D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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5©nie Année.
Samedi 15 Septembre 1866.
No 5,108.
REVUE POLITIQUE.
Chaque jour augmente la nécessité du
manifeste politique qui se prépare en
France l'intérêt que ce document offrira
sera difficilement la hauteur de la curio
sité qu'il éveille l'avance.
On peut prévoir dès aujourd'hui que les
partisans de la paix et ceux qui entrevoient
le germe d'une lutte dans les circonstances
actuelles pourront invoquer tourà lourdes
passages de ce manifeste l'appui de leur
thèse.
Les proportions qu'a prises le mouve
ment réformiste en Angleterre appellent
désormais toute notre attention. Il n'y a
pas de ville manufacturière qui n'ait son
meeting en plein air; et dans cette voie
Londres donne l'exemple.
Le Moniteur universel publie une conven
tion, signée le 30 juillet dernier Mexico,
entre les représentants des deux gouver
nements et par laquelle le gouvernement
mexicain accorde au gouvernement fran
çais une délégation de la moitié des recet
tes de toutes les douanes maritimes de
l'empire, pour servir au payement des
intérêts de l'amortissement et de toutes les
obligations résultant des deux emprunts
contractés en 1864 et 1865 par le gouver
nement mexicain.
On troove dans !e Moniteur universel un
autre décret qui, joint celui qui assure le
revenu de la douane, pour la plus grande
partieau service des emprunts français,
constitue pour le Mexique une sorte d'im
possibilité de vivre.
La France retire cet empire le plus
clair de ses revenus et ses ministres. Nous
(lisons ses ministres, puisque l'autorisation
dont avaient besoin les deux généraux de
l'armée française pour accepter les fonc
tions qui leur sont offertes par l'empereur
Maximilien leur est refusée. Ne soyons pas
surpris après cela que l'opinion la plus
générale en ce moment est que la mission
du général Castelnau, Mexico, a surtout
en vue de préparer l'abdication de l'em
pereur Maximilien et la transition difficile
opérer entre le gouvernement qui meurt
et le gouvernement qui lui succède- Nous
voudrions pouvoir nous tromper, mais
nous croyons que la France a besoin en ce
moment déconcentrer ses forcesmilitaires.
La question d'Orient serait elle enfin
posée? Les nouvelles qui nous arrivent de
plusieurs côtés la fois autorisent le
croire. On a vu que les Candiotes pronon
cent leur annexion la Grèce.
Voici maintenant l'île de Cbio qui pro
clame ses droits son tour. La population
Vent de constituer une assemblée. Ce
jjecond fait est grave; mais comme s'il
•allait qu'un troisième coup, non moins
retentissant, fut porté l'édifice ottoman,
'a partie de la Grèce, l'Ëpire, soumise
encore la Turquie se soulève. Déjà le
sang a coulé. N'y a t-il pas là les symptô
mes avant-coureurs de la chute d'un
empire depuis longtemps condamné.
POLITIQUE PRUSSIENNE.
Les préparatifs pour la réception des
troupes, les 20 et 21, se continuent sur
une grande échelle. Le premier jour, le
Roi recevra les troupes et les haranguera.
L'illumination et les banquets de 1,200
couverts donnés aux députations des diffé
rents régiments n'auront lieu que le 22.
Une fenêtyc du premier ou du second
étage, dans la rue Sous les-Tilleuls, se loue
déjà maintenant de 6 8 fredericks d'or,
c'est-à-dire de 140 170 francs.
Mgr. l'évêque de Bruges vient de nom
mer curé Coolkerke, M. Van Lede, prin
cipal du collège de Courirai.
YPRES.
L'administration communale de Cour
irai vient d'être avertie, nous dit-on, que
le roi s'arrêtera la station de Courirai,
pendant quelques minutes, le 18 septembre
prochain.
C'est le mois prochain que doivent
avoir lieu dans toutes les communes du
royaume des élections partielles pour le
renouvellement, par moitié, des conseils
communaux.
On écrit d'Oslende, le 12 septembre
Un grand malheur est venu, hier, attrister
notre population maritime. 11 était un peu
plus de cinq heures du soir, lorsqu'une
embarcation quitte le bateau pilote qui se
trouvait en rade d'Ostende. Cette embar
cation était montée par les nommés T.
Fontaine et B. De Coster, élèves-pilotes,
P. Borgers et J.-A. Simon, matelots du
pilotage.
Arrivés proximité da port, peu près
sur la barre, les marins eurent lutter
contre un courant des pins violents et des
lames brisantes qui se succédaient rapi
dement. Une foule de corienx remplissait
les têtes de jetées pour contempler ce
terrible spectacle, qui ne dora pas même
assez de temps pour que l'on pût porter
secours aux malheureux en péril. Tout
coup une vague énorme vint déferler sur
le canot, le remplit d'eau, arracha aux
marins leurs avirons et roula l'embarca
tion péle mêle avec les hommes. De Coster
et Simon se cramponnèrent la quille du
cauot; Borgers flotta sur un aviron et
Fontaine nagea travers les brisants.
La vigie du musoir la jetée de l'Est et
quelques lamaneurs du service de sauve
tage se jetèrent la mer avec des bouées,
et aidèrent sauver Borgers et Fontaine.
Mais les infortunés De Coster et Simon
avaient disparu jamais leurs efforts
avaient trompé leur courage. Ils laissent
chacun une jeune veuve; la veuve Simon a
on enfant de trois mois, la seconde est
enceinte.
Ce matin, vers une heure et demie, le
steamer anglais Holland, capitaine Colston,
partant pour Londres avec des marchan
dises, des passagers et des bestiaux, a failli
périr l'entrée du port. An moment où il
allait mettre en mer, un bateauTôchenr se
présenta devant le port et une collision,
terrible dans ses conséquences, devenait
inévitable si le steamer n'avait point stop
pé. Mais ce temps d'arrêt devint fatal au
bateau vapeur, qui, par la force du vent,
du courant et des vagues impétueuses, fut
jeté contre la jetée Est du port et s'enga
gea avec le tambour de tribord dans les
pilotis. Les craquements qui suivirent
furent épouvantables; on ne trouva aucun
moyen de dégager le bâtiment; la mer
déferlant en vagues écumantes sur les
estacades rendait les travaux impossibles.
La perte du bâtiment paraissait inévitable.
L'inspecteur du pilotage, qui est en même
temps directeur des secours maritimes, fut
bientôt sur les lieux du sinistre; la marée
descendante aidant, on put se mettre
l'œuvre, œuvre des plus ingrates d'ailleurs.
L'inspecteur s'entendit avec le capitaine
Colston sur les mesures prendre, et
cinq heures du matin, le Holland fut dégagé
et reconduit quai avec de graves avaries.
On n'a pas eu de mort d'homme
déplorer.
On écrit de Tournai
L'épidémie a cessé Tournai; depuis
quatre jours il n'y a plus eu de décès causés
par le choléra, et l'état-sanilaire de c-tte
ville, que l'on avait, tort du reste, repré
senté comme fort alarmant, est revenu
son étal normal. Sa Majesté le Roi, se
rendant aux vœux de la population tour-
naisienne, a fait savoir aux magistrats qu'il
ii
k
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
PRÉPARATIFS A BERLIN.
NOMINATION ECCLÉSIASTIQUE.
Dans l'après-midi d'hier, d»s sons de cors de
chasse retentissaient dans la me de Lille. Excités
par la curiosité, les habitaoïs mettent le nez eo
l'air et virent apparaître une cavalcade que pré
cédait on équipage de chasse. Le couteau-poigoard
ne pendait pascepeudantb la ceinture des «eneors
et la mente indispensable se faisait remarquer par
son absence. Sachant que la chasse la grosse bête
ne se pratique pas, et pour cause, dans nos alen
tours, nous oe savions pas quelle supposition nons
arrêter. Un cerf captif, préférant le grand air et la
liberté an parc limité d'un domaine, s'était-il
permis une escapade ponr laquelle on le poursui
vait? Un sanglier aux défenses terribles, arrivé da
Luxembourg, par chemin de fer sans doute, avait-
il jeté, par son apparition, l'effroi dans notre tran
quille cité? De cerf ni de sanglier nons n'en avions
vu l'ombre, si ce n'est ce Roi des Forêts qui, artis-
tement sculpté par une tuaio habile, repose paisi
blement l'enseigne du pharmacien Frysoo et cet
animal aux loDgs poils tout hérissés qui apparaît,
toujours immobile, l'étalage du charcutier Lan-
noy, comme pour inspirer la terreur aux gamins.
Depuis lors, noos avons appris que tous ces ca
valiers étaient des jeooes gens d'Armentières qui
avaient ponssé jusqu'à Ypres. Ils étaient tons
munis de cors de chasse et entonnaient de temps
en temps des airs de ve'uerie, ces airs qui, ouïs au
milieu des forêts, inondent l'âme da chasseur de
jouissances si positives.
M. le général Berten est attendu en cette ville
pour inspecter l'Ecole de Cavalerie.
NOUVELLES DIVERSES.