D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
TKVEsT
50mc Année.
Mercredi 10 Avril 1867.
J\o 5,167.
Des dépêches arrivées en France du
Mexique par le câble transatlantique sont,
jusqu'à plus ample informé, désastreuses
pour la cause de l'Empereur Maximilien.
Ce prince, battu par l'Escohedo, aurait été
obligé de s'enfermer Queretaro. Privé de
toute communication avec Mexico, il ver
rait chaque jour la défection autour de sa
personne prendre de telles proportionsque
bientôt ses troupes auront entièrement
passé dans le camp ennemi.
Nous extrayons ce qui suit d'une lettre
de Vienne, datée du 2 de ce mois
M. Langrand-Dumonceau est ici avec
M. Dechamps, ministre d'Etal de Belgique.
Ils ont été reçus plusieurs fois par M. le
baron de Bcust et par les ministres autri
chiens et hongrois, Vienne et Pesth. Ils
négocient deconcert avec les représentants
de la Société-Générale de Belgique et de
MM. BisschoITsbeim et De Ilirsch, l'obten
tion de presque tout le réseau national des
chemins de fer de la Hongrie, et celle né
gociation. terminée pour quelques lignes,
est sur le point d'aboutir pour les autres.
M. Langrand s'est assuré, par une conven
tion, la concession de la ligne importante
de l'Alfolder (de Groswardein Esseg sur
le Danube, 360 kilomètres); il a déposé la
demande en concession du prolongement
de cette artère, d'Esseg Agram et d'Agratn
Kanizsa, puis de Pesth Miskolcz et Ka-
schau, le tout d'un développement de plus
de 800 kilomètres. La Société-Générale,
représentée ici par MM. Licot et Nismes et
Vanboegaerde, est sur le point d'obtenir,
de son côté le chemin de fer de Semlin
Fiume, d'une étendue de près de 700 kilo
mètres, et MM. Bisschoffsbeim et De Hirsch
sollicitent la concession de Groswardeiu
Klausenburg et Cronstadt, d'une même
étendue.
Par arrêté royal du 5 avril, sont nommés
Dixmude, bourgmestre, M. J. Ghyselen;
échevins, MM. C. Rerabry, E- Paret.
La réunion déclare que le Luxembourg
ne doit jamais être séparé de l'Allemagne;
qu'il est du devoir du peuple allemand de
maintenir avec toute sa force le lieu decette
province avec l'Allemagne; enûn que cette
province doit être réunie l'empire alle
mand sans le moindre délai.
La proposiliond'avoir recoursà un appel
au suffrage universel dans le Luxembourg
doit être repoussée sans hésitation.
Quant la sortie de l'Autriche du traité
monétaire du Zollverein et son adhésion
autraité monétaire entre la France, l'Italie,
la Belgique et la Suisse, le gouvernement
convoquera une commission spéciale pour
le 10 avril pour examiner cette question.
M. Nicolas Hipel, capitaine commandant
la gendarmerie de la province de Flandre
occidentale et chevalier de l'ordre de Léo-
pold, est décédé subitement Bruges; ven
dredi soir, l'âge de 51 ans et 6 mois.
Dans les quatre paroisses de la ville, les
enfants ont fait dimanche dernier leur
première communion.
Hier, l'occasion du 32' anniversaire de
la naissance de S. M. le Koi Léopold 11, le
drapeau national a été arboré sur lu tour
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELCE.
BEVUE POLITIQUE.
La question du Luxembourg vient de dooner
lieu oue importante communication du gouver
nement français an Corps Législatif et probable
ment aussi au Sénat.
Après le retentissement qu'elle avait en au Par
lement allemand eldansles Chambres néerlandaises
et Anglaises, il n'était pas possible qu'elle ne fût
point portée k la tribune française. Aussi trois de
mandes d'interpellatioos ont-elles été déposées, k
l'ouverture de la séance delnndi, par trois membres
du Corps Législatif, MM. Jules Favre, Lambrecbt
et Josseau. C'est alors que M. le marquis de Mons-
tier, en vertu d'un décret spécial de l'Empereur, a
pris la parole. Au Dom du gouvernement, il a dé
claré que ce n'est pas la France qui a soule.é la
question, et que les pourparlers sont nés, en quel
que sorte fatalementde la situation indécise du
Luxembourg et du Limbourg, k la suite de la dis
solution de la Confédération germanique.
Il a ajouté que, dans la pensée du gouvernement
impérial, non-seulement la solution devait rester
absolument surbordonoée au double consentement
du Roi des Pays-Bas et du peuple luxembourgeois,
consulté par la voie du suffrage universel, mais
qu'elle devait être soumise k nn examen loyal des
puissances européennes; que l'Empereur était tou
jours disposé k admettre cette grande consultation
diplomatique, et qu'il avait le droit, par consé
quent, de croire que la pnixue sa or ait être troublée.
Ces déclarations offrent assurément on grand
intérêt, en tant qu'elles témoignent du désir et de
l'espoir du gouvernement français de conserver la
paix qui estselon l'expression du ministre des
affaires étrangères lui-même, le véritable intérêt
de la France. Mais quant k la situation actuelle de
l'affaire, et quaot aux «ues ultérieures de la France,
elles ne fournissent que desélémeotsd'appréciation
tout k fait iosoffisaoïs. Est-il vrai que le consen
tement du Roi des Pays Bas n'existe plus,
comme l'assurance eu a été donnée officiellement k
Londres et ailleurs, par les représentants diploma
tiques de ce souverain? Et si cela est vrai, si cette
couditioo essentielle de la cession do Luxembourg
vient k manquer, le gouvernement français est-il
résigné k abandonner l'affaire, ou enteud-il l'évo
quer, eu tout état de cause, devant l'aréopage des
grandes puissances signataires du traité de 1839,
en la posant en d'antres termes, suivant la
prévision exprimée l'autre joor k la Chambre des
Commuues d'Angleterre, par lord Stanley?
De même que le Roi de Portugal, que l'état
d'agitation de son pays a obligé de renoncer au
voyage qu'il avait projeté de faire k Paris, le Roi
de Bavière se voit empêché, par les complications
politiques du moment d'aller visiter l'Expositioo.
Le ministre italien se formera-t-il définitivement?
Avant-hier, après midi, c'était, parait-il, affaire
coocioe. M. Raltazzi était présidente! ministre des
affaires extérieures, M. Ferrara avait le portefeuille
des finances, M. Crispi celni de la justice, le général
Revel celui de la guerre, M. Pescetto la marine, M.
Ferraris l'agriculture, M. Correnti l'instruction
publique. Pois, le soir, assure l'Italie, tout était
remis en question par suite des objections faites au
président par M. Crispi. Enfin, hier matin, par
suite de nouvelles modifications, M. Raltazzi De
garderait que l'intérieur; M. Viscon'i Venosta
serait aux affaires étrangères, MM. Tecchio et
Cambray-Digny k la jusiice et k l'agriculture et
commerce.
Ces hésitations sont significatives; elles sont nn
indice de plus de la déploiable situation politique
de I'uqné italienne et conlrasieot singulièrement
avec les paroles que prononçait samedi eocore
Victor-Eru manuel.
Le conflit diplomatique qui s'est prodoit entre
l'Espagne et l'Angleterre a proposdonavire Queen
Victoria, a pris ces derniers jours dd caractère
assez grave. Noos 11e sommes donc pas surpris
d'appreodre par oue dépêche de Malle, que
l'escadre coirasséede la Méditerranée a reçu l'ordre
de se rendre sur les côtes d'Espague, pour appuyer
par uue démonstration énergique les réclamations
pressantes de l'Angleterre.
L'Epoca de Madrid donne une nouvelle qui
jette ou certain joor sur l'altitude du gouverne
ment espagnol dans la question romaine.
M. Bertian de Lis a demandé si, en considéra-
lion des déclarations faites par l'Empereur des
Français et son ministre des affaires étrangères
touchant la résolution de ne pas tolérer la violation
do poovotr temporel du Pape et de réclamer pour
loi l'appui de l'Europe, le gouvernement s'était
occupé de cette question. Il a demandé aussi s'il
avait été entamé des négociations louchant le pro
jet aax termes duquel les puissances européennes
garantiraient la dette des États Pontificaux.
Le ministre de l'intérieur a répondu affirmative
ment k la première qnestioo. C'est une de celles
auxquelles le gouvernement espagool a donné la
plus sérieuse attenlioo. Mais ce sera an ministre des
affaires étrangères k entier dans des détails k ce
sujet.
La commission des étudiants de Bruxelles ayant
annoncé aux étudiants de Loavain qu'elle se ren
drait en leur ville pont les inviter officiellement au
prochain coBgrès, voici la dépêche qu'elle a reçue i
Les étudiants de l'Université catholique rece
vront cordialement les membres de la commission
du congrès de Bruxelles qui viendront k Louvaio.
Ils ont refusé de prendre part au congrès, et croient
devoir les informer de la résolution suivante,
adoptée dans le meeting d'hier
Fidèles leurs antécédents et soucieux de
leur dignité, les étudiants de Louvain refusent
de s'associer des manifestations gui sont le
scandale et la risée de l'Europe.
Pour la commission
Le secrétaire, Le président,
ÏIAROY. MOBILLE.
En présence de cette dépêche, les délégués du
futur congrès de Bruxelles ont jugé inutile de se
rendre k Louvaio.
ACTES OFFICIELS.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Berlin, 7 avril. Un grand meeting
populaire a eu lieu aujourd'hui l'Alham-
Itra. On a voté une résolution une grande
majorité dans le sens suivant
Vienne 7 avril. La Gazette officielle de
Vienne, dans un article sur les efforts faits
pour obtenir l'unité monétaire sur les bases
du système décimal, annonce que les négo
ciations avec la Prusse relatives la sortie
de l'Autriche du traité monétaire du Zollve-
rein commenceront prochainement.
NÉCROLOGIE.