D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 51me Année. Mercredi 26 Février 1868. 5,259. FOI CAïmrçDE. COKSnTIJïIOM BEIGE. --==—- REVUE POLITIQUE. MON PREMIER AMOUR. Avant de prendre n'n repos de quelques jours, du 22 février au 3 mars, la Chambre avait consacré vingt trois séances la dis cussion générale du projet de loi sur la réorganisation militaire. Personne ne lui reprochera d'avoir mauqué ni de zèle ni de patience. Les dernières nouvelles de Constanti nople sont des plus alarmantes. Une criseministérielle paraît imminente: le grand vizir et Fuad Pacha auraient, dit- on, perdu la confiance da Sultan, parce que, malgré leurs promesses réitérés, la situation générale n'a fait qu'empirer de jour en jour. L'insurrection Cretoise, qui tient toujours la campagne, a usé une demi*douzaine de pachas, y compris le Serdar Ekrem et le grand-vizir lui même; une agitation pro fonde règne parmi les populations indigè nes; la Grèce n'a renoncé aucune de ses espérances; la Serbie se croit appelée remplir parmi les Slaves de la Turquie, le rôle du Piémont vis-à-vis des populations italiennes; un grand mécontentement a gagné la Bosnie; les Monténégrins sont irrités du refus qu'ils viennent d'éprouver; les Bulgares aspirent une autonome qui les délivrerait du même coup, des pacbps, des fonctionnaires et des évêques qui leur sont envoyés ffe Constantinople, par la Porte et par le puiriarchte; et ,1* Russie, sentinelle attentive souffle pleins pou mons pour activer le /eu dont elle voudrait faire un grand incendie pour embraser l'Orient. Telle est la situation. Que Je sultan Abd'pl-Aziz prenne des mesures pour détourner l'orage, H est dans son droit. Mais l'Europe a elle-même de grands, d'immenses intérêts surveiller et sauvegarder en Orient; elle ne saurait voir d'un œil indifférent les souffrantes des peuples de la Turquie, et elle abdique rait devant les ambitions moscovites si elle n'avait pas l'énergie de se poser en juge strpééiâe dans ce grand débat. Ou peut répéter, au sujet des affaires de l'Orient et de la question russele mot de M. Thiers Il n'y a plus une faute com mettre. Sien effetnous laissons em porter la Russie une seule victoire l'équilibre est détruit; les peaplës civilisés cessent d'avoir la prépondéranceet la Russie, maîtresse de la situation, n'a plus qu'à préparer uà dernier effort, dans lequel eîfe aura peut être pour auxiliaire les Etats Unis, sacrifiant tout au désir d'exer- cer sur les trière une dominatiôb saris côhtre-poids. Il suffit d'ouvrir cette perspective pour montrer que lesîntérêts de tous les peuples civilisés sont solidaires dans la question d'Orient. Puissent donc la France, f'An- gléterre, la Prusse et l'Autriche compren dre qu'il ri^ a maintenant, en Europe, qu'un intérêt dominant, celui d'arrêter les empiétements du tsarismè. Déjà maîtresse d'un septième de la terre habitàMé, la Russie aura décuplé ses forces, dans quelques années, par l'achèvement de ses voies ferréeset le tsar disposera dans un demi siècle, d'une population de 200 millions d'âmes. Agissons donc pen dant qu'il en est temps encore nos pères ont fait leur œuvre pour le bien des géné- LE PROPAGATEUR La discussion relative la loi sor la presse con tinue an Corps législatif de France. La Presse dit qoe les rumeurs accréditées depuis plusieurs jours sur la prochaine signature d'un nouveau traité entre la France et l'Italie ont pris une consistance ooovelle dans le monde politique et dans le moode des affaires. Il résulte de certaines informations que, m rien n'est encore terminé dé finitivement les bases principales sont posées, non-seulement b Florence et Parismais peut- être aussi Rome, où les projets de conciliation auraient trouvé un appui important dans le cardi nal Antonelli, saos rien céder toutefois au point* de vne des principes absolus qui lient le gouvër- uement de l'Eglise. L'Italie se débat au milieu de mille angoisses qui jettent le trouble daus les esprits et font pressentir uoe crise soprême qui renversera le fragile édifice de l'Unité. Les préparatifs maritimes que le gouvernement italien faisait depuis qnelqtie temps et qoe f'on croyait destinés b uoe expédition dans la Plata,out no objet'bëaOcoop pins rapproché. Le cabinet de FloTeuce a de sérieuses apprébebsions ducôté de la Sicile; il veut avoir les moyens d'y transporter ra pidement des forces considérables, et bloquer Pa ïenne, Messine el Girgeoti, dans le cas où l'armée italienne ne pourrait tenir tête b l'insurrection qui se prépare. Par son vote de samedi dernier, la seconde Chambre de la Diète prossienne a définitivement raffermi la position do ministre de l'intérieur, comte d'Eoleobonrg. Cette assemblée a voté, la presqu'noanimité de ses membres le crédit de mandé par le ministre pour secours donner aux provinces orientales. Le discours par lequel le roi de Wurtemberg a clôturé la session de son Parlement occupe beau coup la presse prussieooe. Le passage do discours royal où il est parlé des conséquences de la guerre de 1866 est interprété daos un sens hostile b l'en trée do Wurtemberg dans la Confédération du Nord. Les démonstrations hanovrieooes Hietziog et b Vienne n'ont donné lien b aucun incident politi que autre que la déclaration faite b l'assemblée des délégatioos par le chancelier d'Autriche. La seconde Chambre daooise est saisie eu ce (Suite. Voir notre dernier numéro.) - Trop agité pour l'imiter, je me promenais de long en large avec nue sorte d'emportement, me naçant l'heureux Edouard... j'étais furieux! Cette femme sera b moi, ou je la rends b Oieol demain, je la reconduis au cloître..Puis, indigné coitrece sentiment, je lui en demandais pardon je te sau verai, je te rendrai b celui que tn aimes!... moi seul serai malheureux... Ainsi j'étais armé b vingt-un ans, sans qu'aucune pensée d'amour eût troublé ma vie, quelques heures avaient suffi pour m'entraîoer dans cet univers de jooissauces et de supplices. Je regrettais la vallée de Montmoreoci... Cédant b la fatigue, mes yeux se fermèrent. An jour, des coups redoublés donnés contre ma porte m'éveillèrent; oit élaîs-je? quel lève avais-je Fait? J'ouvris. Monsieur, votTe passeport? Le voici. Quelle est cette jeune personne qui, dit-on, est avec tons? moment d'on projet de loi qui a pour but de porter b 60,000 rigsdalers l'apaDage do prince royal, que des raisons d'économie avaient jusqu'ici maintenu an chiffre de îô.ooo; le cabioe: propose en même temps de mettre b I» disposition do prince le palais d'Amalienborg, qu'habitait le landgrave de Hesse, et, comme résidence d'été, le château de Charlot- tenlund. Une correspondance de Copenhague signale un bruit très-répandu dans celte ville la Prusse au rait demandé au Danemaik la cession d'une île dans la Baltique d'une grande importance sous le rap port stratégique et comme station Davale. Une correspondance de Constantinople parle d'no projet de pacification pour la Crète qui date déjà de loin el qui consisterait b laisser aux Crélois une autonomie pleine el entière avec un prince chrétien sous la suzeraineté de la Porte. LES AMBITIONS MOSCOVITES. Avec moi, qui? ah! je comprends, ma sœur, j'oubliais pardou, vous m'avez éveillé subitement; eo effet, je voyage avec ma sœur; le gendarme parut satisfait et se retira; L'ioconivoe se précipita alors dans mes bras avee-des transports de recon naissance: Merci, monsieur, mille fois merci! vous m'avez sauvée... ils allaient me prendre! Je ne pensais pins b Édooard j'étais le plus heureux tlee hommes. Parlons, dis-je, je tais préparer deux chevanx, vous voyagerez côté de moi... Je votés suivrai partout fot la réponse... Mais où voulez- vous diriger vos pas? où vous irez, fut encore la réponse... Elle o'a point dit Edouard, je l'ai rêvé; son cœur est Jibre; elle sera b moi, j'y ai ides droits... Quel nom dois-je vous dooner? Je me nomme Blanche. Eb bien! Rtaocbé, suivez-moi... Uoe heure après nous cheminions ensemble sur la grande roote. Elle avàît nu voile qu'elle tenait constamment baissé, mais de temps en tempsle vent le soulevait et me laissait entrevoir la dérobée de beaux yeux bleus plus brillants que la veille; quelques'bondes de cheveux du plus joli 'blond s'échappaient de dessous son chapeau,maisïls n'étaient pas aussi longs qu'ils devaient être suivant von âge et la mode du temps. Je m'iodigoais en pensant qu'on les loi avait coupés un couvent; l'ensemble de son visage avait quelque chose dé doux et de ferme a la fois, ses manières avaient perdu 'leur langueur, elles étaient plus awêtées, sa taille était souple, on voyait que l'exercice do cheval loi était familier, en un mot, c'était la pies séduisante amazone que j'ai encore rencontrée. U me semblait qu'elle a.ait l'intention de me plaire, ,sps petites coquetteries étaient si aimables que je .l'adorais toujours davan tage. Il y avait daos sa conversation une distraction cbarmaute, je la trouvais naturelle chacun de -ces mois entrecoupés était saisi par moi avec a.idué, je les commentais b mon' profit. Il De m'arriva pas une fois de sooger au lieu où je la conduisais; ne la point perdre de vue me suffisait, comme son e9clane, je la suivais. Pour être continué J

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Le Propagateur (1818-1871) | 1868 | | pagina 1