après M. De Bruck, le capitaine Migneo- let et un aspirant sous-lieutenant de l'école de cavalerie se sont prêtés la même ex périence. Ils n'y ont pas vu plus clair que M. De Bruck. On fait d'autres expériences. Les Daven port que l'on a si bien liés se délient, por tes closes, en un clin d'œil. On les enserre de rechef et cette fois, ils sont étreints plus fortement encore; dans le creux de leur inain on met de la farine que retiennent leurs doigts pliés. On ferme les portes. Le charivari musical recommence, mais quel vacarme! le cornet est de nouveau lancé. Des mains se présentent l'entrée de la lucarne, des mains pas le moins du monde enfarinées. On ouvre l'armoire, les Daven port sont assis toujours liés. La farine est restée dans le creux de la main, pas le plus petit brin n'en est tombé dans l'ar moire. En un clin d'œil, ils sont déliés! Que conclure de ce qui précède? Ah! voilà la question. Pas plus qu'un autre nous n'avons la prétention de parvenir la résoudre. Nous avons vu du prodigieux et cependantnous ne croyons pas une puissance secrète dont les Davenport ne seraient que les agents passifs. En un mot, nous ne croyons pas que les Davenport sont des spirites. Parce qu'on ne peut pé nétrer le secret de leurs expériences, est ce une raison décrier au surnaturel? évidem ment non, n'est-ce pas? Nous croyons, nous malgré tout le merveilleux qui do mine dans les représentations des Daven port, que ce sont des prestidigitateurs hors ligne et rien de plus. Daiileurs, quelques hommes habiles n'ont-ils pas réussi les imiter plus ou moins complètement sans faire appel aucun pouvoir occulte? Par arrêté royal du 6 août, le budget de la province de la Flandre occidentale pour l'exercice 1867, arrêté en recettes et en dépenses provinciales la somme de fr. 1,917,620 73 et en recettes et en dépenses pour ordre la somme de fr. 103,670-69, est approuvé. On nous écrit de Gand, 14 août 1866 M. Arthur Maurau, d'Ypres, élève de l'université de Gand, ancien élève du col lège de Saint-Vincent de Paul, vient de passer, avec distinction, l'examen de can didat en philosophie et lettresdevant le jury combiné Gand-Louvain. Répartie d'une jeune fille M. de Bismark. Une correspondance adressée de Berlin au Temps rapporte un joli épi sode dit voyage du Roi et de M. de Bis mark. Samedi, dans l'après-midi, l'arri vée du train royal la gare de Gœrlilz, des demoiselles de la ville ont offert des couronnes de lauriers au Roiau prince royal et M. de Bismark. Quand M"e B... s'est approchée du terrible ministre pour lui présenter sa couronne, celui-ci s'est écrié: Ma gracieuse demoiselle, je ne mérite pas cet honneur; je n'ai pas été combattant et je n'ai eu aucune part aux victoires. La jeune fille fut d'abord dé concertée par ce discours, mais elle se remit aussitôt en répliquant Mais c'est Votre Excellence qui a mis la guerre en train! Et M. de Bismark de rire aux éclats, en prenant des mains de la belle demoiselle la couronne de lauriers. L'étendard des rois de Perse. Voici une curieuse anecdote orientale au sujet d'une enseigne persane qui s'appelait dans la langue du pays Dirfesch-Giavani, c'est à- dire VEtendard de Gao. Gao était un forge- ron d'Hispahan, fort et courageux. Un jour, pour délivrer son pays d'un gouver neur despote et cruel qui s'était révolté contre le shab, Gao assemble ses conci toyens de bonne volonté et met son tablier de cuir au bout d'une pique en guise de- tendard. Il réussit dans son entreprise, et cette action, qui remettait le roi de Perse en possession de toute une province, parut si belle aux yeux du monarque qu'il voulut que le tablier de Gao restât dorénavant la principale enseigne du royaume. Les rois ses successeurs continuèrent avoir la même affection et le même respect pour le Dirfesch-Giavani et l'ornèrent si prodigieu. sentent de pierreriesl'envi l'un de l'autre, que ce misérable tablier devint d'un prix inestimable. Le Dirfesch Giavani tomba la fin au pouvoir des Arabes, et leurs chefs trouvèrent de quoi s'enrichir par le partage des diamants, des rubis et des émeraudes qui l'embellissaient. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. annexions prochaines de la prusse. Berlin, 16 août. - La communication do gou vernement aui Chambres, relativement aux anne xions ne déterminera vraisemblablement qu'une situation transitoire pour le Hanovre, la Hesse- Ëlectoralele duché de Nassau et la ville de Francfort. Ces Etats deviendront définitivement des pos sessions prussiennes et serool administrés par la Prusse, mais le projet de loi relatif leur incorpo ration complète, en vertu de l'article 2 de la Constitution, sera provisoirement réservé. Londres, 17 août. {.'Office Reuter annou- ce que le roi Léopold a reçu une lettre rassurante de l'empereur Napoléon. Dans cette lettre, l'empereur des Français déclare qu'il ne veut nullement annexer 00e partie do territoire de la Belgique, mais qu'au contraire il s'efforcera de consolider la dynastie léguante. ACTES OFFICIELS. NOUVELLES DIVERSES. L'Arbre aux Huîtres. Une cueillette merveilleuse d'huîtres vient d'avoir lieu sur les rives da fleuve de Gambie (côtes d'Afrique occi dentale). Voici ce que nous lisons b ce sujet dans une correspondance datée du viliage d'Albreda Un navire hollandais, pour charmer les Inisits d'une relâche sur la côte d'Afriqoe, a envoyé ses embarcations dans le fleuve de Gambie et a fait une moisson d'huîtres des plus abondantes. Ce qu'il y a de curieux, c'est que ce n'est point dans le lit du fleuve, mais aux branches des arbres qui flottent b la surface, que cette pêche miraculeuses été faite. Ce sont donc des huîtres cueillies, comme on cueille des pommes ou des pêches, qui oot été la proie des marius hollandais. Les mangliers qui couvrent les bords dn fleove laissent tomber leurs longues branches dans l'eau. Les huîtres, très-friandes de leurs fruits, s'y cram ponnent par mil Tiers et y demeurent indéfiniment, car l'eau de la mer arrive jusque-tb et le fleove ne perd jamais Sa salure. Lorsque la mer baisse on aperçoit les huîtres pendantes et entièrement découvert. On n'a alors qu'à couper la branche où elles sont attachées. Une seule porte près de trois cents coquilles, et si elle a plusieurs rameaux, elle fait un bouquet d'huîtres qu'on homme aurait bien de la peine porter. Ces huîtes diffèrent de celles de l'Europe en ce que leur coquille est plus longue, plus étroite et moins épaisse. Du reste, leur chair est excellente. Les babitaots des rives do fleuve oe se font pas faute de ramasser ces coquillages. A certaines époques de l'aooée, les mangliers sont envahis, et les habitants vendent aux navires, s'il s'en présente, le produit de leur cueillette. Le raanglier est un arbre remarquable, en ce sens que les branches.lombant dans le lit du fleuve, s'y enracinent èt formeot autant d'arcades de 2 b 5 mètres de hauteur; ces arcades servent supporter le corps de l'arbre, qui est presque entièrement immergé. Pilules Holloway. - Affections de la Bile. - Dans ce pays, rien n'est plus commun et peu de maladies sont plus terriblesque celles qui pro viennent des désordres du foie. Des attaques de nnusées, des maux de tète, des lassitudes et des perles d'appétit; tels sont les symptômes des affec tions du foie qui ne peuvent être guéris qu'eu ré gularisant l'action de cet orgaoe. Les Pilules Holloway exercent sur les sécrétions de la bile une influence salutaire, connue et appréciée de toute la Grande-Bretagne et de ses colooies. Les Pilules guérissent, quand tout autre remède a e'chooé. Ceux qui, depuis des années, souffraient de la bile, de la migraioe et des maladies de foie, ont été, grâce b ces Pilules, complètement restaurés b une bonne santé et b noe parfaite digestion, eux qn'i précédemment n'avaient aucune jouissance dans ce monde. Les gastrites, gastralgies, loox, consomptio"' dépérissementpour lesquels la médecine n'olTte aucun remède efficace, sont parfaitement guéris pa[

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 2