D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
50nic Année.
M» 5,153.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Le Journal officiel de SaintPétersbourg
commence b parler, b propos de la question d'O
rient. Jusqu'à préseol, il a»ait obser.é uoe pru
dente réserte. Aujourd'hui eefin d'après une
dépêche télégraphique il apprend S ses lecteurs
qu'une entente s'est établie entre les cabinets de
l'Europe, que la Russie n'a pas changé un seul
principe, et que ce soot les puissances de l'Europe,
qui reconnaissant son désDiéresseuienl, se sont
décidées mettre leur politique d'accord a»ec
l'action de la Russie.
Il est bon de rapprocher de cette déclaration le
langage que M. de Stakelberg tenait, il y a deux
joursa M. de Beust, an nom do Czar. Il aurait
déclaré que la Russie appuierait et protégerait
sincèrement l'intégrité et l'autorité de la Turquie,
quand celle-ci aurait rots les populations chrétien
nes de sou empire sur le même pied d'égalité que
les populations musulmanes; mais que, dans le
cas contraire elle agirait par tous les moyens en
fareur de ses coréligionoaires.
D'un autre côté, le cabinet anglais a déclaré,
dans la Chambre des Communes, que les griefs
des Candiotes ne lui paraissaient pas justifier la
guerre actuelle.
Ce langage entortillé fait douter de l'accord
européen dont parle la feuille russe. Les décla
rations de M. de Stakelberg sont nettes et précises t
égalité entre les deux populations que leurs
croyances éloigoent, ou action de la Russie.
Est-ce Ib l'accord contenu entre les cabinets
européens? La Russie l'affirme, l'attitude de l'An
gleterre en fait douter.
Ainsi les nuages ne sont pas encore dissipés, et
ce qu'il y a de pins clair, c'est qu'on ne sait rien
de positif sur les intentions de l'Eotope, que les
événements pensent emporter.
Les passages du discours de Napoléon III, qui
se rapportent l'Italie paraissent atoir fait sur
l'opintoo publique de ce pays une impression
qu'on avait peut être en vue de produire, ma's
que la presse italienne commente avec on visible
déplaisir. L'Italie constate que l'Emperenr a fait
trois fois meotion de l'Italie, mais chaque fois dans
un sens qui est loin d'avoir répondu au sentiment
public. L'Empereur rappelle aux Italiens qu'ils lui
doivent la Véoélie; il les avertit sévèrement d'évi
ter les conséquences que pourraient avoir les ten
tatives du parti d'action contre le pouvoir temporel
du Pape; enfin, il cite pour mémoire, et après
l'Espagne la coutinuatioo des bons rapports de
l'Italie avec la France.
L'opposition parlementaire, dont l'ordre do jour
propos des meetings vénitiens a provoqué une
crise ministérielle et la dissolutiou du Parlement, a
c>n devoir se justifier aux jeux du corps électoral.
Elle vient de faire paraître un manifeste destiué
plutôt a expliquer la conduite de cette majorité
accidentelle qu'a exposer le programme politique
qu'elle aurait appliqué si le mouvement régulier de
l'opinioo et des partis l'avait portée au pouvoir.
Ce que ce maoifeste prouve le plus clairement,
c est I extrême division des opinions, l'indiscipline
des partis, enfin le peu de consistance des systèmes
politiques qui out marqué la dernière session légis
lative.
La misère est excessive dans les contrées de la
Bohème, théâtre de la gnerre de 1866, et notam
ment dans les eo viroos de Kœnigsgratz. L'Empereur
d'Autriche vient de prescrite son ministre des
finances de mettre directement b la disposition du
gooveroeor de la Bohême les sommes nécessaires
pour calmer cette misère, et de veiller b ce que le
déficit qui résoltera de cette dotation soit couvert
par la réduction d'autres dépenses extraordinaires.
Le télégiaphe de Vienne nous apporte le résumé
do lescrit royal que l'Empereur d'Autriche a
adressé a la Diète hongroise en réponse aux di
verses adresses de cette assemblée. Ce docoment
dont la leciure a été accueillie avec uo vif enthou
siasme, satisfait b toutes les demandes formulées
dans ces adresses aussi bieo pour le réiablissemeut
de la Constitution que pour la réorganisation de
l'armée; et il exprime l'espoir qu'a son tour la
Diète ne fera b la couronne que des propositions
compatibles avec le maintien de l'empire. Le comte
Andrassy est présenté b la Diète comme manda
taire du Roi pour procéder a la restauration de
l'état constitutionnel du pays.
D'après les nouvelles du Mexique apportées par
les journaux de New York du 16 février, l'empe
reur Maxiroilieu a dû renooeer b convoquer un
congrès national, la situation daos laquelle se
troove le pays rie permettaot pas de faire procéder
b des élections. Il donc templacé ce congrès,
qui devait être composé de représentants de toutes
les provinces, par une assemblée de 35 notables,
au nombre desquels se trouvaient les ministres,
Mgr. l'archevêque de Mexico, M. le maréchal Ba-
zaine, le général Marquez et une vingtaine de
capitalistes et de propriétaires. C'est b cette assem
blée que l'Empereur a demandé un vote, après
avoir pris l'engagement par écrit de restersoit
comme Empereur, soit comme simple président, si
l'assemblée reconnaissait que l'intérêt du Mexique
exige qu'il conserve le pouvoir. Vingt-cinq mem
bres se sont prononcés dans ce sens et ont répondu
que Maximilieu devait lutter jusqu'au bout pour
maintenir le trône impérial. Dix membres ont été
d'avis qu'il devait abdiquer et lepartir pour l'Eu
rope. Ces dix membres sont M. le maréchal Bazaine
et les capiialestes ou banquiers appelés dans cette
assemblée.
LE MARIAGE DU COMTE DE FLANDRE.
An dire du Journal des Débats, quand on
a demandé au Roi de Prusse et au prince
Charles de Hohenzollern la main de la
princesse Marie pour le comte de Flandre,
l'un et l'autre ont hésité, craignant d'asso
cier le sort de leur fille et cousine celui
d'un prince belge dont la position leur
semblait menacée et trop confondue dans
les destinées de la Belgique
Il n'y a pas lieu de s'étonner de cette
hésitationécrit-on de Berlin ce journal
depuis plus d'un an ona souvent agité dans
les sphères du gouvernement prussien la
question des indemnités territoriales que
la France pourrait réclamer dans le cas où
la Prusse retirerait de la guerre certains
agrandissements, et le nom de la Belgique
était toujours prononcé le premier. On as
sure que le Roi Frédéric-Guillaume IV et
M. de Bismark étaient d'accord si l'Empe
reur Napoléon élevait quelques prétentions
sur ce pays, de ne lui faire aucune objec
tion et de maintenir la Prusse dans un état
de parfaite neutralité cet égard comme
la France devait rester neutre dans les
conflits que la Prusse voudrait susciter en
Allemagne, et quand il plairait la Prusse
de s'emparer des duchés de Holstein et de
Schleswig, et de se les approprier. Depuis,
on a proclamé cette théorie, que l'Europe
doit tendre se diviser en grandes agglo
mérations, dans lesquelles les petits Etats
devront se fondre. Tout cela ne présageait
pas un avenir très-brillant pour un prince
belge, et on trouvait que ce n'était pas la
peine de donner au comte de Flandre une
jeune et belle princesse prussienne digne
des plus grands princes et dont le futur Roi
d'Italie serait heureux de devenir l'époux.
Mais la position n'est plus la même aujour
d'hui. La Reine Victoria a demandé for
mellement la princesse de Hohenzollern
pour son cousin le comte de Flandre, qu'elle
affection singulièrement, et la Cour de
Prusse a été informée, dit-on, que l'Angle
terre, quel que fût son gouvernement,
couvrirait dans tous les cas la Belgique de
sa protection, surtout si elle pouvait comp
ter sur les bonnes dispositions de la Cour
de Berlindispositions dont le mariage du
comte de Flandre avec la princesse Marie
de Hohenzollern serait le gage.
Le Journal des Débats fait ce sujet les
réflexions suivantes
Nos correspondants n'en disent pas
davantage; mais il est aisé de les compren
dre. Ils font évidemment allusion des
rumeurs qui se sont répandues plus d'une
fois depuis un an au sujet de la Belgique et
de nos rapports avec elle. Nous l'avons dit
et nous le répétons ces rumeurs nous
semblent sans fondement. Nous ne croyons
pas la Belgique menacée. La Belgique est
un pays indépendant, constitué la suite
des contrecoups de notre révolution de
1830. La Belgique, jusqu'ici, s'est gouver
née librement, et se conformant aux con
ditions sous lesquelles elle a été créée. Elle
est restée complètement étrangère aux évé
nements qui se sont récemment accomplis
en Allemagne, et n'a donné personne
aucun motif de plainte contre elle. La
France, de son côté, a suffisamment montré
sa modérationson sespect pour les traités
et pour la justice, et son désir de maintenir
la paix, pour qu'on ne doive pas légèrement
lui attribuer des desseins que son gouver
nement n'a probablement jamais conçu.
Nous ne voulons pas nier cependant le côté
politique du mariage de M. le comte de
Flandre avec une princesse de Prusse, sur
tout si la Reine d'Angleterre s'en est mêlée,
comme on le dit, mais nous pensons que,
même dans ces conditions, l'influence de
cette alliance sera fort restreinte, et que
finalement elle n'aura de grandes consé
quences ni pour la Belgique, ni pour la
Prusse, ni pour l'Angleterre, ni surtout
pour la France.
ÉPIZOOT1E.
Une lettre de Zele (arrondissement de
TermondeJ, nous apprend que la peste
bovine vient d'y faire son apparition. Il
semble résulter de l'enquête laquelle
l'autorité a immédiatement procédé, que
ce triste fléau a été apporté par un taureau
acheté, le 4 février, Bauxelles, et qui au
rait fait partie du troupeau qui a commu
niqué la contagion Hasseli. L'animal a