L'huile «le pétrole, si usitée au our-
«l'bui pour l'éclairage, psi un insecticide
d'une efficacité incomparable. La meilleure
pour cet effet est la non épurée. Elle se
vend très bas prix dans le commerce de
droguerie eu gros. L'arrosage des fraisiers
avec île l'eau laquelle on a ajouté, par
arrosoir, quelques grammes d'huile de
pétrole, détruit ou éloigne le maus ou ver
blanc du hanneton, qui fait tant de mal
celle culture. Un peu de pétrole brut mêlé
beaucoup d'eau (30 grammes par Jilre),
on agile le mélange avant de s'en servir,
est un nois<»n sûr pour les courlillères.
Avec urMmlonnoir, on verse un peu de ce
mélange dans leurs trous; elles ne lardent
pas mourir. La vermine tenace des vieil
les maisons eslobligée de battre en retraite
devant le pétrolecommedevanl la benzine.
Des injections d'pau pétrolisée (60 gram
mes par litre) sur les fourneaux et dans les
crevasses et tr^usdes murs |>urgent infail
liblement les habitations de ces hôtes in
commodes. Mais il faut y revenir a plusieurs
reprises, afin de détruire les jeunes géné
rations, écloses des œufs pondus avant une
première opération. La gale étant occa
sionnée par le dévelo|)ppment d'un insecte
parasite, l'acarus, est très promplement et
radicalement guérie, au début, par des
onctions de pétrole. Des frictions d'eau
pétrolisée nettoient instantanément les
animaux dompsli(jues des insectes parasites
qui les incommodent. On doit savonner
l'animal quelques instants après la friction.
L'intendance sanitaire de Conslanti-
uople a été informée par le lélégrajrhe
qu'à Bagdad une véritable peste s'est ma
nifestée dans la tribu des Bédouins établie
près de Silak. Déjà 5d0 individus, sur mil
le qui composent celte tribu, ont succom
bé. Des mesures rigoureuses ont été or
données.
- i
FRANCE.
Paris, -qjuiu.
L'Etendard rapporte que le Pape aurait
exprimé la pensée de se rendre Paris.
Le comte et la comtesse de Flandre
sont arrivés avant-hier matin Paris.
L'Union estime six cent mille je
nombre de personnes n'habitant pas ordi
nairement la capitale, et qui sont présen
tement dans nos murs.
La Gazette de France publie encore
plusieurs protestations d'émigrés polonais
contre l'attentat du 6 juin.
On sait que l'Impératrice de Russie
régnante est une princesse de Ilesse-Darm-
stadl. Voici le tableau que le Journal de
Paris trace de celte petite cour allemande
au moment qu'on y reçut, en 1811celui
«qui est aujourd hui l'empereur Alexandre
Là régnait un prince bizarre, Louis II,
père «le trois filles, dont deux étaient ado
rées de lui tandis que la troisième haïe
sans qu'on ait jamais su au juste pouiquoi,
vivait reléguée dans les mansardes de la
résidence. Les deux filles heureuses,
Des plus adroites mains empruntant le secours,
se montrèrent dans toute leur splendeur.
On cacha leur triste sœur, qui disait sans
doute en elle-même
El moi, pour toute brigue et pour tout artifice,
De mes laimes au ciel j'offre le sacrifice.
Mais l'auguste voyageur voulut voir
toute force la princesse Marie. Il futcharmé
de son esprit, de sa bonté et de sa grâce, et
c'est ainsi que la pauvre Cendrillon de
liesse Darmstadl devint czarine.
On nous rapporte un cas de longévité
remarquable. Le sieur Ch. Vanalderwereld.
né Wervioq. département du Nord, le 14
avril 1740, y est mort le 22 mai dernier. Il
était donc âgé de cent vingt-sept ans.
Lundisoir.àdix heures.au momentoù
des milliers de personnes se pressaient sur
la place de la Concorde pour oomlempler
les illuminations des Tuileries, une femme
effarée, éperdue, courait frénétiquement
au milieu des masses agglomérées encriant
d'une voix lamentable
Mon enfant! mon enfant! où est mon
enfant?
Cette femme, demeurant rue de Cléry,
avait eu l'imprudence «ie s'engager dans la
cohue ayant avec elle sa fille, âgé de sept
ans; une brusque ondulation de la foule,
comme il s'en produit toujours en pareille
circonstance, l'en avait soudainement sé
parée, et c'est pour la retrouver qu'elle
courait en tous sens comme une folle.
Enfin, après un quart «l'heure de recher
ches, de cris et d'angoisses, elle l'a trouvée
entre les mains d'un sergent de ville, qui
s'apprêtait la conduire chez ses parents.
En voyant sa fille, la pauvre mère n'a
pas eu la force de proférer une seule pa
role. Sa joie était si grande, qu'elle s'est
affaissée sur elle même comme privée de
connaissance. On a été obligé de la recon
duire son domicile; mais là on s'est
aperçu que la violente commotion qu'elle
avait ressentie avait altéré sa raison.
i i> ai-- i»
ITALIE.
Les fêles qui vont avoir lieu Rome, y
ont renchéri la vie, comme celles de l'Ex
position ont fait Paris. Le Souverain-
Pontife, toujours préoccupé du bien être
de son peuple, vient de faire ce qui était en
son pouvoir que le plus petit nombre de
personnes possible s'aperçoivent de la
cherté des vivres. Tous les petits employés
recevront un double traitement pour le
mois de juin.
La Beine Pia de Portugal va se ren
dre Rome pour rendre visite Pie IX,
dont elle est la filleule. Elle sera accom
pagnée par l'infante Isabelle de Portugal
qui vient d'arriver Florence.
Les journaux italiens disent que la
Reine Pia, qui avait formé le projet de
cette visite avant de quitter Lisbonne, a élq
vivement pressée de la mettre exécution
par son père Victor-Emmanuel.
Par un décret tout récent, le Saint-
Père vient d'autoriser les évèques du
monde catholique faire usage «Je la ta
lotte et de la barrette violettes. A Rome
on ne la portait pas, en Espagne on s'en
servait, et en France, bien que la coutume
l'eût assez généralement introduite dans
la pratique, cependant des dissentiments
se sont lait jourdiverses reprisesce
sujet. Désormais toute discussion dispa
raîtra et l'uniformité régnera partout.
Un notaire de Bergame, M. Colpani,
avait fait le pari de casser avec la tête
plusieurs centaines d'assiettes. Il l'a fait et
a gagné; mais dans la même soirée, en
reulranl chez lui, il a été saisi d'une fièvre
ardente. Sa tête s'est enflée outre mesure
et il a expiré après quelques heures de
douleurs atroces,
Nous extrayons le passage suivant de
la correspondance florentine du Monde,
datée du 6 juin
a Notre correspondant a vu, le 3, Victor-
Emmanuel son arrivée de Turin et a été
vivement frappé du phangement qui s'est
fait en si peu de temps sur sa physionomie.
Quinze jours auparavant, le Roi partait
pour Turiu gai et souriant, pour assister
une fêle de famille. Il revient Florence
triste, abattu, portant sur son front et dans
son regard quelque chose de lugubre.
Ou dit que Sa Majesté est en proie,
depuis quelques jours, de sinistres pies-
sentiments. Bien que très éloigné de toute
superstition, et peut être même assez pro
gressiste pour ne pas croire au surnaturel,
le Roi n'aurait pas su se défendre de trou
ver quelque chose de fatal dans les doulou
reux événements qui viennent de se pro
duire Turiu tandis qu'on célébrait les
fiançailles de son second fils. D'abord, la
princesse douairière de la Cislerna, qui
s'est toujours très bien portée, tombe malade
et n'est pas encore guérie aujourd'hui.
Quelques jours avant le mariage, la
jeune fiancée fait une promenade en voi
ture et au retour les chevaux prennent le
mors aux dents, et elle n'en sort sauvée que
par miracle. Le jour de la fêle solennelle,
le secrétaire du Boi, comte de Verasis, qui
chevauche côté des jeunes époux se ren
dant au château du Siupinigi, tombe de
cheval, frappé d'apoplexie. Le général de
Sonnaz, qui a le premier mis son nom au
bas du contrat de mariage comme premier
témoin de l'auguste fiancé, est rentré chez
lui bien portant; dans la nuit il a été pris
d'une fièvre ardente, et quand notre cor
respondant nous écrivait, il était la der
nière extrémité. La Gazette de Turin du 8
nous apprend qu'il est mort. Enfin, dans
cette même nuit, une femme al'achée au
service de la nouvelle mariée se jette volon
tairement par l'une des plus hautes fenê
tres du palais royal et reste morte sur le
coup.
Ce n'est pas tout encore. Dans celte
même quinzaine, le télégraphe apporte en
Italie la mort de l'archiduchesse Mathilde,
la suite d'un terrible accident. Or, quelle
est celle archiduchesse? Celle dont on né
gociait le mariage avec le prince héritier,
avec le fils aîné «le Victor Emmanuel. Il
n'est plus de mode de parler du doigt de
Dieu; mais celui qui eu est touché, quelque
esprit fort qu'il soitne peut faire moins
que de réfléchir.
A tout ceci, que le lecteur ajoute la
gravité des préoccupations politiques, et il
pourra aisément se rendre raison de rabat
tement du Roi.
On rapporte un détail assez caracté
ristique du mariage du duc d'Aoste la
princesse douairière de la Cisterna, crai
gnant que la fortune de sa fille fut gérée
selon le brillant système économique qui
préside aux finances du royaume d'Italie,
s'est réservé l'administration des biens
considérables que sa fille apporte au fils de
Victor Emmanuel. On ne saurait mettre
plus galamment un genre en tutelle.
HONGRIE.
COURONNEMENT DU ROI DE HONGRIE.
Pesth, 8 juin.
I,a solenuilé a commence ce iuafin a 7 heures et
a fini midi; elle auiau pu durer plus longtemps,
mais u oublions pas qu'il a fallu se meure en train
cinq heuies du malin pour pouvoir occuper uoe
bonne place sur une des estrades de l'église parois
siale de Bode, église de moyenne grandeur, et dont
loul l'espace avait été réservé.
I.a cérémonie a eu lieu dans l'église paroissiale
de Bude. L église élaii occupée par le corps diplo
matique, les membies des deux Chambres de la
Diète, beaucoup de dames de l'aristocratie et de
hauts fonctionnaires. A neuf heures, le* coriéçe
entrait dans l'église, savoir les magnats, les offi
ciers et les gentilshommes de la non»elle cour
hongroise, chambellans, chevaliers d'honneur;
quelques chargés de la cour de Vienne comme le
prioce de Hohenlohe, M. de Beust; puis le prioce
Auguste de Saxe Cobourg; les ministres hongrois,
les archiducs Chai les-Louis, Louis- VictorLéo-
pold Joseph, Ferdinand grand doc de Toscane
le comte Audrassy précédant immédiatement le
Roi, pnisqu il faisait les fonct ions de palatin puis
Lents Majestés et la garde noble hongroisequi
faisait Ja baie.