D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 50me Année. Samedi 16 Février 1867. No 5,152. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. OUVERTURE ne la SESSION DES CHAMBRES FRANÇAISES. DISCOURS DE L'EMPEREUR. Messieurs les sénateurs. Messieurs les députés, Depuis votre dernière session, de graves événe ments ont surgi en Europe. Quoiqu'ils aieut surpris le monde par leur rapi dité comme par l'importance de leurs résultats, il semble, d'après les prévisions de l'empereur, qu'ils dussent fatalement s'accomplir. Napoléon disait k Sainte-Hélène a Uoe de mes plus grandes pen sées a été l'agglomération, la concentration des mêmes peuples géographiques qu'ont dissous morcelés, les révolutions et la politiqoe. Cette agglomération arrivera tôt ou tard par la force des choses; l'impulsion est donnée et je ne pense pas qu'après ma chote et la disparitiou de mon système, il y ait ea Europe d'autre grand équilibre possible que l'agglomération et la con fédération des grands peuples. Les transformations qui ont eo lieu en Italie et en Allemagne préparent la réalisation de ce vaste programme de l'onion des Etats de l'Europe daos uoe seule confédération. Le spectacle des efforts tentés par les natioos voisines pour rassembler leors membres épars de puis tant de siècles oe saurait inquiéter un pays comme le nôtre dont toutes les parties, irrévocable ment liées entre elles, forment on corps horoogèue et indestructible. Nous avons assisté avec impartialité k la lotte qui s'est engagée de l'autre côté du Rbio. En prd- I seoce de ce conflit, le pays avait hautement témoi gné soo désir d'y rester étranger; noo-seulement j'ai déféré k ce vœu, mais j'ai fait tous mes efforts pour hâter la conclusion de la paix. Je o'ai pas armé on soldat de plus, je n'ai pas fait avancer un régiment, et cependant la voix de la France a eu assez d'infloence pour arrêter le vainqueur aux portes de Vienne. Notre médiation a amené entre les belligérants uo accord qui, laissaal k la Prosse le résultat de ses succès, a conservé k l'Autriche, sauf une province, l'intégralité de soq territoire, et par la cessioD de la Vénétie complété l'indépeo- daoce italienne. Notre action s'est donc exercée daos des vues de justice et de conciliation; la France n'a pas tiré l'épée, parce que son honoenr n'était pas engagé et qu'elle avait promis d'obser ver une stricte neutralité. - Daos une antre partie du globe nous avons été obligés de recourir k la force poor redresser de légitimes griefs, et nous avons teoté de relever un ancien empire. Les heureux résoltnts obtenus d'abord ont été compromis par on fâcheux concours de circonstance. La pensée qui avait présidé k l'expédition do Mexique était graode. Régénérer un peuple, y implanter des idées d'ordre et de progrès, ouvrir k notre commerce de vastes débouchés et laisser comme trace de notre passage, le souvenir de ser vices reodns k la civilisation, tel était mon désir et le vôtre. Mais le jour où l'éteodue de mon sacrifice m'a paru dépasser les intérêts qoi nous avaient appelés de I autre côté de l'océao, j'ai spontané ment décidé le rappel de notre corps d'armée. Le gooveroemeot des États-Unis a compris qa uoe attitude peu conciliante n'aurait pu que prolonger l'occupation et envenimer des relations qui, pour le bien des deux pays, doivent rester amicales. En Orient, des troob'es ont éclaté; mais les grandes puissances se concertent poor amener une situation qoi satisfasse »nx voeux légitimes des populations chrétiennes, réserve les droits do Sol- tan et prévienne des complications dangereuses. A Rome, nous avons exécuté fidèlement la convention du i5 septembre. Le gouvernement du Saint-Père est eotré dans uoe nouvelle phase. Livré k loi - même, il se main tient par ses propres forces, par la vénération qu'inspire k tous le chef de l'Eglise catholique, et par la surveillance qu'exerce loyalement sur ses frontières le gouvernement italien. Mais si des conspirations démagogiques cherchaient dans leur nodace k tuenncer le pouvoir temporel du Saint Siège, l'Europe, je n'eo doute pas, ne laisserait pas s'acvomplir uu événement qui jetterait on si grand trouble dans le monde catboliqne. Je n'ai qn'k me looer de mes rapports avec les puissances étrangères. Nos liens avec l'Angleterre devienoent tous les jours plus intimes par la con formité de notre politique et par la multiplicité de nos relations commerciales. La Prusse cherche k éviter tout ce qui pourrait éveiller nos suscepti bilités uatiouales et s'accorde avec oous sur les principales questions européennes. I.a Russie, animée d'intentions conciliantes, est disposée k ne pas séparer eo Oiieot sa politique de celle de la France; il eo est de même de l'em pire d'Autriche, doul la grandeur est indispensable k l'équilibre général. Uu récent traité de commerce a créé de oouveaox liens entre les deux pays. Enfin, l'Espagne et l'Italie maintiennent avec noos one siocère entente. Ainsi donc, rien dans les circonstances présentes ne saurait éveiller nos inquiétudes, et j'ai la ferme conviction que la paix ne sera pas troublée. Assuré du présent, confiant dans l'avenirj'ai cru que le momeut était venu de développer nos institutions; tous les ans vous m'en exprimiez le désir, mais coovaiucos avec raisoo que le progrès ne doit s'accomplir que par la bonne harmonie entre les pouvoirs, vous aviez mis en moi, et je vous eo remercie, votre confiance pour céder do moment où je croirais possible la réalisaliou de vos vœux. Aujourd'hui, après quinze années de calme et de prospérité dûs k nos efforts communs et k votre profond dévouement aux iustitutious de l'Empire, il m'a paru que l'heure était venue d'adopter les mesores libérales qoi étaient dans la pensée du Sénat et les aspirations du Corps légis latif. Je réponds doue k votre attente, et saos sortir de la Constitution, je vous propose des lois qui of frent de nouvelles garanties aux libertés politiques. La nation qui rend justice a mes efforts et qui dernièrement encore en Lorraioe donnait des preu ves si touebaotes de son attachement k ma dynastie, osera sagement de ces oooveaux droits; justement jalouse de soo repos et de sa prospérité, elle conti nuera k dédaigoer les utopies dangereuses et les excitatioos des partis. Pour voos, Messieurs, dont l'immense majorité a constamment sooteou mon conrage daos celle œuvre toujours difficile de gou verner no peuple, vous contiooerez k être avec moi les fidèles gardiens des véritables intérêts et de la graodeur do pays. Ces iotérêts nous imposent des obligations qne nous saurons remplir. La France est respectée aa dehors, l'armée a montré sa valeur, mais les con ditions de la guerre étant changées, elles exigeât l'augmentation de nos forces défensives, et oous devons nous organiser de manière k être invulné rables. Le projet de loi qui a été étudié avec le plos grand soio, allège le fardeau de la conscription en temps de paix, offre des ressources considérables en temps de goerre, et repartissant dans une jaste mesure les charges entre tous, satisfait au principe d'égalité; il a toute l'importance d'une institution et sera, j'en sois convainco, accepté avec patrio tisme. L'influence d'aoe nation dépend du nombre d'hommes qu'elle peut mettre sous les armes. N'oubliez pas qoe les Etats voisins s'imposent de bien plos lourds sacrifices pour la bonne constitu tion de leurs armées. Ils oot les yeux fixés sur voos pour joger vos résolutions, si l'influence de la France doit s'accroître ou diminuer dans le monde. Tenons toojoors k la même bauteor notre dra peau national c'est le moyen le plus certain de conserver la paix, et cette paix il faut la rendre féconde en allégeant les misères et en augmentant le bieo-ètre général. De cruels fléaux oous ont éprouvés dans le cours de l'année dernière, des inoodalions et des épidé mies ont désolé quelques nos de nos départements. La bienfaisance a sonlagé les souffrances individuel les et des crédits vous seront demandés poor répa rer les désastres aax propriétés publiques. Malgré ces calamités partielles, le progrès de la prospérité générale ne s'est pas ralenti. Peodaot le dernier exercice, les revenos indirects ont aogmeoté de 5o millions et le commerce exté rieur de plos de i milliard. L'amélioration gra duelle de nos finances permettra bientôt de donner oue large satisfaction aux intérêts agricoles et éco nomiques mis en lumière par l'eoqoête ouverte sur toutes les parties du territoire. Notre sollicitude devra alors avoir pour but la réduction de certains impôts qui pèsent trop lourdement sur la propriété foncière, le prompt achèvement des voies de navi gation intérieure, de nos ports, des chemins de fer et surtout de nos chemins vicinaux, agents indis pensables de la bonne répartition des prodoits do sol. Vous êtes saisis depuis l'année dernière de lois sur l'instruction primaire et sor les sociétés coopé ratives. Voos approuverez, je n'en doute pas, les dispositions qu'elles renferment. Elles amélioreront la condition morale et matérielle de la population rurale et des classes ouvrières de nos grandes cités. Ainsi, chaque année ouvre k nos méditations et k nos efforts uo horizon nouveau. V otre lâche eu ce momeot est de former les mœurs pobliqoes k la pratique d'institutions plus libérales. Josqu'ici, eu France, la liberté n'a été qo éphémère, elle n'a po s'enraciner dans le sol, parce que I abus a immédiatement suivi l'usage et que la natioo a mieux aimé limiter l'exercice de ses droits qoe de subir le désordre dans les idées comme dans les choses. Il est digne de vous et de moi de faire one plos large applicatioo de ces grands principes qoi sont la gloire de la France; leur développement ne compromettra pas, comme autrefois, le prestige nécessaire de l'autorité; le pouvoir est aujourd'hui fondé, et les passioos ardentes, seul obstacle k l'expansion de nos libertés, vieodroLt s'éteindre daus l'immensité du soffrage oniversel. J'ai pleioe confiance daos le bon sens et le patriotisme du peuple, et fort de mon droit que je tiens de lui fort de ma conscieoce qui ne veut qoe le bien, je vous invite k marcher avec moi d'un pas assuré daos les voies de la civilisation. ÉLECTION DE BRUXELLES. Mardi d'se sont réunis les électeurs de I arrondissement de Bruxelles pour les Chambres législatives, l'effet d'élire un membre de la Chambre des Représentants en remplacement de M. le comte Louis Goblet, décédé.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1867 | | pagina 1