D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
50me Année.
Samedi 27 Avril 1867.
fto 5.172.
L'aspect général est par continuation
guerrier.
Le Moniteur universel publie une corres
pondance de La Haye qui, sous ce rapport,
ne laisse rien désirer. D'un bout l'autre,
elle sent la poudre.
La Hollande va compter une armée de
70,000 hommes, qui s'appuiera sur 100,000
hommes de garde nationale.
De plus, les Chambres ont alloué les
fonds nécessaires pour la construction de
14 monitors, 10 navires cuirassés tour et
éperon et 12 corvettes hélice, armées
chacun de 16 canons. On voit que par là
la Hollande accuse suffisamment sa dé
fiance et ses craintes.
A tous les calculs auxquels on se livre,
aussi bien en Hollande qu'ailleurs, nous
n'avons qu'une objection faire :on a tort
de faire entrer la garde nationale dans le
chiffre des combattants. Quand donc a-l«on
vu la garde nationale se mêler efficacement
une guerre étrangère?
Ou parle, dans l'histoire, de certaines
levées en masse de gardes nationaux. Cela
fait beaucoup de bruit et peu de besogne.
Nous renvoyons ceux qui en doutent
ce que dit Napoléon I" de ce geure de sol
dats. Plus récemment, le général Changar-
nier en parle également; il ne méprise pas
la garde nationale, mais il a bien soin de
dire qu'il faut donner de bon soldats de
bons généraux.
Par arrêté royal du 15 avril, le général
major la sectioude réserve B. Borremaus,
commandant la province de Namur est
nommécommandeurdel'Ordrede Léopold.
Par arrêtés royaux du 22 avril, sont
nommés
1* Juge au tribunal de première instance
séant Bruges, en remplacement de M.
Tuncq, appelé d'autres fonctions, M. E.
De Gotlal, actuellement juge d'instruction
Furnes.
2° Juge au tribunal de première instance
séant Furnes, en remplacement de M.
De Gottal, M. C. Henot, avocat Bruxelles.
3" Substitut du procureur du Roi près le
tribunal de première instance séant Bru
ges, en remplacement de M. Coevoet, ap-
peléà un autre siège, M. A. Van Maldeghem,
avocat Bruxelles.
4° Substitut du procureur du Roi près
le tribunal de première instance séant
Furnes, en remplacement de M. Simons,
M. G. De Rrouwer, avocat et conseiller
provincial Ostende.
LE PROPAGATEUR
1
REVUE POLITIQUE.
La confiance dans le maintien de la paix diminue
de joor en }onr s Paris; l'anxiété est k son comble,
et l'on demande k sortir tout prix de cet état
d'iocerlitode qui pèse si lourdement sur les esprits
et entra.e tontes les transactions. C'est k la lenteur
obligée des négociations qu'il faut attribuer ce
fâcheux état des choses, car le langage des jour
naux de Berlin est resté ce qu'il était dès le premier
joor la Prusse occupe I.uxembooig en vertu de
traités dont la validité e*t au-dessus de toute con
testation. Que les grandes puissances croient utile
d'examiner cette question et de donner leur a.is
ce sujet, il n'y a rieo d'impossible; mais il leur
faut le temps de se concerter, de transmettre a qui
de droit le-»r opinion et de rece.oir la réponse k
leor communication; voilk ce que l'on ne «eut pas
comprendre en France.
Noos ne pou.ons comprendre l'intérêt que peut
avoir la presse allemande k attaquer si *i«ement le
point d'hnnueur français. Tous les jnurnaox alle
mands rivsliseot de zèle k cet égardet si la ques
tion de la guerre oo de la paix doit être décidée
par les journaux prussiens, ou peut dès aujourd'hui
regarder la question comme fatalement résolue
dans le sens de la guerre.
Les sjmpiôraes pessimistes ne font qu'augmen
ter a Berlin. On doute encore k Berlin que la Rus
sie, tout en conseillant la paix, veuille s'associer k
la démarche de l'Angleterre et de l'Autriche, do
moins dans les mêmes termes. Quaul k la Suède,
qu'k Paris on snppose déj'v gagnée k l'alliaoce
française, oç assure qu'elle restera ueutre daus le
cas où la guerre devrait surgir des complications
présentes.
Le Parlemeot italien a repris le cours de ses
séances. La Chambre des Députés a volé le projet
de loi portant approbation de la convention con
clue avec la France pour le partage de la dette
pontificale. Ce projet a été vivement combattu par
la gauche.
Le ministre des finances a annoncé qu'il pré
senterait, dans la séance du 6 mai, son exposé
financier.
Suivant VItalie, cet exposé servira de préam
bule aux mesures que compte prendre le gouver-
nement et qui seroot dégagées de tout ce qui est
étranger k la questiou purement financière.
Le même journal se demande aussi ce que fera
l'Italie si la guerre éclate entre la France et l'Alle
magne. A son avis, l'Italie n'est pas atteiote direc
tement par la querelle qui semble s'engager, mais,
sans courir au-devant des charges de sa nouvelle
graodeur, la Dation italienne doit savoir les accep
ter virilement quand elles se présentent.
Nous empruntons k une correspondance adressée
de Rome k l'Univers le fait suivant qui sera lu avec
intérêt
An mois de mars, nne corvette américaine a
amené un courrier de cabioet porteur d'une dépê
che par laquelle le président Johnson exprimait en
substance an Pape les sympathies de la nation
a américaine et do gouvernement pour Sa Saiotelé,
offrait l'appui de la flotte de l'Union daos la
a Méditerranée, et se déclarait prêt k fournir au
a Saint-Siège les sommes d'argent qui pourraient
m lui être utiles, a
Si nos renseignements soot exacts, Pie IX
aurait été très-touché d'une telle ouvertore, et se
serait écrié que vraiment l'Eglise catholique tra
verse une époque merveilleuse, dans laquelle k
chaque instaut de célesies splendeurs brillent au
milieu des obscurités que le monde de la Révolu
tion cherche k lui faire, a
LISTE de» Jurés qui auront juger les affaires
portées devant la Cour d'assises de notre
province, dans la 3* série du 3* trimestre
1867, qui s'ouvrira Bruges le i5 mai, sous
la présidence de M. le conseiller Verbaere.
JURÉS TITULAIRES.
MM. J. L'Eclusemédecin, Poperiughe.
J. Delavaleye, propriétaire, Gheluvelt.
A. tirunf.nl, couaeiller omtuuualY près.
J. Oe Ruyter, sellier, Bruges.
Reynaert, notaire, Courtrai.
P. De Cloedt, cultivateur, Assehroucke.
Rodenbar'h fabricant, P.oulers.
Gheyseas, avocat, Hareibeke.
A. Yandermeeracbéchevio, Meniu. x
H. Reyntjes, notaire, Courtrai.
H. Dewulf, médecin, Poperingbe.
F. De Buaschere, propriétaire, Atveriugbem.
H. Dieryckx, orfevre, Osleude.
A Lambiu, notaire, Y près.
Ch. Rembry, éclieviuDixmude.
Descamps-Perceval, médecin, Wervicq.
H. Van Zoyten-Peerspropriétaire, Bruges.
Feys-Keslelootnégociant, Dixmude.
Val» deu Bogaerde, propriétaire, lugclmuostcr.
De Craene, médecin, Courtrai.
Thooris, négociant, Bruges.
L. Lucq, arpenteur, Bruges.
J. Wantebrasseur, Assebrouck.
t.. Deleyn, particulier, Bruges.
J. Verbarst, marchand, Courtrai.
J. Van Cleempoel, boutiquier, Ostende.
C. Van Ackere, notaire, Meuiu.
F. Vandeupeeieboomageut de la banque, Yprej.
Ed. D*chielere, notaire, Kerckbove.
Vau fteste, cm-eiller conuuuuaiWervicq.
JURÉS SUPPLÉMENTAIRES.
D, Bever, louageur, Bruges.
Roste, aubergiste, Bruges.
J. Roger, avocat, Bruges.
J. Cabouler-Vau Htecke, marchand de bétailBruges.
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
ACTES OFFICIELS.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
A l'audience d'avant-hier, de la cour d'assises
de cette province, le nommé Aug. Rommeus,
ouvrier k Luiugne, a été condamné k la peine de
mort pour avoir incendié la moisson de M. L.
Lepoutre, k Herseaux.
Avant-hier matin la cour d'assises a com
mencé l'examen de l'affaire k charge du nommé
Jean Van Hee, âgé de 37 ans, écanguetir, k Couc-
kelaere accusé de tentative d'assassinat commise
sur la personne de son père légitime, Corneille
A an Hee, 64 ans, cultivateur en la même commune.
Voici daos quelles ciiconstances le fait reproché
Jean Van Hee se serait passé
Le jour de l'an, les père et fils Vau Hee, pris de
boisson, sortirent, vers les 4 heures de l'après midi,
d'uDe auberge, et rencontrèrent la mère Vao Hee
qui engagea son fils k rentrerprétendant que sa
sœur demeurant k Keyem l'attendait k la maisoD.
Jean se laissa convaincre et reotra avec ses parents.
Mais s'apercevaot que sa mère l'avait trompé en
loi annonçant l'arrivée de sa sœur, le fils Van Hee
s'irrita et chercha querelle k tout le monde. Des
paroles on en vint aux mains, et, sous un prétexte
futile, il empoigDa son père. La mère, intervenant
pour les séparer, tomba k terre et entraîna les
autres dans sa chnte. Entreterops le fils avait saisi
son père par la cravate et exerçant one trop grande
pression, le pere demanda on couteao pour couper
sa cravate; k ce momeot Jean lacha prise sans que
son père dot employer le cooteau.
Corneille Van Hee s'enfuit, disaDt qu'il allait
déposer sa plainte eDtreles mains du boorgtnesire.
Quelque temps après, le fils saisit on fusil suspendu
au mur de la cuisine, sortit et lâcha le coop en
I air. Après cela il rejoignit son père et voulant
l'empèeher de se rendre chez le bourgmestre, il
roula de nouveau avec lui k terre. C'est k ce
momeot que passa le nommé Ch. Van Damme, qui
délivra Corneille Van Hee des étreintes de son fils,
et I accompagna chez le bourgmestre.
Le jury a émis on verdict affirmatif par 7 voix
contre 5 sur la question des coups et blessures
portés au père, et un «e-dict négatif sur la teuia-
ti«e de parricide. La cour s'est jointe k la ma
jorité du jury et a c.nJamué Jean Vat. Hee k 5
aus de réclusion.