Le Roi a décidé que sa visite Naraur, ArlonTournay, Courtray et Cbarleroy serait ajournée. La résolution est prise en vue de ne pas fournir au choléra une nou velle occasion de sévir. On semble s'étonner dans le public de ce que le programme officiel des fêtes et cérémonies du 56ma anniversaire de l'Indépendance nationale ne soit pas en core arrêté bien que peu de jours nous séparent des quatre journées de septembre 1830. Nous rappellerons simplement ce propos ce qui a été dit et publié le mois dernier, savoir que M. le ministre de l'intérieur, s'iuspirant de lopin ton émise par le Roi, a décidé que le programme dont il s'agit ne sortirait pas tant que l'état sanitaire ne serait pas complètement satisfaisant. Du reste, les principales céré monies doivent avoir lieu comme de cou tume du 23 au 26 courant. Hier sont arrivés Bruxelles treize volontaires belges de la légion mexicaine et du régiment Impératrice Charlotte, qui ont été congédiés ou réformés et qui ont débarquécesjoursderniersàSaint Nazaire. Presque tous sont décorés ou médaillés; quelques-uns blessés. Nous voyons, dans la liste des bre vets, publiée par le Moniteur belge, que M. Cbassepot a pris en Belgique un brevet d'invention pour un système de fusil aiguille. Neuf missionnaires martyrs. Nous avons parlé des persécutions que le gou vernement de Corée avait ordonnées con tre les missionnaires français qui évangé- lisaient le royaume en secret. Neuf de ces missionnaires ont subi le martyre. Voici, d'après l'Étendard les noms de ces victi mes Le 8 mars avaient été mis mort Mgr. Siméon-FrançoisBerneux,évêquedeCapse, vicaire apostolique du diocèse du Mans; M.Louis Beaulieu,du diocèse de Bordeaux; M. Henri Dorie, de Luçon; M. Ranfer de Bretenières, de Dijon. Le il mars, M.Charles Pourthié, d'Alby, et M. Petit-Nicolas, de Saint-Dié, subis saient la même peine. Le 30 mars, Mgr. Antoine Daveluy, évê- quemparti6usd'Acone,dudiocèsed'Amiens; M. Pierre Aumaîire,d'Angoulème;M. Martin Huin, de Langres, étaient aussi condamnés au dernier supplice. Un seul des douze missionnaires était parvenu franchir les frontières de la Corée; aux dernières dates, deux étaient errants et cachés dans les montagnes. La Tour de Londres. Nous repro duisons d'après Y International quelques détails intéressants sur la Tour de Londres L'Angleterre n'a pas eu son 89. Sa Bas tille est toujous debout, sinistre et mena çante, baignant dans les flots de la Tamise ses trourelles crénelées comme au temps d'Edouard I" et d'Henri VIII. La Tour de Londres est une de ces anomalies comme il en existe tant en Angleterre. Cette agglomération de bâtiments d'un autie siècle possède encore le même nom bre d'officiers qu'à l'époque du moyen âge- La Tour a son connétable, son chapelain, son bailli, son apothicaire, son médecin, son canonnier en chef, son gentilhomme portier, son gentilhomme geôlier et le sonneur du couvre feu. Les gardiens portent un chapeau rond en velours brodé de rubans, une sorte de tunique en drap noir chamarrée de cor dons rouges, et sur la poitrine les armes d'Angleterre avec les deux lettres V. R. Victoria Regina). Et la fermeture des portes! Elle se fait toujours avec la même ponctualité et le même cérémonial qu'autrefois. Immédiatement après l'heure sacrée, nous disent les Household Wordstous les étrangers sont renvoyés, et, les portes une fois fermées, rien moins qu'un incendie ou un autre grand événement ne pourra les faire rouvrir jusqu'au lendemain matin. Il va sans dire que la cérémonie date de l'antiquité la plus reculée. Quelques minutes avant que l'horloge sonne onze heures, minuit, le mardi et le vendredi,- le chef des gardiens, appelé aussi le féal portier, vêtu d'un long manteau rouge, portant dans sa main un énorme trousseau de clefs et suivi par nn autre gardien tenant une lanterne gigantesque, apparaît devant le principal corps de gàrdeen criant o L'escorte des clefs! A ces mots, le sergent de la garde accompagné de cinq ou six hommes, suit le féal portier jusqu'à l'éperon ou porte extérieure. Sur la route, les sentinelles crient Qui va là? Clefs! répond le féal portier, et il passe avec ses hommes. Les clefs de quoi? Les clefs de la reine Victoria. b Avancez, clefs de la reine Victoria, et tout ira bien! La cérémonie terminéepersonne ne peut faire un pas dans l'enceinte sans être muni d'un ordre formel, et quiconque ose se promener sans ce talisman peut être sur de tomber en proie la première senti nelle dont il dépasse la guérite. Un étrange procès, dit la Gazette de Milan, doit être jugé dans quelques jours par la cour d'assises de Brescia. Il paraît que, par jalousie de profession, un médecin, habitant sur la rive du lac de Garde, avait décidé d'exterminer la famille d'un concurrent; et, pour y parvenir, il aurait chargé la servante de la maison, jeune fille de quatorze quinze ans, par l'intermédiaire d'une vieille connaissance, de tuer les quatre enfants de son maître, en lui promettant si elle exécutait ce man dat, une robe brodée. La servante, selon les instructions reçues, aurait dû faire avaler quelques aiguilles un enfant qui n'avait pas encore un mois, donner souvent de petits coups de poing un autre enfant, en lui comprimant la bouche; jeter dans le lac un autre un peu plus âgé, et administrer du pétrole l'aîné dans ses aliments. On dit que la servante a fait avaler au petit enfant, dans l'espace de huit ou dix jours, dix morceaux d'aiguilles; que pour l'autre, elle a exécuté la brutale opération des coups l'estomac, et qu'elle a jeté dans le lac celui qui devait être noyé; mais qu'elle n'a pas eu ensuite le courage d'ad ministrer du pétrole l'aîné. Abri, l'occasion de sa nomination an grade de général-major. La mosiqoe du régiment s'est fait entendre pendant le repas. L'on remarque depuis quelque temps que le nombre des soulards tend b s'accroître. Il n'est pas rare d'en rencontrer au grand scaodale des honnê tes gens. Dimanche dr, vers les 3 b. de l'après- midi un homme et une femme ivres faisaient la culbute devant le bureau de police, le lendemain, un ivrogne conduisant une cbarette attelée d'un âne, traversait la Graod'Place an grand trot de son attelage et venait se heurter contre un chariot chargé de foin, au grand plaisir des gamins. A peine cet incident était-il terminé qo'uu autre ivrogne veoait trébucher dans la rue de Lille. Qoel dégoûtant spectacle? Dans la journée de dimanche dr on a trouvé dans un bois sitné sdr le territoire de la commune de Woesteu le cadavre en putréfaction d'on in connu. Il y a un mois et demi environ, l'individu en question était entré dans on cabaret, b proxi mité du bois, et y avait bu du café. Il se plaignait de manx de ventre. Ayant demandé b pouvoir loger, il lui fut répondu qu'il n'y avait pas de place, c'est alors que cet infortuné est entré dans le bois et s'y est fait une coocbe de feuilles sur la quelle il s'est couché pour ne plos se relever. Le parquet de notre ville s'estiendo sur les lieux. Cet individu u été enterré sur le lieu même où on l'a trouvé. C'est le moment que des bandes de campagnards, se rendant b Poperingbe pour faire la cueillette do houbloo traversent notre ville. Us ne se distin guent pas par la propreté, marchent pieds nos, sont trempés jusqu'aux os par la pluie et oe sont pas délicats sur le choix des aliments. Voilb encore un danger qu'il faudrait pouvoir conjurer. Lundi dr était un joor de fête pour l'École Lamotte. On célébrait le jubilé séculaire de la fon dation de cette Institution par Meiu Van Zoytpeene. Cette École compte aujourd'hui plus de trois cents élèves. A 9 b. du matin, les sœurs de Lamotte, suivies de leurs élèves actuelles et d'un grand nombre d'anciennes élèves, parmi lesquelles on en remar quait que l'âge avait déjb marquées du sceao de la vieillesse, se rendirent b l'église S'-Martin où devait se célébrer une messe solennelle d'actions de grâces. Après l'évangile, M. De Brabandere a prononcé un sermon de circonstance. A l'issoe de l'office divin, les élèves anciennes et actuelles de Lamotte, sont retournées b l'Établissement où un dîner les attendait. Des personnes charitables qui le leur avaient fonrni les ont servies b table. Une distribution de prix a en lieu ensuite. Eu quittant l'Institution, les élèves ont reçu chacune ou gâteau de vingt-cinq centimes. Dans l'après-midi, la centenaire Martba Buseyoe, ancienne élève de Lamotte, a été conduite en calèche b l'École, où elle est restée quelque temps. Des habitants de la rue de Lille, avaient arboré des drapeaux aux façades de leurs maisons, et le soir, ils avaient illuminé. Une lettre écrite d'Armentières par une per sonne digne de foi, annonce que le choléra a entièrement disparu de cette ville. NOUVELLES DIVERSES. b Quand les portes ont été fermées avec tonte la solennité et toute la gravité dési. rables, et^jue, par dignité, le féal portier a fait avec ses clefs et ses verrous le plus de tracas possible, la procession revient, les sentinelles demandent encore: Qui va là? et reçoivent la même réponse. b A l'arrivée du féal portier devant le corps de gardela conversation suivante s'engage entre l'homme de planton et lui: b Qui va là? b Les clefs. b Dieu bénisse la reine Victoria! b Amen! b Puis les soldats présentent les armes, l'officier de service baisse la garde de son épée, et le féal portier traverse majestueu sement le préau pour aller déposer les clefs dans la chambre du lieutenant.. b Ces précautions ont surtout pour but d'empêcher qu'on ne dévalise la salle des joyaux de la Couronne. b Elles ont été adoptées depuis la har die tentative du colonel Blood, aventurier irlandais, qui, sous le règne de Charles 11, enleva la couronne et le globe déposés la Tour, et qui fut arrêté au moment même où il s'embarquait sur la Tamise, empor tant avec lui ce riche butin.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 2