On écrit de Spa, le 17 septembre
Après le bal des courses, une rixe a eu
lieu entre un officier prussien et les agents
de la force publique. Cet officier, attardé
la Redoute avec quelques amis, ne voulait
pas se retirer après l'heure réglementaire.
Bientôt il frappa d'un coup de canne plom
bée un paisible voisin; puis, la police étant
intervenue, une vraie bataille a eu lieu
l'officier prussien tenait la main un poi
gnard dont il menaçait les agents; il par
vint même arracher l'épée d'un agent et
allait probablement s'en servir, quand il
fut arrêté par un pompier qui lui brisa son
sabre sur la tête. La blessure, quoique
assez large n'est pas dangereuse. Le pré
venu a été mis la disposition du procu
reur du roi de Verviers.
Le Courrier du grand duché de Luxem
bourg annonce que la démolition des forti
fications a commencé le 8 septembre par
la destruction des colonnes qui encom
braient le passage entre les portes, sur le
chemin qui conduit la gare centrale.
Bien des personnes croient que les
prisonniers abyssiniens sont tous Anglais,
c'est une erreur dans le nombre il n'y a
que deux sujets britanniques, les autres
sont des Français des Suisses des Alle
mands et des Hongrois.
Il existe Bonchill Lairg un cordon
nier qui s'est marié le jour des noces de la
reine Victoria et du prince Albert. La fils
du cordonnier est né le même jour que le
prince de Galles, et ce singulier jeu du sort
a continué, un fils étant né dans la famille
du cordonnier chaque fois qu'un prince
naissait, et une fille lorsque c'était une
princesse.
Ces jours derniers,lanuit tombante,
un certain nombre de gamins jouaient dans
la rue de la Pontonnerie, Roubaix. L'un
d'entre eux, âgé de dix ans, dans l'intention
de blanchir un de ses camarades plus jeune
que lui, trouva bon de le jeter et de le
tenir quelques minutes sur un tas dechaux
pulvérisée qu'on avait déposé là pour ré
parer une maison. L'enfant, placé la face
sur la chaux même et forcé, plusieus re
prises, d'ouvrir la bouche pour respirer,
avala quelques gorgées de la fatale pous
sière. Bientôt il se sentit pris d'un mal vio
lent dans l'estomac et les entrailles. On
s'empressa de le secourir. Mais, malgré
tous les soins qui lui furent prodigués, il
rendit le dernier soupir le lendemain matin
dans l'horribles souffrances. Sa mère a
ressenti une telle douleurde samort qu'elle
'en est tombée dangereusement malade.
On avait le Congrès de Lausanne, le
Congrès de Genève, l'Exposition univer
selle; on a eu le Congrès des fromages. Il
a eu lieu en Suisse, naturellement; Berne!
Les fromages de l'Emmenthal, de la Haute
Argovie et du Seeland se sont fait remar
quer; ceux du Simmenlhal, du Gessenay,
de l'Oberland, étaient moins abondants
qu'à l'ordinaire. Tous les cantons avaient
envoyé des représentants ces séances
moins orageuses que celles qui ont été pré
sidées par M. Jolissaint ou par M. James
Fazy. Il n'y a pas eu de discours prononcés;
la réunion de Berne a été le meilleur ré
sultat obtenu jusqu'ici par les sectateurs
et les enthousiastes de la ligne de la Paix!
La question ouvrière vient de se com
pliquer d'an incident d'une haute impor
tance. On sait qu'à l'époque de toutes les
grandes luttes entre patrons et ouvriers en
Angleterre, ces derniers, pour maintenir
on élever le taux du salaire en restreignant
l'offrede bras disponibleset par conséquent
la libre concurrence, cherchaient faire
émigrer des travailleurs en Amérique. Le
fait s'est produit l'occasion de la grève
récente des travailleurs.
Or, les ouvriers américains viennent de
tenir un Congrès Chicago et ont décidé
que personne n'a le droit de travailler, si ce
n'est les ouvriers américains. Il a été résolu
qu'on enverrait un délégué en Europe pour
empêcher l'émigration des ouvriers euro
péens, émigration qui ne pouvait avoir
d'autre résultat que d'appauvrir les travail
leurs du Nouveau Monde
C'est M. Richard Trevellinck qui a été
choisi comme délégué pour cette mission.
Des lettres de Saint Pétersbourg,
mentionnées par la Guienne, signalent les
bruits fâcheux qui continuent circuler
dans celle capitale sur la santé de l'Empe
reur Alexandre en Crimée; il y a des ru
meurs sans doute mal fondées d'un empoi
sonnement; la mort d'Alexandre l" en
Crimée, a été, comme on sait, attribuée
la même cause. Les vieux Russes préten
dent que tout va mal depuis le voyage du
Czar en France.
Le bruit court dans les cercles diplo
matiques de Vienne, el nous reproduisons
ce bruit sous toutes réserves,que l'ex Reine
Marie de Hanovre vient de se convertir au
catholicisme.
FHA.HCE.
On dit de tous côtés que les Chambres
seront convoqués le 15 novembre.
L'Union se demande si l'on veut ac
coutumer la France l'aspect des batailles.
Voici quel propos
Les préfets viennent d'envoyer tous
les sous préfets et a tous les maires une
circulaire, datée du 10 septembre, pour les
avertirque les troupes en garnison allaient
se livrer aux exercices d'une armée en
campagne, des marches, contre marches,
établir petits el grands postes, surprises de
villes, etc. Les sous préfets et les maires
doivent veiller ce qu'aucun obstacle ne
soit apporté ces manœuvres.
On écrit de Biarritz au Court Journal
On voit souvent le prince impérial
contemplant tristement, du haut de la ter
rasse de la villa Eugénie, les joyeux ébats
de ses petits camarades qui jouent sans lui
sur la plage. On ne peut plus déguiser la
vérité; la science médicale n'a pas produit
d'une manière permanente les bienfaisants
résultatsqu'on enattendait. Lejeuneprince
boîte visiblement; malgré tout l'art avec
lequel on cherche dissimuler le fait, il est
évident que des fers soutiennent la jambe
malade, et dernièrement les observateurs
ont pu remarquer que le col droit et la
cravate sont placés de façon cacher des
bandages que le prince est obligé de porter.
Dès que les curieux de Biarritz se sont
aperçus de ce fait, le bruit s'est répandu
que les humeurs froides dont souffre le
prince, au lieu d'être extirpées par le trai
tement, ont seulement été chassées de l'ar
ticulation de la hanche pour reparaître au
cou. Il est certain qu'on a beaucoup hésité
avant d'envoyer le jeune prince aux bains
de mer; les médecins s'y opposaient, mais
on a cru que l'abstention de ce voyage ha
bituel produirait un mauvais effet sur les
esprits.
La foire du Champ de Mars continue
attirer des visiteurs, et les receltes sont
assez bonnes. Depuis le 1" avril jusqu'au
31 août, elles ont dépassé 7 raillions; les
recettes des dix premiers jours de septem
bre s'élèvent 500,000 fr., soit 50,000 fr.
par journée en moyenne.
On se souvient que lord Seymour
avait laissé par testament sa grande fortu
ne aux hospices de Paris et de Londres.
Un procès était né de la question de
savoir dans quelles proportions le partage
devait avoir lieu.
Le tribunal de la Seine a jugé que les
millions de lord Seymour seraient distri
bués par égales portions aux hospices de
Londres el ceux de Paris.
Le défunt, horseman passionné, avait fait
sur ses biens des pensions ses chevaux
favoris.
Lé jugement décide qu'une somme de
120,000 fr., sera prélevée sur la succession,
el employée acheter une rente qui assu
rera une existence honorable aux nobles
animaux dont les victoires aux Champ de
Mars et Chantilly contribuèrent tant la
gloire de leur maître.
La campagne contre le maréchal Ba-
zaine, entreprise par plusieurs journaux
qui demandent une enquête, se poursuit
activement, el la Liberté vient de publier
une pièce extrêmement grave, en présence
de laquelle le maréchal pourra difficilement
demeurer silencieux. C'est un ordre du jour
véritablement barbare où le commandant
en chef de notre armée prescrivait, la
date du 11 octobre 1865, de ne faire aucun
prisonnier, de passer immédiatement par
les armes tout adversaire tombé entre nos
mains, et qui se terminait par cet ordre
féroce Il faut tuer ou être tué. On an
nonce déjà qu'à la rentrée de la Chambre
des interpellations énergiques seront adres
sées au gouvernement cet égard.
L'Avenir national annonce que les per
sécutions ont commencé dans le Japon
contre les habitants qui se convertissent
la religion catholique. Les missionnaires
qui avaient suivi de près les navires de
guerre et de commerce de la France
voyaient leurs prédications porter d'heu
reux fruits. De nombreuses conversions
la religion du Christ avaient eu lieu, prin
cipalement dans les environs de Nagasaki,
dans les villages de Mogi Juassa el d'Oora-
kam. Tout coup, sans qu'aucune défense
préalable d'enseigner l'Évangile ai tété faite,
sans qu'aucun avisait été donné au repré
sentant de la France el des puissances eu
ropéennes, le taicoun a fait brutalement
arrêter tous les convertis. Dans la nuit du
14 au 15 juillet, ils ont été chargés de chaî.
nés et traînés dans les prisons de Nagasaki.
On écrit de celte ville l'Avenir national
Des vieillards, les mains liées derrière
les dos, des femmes allaient leurs nourris
sons, ont du faire pied le long chemin qui
les séparait de cette ville. La nuit suivante,
une seconde razzia fut oppérée et plus de
cent nouveaux convertis furent arrachés
leurs foyers. La prison est trop petite poul
ies contenir tous et l'on a dû en transporter
bon nombre ailleurs. On n'a pas mis la
main sur le prêtre, qui a assisté ces ar
restations, mais on lui a fait défense de
continuer son enseignement.
Cbaquejour, le palaisdugouvernement
esi assiégé d'une foule d'habitants qui vien
nent implorer la grâce de leurs proches.
L'évêque catholique Pelitjean intervient
aussi dans I intérêt de ces malheureux;
mains on craint que la loi japonais qui pu
nit de mort la conversion au christianisme
ne soit rigoureusement exécutée et que des
fiots de sang ne tardent pas couler.
Paris, iS septembre.
Une coiffure nouvelle.Une coiffure
nouvelle a fait son apparition aux courses
de Chantilly. Elle a la forme d'un képi,
plus une visière destinée protéger le haut
du visage et remplacer la voilette; c'est
surtout une coiffure de courses et de bains