YPRES.
La tribune diplomatique était comble.
Parmi les ministres étrangers, nous avons
remarqué particulièrement le nonce du Saint-
Père, M. le baron de Hugel, ministre efAu
triche, Mgr. Oreglia di San Stefano.
Au moment de mettre sous presse, nous
recevons de Bruxelles une lettre annonçant
que les ministres sont divisés sur la politi
que suivre dans la prochaine session, et
qu'une crise ministérielle est imminente.
Le Beurzen-Courant publie une corres
pondance brugeoise, signée un ancien re-
présantant et qui nous révèle un fait extrê
mement significatif dans les circonstances
actuellés.
Deux membres du haut clergé dn dio
cèse de Bruges, Mgr Bruneel, président^ du
Séminaires, et M. le cnré doyen de St-Gil-
les, auraient renvoyé au gouvernement la
décoration de l'Ordre de Léopold qui leur
a été conférée par un arrêté royal récent.
Demain jeudi, un Te Deum sera chanté
en l'église paroissiale de Saint-Martin,
1 1 heures du malin, l'occasion de la S'-
Léopold, fête patronale du Roi.
Dimanche, 18 novembre courant, l'oc
casion de la fête ipatronale de S. M. le Roi
Léopold II, une revue générale de la garde
civique aura lieu midi sur la Grand'place.
Pour mieux exprimer entre eux leurs
sentiments de patriotisme et leur fidélité a
l'auguste successeur du noble fondateur
de notre indépendance et de notre liberté,
le corps d'officiers et un grand nombre de
sous-officiers et de gardes se proposent de
donner un banquet le dit jour 5 heures
du soir.
Déjà se font des préparatifs pour la dé
coration et l'ornementation du local de la
société du tir d'hiver où cette joyeuse fête
aura lieu.
Dans la soirée de lundi on a trouvé un
individu noyé dans les fossés entre l'an
cienne porte du Temple et la porte de
Messines.
On écrit de Mons Hier a été appelée
devant notre tribunal civil l'affaire in
tentée par l'administration des finances
M. le baron de Saint Syraphorien, en baie-
mçut de l'amende laquelle ce dernier a
été condamné par le tribunal correction
nel pour distillation clandestine. L'admi
nistration des finances veut être autorisée
saisir les biens du condamné; mais celui-
ci prétend qu'il est décidé subir l'empri
sonnement infligé en cas de non-paiement
de l'amende, et que dès lors on ne peut
l'obliger payer celle ci.
L'État renonce ses droits sans dédom
magement.
Les propriétaires seront indemnisés.
Plus de 400,000 citoyens et paysans,
habitant les dépendances de ces villes,
deviendront, par cette mesure, propriétai
re s moyennant des remboursements an
nuels.
Nous apprenons, dit l'Echo d'Ostende,
que les riflemen qui ont fait le trajet avec
les mallespostes belges, viennent de faire
parvenir cette administration la somme
de 625 fr., pour être distribuée aux équi
pages desdites malles.
Les timbres-poste d'un centime se
vendent, depuis quelque temps, sans être
guillochés comme au paravantce qui oblige
ceux qui s'en servent les découper aux
ciseaux, et occasionne une perle de temps
considérable. Nous avouons ne pas com
prendre l'utilité de cette mesure: ceux qui
emploient les timbres d'un centime sont
les expéditeurs de circulaires et de jour
naux, tous gens qui presque toujours pres
sés et ont puissaut intérêt ce que les cho
ses se fassent vite.
Dans sa séance de samedi, le conseil
communal de Tournay a voté l'unani
mité moins deux voix, la suppression du
monl-de piété, sauf décider ultérieure
ment l'époque où cet établissement cesse
rait de fonctionner.
Un déplorable malheur a eu lieu mer
credi Gand Une jeune personne de 19
ans, fille de M. S..., négociant en vins, au
faubourg de Courtray, se trouvait assise
sur un banc vis a vis d'une fenêtre. On
ignore par suite de quelle circonstance le
banc se déroba sous elle. La malheureuse
jeune fille, perdant l'équilibre, tomba con
tre un carreau de vitre qui se brisa sous
le coup. Un éclat de verre lui coupa l'ar
tère caroside et il s'ensuivit une hémor-
ragte abondante: deux heures après, M11'
S... expirait au milieu de sa famille éplo-
if&tnjjoj oibnbiifi -rboQ mouiMiyoVtK»
La peste bovine s'est déclarée ven
dredi Hoboken (Anvers), dans i'établedu
sieur Dielis, contenant 10 bêtes cornes.
Dès l'arrivée des vétérinaires, six vaches
atteintes ont dû être immédiatement abat
tues le soir. Les quatre autres ont été abat
tues samedi matin.
On parle dans le monde artistique
d'ungrand oratojio, le Christ, auqutl l'abbé
Biszt travaille en ce moment. Glest un
morceau de longue haleine dont I'excution
ne durera pas moins de trois heures, dit la
France.
Vers le milieu du présent mois, si les
circonstances atmosphériques sont favora
bles, les personnes qui voudront faire le
sacrifice de quelques heures de veille pour
ront assister un phéuomène atmosphéri
que des plus imposants. D'après les,cal
culs de quelques astronomes anglais et
américains, la matinée du 15, 14 ou 15
novembre de 1866 sera remarquable par
une pluie produigieuse de météores ou étoi
les filantes. Ce phénomène probablement
le dernier de ce siècle, au moins sur une
si vaste échelle; il pourra être observé un
des jours précités de une a trois heures du
matin. Le retour de ces apparitions est pé
riodique; il a été soumis des calculs qui,
tout en ne présentant pas encore l'exacti
tude des données astronomiques ordinai
res, offrènt cependant un grand caractère
de probabilité.
Ce phénomène se produit par l'immer
sion de notre terre dans une région de l'es
pace où ces corpuscules célestes sont extrê
mement nombreux. Pour ceux de nos lec
teurs qui pourraient l'ignorer, nous ajou
terons que l'immensité ees cieux est peu
plée d'asires de toutes dimensions, depuis
le grain de sable jusqu'aux proportions
gigantesques de notre soleil, do»! le volume
équivaut un million et demi de globes
terrestres, que toutes les étoiles propre
ment dites sont autant de soleils, que dans
le nombre il y en apropabiement de bien
plus considérables que le nôtre, que ce
nombre est tellement prodigieux qu'il dé
passe les forces de notre imagination.
Les coms célestes lumineux par eux-
mêmes ne sont ni solides, ni liquides, mais
gazeux notre soleil est une flamme; les
travaux soientifiques de ces dernières an
nées ne permettent plus d'en douter. Les
aérolithes, étoiles filantes, polides, etc.,
sont des planètes de la plus petite dimen
sion qui, en entrant dans notre aimophère
avec une vitesse beaucoup plus eosidéra-
ble quecelle d'un boulet de canon, s'échauf
fent par frottement dans l'air, au point
de devenir lumineuses; les unes passent
en traversant les régions supérieurs de
notre atmosphère, ce sont les étoiles filan
tes; les antres tombent terre, ce sont les
bolides.
L'existence de ces derniers a été niée
autrefois par les savants de l'Académie des
sciences de Paris, qui traitèrent d'impos
teurs les paysans qui leur en apportèrent
des échantillons. C'est un de ces malheu
reux exemples qui prouvent que la science
systématique ne mène pas toujours la
connaissance de la vérité.
- La pluie de météores qui eut lieu le 15
novembre 1855, d'après les calculs d'Arago
était tellement compacte que le nombre
de ces corps visibles sur l'horizon, l'Ob
servatoire de Boston, peut être évalué
240.000 pour une seul nuit.
IltWCL.
On a beaucoup remarqué la note du
Moniteur appelant le prince Napoléon
siéger daus la haute commission chargée
de préparer la nouvelle organisation de
l'armée, et ce témoignage empressé de
l'Émpereur pour son cousin, au lendemain
même du retour du prince Paris, n'est
pas fait pour donner tort ceux qui regar
dent l'influencedu prince Napoléon comme
^s'imposant chaque jour davantage. Én mê
me temps,on voit là l'indice de la prochaine
reprise, par le prince, de la présidence de
la commision de l'Exposition universelle.
Après les missions diplomatiques qu'il a
remplies en Italie l'issue de la guerre,
après la marque publique d'amitié que
l'Empereur lui donne en l'appelant par
ticiper la plus grave des réformes, on se
demande quel prétexte aurait le prince de
bouder davantage et de refuser des fonc-
tionsqui vont si naturellementà sa position,
son esprit et ses goûtes? Les conjectures
que provoque la note du Moniteur sont donc
assez vraisemblables, et bien que l'Impé
ratrice reste médiocrement sympathique
au prince, dont son instinct maternel sem
ble l'éloigner, le rôle et l'importance du
Palais-Royal ne paraissent pas moins gran
dir chaque jour.
Un jjournal dé Douvres annence que
la Nelly est en train, avec MM. Brunei et
Hawkshàwde faire des sondages entre
Douvres et Calais, touchant le projet de
tunnel entre l'Angleterre et la France. Le
navire eslpourvu d'un appareil scientifique
pour cet objet. De là, par un temps clair,
on peut le voir
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
St Pétersbocrg, 11 novembre. Un
ukase vient d'être publié, abolissant les
corvées (servituten) et monopoles encore
en vigueur dans 450 villes du royaume de
Pologhe, et qui, dérivant d'anciens droits
féodaux, appartenaient en partie l'État
et en partie aux propriétaires urbains.
Saint Pétersboi'BG, 10 novembre. A
l'occasion du mariage du czarevitch, un
manifeste impérial vient d'être publié. 11
annonce que des adoucissements seront
apportés au sort des condamnés dans l'em
pire entier, y compris la Pologne et la Fin
lande. Én outre, il fait remise des impôts
en retard de paiement.
NOUVELLES DIVERSES.
Paris, ii novembre.