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D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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50me Année.
Samedi 8 Septembre 1866.
No 5,106.
REVUE POLITIQUE.
Situation singulière, pleine.de contra
dictions et de surprises, voilà pour le
moment la nôtre, c'est-à-dire celle de toute
l'Europe. Sauf une ou deux exceptions, la
paix est signée partout ou peu près; les
conditions n'ont été ou ne sont discutées
que pour la formeet déjà l'on reparle
et là de préparatifs de guerre.
En Prusse, on augmente l'armée de trois
corps, donc de plus de cent mille hommes
L'Autriche va procéder sa réorganisation
militaire, quoiqu'elle soit assiégée de beau
coup d'autres soins; la France, après s'être
montrée si pacifique, entend bien ne pas
rester en arrière des autres grandes puis-
sauces. On sait quelle attention elle donne
aux fusils Cbassepot. Quant l'Angleterre,
on peut dire qu'elle a été la plus prompte
entre toutes; elle a pris depuis quelque
temps toutes les mesures nécessaires pour
que ses forces de terre et de mer soient
prêtes au combat et pour que ses vais
seaux surtout aient le nombre et la puis
sance voulus. Pourtantqui donc n'a pas
salué la paix avec joie? Il n'est pas jusqu'à
M. de Bismark qui ne se déclare plein
d'amour de la paix. Il devrait bien ajouter
qu'il est plein de respect pour les posses
sions de ses voisinscar c'est bien de là
que vient le malet c'est aussi ce,qui fait
le péril de l'avenir.
Si nous venons de dire que dans les
conditions de paix qui se posent et ne sont
pas encore acceptées, une ou deux excep
tions devaient être faites, c'est en songeant
la Saxe et l'Italie. Avec l'Italie, les né
gociations n'avancent guère; avec la Saxe,
les négociations récnlent. Il y a de grandes
difficultés, mais tout s'arrangera; M. de
Bismark est si conciliant, si pacifique!
L'Italie doit se préparer faire un très-
grand effort financier, après avoir fait un
très grand effort militaire. Aura t elle plus
de succès dans l'un que dans l'autre?
Elle a vu qu'elle ne pouvait compter sur
ses généraux. Peut elle espérer mieux de
ses hommes d'Etatmais surtout de ceux
qui passent pour être le plus versés dans
l'administration des finances?
On parle Florence d'accusations for
mulées contre un grand nombre de géné
raux dont cinquante-six seraient prochai
nement mis en disponibilité.
Un journal de Milan raconte qu'un duel
vient d'avoir lieu entre deux généraux, La
Marmora et Sirtori.
Enfin l'amiral Persano attend Turin la
fin du procès qu'il doit subir devant une
cour martiale, raison de sa conduite
comme commandant en chef de la flotte
italienne.
Ces faits et d'autres encore qu'on pour
rait citer prouvent que l'extension des
frontières ne profite pas tout le monde.
Toutes les précautions sont prises pour
que les conférences ouvertes entre les au
torités turques et les insurgés de l'île de
Crète se terminent par une réconciliation,
heureuse pour tout le monde.
Nous souhaitons sincèrement qu'une
effusion de sang soit évitée; mais n'est il
pas curieux de voir que là où est invoqué
avec le plus de raison le droit des nationa
lités, les puissances tout aussitôt se con
certent pour l'empêcher de rien produire?
En Allemagne, c'est le droit de la con
quête qui impose silence au vœu des peu
ples; en Turquie, le droit de possession
prévaut sur les aspirations et même les
volontés le mieux établies.
On finit toujours par aboutir cette
conclusion désolante qu'en politique -le
fait accompli s'impose, sans égard pour le
principe d'où il découle. Que ce pricipe
dérive de la force ou du droit, peu im
porte pourvu que le fait existe.
Dans la Flandre occidentale, nous voyons
les secrétaires communaux se préoccuper
de leur position et des moyens de l'amélio
rer. Effectivementsous le rapport finan
cier, elle n'est pas enviable.
La dépulalion permanente de la pro
vince leur donne en partie gain de cause,
en proposant aux communes les bases de
traitement suivantes
200 francs dans les communes de moins
de 200 âmes. Il y a donc encore, dans un
pays aussi peuplé que le nôtre, des com
munes de moins de 200 âmes. Puis on
élèverait successivement le traitement en
le proportionnant la population. Pour
une commune de 10,000 âmes, un secré
taire aurait 1,800 francs, ce qui est encore
très-modeste.
L'amélioration dans l'état sanitaire de
Bruxelles devient évidente. Le bulletin des
déclarations faites dans la journée de
mercredi réduit le nombre des décès 34;
la veille, le chiffre s'était encore élevé 48.
Les enfants au-dessous de sept ans ne
comptent plus que pour neuf dans les vic
times. Vingt-quatre heures auparavant,
leur contingent s'élevait seize, presque
le double.
Mgr. Cullen, l'illustre et courageux ar
chevêque de Dublin, a été récemment élevé
la pourpre cardinalice. De retour de
Rome le cardinal Cullen a été Dublin
l'objet d'une réception solennelle. Douze
évêques d'Irlande, plusieurs autres évê-
ques, des membres du Parlement, un
grand nombre de membres du clergé sé
culier et régulier, et une foule de catholi
ques distingués s'étaient réunis au collège
de Clonliffe. Là, le nouveau cardinal, après
avoir écouté la lecture de l'Adresse, qui lui
exprimait les félicitations et les vœux du
clergé de son diocèse, et y avoir répondu
en quelque mots pleins de bienveillance,
ajouta ces graves paroles
o L'esprit de la Révolution triomphe
dans presque toute l'Europe; il a détruit
les Etats de l'Eglise. La situation du Pape
est telle, qu'il n'occupe plus qu'un terri
toire fort restreint en Italie; on lui a pris
presque tout ce qu'il possédait. L'Empe
reur des Fradçais a reteuu les mains du
Saint-Père pendant que ses ennemis l'atta
quaient, et maintenant que tous les pou
voirs qui voulaient secourir le Pape sont
révolutionnés ou affaiblis, l'Empereur
abandonne Rome et livre le Pape la
merci des révolutionnaires italiens, la
merci d'hommes qui avouent leur baine
mortelle pour lé Pape et pour la religion,
et qui n'hésiteront pas, malgré la Conven
tion, saisir la première occasion de
s'emparer de Rome et de renverser1 l'auto
rité du Pape. Il est probable que cette
crise éclatera avant six mois, et que Sa
Sainteté en sera réduite ne pas savoir de
quel côté diriger ses pas.
On pourrait contester l'authenticité de
ces paroles si graves, mais, ce qui est par-
faitémehi authentique, c'est le mandement
du cardinal Cullen, qui s'exprime de la
même façon, et qu'il est permis de consi
dérer jusqu'à un certain point comme
l'expression de ce qu'on pense Rome,
puisque Mgr. Gullen vient de quitter la
Ville éternelle, où il a eu plus d1une occa
sion de connaître les sentiments du Chef
vénérable de l'Eglise. Sous ce rapport, le
mandement de Mgr. Cullen a presque
l'importance d'un document officiel.
VICE-CONSULAT DE FRANCE
Un fléau terriblel'invasion des saute-
relies, a frappé l'Algérie et a anéanti pour
plusieurs années l'espoir de sa fécondité.
Afin de réparer les maux causés par un
événement qui a pris les proportions d'un
désastre public, S. M. l'empereur Napoléon
a protégé la formation d'un comité chargé
de recueillir des souscriptions au profit de
la colonieet l'appel que ce comité a fait
aux sentiments généreux et au patriotisme
de la mère patrie a été partout recueilli
avec empressement.
En présence d'un événement qui a fait
autant de victimes le vice-consul de France
Courtrai s'adresse aux Français résidant
ou de passage dans cette ville pour leur
demander de venir en aide aux nombreu
ses victimes du fléau. En conséquence il a
l'honneur de les informer qu'une liste de
souscription est ouverte en faveur de ces
malheureux au vice-consulat de France
Courtrai et que les offrandes y seront re
çues tous les jours de 9 heures du matin
4 heures de relevée, on peut également les
envoyer par un mandat-poste.
Des arrêtés royaux du I" septembre ac
ceptent les démissions offertes par MM.
J. Van Raes, bourgmestre de Houthem
(arr. d'Ypres); F. Lemahieu, échevin de
Houthem (arr. d'Vpres).
YPRES!
C'est lundi prochain le 100' anniversaire
de l'institution de l'Ecole de Lamotte. Ce
jubilé séculaire sera célébré solennelle
ment en l'église de S'-Martin le matin au
susdit jour.
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FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
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LE VICE-CONSUL DE FRANCE,
AUGUSTE PATS1N.
ACTES OFFICIELS.