A l'arrivée do train de Bruxelles de
huit heures quarante minutes, samedi au
soir, la gare de Matines, un garde convoi
a été écrasé et littéralement haché en mor
ceaux. Il a fallu chercher le numéro de sa
tunique pour le reconnaître.
On écrit d'Ostende, le 27 juillet Le
Roi a conduit aujourd'hui Ostende son
fils, le duc de Brahant, comte de«Hainaut;
deux voitures de la cour se trouvaient la
station et il était six heures et demie du
soir quand Sa Majesté et Son Altesse Royale
sont arrivées par un convoi spécial.
Le Boile prince et leur suite se sont
rendus directement au palais.
La période des manœuvres du camp
de Beverloo commencera, cette année la
fin du mois d'août et sera terminée le 1"
octobre.
Le ministre de la guerre rappellera pen
dant le mois de septembre les miliciens des
6' et 8' classes, conformément la nou
velle loi d'organisation. Alors même que la
loi ne consacrerait point cette obligation
du rappel des anciennes classes il eût été
indispensable de prendre une semblable
mesure ponr enseigner aux soldats de la
réserve le maniement du fusil Albini.
A l'époque de la levée du camp, tous les
régiments de l'armée seront en possession
du nonvel armement.
Dans une des dernières séances du
conseil provincial du Hainaut, M. le gou
verneur a déclaré qu'on mettra en adjudi
cation, dans trois semaines, la démolition
d'une partie des fortifications de Charleroy.
Une maison de Liège vient de recevoir
une commande de mitrailleuses qui sont
destinées au Shah de Perse.
Un malheur, qu'il est bon de signaler
par ces temps de fortes chaleurs, est arrivé
lant calmer la soif ardente qui les dévorait,
ont eu l'imprudence de boire un cruchon
d'eau de source et ont été frappés d'une
mort foudroyante.
Un bambin de deux ans s'était échappé
du Parc Bruxellesetdéjouant la sur
veillance, s'étant mêlé bravement, et sans
se douter du danger, la foule qui se pré
cipitait vers le Champ des Manœuvres. Il
se faufilait entre les voitures et les piétons
et s'amusait apparemment de ce spectacle
nouveau pour lui, tandis que sa mère et ses
proches, fous de terreur, fouillaient le Parc
danc tous ses coins et recoins et faisaient
retentir les échos de son nom. La mère et
quelques dames, voyant leurs recherches
I vaines, se rendirenlen toute hâte au bureau
de police du Petit bablon. Aussitôt, le com
missaire de police fit jouer le télégraphe
dans tous les sens, et une heure ne s'était
pas écoulée que l'enTant était ramené sain
et sauf ses parents. On l'avait recueilli
aux Champ de Manœuvres et mené, en at
tendant, au bureau de police de la rue des
Deux Eglises.
Le 25 juillet, vers 5 heures de relevée,
un incendie s'est déclaré dans les bruyères
sur le territoire de la commune de Beersse
et en a consumé environ quatre hectares.
On écrit de Santhoven Le 25 juil
let, vers 8 heures du matin, la nommée
Buscops,Christine, âgéede 18 ans, servante
chez le sieur Nauwelaers, célibataire, âgé
de 71 ans, cultivateur Womraelgem, a
frappé son maître d'un coup de sabot la
tête et l'a tué raide.
Le premier sac de houblon de celte
année a été vendu 21 c' Londres. C'est
un fait qui de mémoire d'homme ne s'est
jamais présenté aussi tôt.
Leschaleurs tropicalesque nous avons
subies assignent l'été de 18G8 une place
d'honneur parmi les étés les plus remar
quables par l'élévationdeleurtempérature.
Ou a vu d'autres fois des chaleurs aussi
intenses, mais, généralement, la durée n'en
avait pas été aussi longue.
Ainsi, en 1765, la température fut extrê
mement chaude, mais cet état de choses
ne dura que pendant la première huitaine
du mois d'août. En 1805, la chaleur se
maintint, pendant plusieurs jours consécu
tifs, 50 et 52 degrés au-dessus de zéro. Le
mois de septembre fut encore très chaud.
Il faut mentionner ensuite l'été de 1825,
où les mois de juin et de juillet furent
marquéspar deschaleurs accablantes, mais
qui se manifestèrent plusieurs reprises.
Peridxnl les îuic»™llo^la température
était tiède plutôt que chaude. En 1557, le
thermomètre marqua jusqa'à 57 degrés de
chaleur. Cette année, il n'a pas encore dé
passé 55 degrés. Il est vrai que pendant
plusieurs jours il s'est maintenu entre 50
et 54, ce qui est une fort jolie moyenne.
Les grandes chaleurs, graduellement
accrues, la façon de celles qui régnent
présent, ne sont pas nuisibles par elles
mêmes. Le corps a eu le temps de s'y ha
bituer, et il s'habitue tout. Il n'en est pas
de même quand la température vient
s'élever subitement. Le missionnaire Guel-
de rapporte qu'à Pékin, en 1741, la chaleur
ayant tout coup monté 40 degrés (Réau-
mur), ce qui équivaut 50 centigrades,
onze mille personnes périrent en trois
journées dans la ville et les faubourgs.
Le Daily News dit que depuis quelque
temps, dans diverses parties d'Angleterre,
l'incendie a dévoré des quantités considé
rables de bruyères, que des centaines d'a
cres sont dévastées et que, dans beaucoup
d'endroits, le bétail meurt faute d'eau.
La municipalité de Peslh a nommé
une comission chargée de faire un rapport
sur la façon de célébrer avec pompe, en...
1889, le millième anniversaire de la fonda
tion du royaume de Hongrie par Arpad
(Fremdenb. de Vienne.)
Le plus ancien rosier connu est celui
qui tapisse le mur de la cathédrale de Hil-
desheim (Prusse); il a un millier d'années;
de son tronc principal, qui a un pied de
diàmèlre, s'étendent six branches d'une
hauteur de quinze pieds. Déjà, au moyen
âge, l'évêque Hézilon le fil garantir par
une toiture contre les intempéries.
(Fremdenblait, de Vienne.)
Une lettre particulière, en date de
Maryborough. Queensland (Australie), con
tient les détails suivant sur la manière de
fabriquer l'extrait de viandel'une des
grandes industries de l'Australie
Je viens de visiter avec le directeur le
grand établissement où l'on fabrique l'ex
trait. Il est situé quelque distance de la
ville, sur un tournant de 1a rivière Mary,
au milieu d'un bois, où une clairière a été
ménagée pour le bâtiment. Cent hommes
y sont employés, et leurs maisons forment
un petit village. Parfois ils abattent et fout
bouillir les dépouilles de 1,400 ou 1,500
bestiaux par mois. Comme la maison ne
nourrit pas de bétailon les achèteet on
les tue dès leur arrivée. L'abattage est un
procédé fort simple, car dès que le nombre
de bestiaux voulu a été conduit dans la
cour, un homme placé sur une estrade
tnarcbe autour du bétail et plonge une
lance très aiguë et lame plate travers
l'épine dorsale, juste derrière les cornes, et
l'animal tombe comme assommé. Tel est
sans doute le coup du matador en Espagne.
Cela terminé, la cuisson par laquelle
le bœuf est réduit en bouillon commence.
La manière dont est fait l'extrait concentré
est un secret, et personne n'est admis dans
la salle où s'accomplit ce procédé. Il faut
40 livres de viande pour faire une livre
d'extrait l'extrait est donc assez cher. Ou
m'a permis d'entrer dans une pièce où l'on
introduit rarement les étrangers; et dans
celle pièce l'on voyait arriver l'extrait tout
chaud, et d'une couleur claire; des tuyaux
a—
NOUVELLES DIVERSES.
jpllrîl A Anflnrlnnc* Ipaio n««ieennnûnrc, vnil-
était, résolut de partir pour Versailles, et de porter
au roi le secours de sou expérience de son abnéga
tion, et de tout l'argent qu'il pouvait avoir en ré
serve.
.Ce projet bien arrêté, le vieux châtelain fit ap
peler sa belle-fille, et la reçut daos son cabinet.
Lorsque MmedePavyentra dans cet appartement,
elle ne pouvait se douter de la nouvelle qui l'y
attendait. A soo approche, Marcel se leva respec
tueusement: Marcel écrivait sous la dictée da
marquis; dès qu'il eut annoncé la comtesse, il
voulut se retirer.
Restes, lui dit le vieillard, tu n'es pas de
trop, mon garçon... Ma chère Louise, force de
réfléchir, on finit quelque-fois par ramasser une
boone idée... Je vais te donner une preuve de ma
confiance le devoir m'appelle b Versailles, oo, de
puis près de trente aos, je n'ai pas mis les pieds;
assez bon soldat, très-mauvais courtisan, j'ai laissé
les intrigues efféminées b ceux qui, par leur con
duite imprudeote, ont mis le trôoe en péril. Pour
obéir b la vieille devise de ma famille, je dois cou
rir b la bataille sans m'ioqoiéter des changes de
victoire oo de défaite, et je pais.,.
Quoi! mon bon père infirme, aveugle
Et entêté, mon enfant, très enièté... Assez
de gens daos ce temps, renoncent aisément b leurs
principes pour que je tienne aux mieus avec obsti
nation; n'essaie pas de me détourner de ma réso
lution, tu ni réussirais pas. Mais j'abandoone mo
mentanément ce château, ceMe province, je t'y
laisse; tu as la sagesse, la réflexion, l'énergie, les
grâces et les vertus qui font la femme adorée, tu as
le mâle coulage.des hommes les plus forts contre
l'adversité: je compte donc sur toi pour conserver
aossi longtemps que possible la salotaire influence
que nous excerçons dans cette contrée. Au jour où
nous sommes ma fille il faut que chacun se dévoue,
que chacun prenne un rôle dans la tragédie qui se
prépare; jeunes gens, femmes et vieillards doivent
venir en aide la société tout entière que les philo
sophes et les impurs ont violemment attaquée, que
des forcenés médideol de ruiner de fond en comble.
Tu me tiendras au courant de tout ce qui se passera
sous tes yeux; je te dicterai en quelque sorte, de
Versailles la conduite que tu devras tenir et ta sa
gesse seule modifiera. Inutile de te dire que j'em
mène Marcel avec moi.
La comtesse je.la uu regard rapide au jeune se-
crétaire; elle le vil pâlir; mais il demeura calme,
siieocienx, obéissaot.
Prévoyez-vous une loDgne abseoce, mon
père? demanda Mme de Pavy, tout en s'apprêtaot
étudier l'effet delà répoose du vieillard sur Marcel.
Hum! fil le marquis, je ne suis pas prophète;
les choses se gâient terriblement là bas et je ne
suis pas jeuoe... Bref, je oe saurais fixer, d'ici, l'é
poque de mou retour; mais qu'importe on oe
compte pas avec le roi.
Et vous partirez?
Demain malin; mou bagage ne sera pas très
lourd doDoe les ordres nécessaires. Quant Marcçl,
il est et sera encore plus léger que moi... Qu'en
dis- lu, mon garçon, depuis la mort de ton excellent
pére, tu n'as rien qui t'attache bien fort dans ce
pays... Hein?
Marcel trésaillit, mais il répondit résolument:
Dieu a voulu, monsieur le marqoisqu'en
perdant mou père, ma douleur fut autant que pos
sible adoucie; vous êtes ma providence, l'affection
la plus respectueuse, le.dévouaient le plus profond
la plos vive reconnaissance me font oo devoir et uu
grand honneur de vous suivre partont comme votre
ombre. [Pour être continué.)