FRANGE*
On écrit d'Anvers, 7 décembre t
Le steamer Sulianna remontait hier soir
le fleuve venant de Hull,en destination de
notre port; le steamer Harwich ayant quitté
notre port hier vers midi, descendait le
fleuve se dirigeant vers l'Angleterre. Ces
deux steamers arrivèrent en même temps
hauteur de Batb; l'épais brouillard qui
régnait empêchait les deux équipages de
signaler leur présence simultanée dans la
passe. Une terrible collision eut lieu le
steamer Harwich aborda par le flanc le
Sulianna, et le choc fut tellement violent
que ce dernier navire fut complètement
détraqué et coula fond presque aussitôt.
Tout fut immédiatement mis en œuvre
pour sauver l'équipage du steamer nau
fragé, et malgré la promptitude et l'éner
gie qu'a déployées le personnel du Harwich,
on a déplorer la mort du pilote du
Sultanna, ce malheureux n'a pu être arra
ché aux flots. Les dégâts matériels sont
considérables. L'abordage n'a duré que de
3 5 4 minutes des 6 chevaux qui se trou
vaient bord de VHarwich, un seul a pu
être sauvé. L'équipage du Sultanna a passé
a bord de YHarwich et a été mis terre
par les canots de ce steamer. Le Sulianna
se trouve écoulé dans un endroit très dan
gereux tant pour les navires qui montent
que pour ceux qui descendent le fleuve.
Une mystérieuse affaire fait aujour
d'hui le sujet de toutes les conversations
Anvers.
La police des docks a arrêté ces jours ci
un Italien se disant capiluine de navire,
très richement vêtu, les doigts surchargés
de bagues précieuses et portant deux ou
trois chaînes d'or sa montre.
Cet home rôdait,dit on, continuellement
aux environs des Bassins, accostant de
préférence des matelots italiens et tâchant
de les enrôler en leur promettant des som
mes considérables. Plusieurs marins s'é
taient déjà engagés, lorsque tout coup le
bruit se répandit que ces enrôlements
avaient en vue quelque entreprise crimi
nelle, et ce bruit étant parvenu aux oreilles
de la police, celle ci opéra l'arrestation de
l'étranger.
Une visite domiciliaire eut immédiate
ment lieu dans une maison de la rue Zirk
où il était descendu seulemeut depuis sept
jours. On ouvrit ses coffres, dans lesquels
on découvrit tout un arsenal des poignards,
des revolvers, des casse tète, des bombes
Orsini et des faux papiers.
On alla aux informations près du pro
priétaire de la maison, qui raconta qu'un
autre Italien de très petite taille, accom
pagné d'une dame, étaient venus, il y a
quelques jours, louer l'appartement pour
un mois, qu'ils avaient payé d'avance, et
que depuis il ne les avait plus revus.
Les coffres ont été saisies et la police fait
d'activés recherches pour découvrir la
dame et l'autre Italien, qui sans doute sont
des complices.
Un journal de Namur annonce que
M. Félix Eloin, ancien secrétaire de l'em
pereur Maximilien,quiétait retenu prison
nier au Mexique, vient d'être amnistié et
s'est embarqué pour l'Europe le 20 no
vembre,
Il y a quelques jours, 50 Écossais
Highlanders catholiques celtiques de l'an
cienne race d'Ossiau, se sont rendus
Rome sous la conduite d'un des chefs de
leurs clans ou tribus, le digne et brave
major Gordou.
80 Irlandais aussi viennent d'arriver
Rome.
Un professeur de physique .Munich
vient de pul.fter un ouvra'»"1 imir prouver
que la terre ne tourne plus autour du soleil.
Le docteur Cummine, de Londies,
avait annoncé la lin du monde pour l'année
1807. Nous avons encore tout un mois
attendre et lui espérer.
Voici une bonne nouvelle pour les
gastronomes: Les tables parisiennes vien
nent de s'enrichir d'un nouvel et très ap
pétissant légume. C'est la capucine tuber
culeuse. Cetuberculeesldecouleur orangée
et de la grosseur du poing d'un enfant.
Le Manchester Examiner constate que
sa vente, le jour de l'exécution des trois
fenians, a été de 192,645 exemplaires. On
tirait 35,000 exemplaires par heure, pres
que 600 par minute. Le directeur du jour
nal croit pouvoir se vanter que l'histoire
du journalisme n'a rien mettre 5 côté de
la force de ce tirage, pour lequel, il ne fal
lut pas moins de 7,330 quintaux de papier.
Les cochers de fiacre de Londres ont
résolu de faire grève tous les jours, après
quatre heures,-à cause de la loi nouvelle
qui exige que chaque fiacre soit muni de
deux lanternes. Un grand meeting de
cochers a eu lieu jeudi Exeter Hall, il en
est résulté un grand embarras, jeudi au
soir, dans les gares de chemins de fer.
Des détails intéressants ont été don
nés, dans une des dernières séances de la
Sociélédesingénieurs civils, parM. Religol,
sur l'industrie des allumettes. On estime
six le nombre dé ces petits morceaux de
bois consommés en France par tête et par
jour. Il est de huit en Angleterre, de neuf
en Belgique. Néanmoins, en prenant pour
base la moyenne de la France, on arrive,
pour l'Europe entière, 5 une consommation
journalière de 2 milliards d'allumettes, ce
qui représente plus de 500 kilogrammes
de bois. Les bois les plus généralement
employés, le tremble et le peuplier, s'achè
tent au mètre cube cordé déduction faite
des vides et déchets, ils ne pèsent guère
que 250 kilogrammes par mètre cube, ce
qui fait correspondre la consommation
400,000 mètres cubes pour l'Europe seu
lement. Il faut ajouter ces chilires les
allumettes bougies, dont la consommation
a pris dans ces dernières années une
grande extension, mais qui cependant est
encore mi ni me relativement 5 celle des allu
mettes en bois. Leur poids varie de 6,300
8,000 au kilogramme en France. Les
autres matières premières mises en œuvre
pour la fabrication des allumettes, sont le
phosphore, dont la consommation est de
210,000 kilogrammes environ, le chlorate
de potasse, le soufre, le minium, le sulfure
d'antimoine, la gomme, la colle forte. Il
existe en Autriche des fabriques d'allumet
tes qui occupent jusqu'à 5,000 ouvriers.
On estime 30,000 le nombre des ouvriers
occupés en Europe cette fabrication, et
250 millions au moins la valeur des pro
duits. L'origine des allumettes friction
ne remonte pas, on le sait, au delà de
1852. En 1835, le chlorate de potasse em
ployé dans cette fabrication fut partielle
ment remplacé par le minium et le pero
xyde de manganèse, et le phosphore par
le sulfure d'antimoine, En 1837. le chlo-
raie de potasse fut complètement supprimé
et remplacé parle bioxydede plomb, puis
par l'azotate de plomb et aussi par l'azotate
de potasse.
Pa ris g décembre.
Le Moniteur, rapportant dans son Bulle
tin les interpellations adressées au gouver
nement italien dans les Chambres de
Florence, s'exprime comme il suit
Dans la séance du 7, le général Mena-
brea, répondant, au Sénat d'Italie, une
interpellation de M. Torrearsa a déclaré
qu'il considérait commeabsolument néces
saire d'apporter autant de réserve que de
modération dans la recherche d'une solu
tion de la question romaine, et que le
gouvernement, dont les intentions et la
ligne de conduite avaient été plusieurs
reprises clairement exposées, demandait
la Chambre de ne pas compliquer les
dilTiculiés présentes par des discussions
inopportunes. Sur la proposition de M.
Torrearsa, le Sénat, prenant acte des expli
cations de M. le président du conseila
voté l'ordre du jour l'unanimité des
suffrages.
Le discours prononcé par M. Thiers
dans la séance du 4, va paraître en bro
chure, et sera tiré 100,000 exemplaires.
M. Thiers. après son mémorable dis
cours du 4 décembre, ne s'est pas couché;
il n'a quitté qu'à cinq heures un quart du
matin l'imprimerie du Moniteur, où il est
resté corriger ses épreuves.
M. Thiers, dans toutes les saisons, est
levé cinq heures du matin. Il est installé
six heures dans son cabinet de travail,
une magnifique galerie, ornée de tableaux,
d'objets d'art du meilleur goûtdélivrés
choisis et des éditions les plus rares. Il
reçoit quelques visites, partir de neuf
heures, il sort sur les deux heures, et
quand il ne va pas la Chambre, il voit
des intimes, visite des marchands decurio-
silés. Rentré son charmant hôtel de la
place SaintGeorges, il fait une sieste, avant
son dîner, de 6 7 heures. Tous les soirs,
son salon est ouvert, excepté le jeudi, où il
a sa loge aux Italiens. C'est dans les con
versations de son salon que M. Thiers pré
pare le canevas de ses discours.
M. Guizot, malgré ses quatre vingt ans,
est aussi levé tous les jours cinq heures
du matin, la ville comme 5 la campagne.
M. Cousin, quand il est mort, soixante-
quatorze ans, n'avait pas cessé de mener
celte existence matinale et active.
Un voit que celte illustre et virile géné
ration qui a illustré notre siècle mettait en
pratique les conseils donnés la généra-
lion nouvelle par Mgr. Dupanloup, qui,
lui-même, présente un si admirable exem
ple du bon emploi du temps. Le vénérable
prélat est levé, tous les jours, dans toutes
les saisons, quatre heures du matin,
célèbre sa messe cinq heures, et remonte
six heures dans son cabinet de travail.
Voilà qui explique comment il se fait que
l'éloquent évêque suffit 5 tant d'oeuvres, et
qn'il est toujours le premier sur la brèche
pour combattre des ennemis de la religion
et de l'ordre social.
Onouknt et Pilules Holloway. Palpi
tations, Courte Haleine, Hydropisie. Cette
dernière affection est ordinairement précédée d'one
action irrégolière du cour et d'une respiration dif
ficile; les symptômes eu sont continuellement
graves et vont toujours de mal eo pire, moins
qu'on n'ait recours b un traitement convenable.
L'hydropique trouvera toujours do secours dans
les Remèdes sans pareils du Professeur Holloway.
I.e soulagement qu'on ressent de leur emploi est
merveilleusement prompt en persévérant bien
appliquer ce noble Onguent, on obtient oue guéri-
son parfaite et permanente. Ces deux médecines
agisseut avec une telle énergie sur la circulation
et le système absorbant, que les fluides hydropi
ques s'évanouissent et le malade s'apeiçoit que
tous les symptômes oppressifs diminuent de jour
eo jour, jusqu'au retour de l'état natorel de la
santé.
Désormais nul ne pourra douter des cures mer
veilleuses obtenues par la Revalenla Arabica Du
Sirvy. Aux mil lie» s de bénédictions déjb reçoeSj