D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
51 me Année.
Samedi 2 Novembre 1867.
L'Univers, n° de mercredi d', annonce la
nouvelle suivante
Trois heures. On parle l'instant de
l'entrée de l'armée italienne Rome. C'est
hier mardi, trois heures, que les troupes
régulières de Victor-Emmanuel, au nom
bre de 45,000 hommes, auraient pris pos
session de Rome. On n'a encore aucun
détail sur les faits qui ont précédé l'entrée
des troupes italiennes.
On a annoncé depuis quelques jours que
le général La Marmora était chargé, par le
roi Victor Emmanuel, de remplir une mis
sion auprès de l'empereur Napoléon. Ce
diplomate est arrivé Paris. La l'atrie
croit pouvoir assurer que la mission de
l'ancien ministre italien serait d'exposer
au gouvernement impérial les motifs qui,
aux yeux du cabinet de Florence, doivent
permettre l'armée d'Italie de s'associer
au corps expéditionnaire français envoyé
Rome pour faire respecter la signature
et l'honneur de la France.
Le général La Mormora réussira-t il
dans sa mission? Nous ne le croyons pas.
La France ne peut permettre au cabinet
de Florence,sans porter atteinte sa digni
té, d'associer les troupes italiennes aux
troupes françaises pour mettre les Etats
de l'Église l'abri des coups de main du
banditisme. Si la France a dû envoyer une
armée d'expédition Rome, c'est que l'Ita
lie n'a pas rempli l'engagement explicite
qu'elle avait pris en signant la convention
de septembre Le gouvernement italien a
cru tort que la France se rendrait com
plice de sa duplicité et qu'elle laisserait
envahir, au mépris de sa parole et de son
honneur, les É'als-Pontificaux par les
agents de la Révolution.
La convention de septembre stipule de la
manière la plus formelle pour l'Italie le
devoir, non pas seulement de s'interdire
toute agression contre le territoire pontifi
cal, mais encore d'empêcher, même par la
force, toute entreprise qui pourrait être
faite dans ce sens. Et c'est quand elle n'a
pas su remplir l'obligation qu'elle s'était
imposée elle-memequ elle voudrait s as
socier l'expédition française! C'est une
prétention que le bon sens ne peut admet
tre et contre laquelle la France tout entière
protestera. L'armée française aurait elle
besoin, par hasard, du concours de l'armée
italienne pour faire respecter l'honneur et
la dignité de la France.'
Or, la France, qui veut maintenir et
protéger la Papauté, n'exposera pas l'illus
tre Pontife en qui celte grande et sainte
institution se personnifie d'une manière si
glorieuse, en ce moment, voir dans la
Ville-Eternelle les soldats et le drapeau du
gouvernement spoliateur des biens de I E-
glise et d'une partie de ses propres Etats.
Une telle situation ne serait pas digne de
la France, et la France.n'y prêtera pas les
mains. C'est du moins notre espoir.
On mande de Toulon que les arrivages
de troupes et de matériel continuent. Lue
nouvelle brigade, celle que commande le
général Bataille, est prêle partir. Tout
cela annonce delà résolution et de l'inten
tion bien arrêtée de la France d'en finir
avec la Révolution.
L'impatience augmente et l'incertitude
sur deux points essentiels continue: on se
demande où est Caribaldi, où sont les
troupes françaises?
A ces deux questions brûlantes, on ré
pond que l'interruption des communica
tions avec Rome, par le télégraphen'a
pas cessé. Les derniers avis reçus de cette
capitale s'arrêtent au 26.
D'après le Diritto, Caribaldi se trouverait
aux portes de Rome, mais ayant devant lui
toute l'armée pontificale, prête combattre.
La Gazette officielle dit que le Moniteur
français ayant annoncé que le drapeau
français flotte sur les murs de Civita-Vec*
chia, le gouvernement du Roi, en confor
mité des déclarations faites par lui précé
demment, même aux puissances amies, en
vue d'une telle éventualité, a donné l'ordre
aux troupes royales de franchir la frontière
pour occuper quelques points du territoire
pontifical.
L'Etendard fait remarquer qu'au moment
où le ministère italien ordonnait aux trou
pes de pénétrer sur le territoire pontifical,
il affectait d'adopter des mesures énergi
ques contre le parti exalté, fermait les
bureaux des comilésd'enrôleinent et faisait
arracher les affiches du parti d'action.
La France, la Patrie et CEtendard, dans
leurs articles, constatent que l'invasion de
l'Etal pontifical par les troupes italiennes
constitue un étal anormal et dangereux
pour la paix.
La Presse assure que l'empereur d'Au
triche et l'empereur Napoléon ont conféré
souvent sur les complications actuelles.
Ces entretiens auraient eu pour résultat
d'établir entre les deux cours l'accord le
plus intime sur toutes les questions mises
a l'ordre du jour par les événements.
Le roi de Bavièreet le roi de Wurtember g
sont très-ouvertement favorables la poli
tique prussienne. Aidés par celte double
influence, les industriels des deux Etats
ont déployé un redoublement d'activité
pour vaincre toutes les résistances.
Les colonnes du Times sont envahies par
le récit d'une manifestation faite par le
parti conservateur d'Ecosse Edimbourg,
en l'honneur de M. Disraeli, chancilier de
l'Echiquier. 1,500 convives ont pris part
au banquetpour lequel il n'a pu être fait
droit toutes les demandes d'admission.
Cent vingt places avaient été ménagées
dans une tribune réservée aux dames de
distinction qui avaient désiré être témoins
de la manifestation. Le discours de M. Dis
raeli, transmis au Times par le télégraphe,
n'occupe pas moins des quatre des immen
ses colonnes de ce journal.
Dans le même temps, le grand jury
Manchester juge les feniansqui, le 18 sep
tembre dernier, ont pris part l'attaque
main armée dans laquelle a été tué un
homme de la police nommé Brett et deux
fenians importants se sont évadés. Les dé
bats donnent lieu des incidents passion
nés. Le défenseur de trois des accusés, M.
Roberts, a failli être expulsé, par ordre du
président, de la salle d'audience. La ville
tout entière est agitée, de grandes précau
tions militaires ont été prises.
La Chambre des représentants s'est enfin
trouvée en nombre mardi pour délibérer,
et a adopté, l'ouverture de sa séance,
l'unanimité des 73 membres présents, le
budget de la dette publique pour l'exercice
1868. On sait que ce vote n'avait pu avoir
lieu vendredi ni samedi, cause du nom
bre insuffisant de membres pour procéder
valablement cette opération.
L'assemblée a ensuite abordé la discus
sion généraledu budget des voies et moyens
pour l'exercice prochain. La question de
l'abonnement charge des débits de bois
sons distillées a été soulevée. Le paiement
de cet impôt compte on le saitpour la
formatiou du cens électoral.
MM. Lelièvre, Delcour, Walleeu, Bouvier
et Coomans ont été entendus. Ils ont pré
senté des observations.
.M. le ministre a proposé plusieurs amen
dements au projet du budget.
Par arrêtés royaux des 28 et 29 octobre,
sont nommés dans les communes ci-après
Dickebusch. Bourgmestre, M. J.-B.
D'Ilondt. Echevin, P. Coene.
Watou. Echevin, M. J. De Heegher.
Les convois de troupes sont incessants.
1oulon, 29 octobre. L'Intrépide est
parti emportant la brigade Duplessis.
Le sixième bataillon des chasseurs et de
l'artillerie viennent d'arriver.
De nombreux trainssont attendus demain.
On assure aussi que Garibaldi, parti hier
de Monte-Rotondo, se trouve sur les colli
nes de Fornuvo.
La Aazione croit que l'intention du mi
nistère est de réunir le Parlement dans la
seconde moitié du mois de novembre.
Y PU ES.
La police a opéré hier soir l'arrestaticn
d'un individu qui venait de se permetn e
le bris d'un carreau de vitre, la façade
de la maison occupée par le sieur Dekt,
négociant, rue de Lille.
LE PBOPAGATEU»
FOI CATHOLIQUE. - COASTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Florence, 5o octobre, 9 h. 112 do soir.
Paris, 3i octobre.
Paris, 3l octobre.
actes officiels.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Toulon, 29 octobre. La levée perma
nente des marins est rétablie dans tous les
quartiers maritimes. Les motifs de cette
mesure sont les mouvements actuels des
escadres.
Florence, 28 octobre, 11 li. du malin.
On assure que le député Broglio a accepté
le portefeuille de l'instruction publique.