tendre on artiste hors ligne, cor solo, dit-
on l'orchestre d'un des grands théâtres
de Paris. C'est une bonne fortune pour les
amateurs, car le cor est un instrument
très-ingratqu'onne prodigue pas beaucoup
dans les concerts.
nouvelles diverses.
On écrit d'Audenaerde, sous la date du
18 La fabrique d'huile minérale, située
au faubourg de Leupeghem, est en feu, on
n'a pu arracher aux flammes que quelques
barils vides. Heureusement, nous n'avons
pas d'accident grave déplorer. Le tout
se réduit des pertes matérielles couvertes
par l'assurance.
La Cour d'Assises de cette province
s'ouvrira le 19 novembre prochain.
Un déplorable accident vient d'arri
ver Florennes. M. Fagnart, négociant, se
préparant aller la chasse, démontait
son fusil devant une commode, dont un
des tiroirs renfermait ses outils de chas
seur. Il avait déjà démonté et nettoyé le
côté gauche de son arme et il allait faire au
côté droit la même opération, lorsque le
fusil accrocha le tiroir ouvert de la com
mode et fit feu. La charge porta malheu
reusement dans la ligure de M. Fagnart,
qui succomba quelques instants après.
D'après une statistique, ce n'est pas
en Europe, ainsi qu'on pourrait le croire
et qu'on le croit généralement, qu'il faut
chercher le pays qui imprime le plus de
livres et de journaux, mais bien dans le
Nouveau-Monde. La grande république
américaine, avec une population bien infé
rieure la France, emploie 200 millons de
kilogrammes de papier, tandis que celle ci
n'en consomme que 30 millions, et l'Angle-
100 millions de kilogrammes.
Le Nord signale un grand progrès
qui vient d'être réalisé par le télégraphe
transatlantique. Par le perfectionnement
des procédés et des appareils employées,
dit ce journal, on vient de réussir expé
dier dix neuf mots la minute, au lieu de
six, chiffre qui formait la moyenne des
expéditions. On se rendra compte de l'im
portance de celte nouvelle lorsqu'on saura
qu'avec l'accroissement des facililésd'envoi
doit proportionnellement diminuer le ratif
des dépêches transatlantiques. Ce tarif,
fixé aujourd'hui 500 francs, a été élevé
ce taux prohibitif, non pour rendre l'ex
ploitation du télégraphe plus rémunéra
trice. ce résultat aurait été aussi bien
et même mieux atteint par un abaissement
de prixqui aurait multiplié les expéditions,
mais pour protéger le câble transatlantique
contre l'envahissement et l'encombrement
des dépêches. Six mots par minute ne don
nent en effet, pour un seul câble, par jour
née de vingt quatre heures, que 360 télé
grammes de vingt mots, ce qui est un nom
bre fort restreint dans l'état des relations
entre l'Europe et l'Amérique. Cette décou
verte, en augmentant du triple la faculté
d'expédition et la satisfaction donnée aux
intérêts intercontinentaux, va donc proba
blement permettre d'abaisser a tiers le prix
des dépêches.
En l'état actuel, 360 télégrammes 500
francs font une recette quoitidienne de
180,000 fr. C'est déjà un joli denier. Avec
ce chiffre, on arrive au bout de l'année
un total qui gravite autour de 60 millions.
Que sera-ce donc, quand on pourra expé
dier trois fois plus de dépêches?
Le Mémorial diplomatique contient la dé
claration suivante au sujet du retour du
corps expéditionnaire du Mexique
La vérité nous oblige déclarer que la
mission du général Castelnau auprès de
l'empereur Maximilien est très-étendue, et
qu'elle a pour but de dégager le plus
promptement possible la responsabilité do
la France dans les affaires du Mexique. Il
faut donc s'attendre, si la situation du
nouvel empire se complique, voir notre
armée d'occupation rentrer en Europe
avant le délai maximum fixé par la note
officielle du Moniteur du mois d'avril 1866.
Le Moniteur du soir annonce que
l'Empereur et l'Impératrice ont quitté
Biarritz dimanche matin. La santé de LL.
MM. ainsi que celle du prince impérial est
excellente.
Paris, d'après le dernier recensement,
compte 46,987 chiens, dont 35,000 chiens
de luxe et 11,987 chiens de garde, ce qui
donne peu près 1 chien par 40 habitants.
Une feuille parisienne rapporte une
particularité curieuse propos de la mort
du marquis de Ëoissy. C'est une tradition
dans la famille de Boissy quand le chef de
la maison meurt, d'arrêter la grande pen
dule du salon l'heure précise où l'agoni
sant a rendu l'àme. A l'instant même, un
membre de la famille interrompt le va et-
vient du balancier, et l'horloge cesse pour
jamais de marquer l'heure; l'aiguille de
meure immobile sur le cadran, comme
pour rappeler chaque instant aux survi
vants, qu'à telle heure un Boissy a ceesé de
vivre. C'était la vieille tradition des rois
de France. La grande horloge du palais de
Versailles resta muette pendant tout le
règne de Louis XV, de 1715 1774, l'ai
guille rouillée marquant obstinément
l'heure laquelle le grand roi avait exhalé
son dernier soupir. On fit la même chose
la mort de Louis XV, comme aussi la
mort de Louis XVIII. La pendule muette
demeurait comme un témoin éloquent du
deuil de la France, et, semblable ces an
ges de marbre qui veillent sur les tom
beaux, marquait éternellement l'heure où
le maître avait cessé de vivre. La même
chose est de règle dans la famille de Boissy;
la pendule qu'on a arrêtée le jour de la
mort du feu marquis est la quatrième, et
orneavec trois autreségalement silen
cieuses, le grand salon du château de
Luciennes.
On vient de constater la mort subite
Paris d'un homme deux fois million
naire, qui a dû sa-fortune son chapeau.
Vers l'année 1816, un pauvre ouvrier tour
neur, nommé Moulin, voyageant pieds
nus et le sac sur le dos, s'arrêta dans le
village où était située la fabrique de machi
nes de MM. Bouton et Weill, et demanda
de l'ouvrage. Son extérieur délabré ne pré
venait pas en sa faveur, et M. Bouton, qui
il s'était adressé, l'envoya chercher sa vie
plus loin. L'ouvrier se résigna et reprit tris
tement son chemin, Mais le fabricant, qui le
regarda s'éloigner, le rappela tout coup.
Holà! l'homme! quel diable de chapeau
avez-vouslà?
C'est un chapeau de bois, monsieur.
Un chapeau de bois? Montrez moi
cela. Où l'avez-vous acheté?
Je l'ai fait moi-même, monsieur.
Et comment l'avez-vous fait?
Au tour, monsieur.
Au tour?... Mais il est ovale, et le tour
tourne rond.
C'est vrai, monsieur, mais je l'ai fait
tout de même. J'ai déplacé le point du
centre et j'ai tourné comme j'ai voulu. J'ai
longtemps a marcher et j'ai besoin d'un
chapeau qui me serve de parapluie, et,
comme je n'ai pas d'argent pour en acheter
un, je l'ai fabriqué moi-même.
Le pauvre ouvrier avait inventé d'in
stinct le tour excentrique qui devait donner
naissance aux plus utiles applications de
la mécanique moderne. M. Bouton n'eut
r>as de peine en entrevoir l'importance.
I retint l'homme au chapeau et trouva en
lui non-seulement un habile ouvrier, mais
une intelligence d'élite qui, pour se déve
lopper, n'avait besoin que d'une occasion
et d'un peu de culture. M. Moulin fut bien
tôt intéressé dans l'établissement, puis il
en devint le maître et y fit sa fortune.
Le Moniteur français publie les frag
ments suivants d'une lettre envoyée par le
voyageur Guillaume Lejean qui vient de
visiter les côtes du golfe Persique et de la
mer des Indes, jusqu'à l'embouchure de
l'Indus (Sino), puis qui a remonté le fleuve,
visité le Pendjab et le pays de Cachemire
La reine Victoria. On n'ignore pas
quelle a été la vive douleur ressentie par
la reine d'Angleterre la mort du prince
Albert,son époux, ni quellevie de retraite
elle s'était depuis lors condamnée. Cet état
de choses, qui dure depuis cinq ans, va
cesser en partie. Voici ce qu'on écrit de
Londres
Depuis son séjour en Ecosse, la reine
Victoria a donné un bal et dit quelques mots
en public en réponse une adresse de la
corporation d'Aberdeen. On croit savoir
qu'a la fin de la présente année, la cin
quième du deuil de la Reine après la mort
du prince-époux, Sa Majesté, autant que
sa santé le permettra, reprendra sa posi
tion sociale. Sa Majesté ouvrira le parle
ment en personne. Elle tiendra des levers
elle aura de grandes réunions. La Reine est
mieux portante qu'elle ne l'avait jamais
été depuis la mort du prince-époux, en
décembre 1861.
Les correspondances anglaises an
noncent la mort par accident de John
Lowest, l'inventeur de l'hélice appliquée
la propulsion des navires. Un chariot lour
dement chargé lui a passé sur la poitrine
en l'écrasant sur place.
M. Richards, coroner, a fait une en
quête Horn of PlentyTavern, Globe Road,
Mile End, sur le corps de Marie Phillips,
âgée de vingt-huit ans. Phœbe Corpe, 2
Preraby street, Mile End, a déclaré que la
défunte était la femme d'un artisan du
dock, demeurant chez elle; elle avait une
très-belle voix et elle aimait beaucoup
chanter, elle chantait tue-tête pour s'a
muser. Jeudi matin, elle chantait comme
d'habitude, égayant toute la maison. Tout
coup, ajoute la déposante, j'ai entendu la
FRANCE.
Paris, 21 octobre
J'ai sui»i les côtes du golfe Persiqoe et de la
mer des Iodes, depuis Bassorah jusqu'à Kurrachee,
l'embouchure de ('Indus, et j'espère pouvoir don
ner un commentaire soigné du voyage de Néarque.
J'avais emporté mon Arrien. J'ai remonté ensuite
l'Indus. Le Pendjab et l'ancienne Cophène m'ont
fourni une récolte d'antiquités gréco-boudhiqnes
d'un grand intérêt. J'ai trouvé dans la Cophène les
plus curieux roooomeots de l'âge de pierre, aussi
beaux que ceux de la Bretagne, Caroac excepté.
Je rapporte de nombreuses photographies.
J'arrive du Cachemire, pays spleudide, paradis
du monde; excursion péuible, mais fructueose,
surtout au point de vue ethnographique.
Je vous écris d'Amritsir ville de 1,800,000
habitants; c'est aujoord'hoi le centre le plus actif
de la fabrication des cachemires. Ou y voit des
monuments dont rien n'égale la richesse J'ai visité
on temple dont le dôme et les clochetons sont, en
or, avec des milliers de pierres précieuses enchâs
sées dans le métal. Je m'occupe beaucoup de re
trouver les positions mentionnées dans la campagne
d'Alexandre, et j'espère pouvoir -en déterminer
quelques-unes avec certitode. Je retourne par la
Perse, et je compte séjourner jusqu'en novembre
Téhéran, où je mettrai toutes mes notes en ordre.
ANGLETERRE.