D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. ACADÉMIE DES BEAUX ARTS. VILLE D'YPRES. 52me Année. Mercredi 29 Juillet 1868. FOI CATnpHQKE. -- COWSTITDTION BELGE. REVUE POLITIQUE. La principale nouvelle du jour, c'est l'adoption par le Corps législatif de France du budget de l'excercice courant et du budget extraordinaire pour 1869. L'ensem- ble du budget de 1868 a été adopté par 199 voix contre 14, et l'ensemble du budget extraordinaire de 1869 par 209 voix contre 15. Ce sont des chriffres significatifs, on ne saurait le contester. L'abrogation de l'art. 1781 du Code Na poléon a été prononcée, l'unanimité de 195 votants, par le Corps législatif. On sait que le grand-duché de Bade a fait échouer les négociations pour l'insti tution d'une commission militaire du Sud, laquelle adhéraient la Bavière et le Wur temberg. La Gazelle du Weser assure que le gouvernement badois songe prendre l'initiative d'un traité qui étendrait la Confédération do Nord l'alliance offensive et défensive imposée par la Prusse aux Etats de l'Allemagne du Sud en août 1866. Le cabinet de Lisbonne ne compte que trois membres qui aient une certaine noto riété le marquis Sa da Bandeira, septem- brisle et radical l'évêque de Viseu, libéral, et M. Carlos Bento, qui appartient la même école. Les autres sont peine connus même en Portugal. Tous ensemble, il est difficile qu'ils puissent Téslster au comte d'Avila, M. de Loulé, au duc deSaldanha, qui le Boi avait pensé, mais qui se trou vait trop loin pour être appelé au ministère et l'on tenait terminer une crise déjà trop prolongée. Le nouveau ministère ne doit pas se faire d'illusion il a été assez mal accueilli par la population de Lisbonne; il règne dans tout le royaume une agitation qui pourrait prendre de graves proportions, et quand même l'ordre matériel ne serait pas trou blé, les circonstances rendent le gouverne ment bien difficile. Il faut s'attendre une nouvelle et prochaine crise ministérielle. UNE DÉESSE. Nous dirons pourtant, propos de la nomination de l'évêque de Viseu, Mgr. An tonio Alvès Martins, qui est (rère du tiers- ordre de la pénitenée deSaint François, qu'il inspire une certaine confiance cause de son énergie. Il est assez curieux de voir un franciscain évêque ministre de l'inté rieur dans un pays.livré aux francs maçons et où règne un roi qui a épcusé une fille de Victor Emmanuel. L'année dernière, l'évêque de Viseu s'est hautement prononcé, dans une lettre pastorale, en faveur du pouvoir temporel du Saint Siège. Le gouverneur général de Damas, qui s'était rendu Beyrouth, est de retour dans cette ville. La tranquillité du Liban iio paraît pas devoir être troublée. Grâce l'attitude énergique de Racbid-Pacha, le différend survenu entre les Bédouins et les Druses au sujet des dommages soufferts par quelques villages chrétiens est sur le point de recevoirune solution,salisfaisante. Un journal affirme que notre législature est saisie d'un projet de loi sur la pêche, matière régie jusqu'ici par le barbare édit de 1600. Tant mieux si cette nouvelle est exacte. Huit jours de prison pour un pauvre pe tit goujon, c'est beaucoup trop. Des lettres de Bruxelles assurent que le système de la garde mobile en France va être appliqué eu Belgique. Concoure cxtraorbtnairc be 1868. L'EXPOSITION DES DESSINS ET DES OEUVRES DE MODELAGE sera ouverte au public dans les salles de l'Académie, du Dimanche 3Août au Jeudi 7 Août 1868, de dix heures une heure et de deux cinq heures. Le tribunal correctionnel de Bruges s'est occupé, dans son audiepee du 25de ce mois, de l'affaire du prêche protestant qui a eu lieu sur la place du Bourg, de cette ville. Le tribunal a condamné M. De Wulf 15 jours de prison du chef de rébellipQ envers la police çt 15 jours du chef de coups portés Van de Waler et l'agent Neels, ainsi qu'à la moitié des frais. Charles Wauters est condamné à6 jours, évangélique, et -l'autre moitié des frais. YPRES. NpUjS ignorpps si nos renseignements sont exacts, mais il paraît que S. M. la Reinç n'accompagnera pas le Roi, lors de son arrivée Ypres. Les travaux la tour de l'église Saint- Pierre avancent rapidement. La flèche dont la charpente indique déjà la forme, promet, d'être très élégante. LE PROPACATEUB (Sdite. Voir noire dernier numéro.) Marcel avait déviné que l'âme d'Êtieniiette était la sœor de la sienne; il s'était épris de cette douce jeune fille, comme on s'éprend b soo âge; c'est dire que son imagination l'eût embellie si la nature n'eût pas été prodigue envers elle, et si son cœnr ne fût sorti, des mains da Créateur, pins pur que le diamant da lapidaire. La comtesse de Pavy portait trop d'intérêt b sa protégée pour n'avoir pas surpris nn secret qu'É- tiennette et Marcel n'avaient même pas osé se con fier. Loin de s'effrayer de cette passion naissante, elle l'avait surveillée,mais elle avait souffert qu'elle se développât pen b peu sans l'effaroucher, sans l'inquiéter. Le manège des denx amoureux était si candide, il y avait tant de fraîcheur dans cette innocente intrigue, tant de discrétion et de respect de la part de Marcel, tant de pudeur et de naïveté de la part d'Eliennette, que la belle châtelaine preoait plaisir aux embarras de celte grosse affaire, sj On lit dans VUnioà de Paris dont elle bronillail les fils b son gré, en attendant que le jonr fût veon de doter denx heoreux. La fermière Guiraud était au courant de celte histoire; ses veux vigilans avaient remarqué la légère transformation qui s'était opérée chez Étien- nelte; la jeune fille était devenue plus calme, plus posée, plus rêveuse, et, pour une mère, c'étaient Ib des indices sérienx Il y avait anguille sons roche assurément. A la première confidence de la fermière, la com tesse avait répondu par un aven complet. M"" Goiraod s'était fâchée d'abord tout rouge Ètien- nette s'était cachée d'elle; c'était noe faute, une faiblesse de mauvaise augnre, une ingratitude... Mais la châtelaine n'avait pu que rire de ces accusations redoutables, et elle les avait détruites une b noe, en s'offraot pour caution de sa protégée, en affirmant qu'Étieonette eût été bien en peine de raconter ce qui se passait eo elle, puisqu'elle ne comprenait rien b son propre trouble, puisque Marcel ne loi avait jamais rien dit qui pût l'éclairer ou l'instruire. Et il était résulté gra-e entretien de la comtesse et de la fermière, que les choses continueraient de marcher comme ellesmarchaieot, sous une double surveillance, jusqu'à ce qu'Ëtieo- ACTES OFFICIELS. Sociétés agricoles. Un arrêté royal du 21 juillet accorde les subsides suivants: l'association agricole de Furnes, 1,800 fr.; l'association agricole d'Ypres 1,800 fr. Ponts, et chaussées. Un arrêté royal du 10 juillet a accordé au cantonnier Roose et I agent de police d'Hayer, d'Ypres, une somme de 50 fr., titre de récompense pour le. zèle et l'activité dont ils ont fait preuve en parvenant découvrir et livrer la justice les auteurs îles dégâts commis la plantation de la route d'Ypres Menin. CHRONIQUE JUDICIAIRE. wuudltî lo f iu u.u mm- 9 ÎO \S~ neite fût d'âge b se marier. Le père Guiraud ne fut pas mis du complot, les hommes n'entendant rien b ces sortes d'affaires, el la mère d'Eliennette pria Dieu, soir el malin, pour le bonheur de sa fille, pour le bonheur de la comtesse de Pavy, sa bienfaitrice, et pour Marcel, qu'elle aimait déjb comme s'il fût né de ses entrailles. Les premiers désordres de 8g surprirent la ferme et le château au milieu de ces riants projets d'ave nir, et s'ils effrayèreot pen les cœnrs qni s'étaient tacitement donné l'an b l'antre, ils inquiétèrent gravement la comtesse et Mm* Guiraud. Le daup- biné, b l'imitation de quelques provinces voisioes, eut ses troubles et sod agitation, ses démocrates violents et ses jours de folie. Le. marquis de Pavy, jugeant la question politique avec sagesse, comprit que la noblesse ne devait ni émigrer, ni se renfer mer dans ses manoirs, mais se rallier au trône, en tourer le roi,et soutenir, la mooarcbie par l'épée, par des sacrifices, par des, conseils, et par no dévoû- ment b toute épreuve. ImitaDt donc, dans sa vieille et loyafrfidélilé, ce roi de Bohême infirme eM.veu- gle qui, voulant combattre b la bataille d'Azincourt, se fit enchaîner b quatre chevaliers vaillants, et mourut avec eux, le marquis, tout impotent qu'il

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Le Propagateur (1818-1871) | 1868 | | pagina 1