Le 29 du mois précédent, la nommée
Marie Tassaerl, âgée de 10 ans, fille d'un
tisserand Meulebeke, est tombée acci
dentellement dans un puits rempli d'eau
et s'est noyée.
Un bien triste malheur est arrivé
vendredi après midi Corleroarcq, près de
la station du chemin de fer. Le nommé
Joseph Maes, cultivateur, conduisant un
chariot dont les chevaux avaient pris le
mors aux dents, est tombé du siège et est
resté mort sur place.
Jeudi dernier, un fratricide a été
commis en la commune de Cherscamp,
près de Welteren. sur le nommé Ch. Goe-
vaert, par son frère Jean Baptiste, âgé de
78 ans, cultivateur. Les deux frères s'étaient
querellés et c'est au moyen d'une pelle que
l'assassinat a eu lieu.
Nous apprenons que messieurs les
fabricants d'armes qui avaient traité avec
le gouvernement pour la transformation
des armes de guerre ont consenti sans
difficulté la résiliation des contracls pro
visoires. (Journal de Liège
On lit dans l'Ami de l'Ordre(Naraur)
V juin
L'Empereur de Russie, se rendant Pa
ris, a traversé ce matin notre station de
chemin de fer.
Le train impérial est entré dans la gare
vers 9 heures 35 m. et y a séjourné une
dizaine de miaules.
La tête du train était formée du service
d'honneur appartenant au chemin de fer
rhénan; venait ensuite le service spécial
de l'Empereur NapoléonIII,envoyé jusqu'à
Yerviers au devant d'Alexandre II.
Une nombreuse foule de curieux avait
pénétré dans l'intérieur de la station. Tous
les yeux cherchaient naturellement l'Em
pereur, dont rien ne pouvait trahir l'incog
nito, si ce n'est pour ceux qui connaissaient
son portrait.
L'attention néanmoins a fini par se fixer
sur un jeune homme de taille ordinaire,
coiiïé d'un léger chapeau gris, en simple
tenue de voyage, et ne pot tant aucun in
signe distinctif,
Ce gentleman la physionomie douce
était l'Empereur S. M. I. occupait la berline
du train impérial dite terrasse croyons nous.
Au premier signe de déférence du public,
le czar s'est levé et a salué avec beaucoup
de courtoisie. Cet échange de saluts cour
tois a continuéjusqu'au moment du départ.
Nous pouvons citer un trait de la simpli
cité qui paraît caractériser Alexandre II.
Dans la matinée, deux dépèches de Saint
Pétersbourg avaient été reçues au bureau
de notre télégraphe, l'adresse du comte
Schouwaloff, aide-de-camp général.
A l'arrivée du train, le directeur de notre
station, M. YYilkers, porteur de ces deux
dépêches, se présente l'une des voitures,
déclare l'objet de son message, et s'adres-
santà l'un des personnages présents, celui
qui s'était avancé le premier, le prie de
vouloir bien faire remettre les deux plis au
comte Schowalofï.
Je m'en charge bien volontiers, ré
pond cet obligeant intermédiaire, qui n'é
tait autre que l'empereur lui-même.
Les dons offerts celte année Pie /X
par les catholiques de Hollande, s'élèvent
la somme de 117,075 florins.
Une statistique des progrès du catho
licisme en Angleterre constate que, depuis
1855. le nombre des prêtes y a augmenté
de 400, celui des églises et chapelles de
317, et celni des couvents de 168. En
Ecosse, on compte aujourd'hui, de plus
tju'en 1855, 61 prêtres catholiques, 52
églises et chapelles, 13couvenls d'hommes
et un collège.
On lit dans une correspondance:
Une personne qui est très étroitement liée
avec le personnel de l'ambassade d'Autri
che et avec la cour de Vienne, a ieçu der
nièrement, c'est dire dimanche 26 mai,
une lettre de cette ville où on lui mandait
que l'Impératrice mère était fort inquiète
du sort de Maximilien. que ni l'Empereur
François Joseph ni ellle n'avaient depuis
longtemps reçu aucune nouvelle de ce
prince infortuné; on priait donc la per
sonne dont je vous parle, au nom de l'Em
pereur et de sa mère, de s'efforcer d'obte
nir quelques indications qui pussent être
communiquées la famille impériale d'Au
triche. Cette même personne s'est donc
transportée au ministère des affaires étran
gères le jour même; et celte première
visite étant restée sans résultat, par suile
de l'absence du personnage qu'il s'agissait
de consulter, elle y est retournée le lende
main. On lui apprit alors que la veille
même, le dimanche 26 mai, le gouverne
ment avait reçu unedépêche, pas très claire,
mais d'où l'on pouvait inférer que Maximi
lien avait réussi gagner le Texas. Voilà
exactement l'unique information officielle
qu'il soit possible de connaître. Nous ne
tarderons certainement pas être plus
complètement renseignés.
M. Langrand Dumonceau vient d'in
tenter au gouvernement italien une action
tendantà obtenir une somme de 800,000 fr.
de dommages intérêts. Lorsque M. Lan- -
grand Dumonceauaconcluavec M. Scialoja
la convention relative la liquidation
d'une partie des biens du clergé italien, il
a dû déposer, litre de cautionnement,
au trésor public de Florence, une valeur
de 8 mitions de rentes italiennes.
A Wallham (Etats-Unis.) existe une
fabrique de montres qui emploie 500 ou
vriers et fournit 50,000 articles par an.
Tout le mécanisme, tous les rouages sont
faits par des machines. Un demi kilogram
me de fil d'acier, qui coûte une vingtaine
de francs, sert lu confection de 100,000
ressorts de montres, et sa valeur équivaut
alors plus de 15.000 fr.
Les diamants sont perforés par une
vrille aussi fine qu'une pointe d'aiguille, et
les trous mesurés au moyen de jauges qui
indiquent ladix millième parlied'un pouce
anglais. Si une montre de Wallham se dé
range, si un ressort se casse, on peut en
obtenir un nouveau, idendiquement sem
blable, en envoyant le numéro de la mon
tre la manufacture.fi/ourHauxaméncaùjs.j
FRANCE.
L'Union donne les renseignements sui
vants au sujet de l'arrivée de l'Empereur
de Russie
Le train entrait la gare du Nord
41/2 heures.
L'empereur Napoléon est sorti du salon
de réception cinq minutes avant l'arrivée
du convoi et s'est placé au centre du quai
pour recevoir son hôte illustre.
En descendant de wagon, l'Empereur
de Russie a échangé quelques paroles de
félicitations avec l'Empereur Napoléon, et
le cortège s'est avancé vers la porte de sor
tie, l'Empereur ayant sa droite l'Empe
reur de Russie.
Neuf voilures de gala étaient rangées
sur la place de Roubaix.
L'Empereur Napoléon a pris place
dans la première voilure panneaux de
glace, mais fermée, ayant sa droite l'Em
pereur Alexandre eldevant lui le czarewich
et son jeune frère elle était traînée par
deux chevaux. Il était, malgré les six gla
ces, assez difficile de distinguer les augustes
étrangers. Le czar cependant avançaiqsou-
vent la tête pour saluer la foule on a été
frappé de la noblesse de ses traits; le jeune
prince Wladiniir se faisait remarquer par
la finesse et l'élégance de son profil. Les
uniformes étaint resplendissants.
Les aides de camp et officiers d'ordon
nance et la suile des deux souverains ont
occupé les antres voitures, et le cortège
s'est mis en marche, précédé de deux dé
tachements de lanciers; un peloton de cent
gardes suivait immédiatement le carrosse
impérial. Un second détachement de lan
ciers fermait la marche.
A 5 heures précises, le cortège faisait
son entrée aux Tuileries
La réception aux Tuileries a duré une
demi heure
Le trajet des Tuileries l'Elysée offrait
un magnifique spectacle. Sur la grande
avenue des Champs-Elysées tous les équi
pages aux plus riches livrées s'étaient ran
gés sur les côtés laissant le milieu de la
chaussée libre, et les allées latérales étaient
littéralement encombrées de promeneurs
et de promeneuses aux plus élégantes toi
lettes. Le coup d'oeil en était ravisant.
A 5i/2 heures, trois régiments d'infan
terie de la garde prenaient position dans
la grande allée centrale du jardin des Tui
leries, sur la place de la Concorde, sur
l'avenue des Champs Elysée et sur l'allée
iMarigny.
Le cortège impérial est sorti du pavil
lon de l'Horloge, a suivi, au pas. l'itinéraire
direct désigné entre le palais des Tuileries
et l'Elysée, et est arrivée cette résidence
six heures.
L'Empereur Napoléon accompagnait
ses augustes hôtes.
L'accueil fait au czar a été respectueux,
très empressé, comme nous l'avons dit,
mais réservé; il y a eu peu de vivats.
L'Empereur de Russie était peine
installé l'Elysée, qu'il a reçu la visite du
Roi des Belges. Léopold II est arrivé dans
une calèche découverte, avec ses aides de-
camp; il portait sur son costume d'officier
général le cordon bleu de Russie.
Toutes les notabilités russes résidant
Paris, les dignitaires de la maison de
l'Empereur, les dames d'honneur du palais
ont été présentés l'Empereur de Russie.
Sous la signature de M. H. de Riancey,
l'Union de Paris publie l'article suivant au
sujet de la chute définitive de l'empire du
Mexique
C en est fait de l'empire éphémère du
Mexique.
Irahi par la fortune des armes la
quelle il en avait noblement appelé, Maxi
milien est prisonnier. La plus cruelle
incertitude règne sur son sort: s'il n'est
pas fusillé, il le devra, lui, l'archiduc
d'Autriche, lui, le protégé de la France,
la pitié des bandits de Juarez et la com
misération de cette république américaine
qui n'a jamais voulu reconnaître son pou
voir.
Et au moment où la nouvelle de sa
captivité tombe travers les fêtes auxquel
les assiste son beau frère, le Roi des Belges,
sa malheureuse femme, l'héroïque impé
ratrice Charlotte, agonise sous les affreuses
étreintes de la folie.
Quel drame! quelles péripéties! quel
dénoûment!
Notre Moniteur se tait. N'y a t il pas
aussi une singulière éloquence dans ce
silence inouï?
Paris, 2 juin.