DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Berlin, 51 janvier. Le pavillon de l'U
nion fédérale du Nord vient d'être adopté
pour les navires de guerre, de commerce
et de pilotage. Le pavillon de guerre sera
composé des couleurs prusieunes et des
couleurs nationales de chaque Étal. Le
centre en est formé par l'aigle prussienne.
Rome, 1 février. Le Journal de Home
déclare très faux que la grande opération
Langrand-Dumonceau avec le gouverne
ment italien ail été signée après de longues
négociations ouvertes Borne et auprès
des évéques italiens.
nouvelles diverses.
Par arrêté du gouverneur daté du 3 fé
vrier 1867, minuit, les barrières de dégel
seront ouvertes sur toutes les routes pavées
et empierrées de celle province.
Uncommencementd'incendiea éclaté
le 31 janvier dernier, vers 4 heures de re
levée, daus une meule de seigle, apparte
nant au sieur Van Meen, cultivateur a Oost-
camp. Ce sinistre, qui pouvait prendre des
proportions considérable, vu la proximité
des bâtiments de la ferme, a pu être maî
trisé temps, et les dégâts sont insigni
fiants un enfant de cinq ans a mis le feu
la meule, eu jouaul avec des allumettes
chimiques.
On lit dans le Fremdenblatt
a L'Impéi alrice Charlotte du Mexique
a éprouvé, dans ces derniers jours, une
amélioration décisive dans son étal, et la
guerisou ne peut se faire attendre long
temps.
a D'après des renseignements authenti
ques, S. M. a l'esprit plus libre et s'adoune
avec zèle ses occupations préférées, la
littérature, la musique, au dessin et la
peinture. Par ce temps favorable dont le
littoral jouit, car Miramare les camélias
et les violettes sont eu pleine tloraisou, S.
M. fait presque tous les jours de longues
promenades dans le parc et au dehors, en
compagnie de son aumônier ou de sou
médecin, et s'entretient avec son compa
gnon de la manière la plus engageante.
M. le docteur de Kiedel, qui revient de
Miramar parle avec la plus ferme convic
tion du prompt et entier rétablissement de
la jeune Impératrice.
Le nombre des concurrens belges
aux prix fondés par la commission de l'Ex
position universelle eu faveur des grands
bienfaiteurs de la classe ouvrière n'est pas
moindre de 44. On peut juger par là de ce
que sera le chiffre total des concurrents,
puisque toutes les nations sont appelées
se disputer ces prix, dont le premier aura
une valeur de cent mille francs.
On nous assure, dit le Nouvelliste de
Verviers, que des commissaires de notre
place ont reçu de fortes demandes de
draps militaires, pour le gouvernement
français. Ces commandes s'élèvent, dit on,
plusieurs millions.
On ne sait où s'arrêtera la peste bo
vine Hasselt. Outre les trois foyers d'in
fection signalés jusqu'ici, un quatrième a
été reconnu dans lesétables du distillateur
Adam Stellenwert. où deux bêtes, atteintes
de la maladie, ont été abattues l'un de ces
derniers malins. Les septante autres têtes
de bétail appartenantau mêmepropriétaire
doivent subir le même sort. Un sacrifice
plus considérable encore est demandé au
nourrisseur Plalel 107 bœufs chez lui sont
condamnés la fois.
On écrit que la contagion existe aussi
dans un cinquième établissement mais
cela reste vérifier.
L'abatage ne peut se faire assez rapide
ment. Mal secondés, les deux vétérinaires
du gouvernement nesuflisentpasà la tâche.
Les assommeurs font défaut, et un renfort
de dix bouchers est attendu de Liège.
Des neuf bêtes jetées bas chez la veuve
Rousseau, une seule a pu être livrée la
consommation. On a procédé l'autopsie
de cinq sujets détruits par ordre supérieur:
trois d'entre eux avaient les signes carac
téristiques de la peste, et les deux autres,
ceux du typhus charbonneux.
On écrit de Hasselt
La peste bovine est pour Hasselt une
calamité publique. Que l'on se figure 40
distilleries de premier ordre anéanties; les
ouvriers sur le pavé. Les églises ne désem
plissent pasde mondeinvoquantlessecours
divins; les étrangers ont peur de venir en
ville tout commerce est suspendu.
a Dieu veuille que cela ne dure pas trop
longtemps!
a Un malheur ne vient jamais seul. Au
jourd'hui, un ouvrier, père de famille,
apercevant, dans une étahle, une bouteille
d'acide pbénique, qu'il prit pour du geniè
vre, en avala une forte dose, et tomba
comme foudroyé. Il n'a pas lardé expi
rer.
Le 1 et le 2 février aucun cas de peste
n'a été déclaré. On continue abattre le
bétail suspect. Sur 60 bêtes cornes cacri-
le 2 février, six seulement avaient le germe
de la terrible maladie. La viande de 54
bêles a donc pu être livrée la consomma
lion.
Un recensement fait avec soin constate
qu'il se trouve Hasselt 3,400 bêtes cor
nes.
Grâce aux mesures énergiques et aux
précautions incessantes prises par chefs
des autorités communales, d'accord avec
les délégués du gouvernement, la peste
bovine semble arrêtée dans son développe
ment. Aucun cas nouveau n'a été signalé
depuis hier.
Un grand nombre de cas de peste bovine
ont été signalés dans le Brabant Hollandais.
Une lettre de Hasselt dit Depuis
samedi dernier, aucun cas nouveau ne s'est
déclaré dans les distilleries épargnées jus
qu'ici. Il est souhaiter que les mesures
énergiques prises par l'autorité arrêteront
le mal.
Le temps d'arrêt signalé hier dans ma
correspondance continue heureusement.
Aucun nouveau cas ne s'est présenté.
Le personnel chargé du servicesanilaire
fait merveille.
Le travail de désinfection des étables
contaminées continue énergiquement.
11 ne reste plus de bœufs abattus
enfouir.
Un accident presqu'incroyable est
arrivé jeudi sur le chemin de fer du Luxem
bourg: le train parti d'Arlon 51/2 h. allait
arriver Longlier, quand le sifflet d'alarme
de la locomotive se fait entendre et le train
s'arrête presque immédiatement. Voici la
Cependant au dehors la foule n'était pas moins menaçante.
Elle ue cessait de pousser des vociférations et des iujures
l'adresse de la force armée. Vers n i/2 heures du matiu, au
moment où le poste de gendarmerie de notre ville, tournaut
les usines, redescendait la route de Beaumont, il se trouva
tout coup assailli par les huées de la foule acculée devaut
les maisous faisant face aux usines. Le commandant de la
gendarmerie s'avançaut alors la tête de ses hommes s'adressa
aux mutins et leur promit de lie leur faire aucun mal, con
dition que ni lui ni sa troupe ne seraient iusultés. Ces paroles,
pleines de modération, furent accueillies par une grêle de
projectiles de toute nature. 11 fallut recourir a la force les
gendarmes mirent eu joue, la décharge eut lieu et quatre
hommes tombèrentdont deux pour ne plusse relever. Alors
seulement la foule consentit se disperser, malheureusement
il était trop tard et son insubordination coûta des larmes
a mères de pauvres familles.
La gendarmerie était tout instant assaillie de pavés et des
grêles de projectiles ne cessaient de pleuvoir sur cette troupe
infatigable. 11 en était de même du détachement de notre
garnison qui se trouvait sur les lieux. Il est vraiment regret
table que notre place soit tellement dépourvue d'hommes
qu'elle doive laisser une poignée de braves exposés toute une
journée aux mauvais traitements de toute une populace. Le
parquet et le juge d'iustructiou de Charleroi qui sont en per
manence Marchieuue ont télégraphié Mous, Bruxelles et
Namur pour obtenir du renfort, mais ce renfort u'est arrivé
sur le théâtre de l'émeute que fort avant dans la journée
comme uons le dirons taulôt.
Cependant l'émeute, dispersée aux abords du moulin s'é
tait reconstituée sur la place même de Marchienne. Vers midi,
les ouvriers envahirent le cimetières et renouvelèrent leurs
vociférations. Le calme et la modération des soldats ne contri
buaient pas peu a augraeuter leur rage, et, dans l'espoir de
mettre bout la patience de la troupe, ils démolirent tout un
mur du cimetière et lancèrent une iuliuilé de briques dans
les rangs des soldats, sans toutefois parvenir leurs bus.
Vers 4 >/2 heures de l'après-midi arriva de Mons un train
amenant un renfort de 5 a 6 cents hommes. Une partie descen
dirent Marchienne et se reunirent un délachemeut du iim#
de lignele reste ne mit pied a terre qu'à la station de Char
leroi. Les émeutiers ne s'alarmèrent pourtant pas et n'en con
tinuèrent pas moins leurs meuées. Le bruit s'était répaudu, en
effet, dans la foule que du Butinage allait arriver un renfort
d'ouvriers capable de tenir léte uue force armée imposante.
Une heure plus tard nu autre train ameuait de Bruxelles
un secoud détachement de 5oo hommes environ, qui fut ac
cueilli, comme le premier, par les buées et les cris tumultueux
de la foule.
Les briques continuaient tomber au milieu de la troupe.
Cependant, le poste de gendarmerie, impatienté et inquiété
par cette pluie iucessauteayant fait voile face et s'étant
arrêté en présence des assaillants, ceux-ci, aussi lâches pour
la défense que prompts l'attaque s'eufuireut en désordre
pour échapper aux représailles. Dès lors le mouvement com
mença se calmer. Bon nombre de curieux et une partie des
ouvriers se retirèrent insensiblement. A six heures la retraite
fut sounée et l'autorité ordouua la fermeture de tous les
cabarets.
Les mêmes mesures avaient été prises la veille 9 heures.
A 7 heures, la troupe occupe militairement la place. Elle
est forte de 1,200 hommes.
Un noyau d'émeutiers a passé la nuit sur la place, mais
sans se livrer aux voies de fait, ils ont conservé jusqu'au matin
uue attitude calme.
Vers 9 heures du soir, deux escadrons de chasseurs cheval
sont arrivés de Narnur en notre ville. Un détachement est
parti ce matiu pour Marchienne. Le reste s'est dirigé vers
Cbàtelineau.
Aujourd'hui 6 heures, un bataillon du 9®* de ligne est
arrivé également de Namur; puis deux nouveaux escadrons
de chasseurs cheval.
Au moment où nous écrivons, 11 heures du matin) la grève
continue et meuace de s'étendre. Ou redoute de nouveaux
désordres.
Il nous reste relever quelques épisodes, quelques particu
larités dignes d'être signalées.
Après la tentative d'incendie, les émeutiers, s'emparant des
charriots du mouliu, les conduisirent sur la rue dans le but
d'élever une barricade, l'arrivée d'un peloton de soldats ne
leur permit pas de réaliser leur dessein.
Tous les pavés ont été arrachés en face du molin vapeur;
ils étaient destinés aux barricades. Les rues avoisinautes étaient
jonchées des débris des livres enlevés dans les bureaux de
fusiue. Les maisons du voisinage portent de nombreuses
traces de projectiles.
Parmi les brouillons, on a remarqué, et là, des hommes
masqués.
Aucun habitant de Marchienne n'a pris part l'insurrection.
Ce sont des ouvriers étraugers qui out rempli les cadres de
l'émeute. Ce fait est autbeutique.
Charleroi lundi, 10 h. 58 m
La journée d'hier s'est passée sans événements saillants.
Marchiennes est occupée par des troupes nombreuses. Deux
ponts et les routes aboutissant Marchiennes sont gardés par
des soldats qui empêchent l'entrée l'intérieur de la commune.
Il y a du reste plus de curieux que d'ouvriers.
La foule nombreuse qui stationne près des postes, a poussé
quelques cris.
De nouvelles troupes sont arrivées.
Le soir des mesures rigoureuses out été prises; la circulation
était interdite.
Dans uue charge faite par les troupes, un coup de feu tiré
de la foule a tué un soldat.
Des détachements de s >ldats partent chaque moment pour
Marchiennes.
Les localités voisines de Charleroi out été occupées pendant
la nuit par des détachements de soldats. Tout est resté calme.
Il règne une grande effervescence des bruits inquiétants
circulent, et on manifeste la crainte de voir de nouveaux
soulèvements d'ouvriers.
La garde civique convoquée Charleroi a fait le service de
patrouilles pendant la nuit.
Plusieurs arrestations ont été opérées hier Marchiennes.
Charleroi, 5 février, 11 h. 21 m. du malin.
A Marchiennes, du calme.
Les charbonuages de Dauipremy chôment. Toutefois les
ouvriers sont tranquilles
Hier malin, 11 heures, les travailleurs de Houx et de
Jumet se sout mis eu grève armés de pieux ils se sout rendus
au muuliu de M. Hembise, a Roux pour piller. Toutefois, le
lieuteuaut-colouel de la gendarmerie Daufresne, la tête du
poste et les troupes les arrêteut et tlislribueut des coups de
plat de sabre. Une charge faite par la cavalerie a dispersé les
mutins.
Hasselt, 3 février, une heure de relevée.
Hasselt, 4 février. 9 i|2 b. du matiu.