D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
gime Année.
REVUE POLITIQUE.
MON PREMIER AMOUR.
La Chambre des représentants a entendu
avant hier la fin du discours de M. Le Hardy
- de Beaulieu, qui combat le système de dé»
fense nationale proposé par le gouverne
ment, au point de vue de notre situation
financière. M. Tesch, qui a pris ensuite la
parole, est partisan du système prussien,
mais il se rallie cependant au projet du
ministère.
Aucun orateur n'étant plus inscrit pour
la discussion générale, M. Vanhumbeéck,
rapporteur de la section centrale, a pris
hier la parole pour résumer le débat.
La section centrale chargée d'examiner
le projet de loi qui ouvre au département
des affaires étrangères un crédit spécial de
230,000 fr.formant le complètement des
dépenses de premier établissement du nou
vel éclairage de l'Escaut, s'est réunie. Elle
a adopté le projet de loi l'unanimité, et
nommé M. Le Hardy de Beaulieu rappor
teur.
M. le ministre de la guerre a pris hier
la parole la Chambre des représentants
et s'est attaché réfuter les différentes cri
tiques qui onlété formulées contre le projet
du gouvernement.
Avant hier, vers les 9 heures du soir, le
feus'est déclarédans la ferme exploitée par
lecullivateur Leclercq, siluéeà Elverdinghe
et appartenant Mm° v" Vandewynckele,
d'Ypres. La presque totalité des bâtiments,
ainsi que les récoltes et trois bêtes cornes
sont devenus la proie des flammes. On
ignore la cause de ce sinistre. Les uns
disent que c'est un idiot qui a mis le feu
la ferme, d'autres disent que ce sont des
individus que Leclercq avait refusé de
recevoir chez lui pour y passer la nuit.
Mais ce ne sont là évidemment que des
suppositions.
On écrit d'Ostende
Les amateurs d'huîtres, que depuis
longtemps ont dû se passer regret du
plaisir de goûter de ce précieux mollusque,
cause du prix élevé qu'il a atteint pen
dant ces dernières années, n'apprendront
pas sans intérêt (jue l'on vient d'en décou
vrir des quantités innombrables sur nos
côtes et cela d'une manière extraordinaire
et dont on aurait certainement fait Une
légende miraculeuse il y a quelques siècles.
Voici comment Depuis nombre d'années,
les pêcheurs d'huîtres anglais exploitent
les bancs au large de Dùnkerque et de Ca
lais, lesquels s'épuisent de plus en plus.
Pendant les bourrasques de cet hiver, un
de ces courageux pêcheurs, en voulaUf
lutter contre le vent et les vagû'és fût chassé
jusque dans les eaux d'Ostende; il avait
tenu ses filets l'eau pour dériver moins
vile, et quel ne fut pas son étonnement, de
les retirer entièrement plein de magnifi
ques huîtres!... Sur ces entrefaites, le tetnps
s'amélioraet il regagna la fiolille de ses
camarades pour verser son chargement
bord d'un côtre, fin Voilier qu'ils appellent
le Courrier lequel est chargé de re
cueillir toutes les pêches, pour les trans
porter Londres sans retard. La nuit
suivante, il revient au même endroit, pêche
le jour et retourne de nouveau pendant
l'obscurité; cela dura plusieurs semaines,
mais la fia, ces pêches miraculeuses dôn-
nèrent l'éveil aux autres,qui l'espionnèrent
et découvrirent le secret.
Maintenant, toute la fiolille, de 180
200 bateaux, a quitté les parages de Calais
pour les nôtres, et dernièrement les forts
vents du nord empêchèrent les courriers
Ko 5,238.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
La séance d'avaqt-hier an Corps législatif de
France a été marquée par une nouvelle hécatombe
d'amendements. Le premier qui a été rejeté par
i64 trois contre 58, tendait b accorder aux tribu
naux la faculté d'autoriser la publication des pro
cès de presse.
Une discussion plus importante s'est engagée sur
no second amendement qui demandait l'abrogation
du décret de i843 punissant la provocation la
haine et au mépris du gouvernement. Aptès avoir
eotendodeux orateurs pour, MM. Pelletanet Picard,
et deux orateurs contre, MM. Barocbe et Rouber,
la Chambre a repoussé cette motion comme elle
avait rejeté la veille one proposition de M. Jules
Simon tendant consacrer l'impunité des outrages
b la morale publique ou religieuse.
En dernier lieu, la Chambre a abordé la ques
tion du compte rendu des débats législatifs.
Pendant que les jouroaox de la Révolution ac
cusent le roi François II des Deux Stciles de fomeo-
ter la réaction bourbonienne dans les anciennes
provinces napolitaines et que la Patrie de Paris
prend texte de ces accusations pour envoyer au
palais Farnèze un avertissement officieux, Victor-
Emmanuel profite do mariage de son fils pour
gracier tous les officiers de l'armée régulière qui
ont été pom's pour s'être jetés h la suite de Gâri-
baldi sur le territoire pontifical.
En Prusse la crise des partis n'est pas terminée.
An club des nationaux libéraux des observations
faites par le député Goosbrecht, qui trouve que
depuis le dernier vole de la seconde Chambre la
fraction ne s'est pas mootrée assez ministérielle, a
produit une scission h la suite de laquelle ce député
et ses amis se sont retirés du club. D'autre part,
une lettre autographe adressée par le Roi au chef
de l'extrême droite, M. de Bodelscbwing, a inspiré
de nouveau ce parti le désir de se rapprocher du
centre droit. L'issue finale de ces évolutions sera
la consolidation d'une majorité ministérielle plus
accentuée que ne l'était auparavant la majorité
dite conservatrice. La nuance politique de la nou
velle majorité sera celle de l'ancien centre droit.
Le Congrès des Etats-Unis est en veine d'éco
nomies. Il vient encore de dégrever sou budget de
J'avais vingt-un ans, lorsque possesseur d'une
brillante fortune pleio de l'insouciance da blasé
que donne une jeunesse qui n'a connu qoe des
désirs satisfaits, j'eus l'envie de courir le moode et
j'entrepris un voyage en Italie. Je ne connaissais
encore que Paris, la botte Moutmartre, la vallée de
Montmorency; redire ici mes seusations a la vue
de l'antique Lyon, do majestueux Mout-Blanc, de
l'imposant cours du Rhône, tout cela s'est écrit
mille fois avec beaucoup de points d'exclamations
mais n'ajouterait rien l'intérêt que mes lectrice,
'voudront bien prendre h mon premier amour. J'ar
rive dooc tout de suite Marseille, je soupe et
vais me coucher... An milieu de cette dernière
opération, des plaintes parties de la chambré voi
sine, attirent mon attention; une voix soppliante
était interrompue par one autre dont la grossièreté
semblait appartenir b la servante de l'hôtel. Ce ne
sera pas la première fois, disait-elle, qu'une jolie
fille aura partagé la chambre des voituriers sans
courir le moindre danger, nous arrangeons Cela
tous les jours; voyez comme ils dorment! A ces'
mo's, un gros rire masculin, parti d'uu des quatre
vingt six raillions de dollars. Il a diminué de vingt
millions les dépeuses de la marine et de six millions
les dépenses du service diplomatique. De plus le
Congrès a résolu, malgré les rémonstrarices de M.
Seward, de Supprimer les fonds sëcreq-du minis
tère de l'intérieur.
KOUVELLES DIVERSES.
ou cinq lits placés daos la chambre, fit pousser la
jeuue fille qui m'intéressait déjà, uo cri qui décida
mon titre de protecteur: je me rebabillai la hâte
et courus chez mes voisins la grosse servante
échangeait des propos libres avec le voilurier tan
dis qu'une jeuue personne, le front couvert de
rougeur, les yeux remplis de larmes, implorait le
secours du ciel. Le mien ne fut plus un devoir, je
présentai mon bras, il fat accepté avec un regard
de reconnaissance qui me toucha. Nous sortimes,
j'offris ma chambre, elle s'y laissa conduire.
Après un moment de silence et d'embarras, ma
belle inconnue satisfit b ma vive curiosité en com
mençant ainsi Monsieur, je dois vous faire con
naître le danger auquel je suis exposée, il ajoutera
sans doute b l'intérêt que je semble vous avoir in
spiré, et vous placera daos l'obligation de ne point
le borner au premier serviceqne «oos m'avez rendu.
Mes protestations de dévoûmeot furent si expressi
ves qu'elle continua ainsi J'appartiens S une
famille d'tin rang élevé, b dix sept ans j'ai été
forcée par mon père d'entrer dans ou couvent, où
la profession religieuse m'a été imposée malgré
mon horreur indicible. Hier était le jour fixé pour
prononcer mes vœux éternels, le fatal voile était
piêt, j'ai trouvé moyeu de ni'échapper, je saW que
les plus scrupuleuses recherches sont faites pour
me découvrir; mou costume, l'étrangeté de voyager
ainsi seule b mon âge, tout attire l'attention. Je
suis entrée daos la première auberge qui s'est trou
vée sous mes pas, il ne restait plus qu'au lit dispo
nible; vous savez maintenant dans quelle situation
pénible je me sais trouvée... Je redoute le jour, on
me demandera mon passeport, je serai découverte,
on m'enfermera daos cet affreux cloître... Je suis
perdue! monsieur, perdue si vous n'atez pitié de
moi!... L'incououe b ces motsles mains jointes,
voulut se lever pour m'implorer, mais elle retomba
dans son fauteuil étouffée par ses sanglots... J'étais
troublé au-delb de toute expression; ivre de bon
heur de sau«er nue si belié, si intéressante créature,
je lui jurais de ne point l'abandonner, de l'arracber
b la tyrannie de ses parentslorsque d'une voix
émue elle me dit Relevez-vous, Edouard. Qui,
Edouard? moi? Son regard était effrayant de bon
heur.Je me relevai dansl'atlitnded'uu condamné
Elle appartient b un au re, dis je, elle l'a nommé
dans son délire! Son regard commuait d'être heu
reux. Madame, vous avez besoin de repos, cet
appartement est b vous, je vais attendre le jour sur
ce fauteuil. L'inconnue me tendit la ruaiti »»tc
gratitude, se leva, fut s'enfermer dans l'alto, i,
puis s'endormit d'un sommeil profond,
[Pour être continué