O'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
51me Année. Samedi 27 Juin 1868. 5.294.
UNE MESSE D'HOPITAL.
11 1 /'l
Le Moniteur publie la loi portant règle
ment du budget définitif de l'exercice 1862.
Aux termes des art. 44 et 45 de la loi du
30 Avril 1836, les conseils provinciaux du
royaume se réuuiront de plein droit le
mardi 7 Juillet prochain. La session ne
pourra se prolonger au delà du 5 Août.
Nous extrayons les détails suivants d'une
correspondance adressée d'Ostende I7u-
dépendance et rendant compte de la visite
de LL MM. le Roi et la Reine au vaisseau-
amiral américain le Franklin:
a Construit sur le type des frélages amé
ricaines, le Franklin porte 39 canons il
est mû par une tnachinede la force de 1,900
chevaux qu'alimentent quatre chaudières
avec trente foyers. Son équipage se com
pose de 700 hommes et 60 officiers dont
3 médecins il a son hord 70 soldats de
marine commandés par deux officiers. Un
ordre et une propreté admirables régnent
dans toutes les parties de ce vaste bâtiment;
la discipline y est excellente. Il suffit du
moindre signal des chefs pour mettre tout
le monde en mouvement, faire le tumulte
ou le silence.
Après avoir pris quelques instants de
repos dans les appartements de l'amiral
Farragut. LL. MM., guidées par l'illustre
marin, ont visité le bâtiment dans tous ses
détails. Les excursionnistes se sont partout
répandus, trouvant dans messieurs I s offi
ciers du bord tles ciceroni d'une courtoisie
empressée et d'une affabilité charmante.
Les hommes de l'équipage sont de ru»
des et fortes natures, marquées d'une em
preinte essentiellement énergique; il n'y a
pas là une seule physionomie banale. Les
officiers qui commandent ces hommes
sont pour la plupart de jeunes gentlemen,
d'une distinction et d'une élégance exquises
ayant toutes les façons usitées dans les
meilleurs salons. Bon nombre d'entre eux
parlent le français, et très correctement.
Grâce eux. les excursionisles qui accom
pagnaient Leurs Majestés ont pu facilement
s'initier tous les détails de la marine de
guerre.
La machine senle du Franklin est quel
que chose de merveilleux elle est gigan
tesque ses puissantes masses d'acier sont
l'objet d'un soin précieux dire qu'on n'y
voit pas un atome de poussière n'est pas
exagérer.
La visite du bâtiment terminée, l'ami
ral Farragut a donné ses hôtes le spec
tacle des diverses manœuvresgoe comporte
l'art de la gnerre navale.
Nous avons ainsi la manœuvre des ca
nons, dont la rapidité a frappé tout le mon
de; le simulacre d'un branle bas du com
bat; celui d'un incendie bord, avec le
déploiement des ressources dont on dispose
pour l'éteindre; divers exercices enfla
dont il serait trop long d'éaumérer le détail
et qui ont été terminés par le tir projec
tiles explosibles et le tir ricochets.
Une bouée surmontée d'une flamme
avait été placée le malin 1.200 mètres en
viron du Franklin. Le tir des marins amé
ricains a été d'une magnifique précision
tous les projectiles ont porté dans un rayon
LE PROPAGATEUR
FOI CATIIOLIQl'E. -- CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Un télégramme de Rome a indiqué le sens
général de l'allocution prononcée par le Pape
dans le dernier consistoire au sujet des affaires
religieuses de l'Autriche. Le Si Père g montre
cette fermeté inébranlable quil a toujours ap
portée dans la défense des principes dont le dé
pot lui est confié II condamne hautement les
lois que s'est données l'Autriche sous l'inspira
tion du parti antireligieux qui avait juré l'a
bolition du Concordat et dont le* idées ont mal
heureusement prévalu. Après avoir caractérisé
ces lois dans leur origine, le Souverain Pontife
les réprouve comme contraires aux doctrines et
aux droits de l'Église, Il rappelle les cencures
comminées contre tous ceux qui usurpent sur
le domaine de l'autorité ecclésiastique et loue
fëpiscopat autrichien de sa courageuse résis
tance. Le devoir du Pontife ainsi accompli.
Pie IX termine par une prière, en conjurant
la miséricorde divine d'arrêter les ennemis de
l'Église et de les ramener dans la droite voie.
L'anniversaire du couronnement de Pie IX
a été célébré Civita Frrchia par un banquet
offert par le légat apostolique aux officiers du
corps expéditionnaire français. Le toast an
Pape a été porté par le général Dumont, qui,
en rendant hommage aux éminentes vertus du
Pontife Roi, a saisi cette occasion pour affir
mer que la France et l'Empereur n'abandon
neront jamais Pie IXCes paroles sont d'au
tant plus significatives qu'elles ne peuvent pas
avoir été prononcées sans l'assentiment préala
ble de l'empereur des Français Le légat y a
répondu en proposant dans les termes les plus
sympathiques la santé de Napoléon III.
Une note de la France, reproduisant les ex
plications données par la Patrie, semble indi
quer que le gouvernement ne fixera définitive
ment Cépoque des élections générales qu'après
que les préfets lui auront fourni des renseigne
ments complets sur l'étal de l'opinion dans les
départements.
Les affaires de Servie ont été f objet d'une
interpellation adressée au cabinet anglais par
un membre de la Chambre des communes. La
déclaration faite ce propos par l'organe du
(Suite et fin. Voir notre dernier numéro.)
Tons les écarts de la vie de Joseph Le Mellier»
tontes les vicissitudes, les excès, les remords d'une
pareille existence avaient usé celte oatore de cor
saire, dur b lui comtue aux autres. La joie qu'il é-
prouvait maintenant et laquelle il s'abandonnait
comme b un enchantement inconnu, bien certaine»
tuent, serait salutaire h son âme (car son fils saurait
en profiter); mais pour son corps, ne serait-elle
pas un choc trop fort?... Voilbce que l'on pouvait
craindre. Aussi avec son zèle d'apôtre, il ne laissa
pas son père trop longtemps dans la fausse tran
quillité que lear reconnaissance avait fait oaître.
Dieu venait de lui ramener son père; Ini, devait
conduire son père h Dieu! Il ne faillit point h ce
devoir; et quand l'abbé Stanislas parla d'un con
fesseur au pécheur repentant, Joseph Le Mellier
répondit C'est vous que je choisis; je veox que
vous sachiez combien mon odieuse conduite envers
votre vertueuse mère m'a Ireudu malheureux!...
et combien dans mes scandaleux écarts je me mau-
guuvernrniorl ..tvid S.tan!ey cw.-firme ce que
nous savions déjà de l'attitude des puissances.
Elles n'inter viendront pas dans la nomination
du souverain et s'abstiendront d'influencer le
vote de l'assemblée serbe: leur seule prétention
est de veiller au maintien des conventions
internationales qui ont fixé les droits et les
devoirs de cet Etat.
Tout annonce que les propositions de M.
Gladstone psur la suppression de l'Église éta
blie d'Irlande vont soulever une lutte des plus
vives la Chambre des lords d'Angleterre.
La Chambre hellénique est toujours plongée
dans Us difficultés de la vérification des pou
voirs de ses membres et des lettres d'Athènes
affirment même que cette véiifiiation pourrait
bien durer une vingtaine de jours encore.
L'élection de M Comoriduros, l'ancien ministre
a été annulée.
dissais d'avoir abandonné ma femme et mon fils.
Il y a des giâces divines spécialement réservées
an sacerdoce; aussi, uoos, gens Ho monde, nous ne
pouvons avoir qu'une idée bien imparfaite de ce
qu'un fils doit éprouver quand il voit son père au
tribunal de la pénitence s'agenouiller devant lui,
s'excusanl de tout le mal qu'il a commis, et con
fessant humblement ses péchés... Nous supposons
que l'o'gneil fi ial doit alors souffiir... mais c'est
peut être parce que nous ne lessentoos pas toutes
les ardents du zèle apostolique. David a dit que
le Seigneur (t) ne méprise pas un coeur contrit
et humilié. Le prêtre, entrant dans ce sentiment,
doit mesurer son estime sur le courage et la siocé-
rité des aveux qui lut sont faits.
Quand le coupable est sur la voie qui ramène b
Dieu, il faut eu ô>er toutes les pierres, toutes les
entraves qui pourraient embarrasser et retarder les
pas. Aussi, l'heureux Siauislas, facilitant tout
son père, sut prnmptement amener le grand et dé
cisif runuieni. Les cootnsions que le blessé avait re
çues b la tête, les douleurs qu'il y ressentait, fai
saient craindre tin épancheruerit au cerveau. Il n'y
avait plus un instant perdre: il ne fut pas perdu.
Oh! lorsque lajmain du prêtre, la main du fils
fut étendue sur la tête blauchie de Le Meilier
lo>sq*ie te pardoo appelé par son enfant descendit
sur le coupable, quelle ne fut pas la joie, I indici
ble, le céleste bonheur et du père et du fils! Le
repentant pardonné respirait l'aise, le poids de
ses péchés ne l'oppressait plos. et le p'être qui avait
enlevé ce poids, qui avait jeté b l'écart toutes les
iniquités du pénitent, se répétait avec transport!
Celui que je vois maintenant sur le chemiu du
ciel, c'est uioo père!... Oh! Seigneur, soyez, soyez
b jamais béni a
La mort suivit de près le pardon le lendemain
du jour où il s'était confessé, Le Mellier reçut,
toujouis des mains de son fils, le saint Viatique et
l'Extrême O.iction; et, comme s'il avait senti qu'il
n'avait plus rien b faire ici, dans son demi délire il
répétait souvent Partons; elle, m'a pardonné,
partons.
Quand l'âme purifiée et blanchie eut pris son vol
quand, apiès avoir filialemeol payé sa dette b la
nature, Stanislas eut pué et pleuié sur son pere
la sœur de charité lendit le diap sur le visage du
mort en disant au piètre: Bénissons Dieu? celui
qui vient de partir vous avait donné une vie courte
et mauvaise ici- bas; vous loi avait assaré celle d en
h»ut, le bonheur çiemel. P®r gratitude, il priera
pour sous. Vicomte W ilsh,