D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
50me Année.
N<> 5,163.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Il es! en Autriche des esprits qui se montrent
bien peu favorables l'idée d'une alliance austro-
prussienne. La Presse de Vienne eu est l'écho.
Elle tient a l'endroit des Etats qui viennent de
traiter avec le gouvernement du Rot Guillaume et
uotammeot de la Bavière, un langage des plus sé
vères. Que signifie pour la Bavière l'alliance con
tractée? La médiatisation, c'est-à-dire la perte
de ses priucipales prérogatives. Dorénavant il y
aura en ce pays, un Roi civil Louis IIet uo Roi
militaire Guillaume I".
De ce que l'armée bavaroise pourra être é»eo-
tnellemenl placée sous le commandement prussien,
il résultera que tout ce qui a rapport l'armée
devra être organisé selon le système prussien et
subir chaque fois les modifications que le Roi Guil
laume jugera coovenable d'ordonner. Les forte
resses et les dispositions relatives aux garnisons ne
pourront pas échapper l'influence prussienne, et
il est clair que l'avenir des finances de la Bavière se
trouvera eu partie entre les maios de la Prusse, car
c'est d'elle que la guerre dépendramême pour la
Bavière.
Mais, et cela est plus grave encore, c'est surtout
dans les affaires extérieures que se manifestera la
dépendance de la Bavière. Qui donc, l'étranger,
se préoccupera dorénavant du gouvernement bava
rois, puisque celui ci, pour toutes les éventualités
de guerre, a tiaosféré le commandement la Prusse
et s'est privé par conséquent de luute initiative
personnelle dans les questions politiques?
C'eo est donc faitde l'indépendaoce de la Bavière
vis-'a-vis de la diplomatie européenne. Elle s'est
mise la remorque de la Prusse, et toute puissance
étrangère ayant des questions politiques traiter
avec l'Allemague, s'adressera désormais exclusive
ment an cabinet de Berlin.
Cet article, que nous résumons, et où perce par
fois une ironie amère, est très vrai au fond.
On écrit de Vienne la Gazelle de Cologne que
le ballon d'essaid'une alliauceoffeusiveet défensive
de la Prusse et de l'Autriche aurait été lancé dans
la Nouvelle Presse libre, de Vienne, par M. de
Beust en personne. Le correspondant de la feuille
rhénane ajoute que l'idée d'un rapprochement vers
la Prusse a tellement pris le dessus dans les plus
hautes régions, que l'oo a repoussé sans hésiter des
propositions qui auraient été transmises de Paris
Vienne au sujet d'une protestation commune contre
les traités d'alliance codcIos entie la Prusse et les
États du Sud.
Les correspondances adressées de Florence aux
journaux les plus sympathiques l'Italie s accor
dent représenter la situation de ce pays comme
très grave. A Florence, oo ne se gêne pas pour
dire que tout est perdu; Paris, ou le croit aussi,
quoiqu'on ne ledise pas. Dans la Chambre nouvelle,
la majorité découragéel'opposition résolue au
désordre. Do reste, ni plan, ni chef. M. Ricasoli
impuissant, M. Rattazzi impossible; Garibaldi dé
monétisé et boD seulemeut pour faire du bruit.
Derrière lui la foule, moins que cela, la blèbe, do
minée par quelques ambitieux méconnus qui veu-,
lent se faire jour tout prix. Eo a vaut, les difficultés
financières, la banqueroute côté de la révolution.
L'Italie a dédaigné la confédération; elle a voulu
l'unité mais fragile comme une verre, elle est déjà
brisée et les morceaux n'en seront bons rien.
Uo document de la plus haute importance en ce
qu'il jette du jour sur le mécontentement qui couve
sourdement eo Irlande en dehors du feoianisme,
vient de paraître. Noos le mentionnons, parce que
les journaux anglais qui eo parlent y voient nn
sinistre symptôme pour l'avenir. Cette pièce est
l'œuvre d'un évèque catholique dont la modération
et la tolérance ne sont contestées par personne.
Elle porte la signature de l'évêque de Kerry, le
docteur Moriarty. Dans ce documeot, le prélat
commence par mettre hors de cause les fenians,
qu'il accable de tous ses mépris. Il les traite de
conspirateurs lâches et pervers; mais tout aussitôt
il déclare dans un laogage superbe, plein de fer
meté et de conviction, qu'entre l'Irlande et l'An
gleterre aucune paix n'est possible tant que la plus
parfaite égalité religieuse ue sera pas établie entre
les catholiques et les protestants.
Cette égalité n'existe pas aujourd'hui, dit le
prélat iudigoé, puisque les Irlandais, si pauvres,
doivent pourvoir tout la fois aux frais de leur
propre culte et ceux d'un culte que leur con
science réprouve.
La sous commission chargée de la ques
tion de savoir si le mode de recrutement de
l'armée actuellement en vigueur doit être mo
difié vient de terminer son rapport, qui
sera présenté la commission militaire
danssa prochaineassembléegénérale. C'est
M. Van Schoor, sénateur, qui avait été
chargé de la rédaction du document. Voici
les principales dispositions que renferme
le travail fait au nom de la sous com
mission
Par trois voix contre une (le cinquième
membre étant absent), la commission a
prononcé la suppression du système de
remplacement etdesubstituation, etadopté
le principe l'exonération avant le tirage,
moyennant le paiement d'une somme
fixer chaque année par le gouvernement,
mais qui ne peut être inférieure 1,000 fr.
La sous-commission a ensuite décidé,
l'unanimité des quatre membres présents,
que l'exonération ne procurera aucune
exemption aux frères de l'exonéré. Toute
fois, le minimum sera réduite aux quatre
ciuquièmes pour le second fils et trois cin
quièmes pour le troisième, sans pouvoir
descendre un taux moindre, s'il y avait
plus de trois fils.
Enfin, il a été décidé que les fonds pro
venant de l'exonération serviraient d'abord
payer des volontaires de la milice la place
de ceux d'entre les exonérés qui seront
tombés au sort, et que l'excédent servira
ou contribuera l'entretien de la réserve
ou bien donner une compansalion aux mili
ciens.
Ces diverses résolutions ont été moti
vées par le désir de mettre un terme
l'accroissement continu de l'élément rem
plaçant et substituant dans la formation
du contingent de milice, et de remédier
aux inconvénients et aux dangers que pré
sente cet état de choses.
Les principes adoptés par la 2*sous com
mission ont été formulés en articles desti
nés, en cas d'adoption par la commission
militaire, être intercalés dans le projet
de loi sur la milice dont la Chambre des
Représentants est saisie depuis 186i.
Quant aux questions qui se rapportent
au chiffre normal du contingent de milice,
aux éléments de l'armée, que ce contingent
serait appelé alimenter et la partici
pation de la garde civique la défense du
pays, elles n'ont été qu'effleurées par la 2*
sous-commission,car elles ne pourrontêtre
résolues qu'après quela2*sous commission
se sera prononcée sur les divers points sou
mis son examen.
De son côté, le département de la guerre
a fait commencer les expériences avec
divers fusils se chargeant par la culasse,
les uns pour servir la transformation des
armes existantes, et les autres pour les
armes neuves qu'il y aura lieu de fabriquer.
Le Sénat s'est ajonrné samedi, après
avoir voté le budget de la guerre par 33
voix contre une \M. Cogels Osy) et deux
abstentions (MM. de Sélys et Maurice de
Robiano.)
Il n'y a pas eu, pour ainsi dire, de dis
cussion sur le budget quelques observa
tions de détail ont été présentées.
La Presse dit ce qui suit sur la déclara
tion de M. de Bismarck, relativement
Luxembourg
La Prusse n'a renoncé aucune de
ses prétentions; seulement, elle n'a pas
fait entendre de menaces et elle ne se pro
pose pas d'exercer une pression sur la Hol
lande, parce qu'elleappréhenderaitde faire
naître une question européenne.
En un mot, la Prusse va temporiser
jusqu'à ce qu'il se présente une occasion
favorable. Elle peut attendre, d'ailleurs.
Ses troupes tiennent garnison dans Lux
embourg; elle a passé, en temps utiles, des
marches qui assurent pour trois ans, l'ap
provisionnement de la place; enfin, elle
vient de se rendre adjudicataire du maté
riel de guerre qu'elle renferme et qui était
la propriété de la Confédération germani
que; ellen'adonc àyenvoyer, ni un homme,
ni un sac de blé, ni un canon, et, par con
séquent, elle n'a de permission demander
personne, pas même au Roi de Hollande,
souverain de Luxembourg.
La Prusse est donc Luxembourg
comme chez elle, et le difficile sera de l'en
faire sortir.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 20 mars, sont nom
més
1° Substitut du procureur général près
la cour d'appel séant Gand, en rempla-
cernent de M. Demeren, nommé conseiller
ladite cour, M. H. Lefebvre, substitut du
procureur du roi Gand
2° Substitut du procureur du Roi près
le tripunal de 1" instance séant Gand. en
remplacement de M. Lefebvre, M. E. Coe-
voet, substitut du procureur du Roi Bru
ges-
V ~~rPar arrêté r°yal du 21 mars, M. A.
an Eecke,candidat notaireà Neuve Eglise,
est nommé notaire la résidence de VS'er-
vicq, en remplacement du sieur Forrest,
décédé.