Elle nous avait également dit que notre respectable doyen avait chanté le Te Deum et présenté au Roi l'Evangile baiser. Nous apprenons par une personne, des plus dignes de foi, qneM.leDoyen n'a pas donné l'Evangile baiser S. M. et que le digne Chef du doyenné d'Ypres a seulement dit les prières usitées en pareille circonstance, savoir le Salvum fac liegem. On a enterré hier le cadavre du nommé Vandoorne ancien domestique de M. De Neckere. Ce malheureux avait été enseveli sous un éboulement de terre, en travaillant au canal proximité du Moulin brûlé. Il laisse une veuve et six enfants en bas âge. Ces jours derniers, un ouvrier travail lant au canal, proximité du Quai, a eu la jambe broyée par le choc d'une petite chareile, destinée au transport des terres. Dans la nuit du 9 au 10 c' des orages épouvantables ont éclaté sur les communes environnantes de la ville. Le feu du ciel est tombé en plusieurs endroits et a causé des incendies de plus ou moins d'importance. Aujourd'hui 10 h. du matin, a eu lieu aux Halles la distribution des prix aux élèves du collège épiscopal. Cette cérémo nie a été présidée par Mgr. Scherpereel. Dimanche prochain, 16 août, aura lieu ta Société de la Concorde extra-muros, un concert extraordinaire donné par la musique du 10* régiment de ligne, sous l'habile direction de M. Walhain. Un feu d'artifice sera tiré pendant l'exécution du pot-pourri de Strauss. Nous avons annoncé que Mgr. l'évêque de Gand avait interdit l'emploi de Valumi- nium pour la confection des calices et ciboi res dans son diocèse. La raêmp mesure vient d'être adoptée daas les diocèses de Liège et de Bruges. M. le baron Alphonse de Rasse, séna teur et bourgmestre de Tournay, a fait une chute si malheureuse sur la plage d'Os- tende qu'il s'est fracturé le bras gauche. Jeudi dernier, quinze volontaires ont quitté la ville de Gand pour aller s'enrôler dans le corps des zouaves pontificaux parmi eux se trouvaient deux Hollandais. Ils ont rejoint Bruxelles d'autres volon taires, de sorte qu'un détachement de 56 futurs zouaves est parti le même soir pour Rome. Une sorte d'épizootie, dit le Hainaut. règne dans nos environs parmi les jeunes poulets. Des couvées entières périssent at teintes par celte maladie. Nos renseignements, dit le journal officieux, nous permettent d'annoncer qu'un mieux s'est produit dans la santé du prince royal et que les médecins espèrent pouvoir victorieusement combattre la maladie dont il est atteint. On écrit de Dinanl que la visite du Roi et et delà famille royaleencelle villeest fixée au 15 septembre. Une terrible catastrophe le mal heureux pendant de celle de Dour vient d'avoir lieu dans une fosse houillère située près de la station de Jemmapes et appar tenant la Société des Produits. C'est vendredi vers 9 heures du soir que l'explosion a eu lieu. Celte épouvantable catastrophe a causé dans tout le Borinage la plus pénible im pression. Le chiffre des morts est évalué 54, dans celte liste des victimes il y a 49 hommes, dont 21 pères de famille; 5 femmes, dont 5 mères de familles. Quelle est la cause de ce terrible coup de feu? Ici nous devons montrer la plus grande circonspection. Il y a une enquête ouverte, et nous ne pouvons prévoir quelles seront les conclusions de cette enquête. Toutefois, il paraît assez propahle que ce lamentable est dû l'imprudence du boule- feu, ouvrier mineur chargé de donner l'au torisation d'allumer les mines. Cet ouvrier aurait donné une autorisation là où il lui était défendu d'en donner. On ne peut se faire une idée du lamen table spectacle que présentaient les abords deiafosseSainie Henriette après l'accident. L'aspect des radavres était horrible voir; c'était hideux; les corpsétaieut noirs comme si on les avait placés pendant quel que temps dans une fournaise ardente c'est peine si l'on pouvait distinguer les traits. Que dire des scènes de désolations qui se renouvelaient tout moment! Malgré les chaleurs caniculaires dont nous sommes accablés, nous cesserons de nous plaindre en lisant l'extrait suivant du Courrier des Élals Unis du 18 juillet Hier, cinquante et un êtres humains, de l'un et de l'autre sexesont morts de cha leur New-York, sans parler de quarante- six autres trouvés par les rues en état de prostration absolue et transportés leur domicile ou dans les hôpitaux. FRANCE. La reine d'Angleterre est arrivée le 6 Paris et elle a été immédiatement conduite l'hôtel de l'ambassade britannique, rue du Faubourg Sainl-llonoréoù l'on avait préparé pour la recevoir les magnifiques appartements qui ouvrent sur les jardins, du côté des Champs Êlysées. Le Reine ne fait, d'ailleurs, que traverser Paris, tant elle a bâte de gagner Lucerne. L'Impératrice est venue dans la journée de Fontainebleau pour saluer l'auguste voyageuse. Un grave incendie s'est déclaré, la nuit de samedi dimanche, dans une mai son de la rue éainiAnloine, Paris. Cinq personnes ont péri M. Morange, ouvrier imprimeur sa femme et ses trois enfants. Leurs restes carbonisés ont été transportés la morgue. Le 15 août, la ville de Melun va inau gurer son tour un beau monument Jeanne d'Arc, en reconnaissance de ce qu'en 1450 l'illustre héroïne chassa les An glais qui assiégeaient la ville. Le général don Manuel Ramirez A- rellano, le défenseur de l'empéreur Maxi- milien devant la cour martiale de Quere- taro, et un des officiers les plus distingués de l'armé impérial méxicaine, vient d'ar river Paris. La Liberté rapporte un arrêt de la cour de cassation de Paris qui vient de décider que lorsque deux époux ne sont pas d'accord sur le choix de la marraine donner leur enfant, les tribunaux peu vent décider que la désignation faite par le père doit être suivie, lors même qu'il y a eu séparation de corps prononcée au profit de la mère, et que celle ci, chargée par le jugement de séparation de la garde de l'enfant, propose pour marraine sa propre mère, seule aïeule survivante de l'enfant. On écrit de Portsmouth que le lieutenant Made, fils de lord Clauwilliam, vient de périr victime d'un accident. Il s'occupait de la fabrication d'une nouvelle espèce de torpille (lorpedo), lorsque la machine vint éclater et le tua lui et un de ses aides. A Ulveston, une manufacture de poudre a sauté et a tué neuf ouvriers. Plusieurs autres sont dangereusement blessés. Il existe, en ce moment, deux mil les de Dunvegadpetit village près de Kenyon (Irlande), une vieille femme nom- NOUVELLES DIVERSES. croire j'ai mes raisons pour vous interroger. Est-ce on ordre? S'agit-il pour moi d'obéir? Obéissance oo confiance, choisissez; ce qu'il me faut a«aut tout, c'est uo aveu sincère, une sorte de confessioo. Eb bien! Madame, je me confie... C'est la mort dans le cœur que je quitte ce pays... Vous aimez! se bâta de dire la comtesse pour venir en aide b Marcel qui balbutiait. Oui, j'aime... Mais avant mon retoor, nul ne saura le nom de celle dont le souvenir s'est résolu ment caché lâ. Le jeune homme mit la main sur son cœur. Pas même moi? demanda la comtesse. Pas même celle dont je verrai toujours l'ima ge, si loio que uie conduise ma destinée. Pas même Étiennette? fit encore la comtesse avec no sourire plein de finesse. Marcel rougit et pâlit tour h tour, comme on écolier pris en faute, et demeura interdit. Ne vous effrayez pas de me voir si bien in struite de vos plus secrètes pensées, mon ami. Votre trouble fait votre éloge, il révèle toute la paireté de vos sentiments et la délicatesse de votre teodre affectiou pour une jeune fille digne de vous. Je sais que vous aimez É'ienuette depuis longtemps et je me tromperais fort si vous lui aviez jamais dit un mot de cet amour. Oh! jamais! madame; jamais! Pensiez vous qn'Ëtieooeile partage... Ah! madame, interrompit Marcel, puisque je n'ai jamais osé le moindre aveu, comment pour rais je savoir ce qui se passe dans ce noble cœur? J'espère... voilà tout, et l'espérance m'est si douce, que je craindrais de la faire évanouir si j'interro geais. La comtesse sourit cette naïveté si fraîche. Il faut cependant, dit-elle, que cette grande affaire soitconclne avant votredépart. Mais arrêtons nos conventions. Si ma petite Ëtiennette vous aime, si sa mère consent vous la donner pour femme, persisterez-voos a suivre M. le marquis de Pavy Si celte joie m'est réservée, je songerai qu'à louer Dieu, Madame, et je paierai pas d'une mau vaise action sa bienfaisance: je partirai donc, non plus avec tristesse et découragement, mais avec le bonheur que met en nous la conscience satisfaite avec l'inébranlable résolution de mourir plutôt que de donner h ma vie une autre compagnie qu'Etieonette... Ce serment, je le dépose d'avance entre vos mains charitables. ANGLETERRE. La comtesse se leva, fil un pas vers Marcel et loi dit: Vons êtes bon, voos êtes juste, le ciel vous bénira; conservez la pureté de votre cœur, elle vous préservera, soyez, pour votre prolecteur, vi gilant et zélé, servez-lui de conseiller, vous êtes digne de la corifiaoce que je met en voos. Voili» ma main pour gage de l'intérêt que je vous porte et des soins dont je vais entourer votre fiancée. Ma fiancée! murmora Marcel en s'inclinant pour baiser le bout des doigts de sa bienfaitrice. J'ai dit uo mot imprudent, reste savoir s'il faut le rétracter; ce o'est pas ici que nous pouvons nous instruire; je vais profiler decetle bellejournée pour prendre un peu l'air des champs; votre bonne étoile me guidera sans doute et me conduire chez le père Guiraud... Il est bien entendu que vous ne pouvez partir pour Versailles sans avoir fait vos adieux h la ferme, et je souhaite vons y rencontrer. Oh! madame, que de bonté! Dites donc que de malice! ce sera plus sin cère... Allons, allons, bon courage; trouvez-vous la ferme dans deux heures, peut-être y appreo dronsuo»s,tous!esdeox, quelque bonne nouvelle.. Adieu, Marcel, ou plotôl au revoir. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1868 | | pagina 2