D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
50me Année.
Samedi 20 Octobre 1866.
N<> 5,118.
REVUE POLITIQUE.
Le nouveau ministre des affaires étran
gères deFrance,M. le marquis de Moustier,
a rédigé une note sur la question romaine,
l'adresse des gouvernements catholiques
de l'Europe.
Nous retirerons nos troupes de Rome;
mais nous y laissons notre protection
ainsi s'est exprimée la circulaire du 16
septembre dernier, et la nouvelle dépêche
que le marquis de Moustier vient d'écrire
ne peut être que le développement de cette
première et solennelle déclaration.
L'empereur d'Autriche ne se contente
pas d'adresser des manifestes ses peuples;
il veut les visiter et voir de près toutes les
souffrances, écouter toutes les plaintes. Sa
pensée la plus pressante est de chercher le
remède aux plaies diverses et profondes
laissées par les derniers événements. Nous
pouvons dès présent le ranger parmi les
souverains qui luttent avec le plus de con
stance contre l'infortune.
Dans le même temps, son frère, l'empe
reur Maximilien, soutient au Mexique des
épreuves qui ne sont pas moins rudes; et
il déploie une constance égale. L'un et
l'autre se souviennent qu'ils sont des des
cendants des Hapsbourg.
Les nouvelles venues du Mexique par la
voie des Etats-Unis sont du 19 septembre.
A cette date l'empereur Maximilien avait
fait connaître sa résolution de prendre le
commandement de l'armée mexicaine et
de diriger.une expédition contre Tampico.
Au milieu de ses aspirations pacifiques,
la France juge intéressant de nous dire que
la fabrication du fusil nouvellement adopté
pour l'armée française se poursuit dans
de nombreuxatelierssur une largeéchelle;
mais que les études delà nouvelle cartou
che ne sont pas encore entièrement termi
nées.,,; ,ra«p B y II ji,r>q
La Francec'est à-dire le journal de M.
SEBASTIEN GODIEZ.
ou
v.
de Laguéronnière, continue être une
feuille intéressante consulter, cause
non pas des révélations qu'on pourrait
et là y rencontrer, mais des efforts vrai
ment prodigieux qu'y prennent les rédac
teurs l'envi les uns des autres pour affir
mer que l'empereur Napoléon ne veut que
la paix, n'ambitionne que les conquêtes
morales et ne se préoccupe pas d'autre
chose.
Pourquoi ne nous avoir pas dit cela un
peu plus tôt?
Les défiancesont étééveillées; elles résis
tent et résisteront pendant longtemps.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Berlin, 16 octobre. La Gazette de la
Croix annonce que la loi électorale pour le
Parlement de l'Allemagne du Nord sera
publiée incessamment.
Berlin, 16 octobre. La ISorddeutsclie
allgemeine Zeitung (feuille ministérielle)
annonce que trois nouveaux corps d'armée
seront formés sous peu. Un pour le Hano
vre, un pour la Hesse, le Nassau et Franc
fort, et le troisième pour les duchés de
l'Elbe. Pour la Hesse et le Nassau, les dis
positions concernant le service sont prises
déjà et elles sont semblables aux institu
tions françaises. Pour le Hanovre, elles ne
sont pas encore publiées.
Londres, 17 octobre. Une grande dé
monstration en faveur de la réforme élec
torale a eu lieu Glascow. Il y a eu une
procession de 150,000 ouvriers. Une
Adresse a été présentée M. Bright. MM.
Bright, Grabam, George Polter et autres
ont prononcé des discours.
Constantinople 15 octobre. La lettre
vizirielle contenant la reconnaissance offi
cielle du prince Charles a été expédiée
Bucharest. Le différend turco-roumain est
ainsi terminé.
Trieste, 16 octobre. La Gazette de
Trieste annonce que la santé de l'impéra
trice Charlotte n'a pas subi de changement.
L'impératrice prend de la nourriture et
dort.
Vienne, 18 octobre. -— La convention
militaire saxo-prussienne a été signée hier
sur la base de l'occupation de la Saxe par
une organisation mixte. L'organisation de
l'armée saxonne estajournée jusqu'à ce que
le Parlement de l'Allemagne septentrionale
ait pris une décision sur ce sujet.
Des arrêtés royaux du 5, 6 et 17 c1 ac
cordent aux administrations communales
ci-après désignées les subsides suivants
pour l'entretien des travaux de voierie
et d'assainissement
Pour le chemin d'Elverdingbe Boesin-
ghe, fr. 8,000; d'Ypres Neuve-Église
et d'Ypres Bailleul, 2,000; Bousbrugghe-
Haringbe, 8.000 Vlamertingbe et Elver-
dinghe, 4,683; Messines et Neuve-Eglise,
9,000 Wytscbaete et Kemmel5,000
Reuingbelst et Vlamertingbe, 5,000; Moor-
slede, 4,000.
Par arrêté royal du 12 octobre, le
délai fixé par le deuxième paragraphe de
l'art. 5 de la convention intervenue entre
le ministre des travaux publics et la société
anonyme des chemins de fer de la Flandçp
occidentale, relativement la concession
d'un chemin de fer de Poperinghe la
frontière de France, est prorogé jusqu'au
1" mars 1867.
Par arrêté royal du 17 octobre, le
C de l'art. 2 de l'arrêté royal du 9 octobre
1855, est modifié comme il suit
a C. Le couteau du milieu est en acier
trempé; |il doit être fixé avec solidité et
perpendiculairement au fléau, son arête
doit former une ligne droite.
La partie de la chape qui lui sert
d'appui doit être en acier trempé.
a Les couteaux de suspension des pla-
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE» -r CONSTITUTION BELGE.
LE MULATRE DE MURILLO. -- LA TÈTE DE LA VIERGE.
L'ESCLAVE DÉLIVRÉ.
Suite. Voir notre numéro de sr.medi dernier.
Aussitôt que SébastieD se trouva seul, il poussa
un cri de joie; mais,, comme s'il se fût oublié lui -
même, il se dit avec douleur: Vingt coups de
fouet si je n'avoue pas la vérité; trente coups de
touet s'il n'y a pas demain sur le canevas de nou
velles figures, et vingt coups de fouet si l'on trouve
e coupable. Pauvre esclave! qu'as-tu faire avec
de tels rêves? J'effacerai tout et cela n'arrivera
plus. Mais comme je suis endormi! dit-il baillant.
Je prierai Dieu, et qui sait? il peut ru'inspirer
quelque moyen de sotrir de mon embarras.
Et Sébastien s'ageronilla sur le matelas qui loi
servait de lit; niais, fatigué comme il l'était par
Je travail de la journée, le sommeil le surprit au
milieu de sa prière, et, s'appnynnt contre un des
piliers de marbre qui soutenaient l'édifice, .il ne
s'éveilla pas jusqu'à ce que les faibles rayons du
jour Dooveau-Dé u'iilumiaasseDt la salle. L'hor
loge du cloître de San-Francisco frappa trois heu
res et demie, etil ouvit les yeux, maisavec peine.
AIIods, paresseux, lève-toi, dit-il, tu as trois heures
devant toi, trois heures que tu peux appeler tien
nes; trois heures pendaut lesquelles tu es ton pro
pre maître; fais-en bon usage, pauvre esclave I
preudre la chaîoe et d'en sentir le tourment. Cou
rage! tu peux faire ce que tu veux, durant ces
trois heures, c'est assez court. Le petit garçon,
maintenant éveillé s'approcha do chevalet de Vil
la viceiuio En premier lieu, dit-il, je dois effa
cer toutes ces figures
Alors prenant une brosse qu'il trempa dans
l'huile, il découvrit la tête de la Vierge, qui faible
ment éclairée par les premiers regards de l'aurore,
paraissait encore pins douce. L'effacer ils ne
l'ont pas osé, malgré toutes leurs insultes; et moi,
aurai-je plus de courage qu'eux? Non! non, nu
milliou de fois le bâton plutôt la mort, s'il en doit
être ainsi; mais je De l'effacerai pas. Mais cette tête
est vivante... elle souffle... elle parle! Si je l'effa
çais, peut être le sang coulerait je serais presque
un meurtrier. Non je la finirai plutôt.
A peioe ces mots étaient-ils pronoucés, que la
palette était dans les mains de Sébastien les dif-
ACTES OFFICIELS.
férentes couleurs étaient mêlées et l'enfant était
au travail.
Après tout, si je dois l'effacer, j'aurai assez
le temps avant que.le maître s'éveille on que les
élèves arrivent, se dit-il lui-même. Sa chevelure
ne flotte pas avec assez de grâce; il y a quelque
dureté ici là, il faut tin trait de plus. Je dois om
brer cette place; cette ligne est t*op marquée cela
la fait paraître âgée; la Vierge devrait être en
prière aussi; ses lèvres doivent être tant soi peu
séparées: là c'est assez. Mais, est-ce qpe je lève
Ses yeux sont fixés sur moi! Ecoute je crois enten
dre un soupir sous le voile qui tombe sur ses épau
les. Oh qu'elle semble belle qu'elle semble sainte
VI.
Peodaot ce temps, le soleil s'était levé, et 'es
rayons, brillant travers les fenêtres de la salie,
illuminaient tout de leur brillante lumière; mais
Sébastien, adsorbé en son travail, ue s'en aperçut
pas. Il oublia tout, et l'heure avancée, et le dur
esclave, et les vingt coups de fouet qui l'atten
daient. Entièrement emporté par sod art (car sou
géoie s'était développé d'une manière merveilleu-e
par soo séjour dans la maison de Murillo), le jeune
artiste ne vit que la face de la Vierge Marie, avec